oreillard, arde [ ɔrɛjar, ard ] adj. et n. m.
• 1642; de oreille
1 ♦ Rare Qui a les oreilles d'une longueur démesurée. Cheval, chien oreillard.
2 ♦ N. m. Animal à longues ou grandes oreilles (lapins, lièvres, ânes). — Zool. Très petite chauve-souris (chiroptères) aux longues oreilles.
3 ♦ N. m. Techn. Oreille (de fauteuil).
● oreillard nom masculin Familier. Âne. Lièvre. Chauve-souris insectivore aux grandes oreilles, répandue dans toute l'Europe, l'Asie tempérée et l'Afrique du Nord. ● oreillard, oreillarde adjectif Se dit d'un animal qui a les oreilles longues, basses, pendantes.
oreillard
n. m. Chauve-souris (genre Plecotus) aux grandes oreilles de l'hémisphère Nord.
⇒OREILLARD, -ARDE, adj. et subst. masc.
I. —Adj. Qui a de longues oreilles. Depuis des lunes et des lunes qu'il [Roussard le lièvre] avait, une nuit d'automne, trouvé la combe déserte et (...) y avait fixé ses dieux pénates, nul parmi la gent oreillarde, docile aux instincts séculaires, n'avait songé à lui disputer, comme la fabuleuse belette, ce droit de premier occupant (PERGAUD, De Goupil, 1910, p.120).
— En partic. Cheval, jument oreillard(e). ,,Dont les oreilles sont couchées latéralement`` (TONDRA Cheval 1979). Les oreilles sont un élément important de la beauté de la tête (...), horizontales ou dirigées vers le bas, elles valent au cheval les qualificatifs d'oreillard, de clabaud ou de mal coiffé (Larousse du cheval, 1975, p.195).
— Empl. subst. Avait-il été créé tel [le lièvre], ce courte-queue, ce poil-de-chaume, ce museau-fendu, cet oreillard (JAMMES, Rom. du lièvre, 1903, p.16).
II. —Subst. masc.
A. —Animal à grandes oreilles.
1. Pop. Âne. (Ds FRANCE 1907, ESN. 1966).
2. Pop. Lièvre, lapin de garenne. Dans la clarté douteuse de cette lune levante, ils ont parfois l'air [les lapins] de danser une danse nocturne, inconnue de l'oreillard, qui, n'ayant jamais eu, ni ses pareils, l'instinct de société, ne peut rien comprendre à la mimique désordonnée de tous ces fous (PERGAUD, De Goupil, 1910, p.125).
3. ZOOL. et cour. Chauve-souris à grandes oreilles (famille des Vespertilionidés [la plus vaste de tout l'ordre des Chiroptères, comprenant les Chauves-souris dépourvues d'appendices nasaux, munies d'une queue longue et fine], sous-ordre des Microchiroptères [divisé en seize familles, comprenant les Chauves-souris assez petites, généralement insectivores]). Les espèces les plus communes dans nos régions sont la Chauve-souris à oreilles de rat (...), la Chauve-souris commune ou Pipistrelle (...), la Noctule (...), l'Oreillard, aux oreilles gigantesques, presque aussi longues que le tronc et réunies à la base (Encyclop. Sc. Techn. t.3 1970, pp.214-215):
• ♦ Les salles latérales sont si fourmillantes de chauves-souris qu'il est impossible d'y rester au milieu du bourdonnement d'ailes et des cris stridents de ces animaux immondes. En agitant, pour me défendre de leur contact, la baguette de palmier que je tenais à la main, j'en abats plus d'une vingtaine: ce sont toutes des oreillards [it. ds le texte].
DU CAMP, Nil, 1854, p.158.
Rem. Fém. pour certains aut.: La pauvre oreillarde crépusculaire (J.-H. ROSNY, 1888 ds QUEM. DDL t. 15).
B. —ÉBÉN. Oreillard d'un fauteuil. Synon. de oreille, oreillette, oreillon. Quand la septième ou la huitième heure sonnée incline votre tête fatiguée vers les braises du foyer et les oreillards du fauteuil (BAUDEL., Salon, 1846, p.98). La lampe est baissée, et l'abat-jour adoucit encore sa lumière. Les mèches des bonnets de soie noire dépassent, inclinées, les oreillards des fauteuils (VILLIERS DE L'I.-A., Contes cruels, 1883, p.237).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-]. Ac. 1694-1740: orillard; dep. 1762: oreillard; 1835 et 1878: ,,on dit aussi orillard``. Les 2 formes aussi ds DG. Étymol. et Hist. 1. 1560 (P. VIRET, Satyres chrestiennes de la cuisine papale, p.82: Tost il faut faire à l'aureillard Aureillarde confession); 2. 1642 «qui a de grandes oreilles» (OUDIN Fr.-Ital.); 1678 cheval oreillard (GUILLET, Les Arts de l'homme d'épée); 3. a) 1760 subst. oreillar «espèce de chauve-souris» (BUFFON, Hist. nat., t.8, p.127); 1798 oreillard (CUVIER, Tabl. élém. de l'hist. nat. des animaux, p.104); b) 1836 arg. «âne» (VIDOCQ, Voleurs, t.1, p.298); c) 1903 «lièvre» (JAMMES, loc. cit.); 4. 1846 ébén. (BAUDEL., loc. cit.). Dér. de oreille; suff. -ard. Fréq. abs. littér.:14. Bbg. LENOBLE-PINSON (M.). Le Lang. de la chasse. Bruxelles, 1977, pp.194-195, 199-202.
oreillard, arde [ɔʀɛjaʀ, aʀd] adj. et n. m.
ÉTYM. 1642; de oreille, et suff. péj. -ard.
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1 Adj. Rare. Qui a les oreilles très longues. || Cheval oreillard, jument oreillarde. — Chien oreillard : otocyon.
2 N. m. Animal aux oreilles grandes ou longues (lapins, lièvres, ânes…).
1 Il (le renard) savait bien qu'un lièvre déboulant devant lui deviendrait immédiatement sien, car lorsque la neige est molle, les malheureux oreillards sont impuissants à lutter de vitesse avec les renards et les chiens.
L. Pergaud, De Goupil à Margot, VIII.
♦ (1753). Spécialt. Mammifère chiroptère, petite chauve-souris aux énormes oreilles, qui vit en Europe, en Asie et en Amérique.
♦ Par plais. Personne dont les oreilles sont particulièrement grandes.
3 N. m. (XIXe). Techn. (vx). Oreille (de fauteuil).
2 (…) quand la septième ou la huitième heure sonnée incline votre tête fatiguée vers les braises du foyer et les oreillards du fauteuil.
Baudelaire, Curiosités esthétiques, III, « Aux bourgeois ».
Encyclopédie Universelle. 2012.