parasol [ parasɔl ] n. m.
1 ♦ Vx Objet portatif et pliant, utilisé pour se protéger du soleil et de la pluie. ⇒ ombrelle, parapluie.
♢ Mod. Cet objet, destiné à abriter les dignitaires dans certains pays chauds. « Il était nu-tête, sous un parasol de byssus, que portait un nègre derrière lui » (Flaubert).
2 ♦ (XIXe) Mod. Objet pliant semblable à un vaste parapluie et fixé à un support, que l'on installe en un endroit pour se protéger du soleil. Parasol d'une table de café. Parasol de plage.
3 ♦ (1762) Appos. Pin parasol, dont les branches s'étalent en forme de parasol (cf. Pin pignon). Des pins parasols.
● parasol nom masculin (italien parasole) Dispositif ayant la forme d'un grand parapluie, que l'on fixe à un support pour obtenir une protection contre le soleil. Type d'aile d'avion placée au-dessus du fuselage et reliée à celui-ci par une cabane. Nom donné à certains arbres en raison de la forme de leur cime (pin parasol).
parasol
n. m. écran pliant, semblable à un grand parapluie, que l'on déploie pour se protéger du soleil.
|| (Afr. subsah., oc. Indien) Syn. de parapluie; ombrelle.
⇒PARASOL, subst. masc.
A. —1. Vx. Abri portatif d'étoffe ou de toile, de même forme qu'un parapluie, utilisé pour se protéger généralement du soleil (parfois de la pluie). Synon. anc. en-cas, en-tout-cas, cour. ombrelle. Quand elle sortait, madame Soudry tenait sur sa tête le vrai parasol du XVIIIe siècle, c'est-à-dire une canne au haut de laquelle se déployait une ombrelle verte à franges vertes (BALZAC, Paysans, 1850, p.271):
• 1. M. Vernet (...) était habillé d'une jaquette de lasting, d'un pantalon noir et blanc à carreaux et d'une chemise en flanelle; par là-dessus venaient un vieux chapeau de paille, des lunettes noires et le parasol; et cet ensemble faisait rire, surtout le parasol, qui était le premier qu'on vît dans le pays, mais il le lui fallait, comme il disait, à cause de ses yeux qu'il avait faibles et malades.
RAMUZ, A. Pache, 1911, p.10.
— En partic.
a) LITURG. CATH. Parasol (liturgique). [Symbole de la papauté] Puis, sur la sedia gestatoria porté par quatre colosses de marbres noir (...) avec le parasol de soie blanche et dorée, (...) le pape (...) très strictement déclare (BUTOR, Modif., 1957, p.215).
b) Ce même objet que l'on déploie dans certains pays chauds pour abriter les dignitaires et qui y est, de ce fait, une marque de considération, d'autorité. De nos jours encore, l'empereur du Maroc a seul le droit dans ses États de se servir d'un parasol; on l'étend sur sa tête quand il donne des audiences et dans tous les actes solennels (BACH.-DEZ. 1882). Je ne distingue plus que (...) le sultan environné de son escorte (...). Deux parasols, l'un pourpre l'abritant directement; l'autre beaucoup plus grand, noir lamé d'argent, couvrant l'autre (GIDE, Retour Tchad, 1928, p.967). V. infra dér. parasolier (GIDE, Retour Tchad, 1928, p.944).
♦En compos. Porte-parasol. Personne chargée de tenir le parasol au-dessus de la tête d'un monarque ou d'un grand personnage. Synon. parasolier (infra dér.). Les doges de Venise étaient accompagnés d'un porte-parasol, et leur parasol était parfois coudé (LELOIR 1961).
2. Abri pliant de même forme, à manche droit (ou articulé, muni d'une rotule de manière à être orienté dans n'importe quelle direction), fixé à un support et planté en un endroit pour (se) protéger du soleil (notamment sur les terrasses des cafés, dans les restaurants en plein air, les jardins, sur les plages). À l'ombre d'un parasol de toile. À la tombée de la nuit, on les voit revenir, un à un, portant sur leur dos leur parasol, leur pique, leurs toiles, leurs boîtes de peinture (TAINE, Notes Paris, 1867, p.238). Tu as vu le nouveau café qui vient de s'ouvrir à côté d'ici? Ces parasols de couleur font un effet très heureux! On ne sait plus qu'inventer (MONTHERL., Célibataires, 1934, p.830):
• 2. À travers la rue, il trouvait un superbe sujet de tableau: les marchandes au petit tas sous leurs grands parasols déteints, les rouges, les bleus, les violets, attachés à des bâtons, bossuant le marché, mettant leurs rondeurs vigoureuses dans l'incendie du couchant...
ZOLA, Ventre Paris, 1873, p.782.
— En empl. adj. apposé. Un canotier vêtu de rouge et coiffé d'une sorte de colossal chapeau parasol en paille, attaquait une valse (MAUPASS., Contes et nouv., t.2, Yvette, 1884, p.514).
— Loc. Avoir qqc. pour parasol, qqc. sert de parasol (à qqn). Avoir quelque chose pour abri, quelque chose sert d'abri (à quelqu'un). [À Tolède] les cuillerées de plomb fondu que Phébus-Apollon verse du haut du ciel aux heures de midi ne vous atteignent jamais; les saillies des toits vous servent de parasol (GAUTIER, Tra los montes, 1843, p.142). On s'arrêtait; les voyageurs avaient leurs voitures pour parasol (Mme V. HUGO, Hugo, 1863, p.97).
B. —P. anal. (de forme), notamment dans le domaine de la bot. [Souvent dans des constr. du type en (forme de) parasol] (Dont la tête, la cime, le feuillage se dresse, s'épanouit) à la manière d'un parasol, en forme d'ombrelle. Cognassier en parasol, tête en parasol (des champignons), épines en parasol, branches étendues en parasol; arrondi, disposé, ouvert, taillé en parasol. Les balisiers (...) dont les feuilles (...) sont engagées les unes dans les autres (...) ne se développent point en parasol (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p.65). Il est une des combinaisons des voûtes, dites gothiques, (...) qui consiste en une série d'arcs de même courbure, rayonnant autour d'un point d'appui, d'un axe. Ces voûtes, en parasol, (...) se composent de nerfs semblables et égaux, laissant entre eux des panneaux faciles à remplir (VIOLLET-LE-DUC, Archit., 1872, p.134). Assis, bien installé, la queue en parasol, il [l'écureuil] grignotait à toute vitesse (GENEVOIX, Routes avent., 1958, p.41):
• 3. Je courus d'une haleine jusqu'au jardin, jusqu'à ce petit pavillon en forme de parasol sous lequel les bonnes d'enfants venaient abriter leurs charrettes.
DUHAMEL, Jard. bêtes sauv., 1934, p.127.
♦Plantes en parasol. Plantes ombellifères. (Dict.XIXe et XXes.).
♦Fleurs en parasol. Des fleurs de ciguë en parasol imitaient les pins d'Italie (HUGO, Rhin, 1842, p.383).
♦Pin en/à parasol. Si je te peins ce verdoyant espoir, qui, par avance, habille ce rocher nu, sourcilleux, sur le haut duquel le hasard de la végétation a placé l'un des plus beaux pins en parasol, c'est que j'ai trouvé là des images auxquelles je me suis attachée (BALZAC, Mém. jeunes mariées, 1842, p.282).
♦Pin(-)parasol.
♦Acacia parasol. Huit ou dix oliviers chétifs, cinq ou six acacias parasols, gros comme le bras, forment la verdure de la bastide (STENDHAL, Mém. touriste, t.2, 1838, p.387).
— P. métaph. et au fig. Les fougères arborescentes étendaient leurs larges parasols, découpés comme de fines dentelles (LOTI, Mariage, 1882, p.142). Un grand jardin, où l'air est lourd sous le parasol des palmiers, forme le milieu de ce logis oriental (MAUPASS., Sur l'eau, 1888, p.302). Le parc Monceau: un immense parasol en feuilles (RENARD, Journal, 1909, p.1240):
• 4. Les champignons pointus gonflent leur parasol
Qui semblent regretter l'averse évanouie;
ROLLINAT, Névroses, 1883, p.128.
♦Parasol de + subst. (n'appartenant pas au domaine de la bot.). Gerbe de. Et les cheminées des fabriques par temps calme, se couronnaient de treize parasols de fumée grise (ARNOUX, Écoute, 1923, p.190). Une sorte de fusée s'éleva toute droite (...) s'épanouit, se fragmenta, dispersa un parasol d'étoiles filantes comme la pièce maîtresse d'un feu d'artifice (H. BAZIN, Huile sur feu, 1954, p.318).
Prononc. et Orth.:[]. [s] intervocalique (et non [z]) dans les comp.: parasol, parasoleil, tournesol, etc., où l'étymologie est toujours ressentie. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.A. 1540 mar. au plur. parassous [lire parassons?] «tente qu'on mettait sur la poupe de la galère pour abriter les officiers du soleil» (Inv. de la galère Sainte-Claire, 16 sept., ms. Arch. Bouches-du-Rhône B 1260, f° 186 ds J. FENNIS, La Stolonomie, p.426); 1544 id. parasolz (Inv. de la galère Duchesse, 22-23 avr., ibid., f° 440 v°, ibid.). B. 1. Fin XVIes. «objet portatif en étoffe qu'on déploie pour se protéger du soleil (et éventuellement de la pluie)» (Chron. bordeloise, éd. J. Delpit, t.1, p.229: En cette année [1580], furent mis en usage les parasols par ceux qui alloyent aux champs, à cheval e à pied, en hyver pour se parer de la pluye, e l'esté du soleil. La coustume en vint d'Italie); 2. p.anal. de forme 1811 pins en parasols (CHATEAUBRIAND, Itinéraire de Paris à Jérusalem, part. 2e ds LITTRÉ); 1835 pins parasols (LAMART., Voy. Orient, t.1, p.182). Empr. à l'ital. parasole, att. au sens B 1 dep. le XIVes. (d'apr. DEI) et signifiant proprement «qui protège (para, de parare, v. parer2) du soleil (sole)», A ayant été empr. par l'intermédiaire des ports du midi de la France (v. J. FENNIS, op. cit., p.427; pour la forme parasson, supra 1540, cf. le gênois parasõ, ibid.). Fréq. abs. littér.:214. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 323, b) 484; XXes.: a) 289, b) 199.
DÉR. Parasolier, -ière, subst. a) [Corresp. à supra A] ) Porteur de parasol. Synon. porte-parasol (supra A 1 b). [Le sultan] avec une importante escorte —protégé par un grand parasol comme ceux que l'on voit sur la plage de Deauville, monté sur une tige extrêmement longue car le sultan est à cheval et le parasolier le suit à pied —d'un curieux effet sous la pleine lune (GIDE, Retour Tchad, 1928, p.944). ) Personne qui fabrique des parasols. Les vêtements et textiles (...) (couturières, tapissiers, culottières, repasseuses, teinturier, tricoteur, parasolière) rassemblaient 150 apprentis (ROBERT, Artis., 1966, p.163). b) Bot. Arbre d'Afrique tropicale de la famille des Moracées. Des parasoliers protecteurs étendent leurs doigts verts (MORAND, Paris-Tombouctou, 1929, p.229). Parasolier (...) Il est envahissant et atteint 20 m de haut; son bois, très léger et très tendre, convient pour la caisserie et surtout pour la préparation de la pâte à papier (Lar. encyclop.). — [], fém. [-]. — 1res attest. a) ) 1928 «porteur de parasol» (GIDE, loc. cit.), ) 1966 parasolière «personne qui fabrique des parasols» (ROBERT, loc. cit.), b) 1929 bot. (MORAND, loc. cit.); de parasol, suff. -ier.
BBG. —HOPE 1971, p.213. —SCHWAKE (H.P.). Zur Frage der Chronologie französischer Wörter. In: [Mél. Wartburg (W. von)]. Tübingen, 1968, t.2, p.505. —WIND 1928, p.158, 202.
parasol [paʀasɔl] n. m.
ÉTYM. 1548; ital. parasole, proprt « contre le soleil ».
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1 Vx. Objet portatif et pliant dont on se servait comme abri pour se protéger du soleil et de la pluie. ⇒ Ombrelle, parapluie.
1 (…) le parasol, dont l'usage est de se défendre du soleil et de la pluie en le portant au-dessus de la tête.
Richelet, Dict.
♦ Mod. Cet objet plus ou moins grand et luxueux destiné à abriter les dignitaires dans certains pays chauds. (On a dit ombrelle en ce sens). || Serviteur qui porte le parasol de son maître.
2 Il était nu-tête, sous un parasol de byssus, que portait un nègre derrière lui.
Flaubert, Salammbô, VI.
3 Un autre (…) tenait au-dessus de sa tête le parasol de velours vert, insigne de la toute-puissance, et de fois à autre il le faisait doucement tourner entre ses doigts comme une grande fleur, pour suivre les moindres mouvements de l'auguste cavalier et que jamais son visage ne fût touché du soleil.
Jérôme et Jean Tharaud, Rabat, VII.
2 (XXe). Mod. Objet pliant semblable à un vaste parapluie et fixé à un support, que l'on installe en un endroit pour se protéger du soleil. || Parasol à pied. || Parasol fixé au centre d'une table de café, de jardin. || Parasol de plage. || Parasols des marchés en plein air (→ Étal, cit. 1). || Ouvrir, fermer, orienter un parasol. || Terrasse de café où l'on boit à l'ombre des parasols.
4 Les invités des fêtes du préfet s'asseyaient sur la terrasse sous des parasols de plage qui se refermaient le soir comme des fleurs à rythme diurne.
P. Nizan, le Cheval de Troie, I, V.
3 Par compar. Se dit d'une chose dont la forme rappelle celle d'un parasol. || La queue de l'écureuil (cit. 2) s'épanouit au-dessus de sa tête comme un parasol. || Pin en parasol (vx : → Bassin, cit. 10), dont les branches épanouies au sommet du tronc rappellent un parasol. → ci-dessous. || Fleurs en parasol. ⇒ Ombelle.
5 À ces pavillons déserts et poudreux commence une magnifique avenue d'ormes centenaires dont les têtes en parasol se penchent les unes sur les autres et forment un long, un majestueux berceau.
Balzac, les Paysans, Pl., t. VIII, p. 13.
♦ (1762). || Pin parasol.
6 (…) au milieu de la verdure des mûriers et des pins parasols.
Flaubert, Correspondance, 263, 26 juil. 1850.
♦ Littér. || Le parasol d'un arbre.
7 (…) un petit bois de mûriers et d'oliviers où quelques pins plus rares étendaient çà et là leurs sombres parasols (…)
Nerval, Voyage en Orient, Introd., XV.
Encyclopédie Universelle. 2012.