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presque

presque [ prɛsk ] adv.
pres que XIIIe; à pres que « à peu près » XIIe; de près et que
1À peu près. 1. quasi, quasiment (cf. Peu s'en faut, à peu de chose près). Elle est très petite, presque naine. C'est presque certain. Elle pleurait presque, elle a presque pleuré. Cela fait presque dix kilomètres, un peu moins de, pas loin de. « On pourrait presque dire que toute mode est risible » (Bergson). Presque toujours, presque jamais, presque autant, presque aussitôt. « Nous savons presque toujours que nous ne sommes pas aimés » (F. Mauriac). Presque tous; presque tout, presque tout le monde. Presque personne. Presque rien. Presque pas, presque plus : très peu, à peine. — Ellipt « Certains écrivains ignorés ou presque » (Léautaud).
Littér. (placé apr. l'adj. qu'il modifie) « Lamartine marchait tranquille, indifférent presque » (Gautier).
(Avec un compl. introduit par une prép.) « Rachel jouait un rôle presque de simple figurante » (Proust). « L'espèce de gêne, et presque d'effroi » (Romains). « Madame de Winphen fit presque à elle seule les frais d'une conversation » (Balzac). (Avec un terme de quantité : tout, chaque, aucun) À presque toutes... Presque à chaque pas. « C'était le gagne-pain de presque tous ces hommes » (Alain-Fournier).
2Littér. (modifiant un subst. abstrait) 1. quasi. « J'ai la presque certitude de ce que je vous ai dit » (Balzac). « Ce n'était qu'une lueur dans la presque obscurité » (Proust). « La presque totalité des affaires humaines » ( Caillois).
⊗ CONTR. Absolument, 1. complètement, tout (tout à fait).

presque adverbe (de près et que) [L'e ne s'élide pas, sauf dans presqu'île] Pas tout à fait, quasiment : C'est presque terminé.presque (difficultés) adverbe (de près et que) [L'e ne s'élide pas, sauf dans presqu'île] Orthographe Presque ne s'élide que dans presqu'île. Construction Presque (+ préposition + nom). Presque est placé avant la préposition (la maison est presque sur la plage ; j'avais de l'eau presque jusqu'aux genoux), sauf si le nom qui suit celle-ci est précédé de aucun, chacun, chaque, nul, pas un, tous, tout. Dans ce cas, presque se place plutôt après la préposition : une difficulté différente se pose dans presque chaque cas ; cette chanson était sur presque toutes les lèvres. La construction inverse, sans être fautive, est moins claire : une difficulté différente se pose presque dans chaque cas ; la chanson était presque sur toutes les lèvres. Emploi Dans l'expression orale relâchée, presque est souvent employé comme un équivalent de quasi- : il a été élu à la presque unanimité ; la presque totalité du stock a été vendue. Recommandation Dans l'expression soignée, en particulier à l'écrit, préférer : il a été élu presque à l'unanimité ; la quasi-totalité du stock a été vendue. ● presque (expressions) adverbe (de près et que) [L'e ne s'élide pas, sauf dans presqu'île] La presque totalité de, l'ensemble presque entier : La presque totalité des ouvriers était en grève. Ou presque, sert à corriger, à rectifier : Il n'y avait personne ou presque.presque (synonymes) adverbe (de près et que) [L'e ne s'élide pas, sauf dans presqu'île] Pas tout à fait, quasiment
Synonymes :
- quasi (littéraire)
- quasiment (familier)
Contraires :
- entièrement
- tout à fait

presque
adv. Pas tout à fait. Il a veillé presque toute la nuit. (N.B. En principe l' e ne s'élide que dans le nom composé presqu'île. Ils sont arrivés presque ensemble.)

⇒PRESQUE, adv. et élém. de compos.
Adverbe de quantité qui signifie qu'une prédication n'atteint pas le degré où elle serait pleinement appropriée, mais qu'elle s'en approche de si près qu'elle en est comme équivalente.
Rem. De ce fait, ce qui est dit va dans le même sens que s'il n'y avait pas presque. Ainsi après Pierre a presque la moyenne, on peut ajouter «c'est bien» («Il n'a certes pas la moyenne, mais c'est tout comme»), ce qui est impossible après Pierre a à peine la moyenne (où pourtant Pierre a la moyenne) (d'apr. O. DUCROT, v. bbg.).
A. —[Empl. comme adv.] Synon. à peu près, à peu de choses près, quasi, quasiment.
1. [En relation avec un terme qui se prête à la gradation]
a) [Dans une prédication de type adj.]
[Suivi d'un adj.] Les plaintes presque humaines du chameau des caravanes (LAMART., Voy. Orient, t.2, 1835, p.83). Au commencement d'une bataille, j'éprouvais un tel désir de savoir qui serait vainqueur que j'en devenais presque prudent (CUREL, Nouv. idole, 1899, II, 5, p.223):
1. —(...) Vos hommes, tués, sans doute? Un camarade officier, l'on me dit, est là dedans? Blessé? —Presque mort répéta Gastaldi.
ROMAINS, Hommes bonne vol., 1938, p.63.
[Suivi d'un subst. empl. comme adj.] Dans cette sphère divine, où il est presque dieu (SUE, Atar-Gull, 1831, p.18). Pour Lucien, le prêtre s'était évidemment fait coquet, caressant, presque chat (BALZAC, Illus. perdues, 1843, p.721).
[Suivi d'un syntagme prép. à valeur d'adj.] Il fut presque hors de danger (SUE, Atar-Gull, 1831 p.11).
b) [Dans une constr. de type adv.]
[Suivi d'un adv. ou d'une loc. adv.] Nous nous retirâmes presque aussitôt (SENANCOUR, Obermann, t.2, 1840, p.191). Un théâtre de salon, ouvert presque à tout venant (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p.196). Cela est presque de trop (HUGO, Misér., t.1, 1862, p.378). Et te voici douce dans tes larmes Qui font déjà de toi presque un peu une femme (RÉGNIER, Jeux rust., 1897, p.67).
[Suivi d'un syntagme prép. à valeur d'adv.]:
2. Il y a trente ou quarante ans, une des contrées les plus fertiles du monde, celle des Prairie States, au centre des États-Unis, s'est élevée presque d'un bond à 16 ou 17 millions d'âmes...
VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p.25.
c) [Avec un quantificatif ou un mot négatif]
[Suivi d'un quantitatif]
♦[Un numéral] Sur ces vingt-neuf ans, il y avait quatre années, presque cinq années de guerre (DUHAMEL, Suzanne, 1941, p.43).
♦[Un adj. ou un pron. indéf.] Peu à peu on prit la douce habitude d'écrire presque tous les jours (STENDHAL, Rouge et Noir, 1830, p.416). C'est le grand malheur de ma vie, dû à ma solitude, que presque tout, entre nous, se soit passé par lettres (MONTHERL., Pitié femmes, 1936, p.1106).
[Suivi d'un mot négatif] Leur oreille n'entend presque rien (CABANIS, Rapp. phys. et mor., t.1, 1808, p.104). Je ne le connais d'ailleurs presque pas, sinon par ouï-dire (MUSSET, Confess. enf. s., 1836, p.230). On ne parle jamais du père et Céline heureusement n'y pense presque plus (DUHAMEL, Suzanne, 1941 p.99).
Rem. ,,Si le régime de la préposition contient un des termes de quantité tout, tous, chacun, aucun, pas un, nul, le plus souvent presque se place entre la préposition et le terme de quantité`` (GREV. 1975, § 831 a). À presque tous les hommes (SÉNAC DE MEILHAN, Émigré, 1797, p.1636). Dans presqu'aucune église (RIVIÈRE, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1907, p.276). Effrayé de presque chacun de ses mouvements (ARAGON, Beaux quart., 1936, p.247).
d) [Dans une constr. verbale; précédé d'un verbe] Il cria presque la réponse (ADAM, Enf. Aust., 1902, p.221). Il balbutiait presque, devenu tout petit garçon (MONTHERL., Bestiaires, 1926, p.463):
3. Il pleurait presque d'énervement, d'impatience, d'une sorte de colère sournoise aussi proche du rire que des larmes.
BERNANOS, M. Ouine, 1943, p.1372.
Rem. 1. a) Si le verbe est à un temps comp., presque se met gén. entre l'auxil. et le part. Il m'a presque convaincu d'aller avec lui à Constantinople (VALÉRY, Corresp. [avec Gide], 1894, p.211). b) Presque se met avant ou après un verbe à l'inf. Un point demeurait inquiétant et semblait presque effrayer Meaulnes (ALAIN-FOURNIER, Meaulnes, 1913, p.136). Je finis par m'en amuser presque, je vous assure (GIDE, Faux-monn., 1925, p.1157). 2. Presque en fonction expressive peut être a) postposé ) à un adj.: Travail rude, sain, joyeux presque, en pleine forêt (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p.238); ) à un subst. empl. comme adj.: À quoi bon le Séraphin, un enfant presque? (MURGER, Scènes vie boh., 1851, p.244); ) à un adv.: Il reprit plus doucement, tendrement presque (GIDE, op. cit., p.1163); ) à un groupe prép.: À 3 000 mètres d'altitude presque, hérissé d'arêtes vives ou de cassures bossuées (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p.26); ) à un quantitatif: Et chaque année presque il fait des héritages de douze ou quinze mille livres de rente (STENDHAL, L. Leuwen, t.3, 1835, p.117); b) antéposé à la prop. entière: Nous nous retournons, nous constatons notre présence, et presque, nous demandons pardon d'être là (PSICHARI, Voy. centur., 1914, p.133).
2. En empl. ell. [Sert à corriger une affirmation, mais sans l'infirmer] Gros comme ma cuisse, un peu moins p't'être, mais presque! (MAUPASS., Contes et nouv., t.1, Trou, 1886, p.578). Je l'ai connue haute comme ça... ou presque (FARRÈRE, Homme qui assass., 1907, p.175).
B. —[Modifiant un subst., empl. comme élém. de compos.] Synon. de quasi-.
1. [Devant un subst. à valeur quantitative, signifie l'approximation] La presque unanimité. La totalité ou la presque totalité, ou, si l'on veut, une très grande partie de la rente française (JAURÈS, Ét. soc., 1901, p.180).
2. [Avec un subst. abstr.] Aucune pudeur de leur presque nudité devant les hommes de la tribu (LAMART., Voy. Orient, t.2, 1835, p.89). La presque immobilité de l'équipage entier (AMIEL, Journal, 1866, p.216). La presque impossibilité d'exprimer ses prolongements immédiats en nous (VILLIERS DE L'I.-A., Contes cruels, 1883, p.192).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Pas d'élision pour Ac. même devant voyelle: presque achevé, presque usé; usage flottant devant voyelle selon les aut. (supra: presque aussitôt ex. de Sénancour, mais presqu'aucune ex. de Rivière); gén. pas d'élision devant h même non aspiré (supra: presque humaines ex. de Lamartine). Étymol. et Hist. 1130-40 a bien près «presque» (WACE, Ste Marguerite, éd. E. A. Francis, 330 [ms. A, anno 1267]: Es vos celui, goule bäee; A bien près l'a tote engolee); ca 1165 (BENOÎT DE STE-MAURE, Troie, 5514 ds T.-L.: De cors sembloit home a bien près [Ecuba]); fin XIIes. près [...] ne «id.» (Moniage Guillaume, éd. W. Cloetta, 2e réd., 3563: Tant l'ai sachié, près n'ai le cuer crevé); a) ca 1165 bien pres que [...] ne «presque» (Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 2188: tant vos aim Que bien pres que jou ne vos claim Oncle et signor et roi meïsmes); fin XIIes. pres que [...] ne (BÉROUL, Tristan, éd. A. Ewert, 3945: pres qu'il ne chiet de sor la planche); b) 1176-81 a bien pres que [...] ne «id.» (CHRÉTIEN DE TROYES, Chevalier au lion, éd. M. Roques, 3095); id. (ID., Chevalier à la charrette, éd. M. Roques, 1916); c) ca 1210 près ke «id.» (Dolopathos, 367 ds T.-L.: Jai avoient près ke maingiet); ca 1223 (GAUTIER DE COINCI, Miracles, éd. V. F. Koenig, 2 Mir 15, 11: Por ce que je sui pres que nue); 1214-27 (MANESSIER, Troisième Continuation de Perceval, éd. W. Roach, 34328: Et quant li servises fu près Que feniz); ca 1393 (Menagier, éd. G. E. Brereton et J. M. Ferrier, II, V, 261, p.255, 20: et quant elle sera presque cuite, si la trayez); empl. adj. [cf. 1544 presque Isle, v. presqu'île] 1779 un presque démenti (RÉTIF DE LA BRETONNE, Vie de mon père, éd. G. Rouger, Paris, Garnier, 1970, p.41); 1791 la presque unanimité (Ass. nat.; Arch. parl., 1re série, t.30, p.130, col. 1 ds BRUNOT t.9, p.781, note 6). Comp. de près au sens de «presque» en a. fr. (déb. XIIes., BENEDEIT, St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 1602) et de que: d'abord que rel., proprement «à peu près ce qui, ce que» (cf. p.ex., supra, 1214-27, en fonction de suj.: Et quant li servises fu près [de ce] Que [est] feniz); puis de que conj. avec valeur consécutive (cf. supra: Charrette, 1916: ...li moinnes s'an esbahi Si qu'a bien pres qu'il ne chaï; de même COINCI, 2 Mir. 15, 11; à rapprocher de supra, fin XIIes.: Tant l'ai sachié, près n'ai le cuer crevé), v. LERCH t.1, pp.219-20; FEW t.9, p.367a, note 2. Fréq. abs. littér.:30629. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 42612, b) 40938; XXes.: a) 39178, b) 48405. Bbg. DUCROT (O.). Dire et ne pas dire. Paris, 1972, pp.254-266. —JAYEZ (J.). Games, frames and Fr. cognitive adverbs. Cah. Ling. fr. Genève. 1983, n° 5, pp.253-270. — NØLKE (H.). Les Adv. paradigmatisants. Copenhague, 1983, pp.151-155.

presque [pʀɛsk] adv.
ÉTYM. V. 1265; à près que, v. 1175, « à peu près »; de près, et que.
REM. 1. Presque ne s'élide en principe que dans presqu'île. On rencontre cependant l'élision chez certains auteurs :|| « projet presqu'irréalisable » (Martin du Gard); || « c'était presqu'un enfant » (Mauriac, le Désert de l'amour, p. 116); || « presqu'au coin du boulevard » (→ Lumineux, cit. 4, Aragon). || « C'était déjà presqu'un sourire » (Gide, les Faux-monnayeurs, III, X).
2. La forme presques se rencontre encore en poésie au XVIIe s., devant une voyelle.|| « J'en eus presques envie… » (Corneille, Médée, II, 4).
1 À peu près… (l'affirmation n'étant pas loin d'être exacte). Falloir (peu s'en faut), près (à peu près, à peu de chose près), quasi, quasiment. || Voix sourde, presque indistincte (→ Étouffer, cit. 23). || Très petite, presque naine (cit. 5). || Air fat et presque impertinent (→ Muscadin, cit. 2). || C'est presque sûr. || Presque imperceptible (cit. 3 à 6), presque introuvable (cit. 2 et 3). || Ils étaient presque cousins (1. Cousin, cit. 3). || Il est presque mort. Comme, demi (demi-mort). || Cela fait presque dix kilomètres, un peu moins de, près de, pas loin de…Presque toujours (→ Attacher, cit. 39; fanatisme, cit. 9), presque jamais (cit. 34); presque autant (→ Froideur, cit. 4). || Presque chaque soir (→ Foyer, cit. 20). || Presque tout de suite (→ Imprimerie, cit. 3), presque aussitôt (→ Madame cit. 14). || Presque infailliblement (cit. 4). || Presque partout.Presque tous…; presque tout…, presque tout le monde (→ Ingratitude, cit. 1; jeu, cit. 36; majorité, cit. 10). || Presque aucun travers (→ Faute, cit. 21). || Presque personne. || Presque rien (→ Cendre, cit. 13). || Presque pas, point, plus… : très peu, à peine. || « Ne dormir presque pas » (Romains, les Hommes de bonne volonté, t. I, V, p. 66).
1 Le baron de Vintimille n'était presque plus un homme à argent, on ne sera donc pas surpris de ses procédés presque délicats envers les dames Wanghen (…)
Stendhal, Romans et Nouvelles, « Le rose et le vert », III.
2 J'étais seul, l'autre soir, au Théâtre Français,
Ou presque seul : l'auteur n'avait pas grand succès.
A. de Musset, Poésies nouvelles, « Une soirée perdue ».
3 Nous ne savons pas toujours qu'on nous aime, mais nous savons presque toujours que nous ne sommes pas aimés.
F. Mauriac, Vie de Jean Racine, VIII.
Ellipt. || Quotidiennement ou presque (→ Correspondance, cit. 6). || Écrivains ignorés ou presque (→ Obscurité, cit. 13).
REM. Place de presque. a Presque se place en principe après les verbes et les auxiliaires à un mode personnel (elle pleurait presque; elle a presque pleuré. → N, cit. 1). Cf. cependant : « il imposait et presque indisposait » (cit. 2); « Un rien presque suffit pour les scandaliser » (→ Jusque, cit. 58, Molière).
4 Ce jour presque éclaira vos propres funérailles (…)
Racine, Bérénice, I, 3.
5 (Ce moment) nous nous le représentons, nous le possédons, nous y intervenons, nous l'avons créé presque (…)
Proust, Du côté de chez Swann, Pl., t. I, p. 31.
6 (…) quatre pièces exiguës et si basses que presque on en pourrait toucher de la main le plafond.
Gide, Si le grain ne meurt, I, I, p. 35.
7 Tout cela je le savais. Mais sur l'écran de la télévision, je le vois, je l'entends et presque je le touche.
F. Mauriac, in l'Express, 13 mars 1959.
N. B. Selon la Classe de français (1959, p. 91) Presque sert ici « à excuser l'emploi hyperbolique du verbe toucher ».
b Avec le participe, comme avec les adjectifs, adverbes, nominaux…, presque est placé avant (→ Injurier, cit. 4; ouvrir, cit. 5). On trouve pourtant presque placé après le terme qu'il modifie. Personne presque… (→ Oisiveté, cit. 1, La Bruyère). Tranquille, indifférent (cit. 10) presque… Une passion (cit. 24) sentimentale, intellectuelle presque.
c Presque se place généralement avant l'infinitif (→ Captivant, cit. 7; inceste, cit. 4; 1. mode, cit. 9). Cf. la construction inverse chez Marmontel (Littré), Renard, Proust (in Grevisse).
8 Et maintenant, il se prenait à la ruminer, à la désirer presque.
Huysmans, Là-bas, VIII.
d Presque, avec un complément introduit par une préposition, se met en général devant la préposition. Un air d'autorité et presque de réprimande (→ Gourmander, cit. 5). Un rôle presque de simple figurante (cit. 2). Presque à elle seule (→ 2. Frais, cit. 11). — Presque sans… (→ Freiner, cit. 1; imperceptible, cit. 11). Sans presque… (→ Balbutier, cit. 7; figure, cit. 23).
Avec un terme de quantité (tout, chaque, aucun…), presque se place généralement entre la préposition et ce terme. À presque toutes… (→ Agacerie, cit. 2). De presque toutes… (→ Endoctrinement, cit.). Dans presque toute la terre (→ Holocauste, cit. 3). Cf. cependant « presque pour toutes les femmes » (→ 1. Mère, cit. 12); « il est responsable presque de tous les crimes » (→ 1. Outre, cit. 4). Avec à, ce dernier tour est le plus courant : presque à chaque pas, presque à tout instant.
9 C'était le gagne-pain de presque tous ces hommes.
Alain-Fournier, le Grand Meaulnes, Épilogue.
10 Pris cette nuit de singuliers vertiges; accompagnés de presque aucun malaise (…)
Gide, Journal, 7 mai 1921.
11 L'espèce de gêne, et presque d'effroi, qui s'est visiblement emparée d'elle (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. I, V, p. 85.
2 Devant un substantif abstrait énonçant une quantité. || La presque unanimité (1791, in Brunot, H. L. F., t. IX, p. 781); la presque totalité (→ Majorité, cit. 10). || « Votre presque éternité » (Lamartine). || Une presque immobilité (Loti, in Le Bidois). → aussi Presqu'île.
11.1 Ils ménagèrent cependant son aimable confusion, et la laissèrent tout à son aise, donner un presque démenti à sa jeune Sœur.
Restif de La Bretonne, la Vie de mon père, p. 88.
12 Malheureusement, Dumay, j'ai la presque certitude de ce que je vous ai dit, répéta la mère.
Balzac, Modeste Mignon, Pl., t. I, p. 388.
13 Ce n'était qu'une lueur dans la presque obscurité (…)
Proust, le Côté de Guermantes, Pl., t. II, p. 145.
CONTR. Absolument, complètement, tout à fait.

Encyclopédie Universelle. 2012.