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briller

briller [ brije ] v. intr. <conjug. : 1>
• 1564 aussi « s'agiter »; it. brillare
1Émettre ou réfléchir et répandre une lumière vive. chatoyer, étinceler, luire, miroiter, 1. rayonner, resplendir, rutiler, scintiller. Le soleil brille. « trois lacs qui, sous le dur soleil d'Orient, brillent comme des plaines d'acier » (Maupassant). Diamant qui brille de mille feux. PROV. Tout ce qui brille n'est pas or. Faire briller des chaussures, des meubles, en les astiquant, en les cirant.
Par ext. Avoir de l'éclat, être resplendissant. Son visage brille de joie. s'illuminer. Des yeux qui brillent. pétiller. « Ses yeux brillaient de désir » (France). (Personnes) « Elle brillait de mille attraits » (Molière).
2Fig. Se manifester avec éclat, se distinguer par quelque qualité brillante. Elle « s'effaçait chaque fois qu'il aurait fallu briller » (A. Gide). « je brillerais dans une conversation » (Montesquieu). Briller en société. Briller dans l'exercice d'un art. exceller. Briller à un examen (cf. fam. Faire des étincelles). Fam. Il ne brille pas par le courage : il est plutôt peureux. Iron. Il brillait par son absence : son absence ne passait pas inaperçue.
⊗ CONTR. Assombrir (s'); obscurcir (s'); pâlir. Effacer (s').

briller verbe intransitif (italien brillare, s'agiter) Émettre une vive lumière : Le soleil brille. Réfléchir les rayons lumineux : Le diamant ne brille qu'à la lumière. Reluire en parlant d'un objet, d'un local nettoyé, ciré, vernis : Tout brille de propreté dans sa cuisine. Rayonner, s'illuminer en manifestant tel sentiment : Ses yeux brillent de joie. Se faire remarquer avec éclat, par telle qualité : Il ne brillait pas par le courage.briller (expressions) verbe intransitif (italien brillare, s'agiter) Briller par son absence, se dit ironiquement de quelqu'un, de quelque chose dont l'absence ne peut passer inaperçue. Faire briller, montrer quelque chose comme appât : Faire briller les avantages d'une situation. Faire briller quelqu'un, lui donner l'occasion de se distinguer. ● briller (homonymes) verbe intransitif (italien brillare, s'agiter)briller (synonymes) verbe intransitif (italien brillare, s'agiter) Émettre une vive lumière
Synonymes :
- flamboyer
- fulgurer
- luire
- rayonner
Contraires :
- pâlir
- s'éteindre
Réfléchir les rayons lumineux
Synonymes :
- miroiter
- reluire
- scintiller
Contraires :
- ternir
Reluire en parlant d'un objet, d'un local nettoyé, ciré, vernis
Synonymes :
- étinceler
- rutiler
Rayonner, s'illuminer en manifestant tel sentiment
Synonymes :
- étinceler
- pétiller
- resplendir
- s'illuminer
- s'irradier
Contraires :
- s'assombrir
- s'obscurcir
Se faire remarquer avec éclat, par telle qualité
Synonymes :
- éblouir
- fasciner
- ravir
Faire briller
Synonymes :
- miroiter

briller
v. intr.
d1./d Jeter une lumière éclatante, avoir de l'éclat. Le soleil brille. Un bijou qui brille. Ant. pâlir.
d2./d Fig. Se manifester clairement. La joie brillait sur son visage.
d3./d Fig. Attirer l'attention, provoquer l'admiration. Elle aime briller, se faire admirer.
|| Exceller. Briller dans l'improvisation.
d4./d (Liban) Fig. Syn. de élancer (sens 1). Mon estomac brille douloureusement.

I.
⇒BRILLER1, verbe intrans.
Vx, inus. S'agiter, aller de-ci de-là, frétiller.
Rem. Attesté dans DG, ROB. et Lar. Lang. fr.
Spéc., CHASSE, vx [Le suj. désigne un chien] Chercher le gibier, quêter.
Rem. Attesté dans la plupart des dictionnaires.
Prononc. :[], (je) brille []. Étymol. et Hist. Cf. briller2.
II.
⇒BRILLER2, verbe intrans.
A.— Répandre une lumière vive, intense, parfois diffuse :
1. Oh! Oui, tous ces mondes se lasseront de tourner et de briller, et ils tomberont en poussière, usés comme des ossements; oui, ce soleil, un soir, s'éteindra dans la nuit du néant; ...
FLAUBERT, Smarh, 1839, p. 33.
SYNT. Le ciel, le jour brille; les astres brillent; briller doucement, faiblement, joyeusement; briller d'un grand éclat, de tout son éclat, de tous ses feux; briller comme le jour, comme une escarboucle, comme l'or; briller dans l'ombre, dans la nuit.
P. métaph. :
2. Voici les mots, ceux que nous disions, ceux que nous voyions dans les mornes dictionnaires, qui se mettent à briller, à vivre, à respirer.
LARBAUD, Jaune, bleu, blanc, 1927, p. 207.
1. [Le suj. désigne une source lumineuse] :
3. Le soleil brille pour tout le monde, il ne brille pas dans les prisons, il ne brille pas pour ceux qui travaillent dans la mine, ...
PRÉVERT, Paroles, 1946, p. 19.
SYNT. Un éclair, un feu, une flamme, une lueur, une lumière, le soleil brille; les étoiles brillent.
P. métaph. :
4. Esprit de flamme par sa nature, et non pas seulement éclairé, mais lumineux, Platon brille de sa propre lumière. C'est de la splendeur de sa pensée que son langage se colore. L'éclat en lui naît du sublime.
J. JOUBERT, Pensées, t. 2, 1824, p. 153.
2. [Le suj. désigne une chose ayant la faculté de réfléchir la lumière]
a) [Un inanimé] Un diamant brille, la lune brille :
5. N'est-ce pas le peintre Van Dongen qui avouait : « L'extériorisation de mes désirs s'écrit en images... J'aime ce qui brille, les pierres précieuses qui étincellent, les étoffes qui chatoient, les belles femmes qui inspirent le désir charnel... »
HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, p. 252.
♦ Proverbe. Tout ce qui brille n'est pas or :
6. Son grand tort [au monde], c'est qu'il tient trop aux apparences et les respecte trop. Il sait théoriquement que tout ce qui brille n'est pas or, mais il court néanmoins à ce qui brille.
AMIEL, Journal intime, 1866, p. 277.
Emploi factitif. Faire briller qqc. :
7. ... les peintures de diverses teintes des maisons de la ville faisaient briller la vaste colline de toutes les couleurs d'un jardin de fleurs; ...
LAMARTINE Voyage en Orient, t. 2, 1835, p. 341.
En partic.
♦ [Le suj. désigne une arme] :
8. Voyez d'ici briller cent hallebardes
Aux feux d'un soleil pur et doux.
N'entend-on pas le qui vive des gardes,
Qui se mêle au bruit des verroux?
BÉRANGER, Chansons, t. 2, Louis XI, 1829, p. 234.
P. méton. Combattre :
9. Dois-je faire contre eux briller dix mille épées?
Et, tandis que leur bras a vaincu sans secours,
Dirai-je à mes tribus de terminer leurs jours?
BAOUR-LORMIAN, Ossian, Lathmon, 1827, p. 105.
Rem. Dans cet ex., le sens est très proche de briller1.
♦ [Le suj. désigne un objet ciré ou verni] Briller, briller de propreté. Luire, reluire après avoir été nettoyé, lustré. L'ameublement était de bois (...) dont l'écorce polie brillait de propreté (BALZAC, La Peau de chagrin, 1831, p. 226). P. plaisant. :
10. Allons, ma vieille bonne pomme rouge. Tu sais quand je te frottais pour que tu brilles? Ma vieille pomme toute ridée. Ne laisse pas couler tes larmes dans toutes les petites rigoles, pour des bêtises comme cela — pour rien.
ANOUILH, Antigone, 1946, p. 142.
Emploi factitif. Faire briller qqc. Astiquer quelque chose. Je m'exerce encore à ce grand art de faire briller les chaussures (FLAUBERT, Correspondance, 1845, p. 158).
b) [Le suj. désigne un animé : le visage, les yeux, le regard] Avoir de l'éclat, s'illuminer :
11. Quand une idée l'intéresse, son œil brille, tout à coup, et on sent que cet homme d'aspect froid est quand même plein de flamme.
G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Désert de Bièvres, 1937, p. 76.
P. compar. Briller comme des charbons ardents, briller comme un éclair :
12. Admirables pupilles, qui pouvaient, à leur gré, étinceler de joie, briller comme des micas noirs, ou se faire impassibles, purement réceptives, n'être qu'une tache mate et privée de reflets, ...
MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 109.
Au fig. Briller de + subst. abstr. Manifester ou trahir (un trait de caractère, un sentiment, une émotion). Les yeux, très grands, très noirs et très profonds, brillent d'intelligence (GREEN, Journal, 1945, p. 269).
SYNT. Briller d'avarice, de candeur, d'envie, d'espoir, de fièvre, de haine, d'ivresse, de jeunesse, de joie, de malice, d'orgueil, de plaisir, de pureté, de satisfaction, de volupté.
P. méton. [Le suj. désigne un attribut hum., un sentiment, etc.] Se révéler, se manifester. Briller dans une attitude, dans les yeux, sur le visage :
13. Sur les lèvres d'Anne, je reconnaissais, après chacune de mes phrases, le sourire qui accompagnait mon départ. Dans ses yeux brillait le dévouement, et presque la reconnaissance.
GIRAUDOUX, Simon le Pathétique, 1926, p. 110.
14. ... le feu d'une action décisive brille sur son visage, brûle dans ses regards, anime toute sa forme. Mais ensuite, ce front de déesse s'altère : l'expression pathétique l'envahit.
VALÉRY, Variété 5, 1944, p. 195.
B.— P. métaph. ou au fig. Se manifester avec éclat, sortir du commun. Briller de tout son éclat.
Littéraire :
15. Son mari aussi se fait charmant et la désirera ce soir. Il la découvre quand les autres l'ont désirée. Quand, dans sa robe du soir, son éclat, son désir de plaire, sous la femme a brillé un peu la courtisane.
SAINT-EXUPÉRY, Courrier Sud, 1928, p. 23.
1. [Le suj. désigne une chose] Apparaître dans toute sa splendeur, se détacher; charmer la vue ou l'esprit. Cette toile [le Déjeuner sur l'herbe], où brille un nu féminin admirable, créa un scandale (C. MAUCLAIR, Les Maîtres de l'impressionnisme, 1904, p. 44).
Emploi factitif. Faire briller qqc. Mettre en évidence, montrer avec éclat. Cette robe noire fait briller encore mieux la beauté de sa taille (STENDHAL, Le Rouge et le Noir, 1830, p. 297).
Faire briller qqc. à qqn, aux yeux de qqn. Présenter quelque chose comme appât ou comme menace pour séduire ou intimider quelqu'un.
Rem. Attesté dans Lar. 19e, Nouv. Lar. ill. ainsi que dans la plupart des dict. du XXe siècle.
2. [Le suj. désigne une pers., un groupe de pers., p. méton. un attribut hum. ou un ouvrage de l'esprit] Briller, briller par + subst. abstr. S'illustrer, se distinguer (par un don, une qualité ou une action particulière). Il y eut des Parisiennes qui brillèrent surtout par l'esprit ou l'influence (FARGUE, Le Piéton de Paris, 1939, p. 182) :
16. La comtesse d'Orgel appartenait par sa naissance à l'illustre maison des Grimoard de La Verberie. Cette maison brilla pendant de nombreux siècles d'un lustre incomparable.
RADIGUET, Le Bal du comte d'Orgel, 1923, p. 15.
SYNT. Briller dans le monde, dans un salon; le désir, le besoin de briller; désirer de briller; briller par les armes, par l'esprit, par l'imagination, par le physique, par le savoir.
♦ [Avec une nuance péj.] Ces belles personnes qui font feu de tout bois pour briller (ANOUILH, La Répétition, 1950, I, p. 23).
Emploi factitif. Faire briller qqn. Mettre quelqu'un en valeur :
17. Son mari (...) était fier de faire briller sa femme et de montrer ses diamants; il pouvait se dire, (...) « cette femme est à moi; (...) À moi ces voluptés que vous rêvez sur elle, à moi cette beauté qui brille, ces yeux qui regardent, ces diamants qui reluisent; à moi tous les trésors que vous convoitez! »
FLAUBERT, Smarh, 1839, p. 73.
P. ext., arg. ou pop.
♦ Se trouver dans une situation prospère et le montrer avec ostentation, parader :
18. Fredo brille drôlement depuis quelque temps? ... Tu m'étonnes! Sa gonzesse a levé un micheton bourré à craquer.
A. SIMONIN, Le Pt Simonin ill., 1957, p. 58.
♦ Ressentir pleinement la jouissance amoureuse. Cette souris avait jamais brillé, ça a été une révélation (A. SIMONIN, Le Pt Simonin ill., 1957 p. 63).
Loc. fam. (à nuance négative)
Ne pas briller. Être dans une situation difficile, fâcheuse :
19. À une époque où je brillais pas, Fredo m'avait mis sur plusieurs commandes, je lui devais indiscutablement une fleur.
A. SIMONIN, Le Pt Simonin ill., 1957 p. 90.
Ne pas briller par qqc. Être desservi par quelque chose. Cette troupe était en général mal couverte et ne brillait pas par le physique (REYBAUD, Jérôme Paturot, 1842, p. 264).
Briller par son absence. Se faire remarquer par son absence :
20. La mort brillait par son absence : décéder, ce n'était pas mourir, la métamorphose de cette vieillarde en dalle funéraire ne me déplaisait pas; il y avait transsubstantiation, accession à l'être, ...
SARTRE, Les Mots, 1964, p. 77.
PARAD. (Quasi-)synon. contextuels brûler, charmer, chatoyer, éblouir, éclater, étinceler, flamboyer, fulgurer, luire, miroiter, pétiller, plaire, rayonner, reluire, resplendir, scintiller, séduire.
PRONONC. :[], (je) brille []. Enq. :// (il) brille.
ÉTYMOL. ET HIST. — A.— a) 1559 fig. « être agité d'impatience » (AMYOT, César, 42 dans HUG. : Sur tous autres brilloient d'ardeur de combattre les jeunes gentilzhommes et chevaliers Romains); 1688, 1re nov. « courir de-ci de-là » (Sév. dans DUB.-LAG.); qualifié de ,,vieilli`` par DG; b) spéc. 1583 vén. « bien quêter (en parlant du chien) » (Cl. GAUCHET, le Plaisir des Champs, l'Automne, Chasse du Sanglier, p. 234 dans HUG.); qualifié de ,,vieilli`` par DG. B.— 1564 « jeter des éclats » (J. THIERRY, Dict. fr.-lat., Paris); emplois fig. 1608 (RÉGN., Sat., IX, 41 : une œuvre brille et d'art et de science); 1644 « se manifester avec éclat » (CORN., Pomp., III, 4); 1651 « se distinguer, se faire remarquer par une qualité particulière » (ID., Nicom., II, 3); 1671 emploi abs. (BOUH., Entret. d'Ariste et d'Eugène, II dans LITTRÉ : briller dans la conversation); av. 1709 « réussir, exceller » (REGNARD, Folies amour., I, 6, ibid.).
Empr. à l'ital. brillare, attesté dans BATT., au sens A « s'agiter » dep. 2e moitié du XVe s. (Lorenzo De'Medici), au sens B dep. 1re moitié du XVIe s. (Aretino). L'ital. est d'orig. obsc.; l'hyp. la plus probable est celle qui, rapprochant l'ital. brillare « s'agiter » de l'ital. prillare « tourner en rond, pirouetter » et des dér. de ce dernier type signifiant « toupie » (REW3, n° 6522b; COR., s.v. brillar; cf. FEW t. 8, p. 569) attribue à ces verbes une orig. onomatopéique, les faisant remonter à un rad. pir(l)- signifiant « s'agiter, tourner »; dans cette hyp. le sens de « briller » s'expliquerait par le scintillement tremblant des étoiles, cf. cast. rielar « briller d'une lumière tremblante », issu de rehilar « trembler, se mouvoir rapidement en tremblant » (COR., s.v. brillar et rehilar). L'hyp. selon laquelle A et B remonteraient à beryllus (DEVOTO; WIND, p. 64; FEW t. 1, p 339; BL.-W.5), le sens B étant alors premier (A étant en ce cas issu de la notion de tremblement du scintillement des étoiles), semble moins satisfaisante vu la chronologie des sens ital. et l'existence du type ital. prillare, pirlo. Enfin le lien entre les sens A et B semble assez évident pour rendre inutile le recours à une double étymol., où le sens A serait d'orig. onomatopéique, le sens B remonterait au lat. beryllus, v. béryl (DEI).
STAT. — Fréq. abs. littér. :4.568. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 8 127, b) 7 469; XXe s. : a) 5 356, b) 5 266.
BBG. — DARM. Vie 1932, p. 61. — DUCH. Beauté 1960, p. 113. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 10, 219, 346, 453. — HOPE 1971, pp. 167-168. — PAMART (P.). La Parole est d'argent, mais le silence est d'or. Vie Lang. 1971, p. 141. — SAR. 1920, p. 55. — WIND 1928, p. 64, 193.

1. briller [bʀije] v. intr.
ÉTYM. 1559; ital. brillare « s'agiter » (XVe), p.-ê. issu de prillare « s'agiter » d'un radical expressif pir(l)- « s'agiter, tourner » (→ Pirouette) plutôt que de beryllus « béryl ».
Vieux.
1 (1583). Chercher le gibier, en parlant d'un chien de chasse. Quêter.
1 La princesse m'a donné le plus beau petit chien du monde (…) Cela est joli à voir briller et chasser devant soi dans une allée.
Mme de Sévigné, 461, 23 oct. 1675.
2 S'agiter, frétiller, aller et venir.
2 (…) ne croyez pas que nous puissions (…) nous accoutumer à ne vous voir plus briller dans cette maison.
Mme de Sévigné, 1079, 1er nov. 1688.
REM. Ce sens a été éliminé par la diffusion de 2. briller.
HOM. Brié, briée, brier, 2. briller.
————————
2. briller [bʀije] v. intr.
ÉTYM. 1564; de même orig. que 1. briller (ital. brillare) p.-ê. à cause du scintillement tremblant des étoiles.
1 Émettre ou réfléchir et répandre une lumière vive, qui frappe la vue (à la différence de luire [cit. 2]). Étinceler, resplendir. || Briller d'un vif éclat. Éclater (vx), radier. || Briller en éblouissant, en aveuglant. || Les astres brillent dans le firmament. || Briller de mille feux. Scintiller (→ Astre, cit. 12). || Le feu, le soleil, la lumière brillent. || Briller comme le feu. Étinceler, flamboyer, pétiller. || Briller au soleil. Brasiller, chatoyer, iriser (s'), irradier, miroiter, rayonner. || Les eaux du lac brillent au soleil. || Briller et se refléter. || La soie, le satin brillent à la lumière. || Briller comme l'or, le diamant. Rutiler. || Briller comme l'acier. || Faire briller qqch. Brillanter, iriser.Briller doucement, de manière atténuée. Luire.
3 (…) trois lacs qui, sous le dur soleil d'Orient, brillent comme des plaines d'acier.
Maupassant, la Vie errante, Tunis, p. 186.
4 Le vin, qui brillait dans son verre ainsi que de l'ambre liquide (…)
France, Histoire comique, XI, p. 184.
5 (…) les vieilles faïences brillaient çà et là sur les murailles (…)
Loti, les Désenchantées, XI, p. 93.
6 Dans le rayon horizontal du soir, la chevelure encore humide et lourde brillait comme une averse illuminée de soleil.
Pierre Louÿs, Aphrodite, I, 21.
7 La toile brilla de tous ses bleus, laissa voir tous les artifices du peintre, comme un visage grimé (…)
Colette, la Naissance du jour, p. 117.
8 L'extrémité de son poil court et fourni brille, s'irise au soleil comme fait l'hermine.
Colette, la Paix chez les bêtes, « Nonoche ».
Prov. Tout ce qui brille n'est pas or. Or.
Faire briller : rendre (une surface) polie, luisante. || Faire briller des chaussures, des meubles, un parquet avec du cirage, de la cire, de l'encaustique. Astiquer, briquer, cirer.
2 Par ext. (le sujet désigne un élément humain, physique ou psychique). Avoir de l'éclat, être resplendissant. || Son visage brille de joie, de bonheur. Illuminer (s'), irradier (s'), rayonner. || Des yeux qui brillent comme des escarboucles. Luire, pétiller. || Ses yeux brillent de désir, de convoitise.
9 La jeunesse en sa fleur brille sur son visage.
Boileau, le Lutrin, I.
10 Triste, levant au ciel ses yeux mouillés de larmes,
Qui brillaient au travers des flambeaux et des armes (…)
Racine, Britannicus, II, 2.
11 Ses yeux (…) brillaient de désir en regardant ma montre posée sur la table.
France, Histoire comique, IX, p. 146.
12 Souvent, je lui disais : « À ma mort, vous me bénirez », rien que pour le plaisir de voir ses yeux briller de convoitise.
F. Mauriac, le Nœud de vipères, IX, p. 117.
(En parlant d'une personne). || Briller de…, par…
13 Elle brillait de mille attraits, et ce n'était qu'agrément et que charmes que toute sa personne.
Molière, les Fourberies de Scapin, I, 2.
14 Comment bien voir ce qui flotte, brille, étincelle, éblouit ? mais elle me semblait plus belle que le rêve et d'un éclat surnaturel.
France, le Livre de mon ami, II, 11.
3 Fig. a (Choses). Se manifester avec éclat, se distinguer par quelque qualité brillante. Frapper, impressionner, ressortir.
15 Il y a de certains défauts qui, bien mis en œuvre, brillent plus que la vertu même.
La Rochefoucauld, Maximes, 354.
16 Je ne connais dans tout le recueil de La Fontaine que cinq ou six fables où brille éminemment la naïveté puérile (…)
Rousseau, Émile, II.
17 Car la vérité brille où l'éternité luit (…)
Hugo, l'Année terrible, Mars, 4.
b Personnes (souvent ironique, dans la langue contemporaine). Se distinguer, se faire remarquer dans un groupe, dans une société. Exceller, réussir. || Briller dans le monde. Florès (faire florès). || Briller par son esprit, ses reparties, sa conversation (→ Faire des étincelles, fam.). || Le désir de briller, d'étaler ses avantages, son luxe. Paraître; éclabousser (fam.). || Briller à un examen, à un concours. || Faire briller qqn, lui donner l'occasion de faire remarquer ses qualités.
18 Il allait souvent disputer à des thèses dans les classes de philosophie, et il brillait fort par sa qualité de bon argumenteur (…)
Fontenelle, Varignon.
19 Quand on s'est attendu que je brillerais dans une conversation, je ne l'ai jamais fait. J'aimais mieux avoir un homme d'esprit pour m'appuyer que des sots pour m'approuver.
Montesquieu, Cahiers, p. 8.
20 Tel brille au second rang qui s'éclipse au premier.
Voltaire, Henriade, I, V.
21 Je n'avais nulle envie de briller sur ces bancs tachés d'encre, car, à dix ans, j'étais sans ambition.
France, le Petit Pierre, XXXIV.
22 Non seulement elle se retirait sans cesse et s'effaçait chaque fois qu'il aurait fallu briller (…)
Gide, Si le grain ne meurt, I, 1.
22.1 — J'ai connu des gens très brillants, très brillants (…)
— Que faisaient-ils ces gens brillants ?
— Ils brillaient beaucoup ! (…)
— Et où brillaient-ils ces gens brillants ? (…)
— Ils brillaient en société, ils brillaient dans les salons !… Ils brillaient partout ! (…)
— Ah ! Mon cher, il n'y en a plus de ces gens qui brillent… (on le voit disparaître par la droite, on l'entend) cela a disparu. Je n'en connais plus que deux, aujourd'hui… de ces gens brillants… (…) …plus que deux. L'un est à la retraite, et l'autre est décédé !
Ionesco, Tueur sans gages, II.
Fam. (en emploi négatif; → Brillant). || Il ne brille pas par le courage : il est plutôt peureux.Loc. Il brillait par son absence (cit. 2).
23 Brutus et Cassius brillaient par leur absence.
M.-J. de Chénier, Tibère, I, 1.
Faire briller qqch. aux yeux de qqn. Miroiter (faire miroiter), promettre. || Faire briller ses avantages. Étaler, manifester, montrer.
CONTR. Assombrir (s'), éteindre (s'), flétrir (se), obscurcir (s'), pâlir, ternir. — Disparaître, éclipser (s'), effacer (s').
DÉR. Brillant, brillement.
HOM. Brié, briée, brier, 1. briller.

Encyclopédie Universelle. 2012.