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onction

onction [ ɔ̃ksjɔ̃ ] n. f.
• 1190; lat. unctio, de unguere « oindre »
1Didact. (Relig.) Rite qui consiste à oindre une personne ou une chose (avec de l'huile sainte, du saint chrême), en vue de lui conférer un caractère sacré, d'attirer sur elle la grâce. L'onction qui accompagnait le sacre d'un roi. L'onction dans les sacrements et les cérémonies catholiques : baptême, confirmation, extrême-onction, ordination d'un prêtre, sacre d'un évêque, consécration, bénédiction.
2Vieilli Friction de la peau avec un corps gras.
3(1363) Littér. Douceur dans les gestes, les paroles, qui dénote de la piété, de la dévotion, et y incite. Onction apostolique, ecclésiastique. « Il gardait de sa première vocation je ne sais quelle onction du regard et de la voix » (A. Gide).
⊗ CONTR. Brièveté, brutalité, dureté, rudesse, sécheresse.

onction nom féminin (latin unctio, -onis, de ungere, oindre) Friction douce avec une pommade contenant un principe actif destiné à pénétrer par la peau. Littéraire. Douceur attendrissante qui touche les cœurs et porte à la piété : Réciter une prière avec onction. Littéraire. Douceur affectée et hypocrite : Discours plein d'onction. Application d'huile sainte sur une personne pour la consacrer à Dieu (baptême, confirmation, ordination, avec le saint chrême) ou lui conférer la grâce de lutter contre le mal (huile des catéchumènes) ou contre la maladie (huile des malades).

onction
n. f.
d1./d LITURG Geste rituel consistant à oindre une personne avec les saintes huiles pour la bénir ou la consacrer. Onction du baptême.
Onction ou sacrement des malades: cinquième sacrement de l'église catholique, conféré aux fidèles en danger de mort.
d2./d Litt. Douceur de la parole ou des manières, évoquant la piété.

⇒ONCTION, subst. fém.
I. —Action d'oindre; résultat de cette action.
A. —Action d'enduire (une partie ou la totalité du corps d'une personne) d'une substance grasse. Appliquer un baume au moyen d'onctions. On ne négligera pas l'usage des topiques; on fera sur tout le ventre des onctions avec l'huile de millepertuis (GEOFFROY, Méd. pratique, 1800, p.166). Une abondante onction [de bouse fraîche] sur les parties affligées... et la suffocation... emphysémateuse... cessera pendant un bon moment (MARTIN DU G., Gonfle, 1928, II, 3, p.1201).
P. métaph. L'épiderme d'Arthur ne supportait ni les onctions écoeurantes d'une tendresse apeurée ni les frictions de la maladresse (H. BAZIN, Tête contre murs, 1949, p.121).
B. —Geste rituel entrant dans l'administration de certains sacrements, dans certaines cérémonies religieuses (de l'Antiquité, de l'Orient, de la liturgie catholique), et qui consiste à appliquer de l'huile sainte à une personne pour lui conférer un caractère sacré ou des grâces particulières. L'onction du baptême, de la confirmation, l'extrême-onction; l'onction du sacre; l'onction divine; appliquer l'onction sur le front, les lèvres. J'entrai dans l'application du sacrement, et j'opérai bientôt les onctions en signe de croix aux sept lieux désignés (SAINTE-BEUVE, Volupté, t.2, 1834, p.249). Un soir le viatique et l'onction suprême Adouciront cette âme et ce corps de labeur (Ch. GUÉRIN, Coeurs solit., 1904, p.173):
1. L'huile de la Sainte Ampoule devait communiquer au roi une splendeur, une majesté dont le rayonnement s'étendrait sur la France (...) et la foule des hommes pensait (...) que les rois ne sont rois que par l'onction sainte.
A. FRANCE, J. d'Arc, t.1, 1908, p.457.
Au fig. Action consolante, apaisante de la grâce divine. L'huile est l'image de l'onction spirituelle de l'âme (Théol. cath. t.14, 1 1938, p.511).
II.Au fig.
A. —Caractère de douceur des gestes, de l'expression qui traduit la ferveur religieuse et porte à l'attendrissement, à la piété. Parler, prêcher avec onction; onction d'un sermon. Le discours [du ministre protestant] (...), plein d'onction, m'a touché jusqu'aux larmes et il y a eu là une scène d'attendrissement pour toute la famille (MAINE DE BIRAN, Journal, 1823, p.371):
2. [Poussin] n'a jamais pu peindre la tête du Christ; le corps pas davantage, ce corps d'une complexion si tendre; cette tête où se lisent l'onction et la sympathie pour les misères humaines.
DELACROIX, Journal, 1851, p.438.
[Sans connotation relig.] Une politesse onctueuse. En vous donnant une poignée de main, il l'approche de son coeur. Une voix un peu nasillarde, l'élocution aisée, la méchanceté enjouée, l'onction spirituelle (GONCOURT, Journal, 1863, p.1264). Véronique (...) se dérobe aux griefs; sur son indéfectible onction souriante tout glisse, sarcasme, moquerie (GIDE, Caves, 1914, p.698).
B.Péj. Douceur affectée, hypocrite. Le vide de ces prières, préparées à l'avance, dites avec l'onction convenue et les gestes qu'il faut (LOTI, Rom. enf., 1890, p.123). Il s'efforçait de masquer le cadavre, prodiguant à l'adresse des visiteurs encore invisibles les mines complices, les regards navrés, tout débordant de sympathie et d'onction professionnelle (BERNANOS, M. Ouine, 1943, p.1407).
Prononc. et Orth.: []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. 1. Mil. XIIe s. «action d'oindre dans l'administration de certains sacrements» oncion (Jeu d'Adam, éd. W. Noomen, 831, p.69); spéc. 1458 mettre en unxion «recevoir l'extrême onction» (Cartulaire Reg. 188 ds DU CANGE, s.v. unctio); 1670 la sainte onction des mourants (BOSSUET, Duchesse d'Orléans ds LITTRÉ); 2. 1314 «action de frotter quelque partie du corps avec une substance» (HENRI DE MONDEVILLE, Chirurgie, 860, éd. Ch. Bos, I, 208); 3. 1671 fig. «action apaisante de la Grâce» onction intérieure du Saint-Esprit (BOSSUET, Exp. de la doctr. de l'Église, 9 ds LITTRÉ). II. 1. 1330-32 «douceur» (GUILLAUME DE DIGULLEVILLE, Pélerinage de vie humaine, 653 ds T.-L.); spéc. av. 1688 «douceur qui, dans un écrit, touche le coeur» (Port-Royal, Lettre au Père Adam, p.17 ds RICH., t.12); 2. 1717 «qualité d'une action qui se fait avec aisance» (RETZ, Mémoires, éd. Ad. Régnier, III, 63). Empr. au lat. unctio «action d'oindre». Fréq. abs. littér.:259. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 453, b) 412; XXe s.: a) 325, b) 297.

onction [ɔ̃ksjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1190; lat. unctio, du supin de unguere « oindre ». → Oindre.
1 Didact. (relig.). Action d'oindre une personne ou une chose (avec de l'huile sainte, du saint chrême), en vue de lui conférer un caractère sacré, d'attirer sur elle la grâce, d'obtenir la guérison d'une maladie… || Rôle de l'onction dans les religions antiques, orientales. || Guérisons par l'imposition des mains, par l'onction de l'huile (cit. 13). || L'onction qui accompagnait le sacre d'un roi hébreu (→ Christ, cit. 1), d'un roi de France. || L'onction dans les sacrements et les cérémonies catholiques, baptême, confirmation, extrême-onction (→ Convoiter, cit. 3; huile, cit. 22), ordination d'un prêtre, sacre d'un évêque ( Consécration), dédicace d'une église, consécration d'un autel, d'un calice, d'une patène, bénédiction des cloches, etc.
1 Le prélat ferma aux choses de la terre, par une sainte onction, ces yeux qui avaient causé tant de mal (…)
Balzac, le Curé de village, Pl., t. VIII, p. 767.
2 (…) la sainte ampoule de Reims, par l'onction de laquelle nos rois sont institués vicaires de Jésus-Christ pour le royaume de France.
France, les Opinions de J. Coignard, in Œ., t. VIII, III, p. 359.
Fig. || « L'onction intérieure du Saint-Esprit » (Bossuet, Exposition de la doctrine catholique, IX). || L'onction de la grâce.
2 Vieilli. Friction de la peau avec un corps gras. Friction (→ Lutteur, cit. 2).
3 (1363). Douceur particulière dans les gestes, l'accent, les paroles, qui dénote de la piété, de la dévotion, et y incite. || Onction apostolique, ecclésiastique (→ Bronze, cit. 1). || Qui a de l'onction. Onctueux, 2.Spécialt (surtout en parlant de l'éloquence d'un prédicateur). Douceur persuasive qui touche le cœur, porte à la piété, à la dévotion. || Discours, sermon plein d'onction. || Prêcher avec onction.
3 Il est impossible de ne pas reconnaître de l'onction, un sérieux profond et beaucoup de conviction dans la prose de ce jeune lévite; il aura la douce vertu de Massillon.
Stendhal, le Rouge et le Noir, II, XXVI.
4 Il gardait de sa première vocation je ne sais quelle onction du regard et de la voix, qu'il avait naturellement pastorale, je veux dire propre à remuer les cœurs (…)
Gide, Si le grain ne meurt, I, V, p. 140.
Par ext. (Souvent iron. ou péj.). || Avoir des manières pleines d'onction, de douceur. Onctueux, 2.
CONTR. Brièveté, brutalité, dureté, rudesse, sécheresse.
COMP. Extrême-onction.

Encyclopédie Universelle. 2012.