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perturber

perturber [ pɛrtyrbe ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1130, rare av. XIXe, sauf au p. p.; lat. perturbare
Empêcher de fonctionner normalement. déranger, gêner. Planète qui perturbe le mouvement d'une autre planète. Perturber une assemblée par des cris et des sifflets. troubler. Grève qui perturbe les services publics, les transports. désorganiser. « tous ces services, perturbés pendant l'épidémie » (Camus).
Troubler profondément. bouleverser, déstabiliser. « Laissez-le ! laissez-le ! vous lui perturbez le moral avec votre mysticisme ! » (Flaubert). Les changements perturbent cet enfant. Fam. Il avait l'air tout perturbé.

perturber verbe transitif (latin perturbare) Bouleverser l'équilibre organique ou psychologique de quelqu'un : Cet incident l'a perturbé. Causer du désordre dans une organisation, une action, un état, etc. : La grève a perturbé les transports.perturber (synonymes) verbe transitif (latin perturbare) Bouleverser l'équilibre organique ou psychologique de quelqu'un
Synonymes :
- dérégler
- déséquilibrer
- détraquer
- troubler
Causer du désordre dans une organisation, une action, un état...
Synonymes :
- agiter
- bouleverser
- déranger
- désorganiser
- ébranler
- secouer

perturber
v. tr. Troubler; empêcher le déroulement ou le fonctionnement normal de. Perturber une réunion.

⇒PERTURBER, verbe trans.
A. —Qqn/qqc. perturbe qqn/qqc. (rel. à une pers.)
1. Troubler la vie physique, psychique ou affective d'un individu. Perturber les habitudes de qqn. Laissez-le! laissez-le! vous lui perturbez le moral avec votre mysticisme! (FLAUB., Mme Bovary, t.2, 1857, p.19). C'était à peu près tout et il n'y avait pas de quoi, vraiment, perturber, deux minutes, ne fût-ce qu'une petite princesse de l'hôpital et du crève-coeur (BLOY, Femme pauvre, 1897, p.106).
Au part. passé, en empl. adj. Il se sentait perturbé, mal à l'aise et il aurait bien voulu que cette fête fût déjà terminée (HUYSMANS, Oblat, t.2, 1903, p.29).
2. Déranger l'harmonie d'un groupe de personnes, dérégler le fonctionnement d'une organisation. Perturber le déroulement d'un match, d'une élection. Il eût même dû s'avouer, (...) que le drame où se débattait l'Europe n'était pas étranger à ce détachement: comme si la liaison avec cette femme n'eût plus été à la mesure de certains sentiments nouveaux, à l'échelle des événements qui perturbaient le monde (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p.480).
B. —Qqc. perturbe qqc.
1. Dérégler le fonctionnement normal d'un mécanisme, d'un système. La circulation des autobus et du métro a été perturbée par des grèves (REYNAUD, Syndic. en Fr., 1963, p.153):
♦ L'écoute d'un disque suppose une sorte de «chaîne» dont les maillons sont d'abord les étapes de sa fabrication, mais aussi les différents appareils qui constituent l'instrument reproducteur (...); or les qualités de l'audition sont évidemment perturbées par la moindre imperfection du moindre maillon de cette longue chaîne.
SAMUEL, Art mus. contemp., 1962, p.633.
2. Spécialement
a) ASTRON. Provoquer des irrégularités dans le mouvement d'un satellite, d'une planète. Si l'on imagine qu'une planète perturbe le mouvement d'Uranus, les inconnues du problème sont d'une part les éléments de la planète hypothétique, d'autre part les corrections à donner à ceux qui étaient antérieurement attribués à Uranus (Hist. gén. sc., t.3, vol. 1, 1961, p.150).
b) ÉCON. Modifier les données économiques d'un marché. Perturber les échanges, la Bourse. Assouplir les mesures dirigistes ou fiscales qui peuvent perturber le marché en mécontentant les professionnels (Le Monde, 19 janv. 1952, p.10, col. 5).
c) GÉOPHYS. (géomagnétisme, météor.). Provoquer une rupture dans l'équilibre de l'environnement terrestre. Radiations (...) qui (...) perturbent la propagation des ondes radioélectriques (SCHATZMAN, Astrophys., 1963, p.68). L'orage a perturbé le temps (QUILLET 1965).
d) PATHOL. Provoquer une modification pathologique d'un organe, d'une fonction ou d'un comportement. Il est possible, d'ailleurs, que l'intoxication thyroïdienne perturbe les fonctions des surrénales (SOUQUES ds Nouv. Traité Méd. fasc. 8 1925, p.205).
Prononc.:[], (il) perturbe []. Étymol. et Hist. Ca 1200 parturber «troubler» (Moralités sur Job, éd. W. Foerster, p.310, 15), plusieurs fois att. dans ce texte, v. T.-L.; ca 1355 pertourber (BERSUIRE, T. Liv., ms. Ste-Gen., f° 82c ds GDF.) —1611, COTGR., rare jusqu'à la 2e moitié du XIXes.; spéc. 1844 «provoquer un changement dans un état naturel» (R. TÖPFFER, Voyages en zigzag ds LITTRÉ Suppl.); 1839 part. passé adj. perturbé (PELTIER, Mém. ds Ann. chim. et phys., t.71, p.292: Si le circuit est très court et d'une résistance moindre que celle de chacune des molécules perturbées). Empr. au lat. perturbare «troubler, bouleverser», dér. de turbare «troubler, agiter», de turba «trouble d'une foule en désordre, confusion» peut-être empr. au gr. «confusion, tumulte», cf. ERN.-MEILLET et CHANTRAINE. Fréq. abs. littér.:22.

perturber [pɛʀtyʀbe] v. tr.
ÉTYM. XIIe, rare av. XIXe sauf au p. p.; lat. perturbare, de per-, et turbare « troubler, agiter », de turba « cohue ». → Tourbe.
Troubler par une perturbation; empêcher de fonctionner normalement. Déranger. || Planète qui perturbe le mouvement d'une autre planète.Grève qui perturbe les services publics, les transports.
Troubler profondément. Bouleverser. || Les événements qui perturbent le monde (→ Échelle, cit. 22).
1 — Laissez-le ! laissez-le ! vous lui perturbez le moral avec votre mysticisme !
Flaubert, Mme Bovary, II, XI.
2 Selon lui, il fallait supposer que tous ces services, perturbés pendant l'épidémie, auraient un peu de mal à démarrer de nouveau.
Camus, la Peste, p. 301.
——————
perturbé, ée p. p. adj.
|| Zone perturbée : affectée par une perturbation météorologique.Fam. || Il avait l'air tout perturbé, troublé.
DÉR. Perturbant, perturbateur, perturbation.

Encyclopédie Universelle. 2012.