opprimé, ée [ ɔprime ] adj. et n. ♦ Qui subit une oppression. Populations opprimées.
♢ N. (1535) Défendre, libérer les opprimés. Oppresseurs et opprimés. « Tous les opprimés [...] sont venus combattre avec nous » (Malraux).
⊗ CONTR. Libre, oppresseur.
● opprimé, opprimée nom Personne opprimée, victime d'un pouvoir arbitraire. ● opprimé, opprimée (citations) nom Julien Green Paris 1900-Paris 1998 Académie française, 1971 C'est peut-être la plus grande consolation des opprimés que de se croire supérieurs à leurs tyrans. Adrienne Mesurat Plon Marcel Pagnol Aubagne 1895-Paris 1974 Maudit soit l'oppresseur qui vient avec un fouet et qui nous méprise parce qu'il nous opprime ! Judas, I, Simon Pastorelly Coran Redoute l'imprécation de l'opprimé, car entre elle et Dieu ne s'interpose aucun voile. Coran, II, 139 Mahomet, en arabe Muḥammad La Mecque vers 570-Médine 632 Assiste ton frère, qu'il soit oppresseur ou opprimé. Tradition musulmane ● opprimé, opprimée (synonymes) nom Personne opprimée, victime d'un pouvoir arbitraire.
Synonymes :
- esclave
- exploité
- tyrannisé
opprimé, ée
adj. et n. Qui est soumis à une oppression.
— Subst. Défendre les opprimés.
⇒OPPRIMÉ, -ÉE, part. passé, adj. et subst.
I. —Part. passé de opprimer.
II. —Adjectif
1. Qu'une autorité excessive et souvent injuste accable, qui est persécuté par des moyens violents. Synon. asservi, écrasé, oppressé; anton. délivré, libéré. Nations opprimées; peuples opprimés. Je vous demande, mon père, votre protection pour cette faible et opprimée jeune fille (HUGO, Han d'Isl., 1823, p.130). Comment le régime des classes pourrait-il subsister quand la classe opprimée et exploitée grandit tous les jours en nombre (JAURÈS, Ét. soc., 1901, p.146).
2. Qui est accablé de tourments, qui souffre à l'excès (de certaines choses). Un homme opprimé par une fièvre dangereuse peut trouver amère la saveur de l'eau sucrée (STENDHAL, L. Leuwen, t.2, 1835, p.259). Je levais constamment la tête, vaguement opprimée par la hauteur des maisons (COLETTE, Mais. Cl., 1922, p.79). Ce qui dut surtout frapper mon père, ce fut l'air morne et opprimé de ces adolescentes (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p.152).
3. Qui ne peut s'exprimer, se manifester. Synon. écrasé, étouffé; anton. libre. J'ai dit au parlement: venez au secours de la justice opprimée (CLEMENCEAU, Iniquité, 1899, p.404).
III. —Subst. Personne accablée par une autorité excessive et souvent injuste ou qui est persécutée par des moyens violents. Les faibles et les opprimés. Le soin de l'opprimé passe avant les embarras des ministres (PROUDHON, Propriété, 1840, p.316). Quant aux opprimés, puisqu'il s'agit de les sauver une fois pour toutes, on peut les opprimer plus encore (CAMUS, Homme rév., 1951, p.203):
• ♦ ... cette action est tournée vers (...) la résolution des problèmes techniques destinés à faire progresser l'humanité, à libérer le prolétariat, à secouer les opprimés de leurs chaînes.
LACROIX, Marxisme, existent., personn., 1949, p.28.
Prononc.:[]. Étymol. et Hist. A. Adj. fin du XIVe s. peuple opprimé (ORESME d'apr. F. MEUNIER, Essai sur la vie et les ouvrages de Nicole Oresme, p.190, s.v. oppression). B. Subst. ca 1485 «personne qui est opprimée» (Myst. du V. Testament, éd. J. de Rothschild, 11495: Les dictz Phoreneüs sont beaux... Pour sublever les oprimez Et corriger ce qui est faux). Part. passé de opprimer. Fréq. abs. littér.:611. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1504, b) 595; XXe s.: a) 763, b) 536.
Encyclopédie Universelle. 2012.