percée [ pɛrse ] n. f.
• 1750 techn.; de percer
1 ♦ (1763) Ouverture qui ménage un passage ou donne un point de vue. Ouvrir une percée dans une forêt. ⇒ chemin, trouée. Faire une percée dans un mur, dans un toit.
2 ♦ (1845; « passage à travers des obstacles » 1798) Milit. Action de percer, de rompre les défenses de l'ennemi. Tenter, faire une percée. — Sport Action de percer à travers la défense de l'équipe adverse.
3 ♦ Fig. Développement, réussite spectaculaire malgré un obstacle. Percée technologique, sociale, politique.
⊗ CONTR. Clôture, fermeture; recul.
● percée nom féminin (de percer) Rupture d'un dispositif ennemi, aussitôt suivie d'une pénétration profonde à l'intérieur des positions adverses. Ouverture naturelle ou pratiquée dans une forêt, dans un ensemble compact pour y ouvrir un chemin ou une perspective : Faire une percée dans un quartier pour une autoroute. Progrès rapide, spectaculaire, réalisé malgré les obstacles : Une percée technologique. Phase d'un atterrissage aux instruments par mauvaise visibilité, qui consiste, pour le pilote, à suivre les indications du système de guidage jusqu'au moment où il voit la piste. Dans un match, trouée faite dans la défense adverse. ● percée (homonymes) nom féminin (de percer) percer verbe percet nom masculin ● percée (synonymes) nom féminin (de percer) Rupture d'un dispositif ennemi, aussitôt suivie d'une pénétration profonde à...
Synonymes :
- trouée
Ouverture naturelle ou pratiquée dans une forêt, dans un ensemble...
Synonymes :
- brèche
percée
n. f.
d1./d Ouverture pratiquée pour faire un chemin ou ménager un point de vue. Faire une percée dans un bois.
d2./d Action de pénétrer, de rompre la ligne de défense de l'ennemi, de l'adversaire. Troupes assiégées qui tentent une percée.
d3./d Réussite, notoriété acquise en triomphant des obstacles, de la concurrence, etc.
⇒PERCÉE, subst. fém.
A.— [Corresp. à percer I A 1] Opération par laquelle on perce quelque chose; résultat de cette action.
1. Percement d'un matériau au moyen d'un outil à main. Percée d'un trou. Elle planta la vrille, elle fit un premier trou (...). Une seconde percée l'amena droit sur le fer du crochet (ZOLA, Dr Pascal, 1893, p. 318).
♦ Faire une percée. Pratiquer une ouverture. Les coups de pic devinrent moins forts. Évidemment on s'attendait d'un moment à l'autre à faire une percée (MALOT, Sans fam., 1878, p. 149).
2. Ouverture pratiquée volontairement dans un édifice, dans un espace urbain ou dans la nature afin d'y créer un passage ou de dégager un point de vue. Percée d'une avenue. De nombreux groupes, le nez en l'air, regardent Montmartre et ses canons par la percée des rues Le Peletier et Laffitte (GONCOURT, Journal, 1871, p. 747).
— Synon. de percement. Ce fut le récit d'une cérémonie picaresque organisée (...) pour la percée d'un tunnel à travers le Monte-Rotondo (A. DAUDET, Nabab, 1877, p. 167).
B.— Ouverture, trouée naturelle existant dans un paysage, un espace vert quelconque. Voir qqc. par une percée dans la forêt. De ses fenêtres, l'on découvrait par les percées du parc les plus beaux points de vue du monde (BALZAC, Me Cornélius, 1831, p. 246). Environ une demi-heure après ma déconvenue, je chevauchais dans une longue percée à travers des parties de bois désertes (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 172).
♦ À la percée de. À la trouée de. À la percée d'un fourré, je m'arrêtai pour regarder le soleil (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 102).
— En partic. La percée d'un fleuve. Étranglement qui affecte une vallée, par ex. : la percée du Rhin dans le Massif Schisteux Rhénan (GEORGE 1970).
♦ Les percées alpestres. Voies d'accès qui traversent les Alpes. Le commerce méditerranéen (...) se lie avec l'Italie par les percées alpestres (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921 p. 253).
— P. anal. [L'ouverture en question est due à l'effet d'une lumière, généralement celle du soleil ou de la lune]. Les percées du soleil. La lune ouvrit une grande percée bleue entre les nuages (LAMART., Confid., Graziella, 1849, p. 162). Coup d'œil exceptionnel. Par-dessous les nuages flottants, qui couraient comme emportés par la colère, une vaste percée laissait voir les rives et les promontoires du Chablais, illuminés d'un rayon perdu (AMIEL, Journal, 1866, p. 393).
♦ Rare, empl. subst. masc. L'être, au réveil, tout au percé du jour, est encore très peu ce qu'il va être par son nom et le reflux de sa mémoire (VALÉRY, Mauv. pens., 1942, p. 48).
— BEAUX-ARTS. Espace clair, échappée de lumière ménagé(e) entre des masses plus sombres. Les troncs garnis de feuilles : le noyer d'un ton jaunâtre, avec des percées de fond bleuâtre. Le tout ayant un air de féerie et de prestige (DELACROIX, Journal, 1853, p. 67).
— Au fig. On n'arrive pas à être heureux mais on fait des remarques sur les raisons qui empêchent de l'être et qui nous fussent restées invisibles sans ces brusques percées de la déception (PROUST, Prisonn., 1922, p. 183).
C.— P. anal. Action d'aller quelque part en passant outre aux difficultés; résultat de cette action.
♦ Faire une percée. ,,Pénétrer en voyageant. Dans ses courses, il a fait une percée assez avant dans l'Écosse`` (Ac. 1798-1878).
P. métaph. J'ai remarqué maintes fois, mon ami, que les hommes d'action, les esprits fermes et résolus, même les plus ignorants, quand ils s'abattent sur les pures idées, y font des percées profondes (SAINTE-BEUVE, Volupté, t. 1, 1834, p. 105).
— Spécialement
♦ AÉRON. Phase d'un atterrissage sans visibilité qui consiste à se laisser guider par les instruments de bord et le radar pour traverser la couche de nuages. (Dict. XXe s.).
♦ ASTRON. Percées en profondeur. Incursion faite par les engins spatiaux dans les hautes altitudes. Avant que l'homme ne parvienne à ce but, il faudra (...) étudier longtemps, grâce aux « stations cosmiques permanentes », les radiations formant la ceinture de Van Allen autour du globe, à 300 km d'altitude, avant de permettre à l'homme les « percées » en profondeur vers le système solaire (M. SENEZ, Paris-Jour, 13 avr. 1961, p. 9, col. 6 ds GUILB. Astronaut. 1967).
♦ Domaine milit. Vive attaque de pointe consistant à enfoncer les positions ennemies pour atteindre ses arrières. Une percée fulgurante. La théorie de la « percée » avait été complétée par cette thèse qu'il fallait, avant de percer, bouleverser entièrement par l'artillerie le terrain occupé par l'adversaire (PROUST, Temps retr., 1922, p. 752). Six semaines après qu'alliés et français ont réussi la percée d'Avranches et débarqué dans le midi, ils atteignent Anvers (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 2) :
• Le dimanche 3 novembre, à l'aube, les portes s'ouvrirent et la tentative de percée commença. Jocelin II et ses chevaliers, chargeant avec fureur, réussirent sur le moment à forcer le passage...
GROUSSET, Croisades, 1939, p. 164.
P. métaph. Il fallait tenter une percée héroïque jusqu'à ces liaisons primitives qui joignent la nécessité elle-même à la liberté (RICŒUR, Philos. volonté, 1949, p. 26).
— P. anal., SPORTS. ,,Action de l'attaquant qui fonce au défaut de la défense adverse`` (PETIOT 1982). Au centre G. et J. eurent des percées de grand style (Le Nouveau Journal, 28 nov. 1932, ds PETIOT 1982).
— Au fig. Progrès rapide, spectaculaire, réalisé après avoir surmonté les obstacles. On peut prévoir pour cette technique du métro sur pneus dans l'avenir une percée et un très large champ d'application (Revue générale des Chemins de fer, mai 1974 ds GILB. 1980).
♦ Faire une percée. Le patinage de haut niveau fait une nouvelle percée. Le nouveau matériel permet pratiquement de réaliser, sur des roulettes, les mêmes figures que sur la glace (Paris Match, 10 juin 1983, p. 131).
♦ Percée + adj. Percée commerciale, politique. Les Pays-Bas viennent de réussir une formidable percée technologique dans le domaine de l'enrichissement de l'uranium (Le Nouvel Observateur, 27 mars 1968 ds GILB. 1980).
Prononc. et Orth. :[]. Att. ds Ac. dep. 1798; 1798-1878 : ,,on dit dans le même sens, un percé``. Étymol. et Hist. 1. 1750 « opération qui consiste à ouvrir le fourneau pour en faire sortir le métal en fusion » (Chr.-A. SCHLÜTTER, De la Fonte des Mines..., p. 148); 2. 1798 « ouverture faite dans un bois pour se procurer un chemin ou un point de vue » (Ac.); 3. 1798 (Ac. : On dit, Faire une percée, au sens de pénétrer en voyageant); 4. 1845 faire une percée dans les bataillons ennemis (BESCH.); 5. 1869 peint. (LITTRÉ); 6. 1869 archit. (ibid.). Part. passé subst. au fém. de percer. Bbg. QUEM. DDL t. 18. — WEXLER 1955, p. 73.
percée [pɛʀse] n. f.
ÉTYM. 1750, techn.; de percer.
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1 (1798). Ouverture qui ménage un passage ou donne un point de vue. || Ouvrir une percée dans un bois, une forêt, au milieu des arbres… ⇒ Chemin, trouée; orne (1. Orne : faire orne). → Horizon, cit. 13. — Les percées pratiquées par Haussmann à travers Paris. || Faire une percée dans un mur, dans un toit. — Par ext. ⇒ Déchirure (cit. 5).
♦ (XIXe). Peint. Espace laissé entre des masses d'ombre. — REM. Dans ce sens on a dit aussi en percé (n. m., 1758).
2 (Académie, 1798). Vx. Action de pénétrer (dans un pays), de passer malgré un obstacle. || Il a fait une percée fort avant dans le Nord (Littré). — (1845). Milit. Action de percer, de rompre les défenses de l'ennemi (→ Invulnérabilité, cit. 1). || Tenter, faire une percée. ⇒ Brèche.
0 « Tentatives de percée », disait-on pendant la guerre : je n'arrive pas à percer ce cercle infernal de la solitude.
Montherlant, les Lépreuses, I, IV.
♦ (XXe). Sports. Action de percer à travers la défense de l'équipe adverse.
3 (1962). Fig. Développement, réussite spectaculaire malgré les obstacles. || La percée technologique des industries nucléaires. || Un candidat inconnu a fait une percée surprenante aux dernières élections.
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CONTR. Clôture, fermeture. — Recul.
Encyclopédie Universelle. 2012.