papier [ papje ] n. m.
• XIIIe; lat. papyrus, gr. papuros « roseau d'Égypte » → papyrus
I ♦
1 ♦ Matière fabriquée avec des fibres végétales réduites en pâte, étendue et séchée pour former une feuille mince. Du papier, une feuille de papier. — Pâte à papier : pâte servant à fabriquer le papier. — Papier en rouleaux, en feuilles (⇒ main, 1. rame, 2. ramette ) . Format, grain, filigrane du papier. Papier glacé, moiré, vergé. Papier uni, rayé, quadrillé. — Papiers de luxe, pour l'impression (⇒ 1. chine, hollande, japon, vélin) . Papier de chiffon. Papier à dessin. Papier bible, pelure. Papier à musique. Papier à cigarettes. Papier de soie : papier très fin. Papier crépon. Papier cristal, translucide et assez raide. Papier bristol, papier couché. Papier calque. Papier buvard. Papier absorbant. Papier de ménage ou papier-torchon . Papier-filtre , servant à la filtration des liquides (papier poreux, épais ou plissé). Papier d'emballage, papier kraft. — Papier cadeau. — Papier hygiénique, papier-toilette , très fam. papier cul. ⇒ P. Q.
♢ Feuille, morceau, bout de papier. Allumer du feu avec du papier. Corbeille à papier. Serviette, nappe en papier. ⇒aussi non-tissé. Mouchoir en papier (⇒ kleenex) . Cocotte en papier.
♢ (Le papier servant de support à un produit quelconque) Papier carbone. Papier collant, gommé. Papier sulfurisé. Phot. Papier sensible, au gélatinobromure d'argent. Papier au ferroprussiate, pour la reproduction des plans. — Papier d'Arménie, qui brûle lentement en dégageant un parfum caractéristique. — Papier émeri, papier de verre. — PAPIER PEINT, PAPIER, que l'on colle sur les murs à l'intérieur d'une maison. Chambre tapissée de papier à fleurs.
♢ PAPIER MÂCHÉ : pâte à papier encollée, malléable. Figurine en papier mâché. Avoir une mine de papier mâché.
♢ (1727) Hist. ou didact. PAPIER-MONNAIE. Monnaie de papier inconvertible en or. ⇒ billet (de banque).
♢ Spécialt (papiers à écrire, à imprimer) Papier écolier, papier de brouillon (⇒ bloc-notes, cahier, carnet) . Papier ministre. Papier à lettres, pour la correspondance. Papier à en-tête. — Papier d'impression. ⇒ feuille, feuillet, 1. page. Imprim. Marger, régler, plier le papier. Édition grand papier, dont les pages ne sont pas rognées. — Papier recyclé. — Papier journal, de qualité inférieure et peu encollé. — Dr. Papier timbré.
2 ♦ Feuille très mince de métal, servant à envelopper. Papier d'étain, papier d'argent, papier doré. Papier d'aluminium, fam. papier alu.
3 ♦ Spécialt Le papier, support de ce qu'on écrit. Jeter une phrase, une idée sur le papier. ⇒ écrire. Gratter du papier : écrire; fig. ⇒ gratte-papier. Chiffon de papier. — Loc. Sur le papier : théoriquement. Sur le papier, tout est résolu, mais concrètement il y aura des difficultés.
♢ (Matérialisant la création littéraire) Écrivain devant son papier. Noircir du papier. « La clarté déserte de ma lampe Sur le vide papier que la blancheur défend » (Mallarmé).
II ♦ UN, DES PAPIERS .
1 ♦ Feuille, morceau de papier (⇒fam. 2. papelard). Notez plutôt cela dans votre carnet que sur un papier (cf. Feuille volante). — Des papiers gras. — Spécialt Bx-arts. Papiers collés de Picasso, de Braque. ⇒ collage.
♢ Article destiné à un journal. Envoyer son papier.
2 ♦ Papier écrit de quelque importance. ⇒ document, note. Serviette pleine de papiers. Classer, ranger des papiers. Papiers inutiles. ⇒ paperasse. Réunir les papiers nécessaires à un mariage. ⇒ pièce. Signer un papier. — Papiers d'un navire ou papiers de bord. Papiers militaires. Papiers de famille.
♢ Loc. fig. et fam. Être dans les petits papiers de qqn, jouir de sa faveur, de sa considération. — Rayez cela de vos papiers ! n'y comptez pas.
♢ (1835) Papiers d'identité, et absolt papiers : ensemble des pièces d'identité. Vos papiers ! Avoir ses papiers en règle. Se faire faire de faux papiers. Immigré sans papiers (⇒ clandestin) .
♢ Fin. ⇒ effet (de commerce), titre, valeur. Papiers de commerce. Papier à vue, payable à vue. Bon papier, signé par des gens solvables. Papier sur Londres. ⇒ devise.
● papier-monnaie, papiers-monnaies nom masculin (calque de l'anglais paper money) Monnaie fiduciaire, en général non convertible en métal précieux.
⇒PAPIER-MONNAIE, subst. masc.
Monnaie fiduciaire non convertible en métal précieux. Plusieurs des députés qui engageaient l'Assemblée constituante à cette énorme émission de papier-monnaie n'en prévoyaient point assurément les suites funestes (STAËL, Consid. Révol. fr., t.1, 1817, p.303). La foule assiégeait les guichets pour changer en espèces le papier-monnaie. En Bourse, depuis deux jours, c'était la panique (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p.468).
Prononc. et Orth.:[]. Att.ds Ac. dep. 1835. Plur. des papiers-monnaies. Étymol. et Hist. 1720, La Haye [d'apr. P. HARSIN, Bbg. des oeuvres de J. Law, Liège, 1928, p.4] (Considération sur le numéraire [trad.] ds E. DAIRE, Économistes financiers du XVIIIes., Paris, 1851, p.497). Calque de l'angl. paper-money (1691, NED), comp. de paper (XIVes.; empr. à l'a. fr.) et de money (fin XIIIe-XIV, NED; également empr. à l'a. fr.), v. papier et monnaie; cf. les tentatives de désignation ant.: 1701-02 argent en papier (ds MACK. t.1, p.163), 1719 papier (ds BRUNOT t.6, p.155). Fréq. abs. littér.:61. Bbg. BARB. Infl. 1923, p.5; Loan-words 1921, p.256. —QUEM. DDL t.11.
Encyclopédie Universelle. 2012.