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pénombre

pénombre [ penɔ̃br ] n. f.
• 1666; n. m. 1651 ; du lat. pæne « presque » et umbra « ombre »
1Cour. Lumière faible, tamisée. demi-jour; clair-obscur. La pénombre d'un couloir mal éclairé.
2Phys. Zone d'ombre partielle créée par un corps opaque qui intercepte une partie des rayons d'une source lumineuse étendue.

pénombre nom féminin (latin scientifique paenumbra) État d'une surface incomplètement éclairée par un corps lumineux, dont un corps opaque intercepte en partie les rayons. Lumière faible ou tamisée, demi-jour : La pénombre d'un couloir mal éclairé. Zone entourant le cône d'ombre d'un astre du système solaire d'où une partie seulement du disque solaire est visible. Partie périphérique d'une tache solaire, à structure filamenteuse. ● pénombre (citations) nom féminin (latin scientifique paenumbra) Jean Cocteau Maisons-Laffitte 1889-Milly-la-Forêt 1963 Académie française, 1955 Il était victime des pénombres où les sens rencontrent le cœur. Le Grand Écart Stockpénombre (expressions) nom féminin (latin scientifique paenumbra) Rester dans la pénombre, rester dans une situation obscure. ● pénombre (synonymes) nom féminin (latin scientifique paenumbra) Lumière faible ou tamisée, demi-jour
Synonymes :
- clair-obscur

pénombre
n. f.
d1./d Demi-jour, lumière faible et douce.
d2./d PHYS Partie d'un objet qui reçoit certains des rayons lumineux émis par une source non ponctuelle.

⇒PÉNOMBRE, subst. fém.
A. —1. Zone d'ombre partielle résultant de l'interception partielle, temporaire ou définitive, des rayons d'une source lumineuse par un corps opaque. Le chef opérateur déchire et troue les papiers qu'il place devant les projecteurs et qui lui permettent, une fois sa source de lumière découverte, de sculpter et de modeler la pénombre (COCTEAU, Foyer artistes, 1947, p.195).
Spécialement
ASTRON. ,,Partie périphérique, moins sombre que la zone centrale d'une tache solaire, entourant cette zone`` (MULLER 1980). Une tache se compose d'une partie centrale très sombre, ou noyau entourée d'une bordure moins foncée, dont la structure est souvent filamenteuse, et qu'on appelle la pénombre (DANJON, Cosmogr., 1948, p.248).
PEINT. ,,Point où l'ombre, s'associant à la lumière, établit le passage du clair à l'obscur`` (BACH.-DEZ. 1882). [Ricard] s'apparente à Prud'hon par la qualité de ses voluptueuses pénombres (MAUCLAIR, De Watteau à Whistler, 1905, p.152).
2. Clarté de faible intensité, notamment au lever du jour et à la tombée de la nuit. Synon. demi-jour. Plonger dans la pénombre. Il était environ six heures: le soleil en tombant répandait par la fenêtre ses teintes rouges (...) il y avait dans le salon cette pénombre que les femmes aiment tant (BALZAC, Béatrix, 1839, p.120).
B.Au fig.
1. État de ce qui est à moitié caché, à peine visible, secret. Agir, intriguer dans la pénombre. Il importe aujourd'hui [pour la justice] d'instruire les affaires dans la clarté —je ne dis pas sur la place publique —Cela vaut mieux que cette fausse pénombre, cette fausse pudeur (Paris Match, 27 janv. 1983, p.47).
2. Manque de netteté. Les illustres problèmes que ces thèmes ont excités se sont vaguement prononcés dans la pénombre de ma pensée (VALÉRY, Variété V, 1944, p.75).
3. Situation obscure, absence de gloire. La plupart de ces hommes de Lettres, distingués en leur temps, sont oubliés, ou retombés dans cette espèce de crépuscule, de pénombre croissante qui attend les hommes simplement secondaires (SAINTE-BEUVE, Chateaubr., t.1, 1860, p.112). Cette pénombre précieuse qui t'arrache actuellement à la haine des envieux (L. DAUDET, Astre noir, 1893, p.96).
REM. Pénombral, -ale, -aux, adj., rare. [Corresp. à pénombre A] Caractérisé par la pénombre. Elle entrait parfois, au milieu du jour, dans les pénombrales églises, pour y sangloter à l'aise au fond de quelque chapelle tout à fait obscure (BLOY, Femme pauvre, 1897, p.31).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist.1. 1651 masc. peint. (FRÉART DE CHAMBRAY, Traité de la peinture de Léonard de Vinci, trad. d'ital. en fr., p.101 d'apr. BRUNOT t.6, p.723 [le mot ital. est différent]); 2. 1666 phys., astron. (ds J. des Savants, 3, 214, 217 d'apr. FEW t.14, p.24b [le mot n'a pu y être relevé]); 1671 fém. pen-ombre (LE P. CHÉRUBIN, Dioptr. ocul., p.300 ds DG); 3. 1842 «demi-jour (en gén.)» (Ac. Compl.); 4. 1878 fig. rester dans la pénombre (Ac.). Bien qu'il soit d'abord relevé comme terme de peint., pénombre est vraisemblablement la francisation du lat. sc. penumbra (du lat. paene «presque» et umbra «ombre»), créé par le physicien all. J. KEPLER (1604, Ad Vitellionem Paralipomena, 239 ds NED) pour désigner la zone de la lune où la lumière du soleil est interceptée seulement en partie. Du domaine sc., le mot est passé dans celui de la peint. (FEW t.14, p.25a).
DÉR. Pénombreux, -euse, adj., rare. [Corresp. à pénombre A 2] [Vers une heure du matin,] sous les marronniers du pénombreux boulevard Maillot (SIMONIN, J. BAZIN, Voilà taxi! 1935, p.84). J'avais, en nageant, gagné le fond pénombreux de la grotte (GIDE, Feuillets d'automne, 1949, p.1110). [], fém. [-ø:z]. 1res attest. a) 1870 peint. (BÜRGER, Salons de 1861 à 1868, t.II, p.516 ds LITTRÉ Suppl.), b) 1889 fig. réminiscence vague et pénombreuse (GONCOURT, Journal, p.1023), c) 1901 fumoir pénombreux (in R. mens. Touring-club de Fr., nov., p.482b ds QUEM. DDL t.17); de pénombre, suff. -eux.

pénombre [penɔ̃bʀ] n. f.
ÉTYM. 1651; lat. mod. pænumbra, même sens, déb. XVIIe; du lat. pæne « presque », et umbra « ombre ».
1 Sc. Zone d'ombre partielle créée par un corps opaque qui intercepte une partie des rayons d'une source lumineuse étendue.
2 (1842). Cour. Lumière faible qui ne permet pas de distinguer nettement les formes. Clair-obscur, demi-jour (cf. Jour douteux, lumière incertaine, tamisée…). || Pièce noyée dans une pénombre crépusculaire (→ Entrer, cit. 17). || Pénombre d'un cachot (→ Consommer, cit. 3), d'une chambre (→ Cretonne, cit. 1; écarter, cit. 2). || Pénombre piquée de mille petites lumières (→ Guetter, cit. 13). || Pénombre verte et moite de la forêt (→ Illuminer, cit. 5).
1 Dans la pénombre envahissante, une traînée de jour mourant restait sur ces deux images, comme une indication et un appel.
Loti, Matelot, LIV.
2 Là, c'était comme un bain de pénombre, doux et tiède, avec seulement, au loin, la tache éblouissante de la table directoriale, qu'une lampe au bedon hydropique inondait d'un flot de clarté.
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, IIe tableau, III.
3 La pièce était dans la pénombre, les rideaux de perse à ramages bleus étaient tirés.
Martin du Gard, les Thibault, t. II, p. 236.
4 La belle chambre, où régnait une pénombre recueillie derrière les persiennes, entre-closes, vous pénétrait sitôt le seuil d'une déférence quasi inquiète.
M. Genevoix, Raboliot, II, III.
3 (XIXe). Fig. État de ce qui est secret. Ombre. Situation obscure, ignorée. || Malgré son mérite, il est resté dans la pénombre (Académie).
DÉR. Pénombreux.

Encyclopédie Universelle. 2012.