phénol [ fenɔl ] n. m.
• 1843; de phén(o)- et -ol
♦ Corps composé (C6H5OH), solide cristallisé blanc, soluble dans l'eau, corrosif et toxique, à odeur caractéristique, qu'on obtient par distillation du goudron de houille ou par synthèse à partir du benzène, et qui est le premier terme et le plus simple de la série des phénols. Le phénol est un antiseptique employé en pharmacie (cf. Eau phéniquée). Le phénol est utilisé dans la fabrication de matières plastiques et de colorants. ⇒ indophénol.
♢ Chim. Les phénols : série de composés organiques analogues au phénol et dérivant des hydrocarbures benzéniques. — Un phénol : corps de la série des phénols. ⇒ eugénol, naphtol, picrique (acide picrique), pyrogallol, résorcinol, thymol. — Adj. PHÉNOLIQUE , 1900 .
● phénol nom masculin (grec phainein, briller) Dérivé hydroxylé C6H5―OH du benzène. Nom générique des dérivés hydroxylés des arènes, de formule générale ArOH. ● phénol (synonymes) nom masculin (grec phainein, briller) Dérivé hydroxylé C 6 H 5 ―OH du benzène.
Synonymes :
- acide phénique
phénol
n. m. CHIM Tout composé dérivant d'un hydrocarbure benzénique par substitution d'un ou plusieurs hydroxyles sur le noyau. Les phénols sont utilisés pour fabriquer des résines, des colorants, des matières plastiques, des médicaments (aspirine), des insecticides.
|| Spécial. Phénol ordinaire: dérivé hydroxylé du benzène (C 6 H 5 OH).
⇒PHÉNOL, subst. masc.
CHIMIE
A. —Corps composé de formule C6H5-OH, se présentant sous forme d'un solide cristallisé blanc, à très forte odeur, très toxique, extrait du goudron de houille ou obtenu par synthèse à partir du benzène, utilisé en solution comme antiseptique et dans l'industrie pour diverses préparations (notamment conservateurs, colorants et résines) ou encore comme désinfectant. Synon. vieilli acide phénique. Il attendait ses clients, ses malades, en bâillant et en sifflant dans son cabinet de travail d'où me venaient, à la faveur des courants d'air, d'épaisses bouffées d'iodoforme et de phénol (DUHAMEL, Désert Bièvres, 1937, p.67). Depuis peu, on utilise des colles synthétiques; elles ont l'avantage de s'utiliser à froid; elles sont fabriquées à base de phénol, d'urée et de formol (VIAUX, Meuble Fr., 1962, p.19):
• ♦ C'était l'époque de Pasteur et de Lister, la vogue de l'antisepsie, et l'on s'apercevait que certains sous-produits de l'inépuisable goudron possédaient de précieuses vertus antiseptiques. Alors commença l'usage du phénol, qu'escortèrent des dérivés comme le formol et le bleu de méthylène.
P. ROUSSEAU, Hist. techn. et invent., 1967, p.324.
B. —P. ext.
1. Au plur. Série des composés organiques renfermant un ou plusieurs groupements hydroxyles liés à un noyau aromatique dont l'acide phénique ou phénol est le représentant le plus simple. V. nitration ex., s.v. nitre.
2. Au sing. Corps de cette série. Ce phénol dérivé de l'acide gallique fut longtemps employé en photographie comme révélateur (L'Hist. et ses méth., 1961, p.1107).
REM. 1. Phéno(l)-,(Phéno-, Phénol-) élém. de compos. [Le 2e élém. est un subst.] a) Phénolphtaléine, subst. fém. ,,Produit de condensation de l'anhydride phtalique et du phénol en présence d'acide sulfurique concentré ou de chlorure d'étain`` (DELORME 1962) et qui, utilisé comme indicateur du pH, est violet en solution alcaline, incolore en milieu acide. Synon. phtaléine du phénol. Ces médicaments nocifs à base d'extrait de plantes comme l'aloès ou la bourdaine ou de produits chimiques comme la phénolphtaléine provoquent à coup sûr l'élimination de selles (QUILLET Méd. 1965, p.164). b) Phénolsulfonephtaléine, phénol-sulfone-phtaléine, subst. fém. Colorant utilisé pour l'appréciation du pouvoir d'excrétion rénale. Synon. rouge de phénol. L'épreuve classique à la phénol-sulfone-phtaléine a été introduite par Rowntree en 1909. En 1916, Ambard a montré qu'il existe à l'état normal un rapport constant entre le débit urinaire et la concentration de l'urée dans le sang et les urines (BARIÉTY, COURY, Hist. méd., 1963, p.697). c) Phénoplaste, subst. masc. Matière plastique obtenue par polymérisation d'un phénol. (v. phéno-1 Formation et Vitalité). Nous avons d'abord eu la bakelite (inventée par Baekeland), type de phénoplaste obtenu en condensant le phénol avec différents aldéhydes et notamment l'aldéhyde formique (Cl. DUVAL, Verre, 1966, p.116). 2. -phénol, élém. de compos. [Le 1er élém. est un préf. numéral] V. diphénol (s.v. di-), hexaphénol (s.v. hexa-).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1843 (Recherches sur la salicine, par M. Ch. Gerhardt ds Ann. chim. et phys., 3e série, t.7, p.221); 2. 1860 phénols «série de composés organiques dont le phénol est le représentant le plus simple» (BERTHELOT, Chim. organique fondée sur la synth., t.1, p.466-486). Dér. à l'aide du suff. -ol de l'élém. formant phén(o)-. Fréq. abs. littér.:20.
DÉR. 1. Phénolate, subst. masc., chim. organique. Sel ou ester du phénol. Synon. phénate (v. phéno-1). Phénolates de sodium (...) cent fois plus actifs que les phénols d'origine (CAMPREDON, Bois, 1948, p.69). — []. — 1re attest. 1903 (Nouv. Lar. ill.); de phénol, suff. -ate. 2. Phénolique, adj., chim. organique. a) Qui se rapporte au phénol. Nous basant sur la connaissance des propriétés antiseptiques des phénols, nous avons préparé et expérimenté divers produits résultant du remplacement des deux fonctions aminées (...), par une fonction phénolique (Ce que la Fr. a apporté à la méd., 1946, p.82). b) Qui contient du phénol. Les huiles moyennes contenant jusqu'à 30 % de phénols et homologues et autant de naphtalène sont soumises à une redistillation pour séparer les huiles phénoliques du naphtalène (CHARTROU, Pétroles natur. et artif., 1931, p.185). c) Dérivé du phénol ou préparé à partir du phénol. Combiné avec l'emploi du moule chauffant, ce dispositif améliore singulièrement le premier procédé puisqu'il permet d'utiliser comme adhésif les résines phénoliques (CAMPREDON, Bois, 1948, p.141). — []. — 1re attest. 1900 (E. CHARABOT, Les parfums artificiels, p.132); de phénol, suff. -ique; l'angl. phenolic est att. dep. 1872 (v. NED).
phénol [fenɔl] n. m.
ÉTYM. 1843; du grec phainein « briller », et suff. chimique -ol.
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1 Chim. et cour. Corps composé (C6H5OH), solide cristallisé blanc, soluble dans l'eau, corrosif et toxique, à odeur caractéristique, qu'on obtient par distillation du goudron de houille ou par synthèse à partir du benzène, et qui est le premier terme et le plus simple de la série des Phénols (→ ci-dessous). || Acide phénique, ancienne dénomination du phénol. || Sel de phénol. ⇒ Phénolate. || Le phénol est un antiseptique employé en pharmacie (→ Eau phéniquée). || Le phénol utilisé dans la fabrication de la bakélite, de produits colorants. ⇒ Indophénol (autrefois appelé bleu de houille).
2 (1875). Chim. || Phénols : série de composés organiques résultant du remplacement d'un ou plusieurs atomes d'hydrogène d'un noyau « aromatique » (d'un dérivé du benzène) par un ou plusieurs hydroxyles, OH (de la même façon que les alcools résultent du remplacement d'un ou plusieurs atomes d'hydrogène par un ou plusieurs hydroxyles dans un hydrocarbure acyclique ou dans la chaîne latérale d'un hydrocarbure cyclique; il y a donc de nombreuses analogies entre les phénols et les alcools). — Le premier terme et le plus simple des phénols est le phénol ordinaire, C6H5OH (→ ci-dessus). — Au sing. || Un phénol : un corps de la série des phénols. ⇒ Naphtol, pyrogallique (acide), picrique (acide), résorcine, thymol…
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DÉR. Phénolate, phénolique.
COMP. Diamidophénol, indophénol, phénolphtaléine.
Encyclopédie Universelle. 2012.