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pinte

pinte [ pɛ̃t ] n. f.
• 1200 « contenu de la mesure »; lat. pop. °pincta « (mesure) peinte », c.-à-d. « marquée »; class. picta, de pingere peindre
1Ancienne mesure de capacité pour les liquides (0,93 l). 1. quarte, setier.
2Par ext. Récipient contenant une pinte; son contenu. « on irait boire une pinte de vin au prochain cabaret » (Sand). Loc. Se payer une pinte de bon sang : bien s'amuser.
3Mesure de capacité anglo-saxonne. En Grande-Bretagne, 0,57 l. Une pinte de bière. Au Canada français, 1,136 l (2 chopines ou un quart de gallon). Une pinte de lait.
4Région. (Suisse) Café, bistrot. « il a tout cassé dans la pinte » (Ramuz).
⊗ HOM. Peinte (peint).

pinte nom féminin (latin populaire pincta, mesure peinte, du latin classique pictus, peint) Ancienne unité de mesure de capacité pour les liquides, qui valait 0,93 l à Paris. (d'après l'anglais pint). Mesure de capacité qui vaut environ 0,57 l en Grande-Bretagne et 0,47 l aux États-Unis. Au Québec, ancienne mesure de capacité pour les liquides, valant un quart de gallon (1,136 l). Familier. Au Québec, récipient d'un litre : Une pinte de lait. En Suisse, cabaret, débit de boissons. ● pinte (expressions) nom féminin (latin populaire pincta, mesure peinte, du latin classique pictus, peint) Familier. Se payer, s'offrir une pinte de bon sang, se laisser aller à une franche gaieté. ● pinte (homonymes) nom féminin (latin populaire pincta, mesure peinte, du latin classique pictus, peint) peinte adjectif féminin

pinte
n. f.
d1./d Anc. mesure de capacité, variable selon les lieux, valant env. un litre.
|| (Réunion) Mesure de capacité utilisée pour le grain, le riz, les piments.
d2./d Récipient contenant une pinte; son contenu.
(Réunion) Gagner sa pinte de riz: gagner sa vie.
d3./d Au Canada, mesure de capacité valant 1,134 l.
|| Récipient contenant 1,134 l; son contenu.
Par ext. (Depuis l'adoption du système métrique.) Récipient contenant un litre. Acheter une pinte de lait.
d4./d Loc. (France rég.) Prendre une pinte: s'enivrer.
d5./d (Suisse) Débit de boisson, café.

⇒PINTE, subst. fém.
A. —1. Ancienne mesure de capacité des liquides, variable suivant les régions (0,93 l à Paris), avant l'établissement du système décimal. Son grand pot d'étain (...) tenait trois pintes (SUE, Atar-Gull, 1831, p.14).
2. P. méton.
a) Récipient contenant une pinte. Pinte d'étain. Le cabaretier, derrière un rempart de pots, de pintes, de bouteilles et de brocs (GAUTIER, Fracasse, 1863, p.313). Je ne puis pas songer au pays sans revoir La maison, le buffet et ses vaisselles peintes, La table, le poiré qui mousse dans les pintes (COPPÉE, Poés., t.1, 1875, p.292). Des pintes qui tout à coup rayonnent, Sur le comptoir, en pyramides de couronnes (VERHAEREN, Villes tentac., 1895, p.151).
b) Vx. Quantité de liquide contenu dans ce récipient. Boire une pinte de lait. Une tisanne de bois de genièvre et de salsepareille, faite avec une once de chacun de ces bois qu'on jette dans deux pintes d'eau bouillante, et qu'on laisse ensuite infuser pendant vingt-quatre heures dans un vaisseau couvert (GEOFFROY, Méd. prat., 1800, p.450). Dès le matin, après s'être lesté de quelques pintes de vin du cru, il chaussait une paire de bottes qui datait au moins du temps de la Fronde (SAND, Hist. vie, t.1, 1855, p.282). Pour une monnaie de nickel, qui valait à peine un sou, on avait une pinte de bière fraîche, qui moussait doucement dans des pots de grès, sur les tables d'auberge (MOSELLY, Terres lorr., 1907, p.241).
Loc. verb. vieillies. Boire chopine et pinte; mettre pinte sur chopine.
Loc. verb. fig., fam. Se faire, s'offrir, se payer une pinte de bon sang. Bien s'amuser. Mon avant-dernière maîtresse, elle, c'était une autre histoire... Et ce que nous nous en faisions aussi une pinte de bon sang, le soir, autour de la table, le repas fini! (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p.48). Il s'était amusé de lui, tout son soûl; il ne trouvait pas que ce fût payer trop cher, au prix de quelques gros mots, la pinte de bon sang qu'il s'était faite à ses dépens. Ç'avait été une bonne farce: s'il en eût été l'objet, il en eût ri tout le premier (ROLLAND, J.-Chr., Révolte, 1907, p.490).
B. —1. Mesure de capacité anglo-saxonne, valant 0,568 l en Grande-Bretagne, 0,473 l aux États-Unis et 1,136 l au Canada. Un petit séjour à Paris vous fera comprendre la contenance de ces pots et leur usage qui ne sont pas les mêmes que les pintes anglaises (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p.311).
2. P. méton.
a) Récipient contenant une pinte. La pinte d'argent, où l'étudiant boit la bière et le cidre, est aussi le plus souvent un cadeau fait au collège par un ancien élève (BOURGET, Ét. angl., 1888, p.182). Les plus vieux se souviennent du temps où le lait se vendait dans des pintes en verre (DUBUC-BOUL. Québéc. 1983, p.142).
b) Quantité de liquide contenu dans ce récipient. [Il] mangea un rosbif aux pommes et s'enfourna deux pintes d'ale, excité par ce petit goût de vacherie musquée que dégage cette fine et pâle bière (HUYSMANS, À rebours, 1884, p.180).
C.Région. (Suisse). Débit de boissons, bistrot. Deux pintes, l'Auberge communale et le Café de l'Ours mariaient leur toiture aux constructions environnantes (A.-L. CHAPPUIS, Le Troupeau errant, Vulliens, 1972, p.8).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. peinte (fém. de peint). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. Ca 1200 désigne le contenu de la mesure (JEAN BODEL, Jeu St Nicolas, éd. A. Henry, 262); 2. 1294 «unité de mesure de capacité» .I. poçon ... d'une pinte (doc. Arch. Tournai ds GDF. Compl.); 3. a) 1353 «vase dont l'aspect rappelle celui de la mesure de capacité pour les liquides» (Vaisselle du roi Jean ds HAVARD t.4, col. 324); b) 1875 «mesure de capacité usitée en Angleterre» (Lar. 19e); 4. 1681 helvétisme «cabaret» (Registre des Mandements du Conseil d'Etat de la Principauté de Neuchâtel, II, 354). D'apr. FEW t.8, p.525a, du b. lat. pincta, part. passé fém. de pingere (peindre), qualifiant à l'origine un subst. fém. désignant une mesure de capacité étalonnée [canna, hemina, quarta...] et signifiant «pourvu d'une marque». Pincta est relevé en 1249 à l'empl. subst. au sens de «mesure pour les liquides»: pinctam olei ds DU CANGE, s.v. pincta 2. L'angl. pint «pinte» est relevé dep. 1384, NED, d'où 3 b. Fréq. abs. littér.:63.
DÉR. Pinter, verbe. a) Empl. trans., pop. Boire (des boissons alcoolisées) avec excès. Elle pinte en ce moment un poison étonnant: ça doit être du curaçao vert (MARTIN DU G., Thib., Belle sais., 1923, p.836). Empl. abs. Dès qu'ils apprenaient un décès par là autour, les gens se promettaient ces sépultures où s'empiffrer, pinter, s'en donner jusqu'à la garde (POURRAT, Gaspard, 1922, p.109). b) Empl. pronom. réfl., pop. Se pinter (la gueule). S'enivrer. (Dict.XXes.). c) Au part. passé., pop. Être pinté. Être ivre (Dict.XXes.). [], (il) pinte []. Att. ds Ac. dep. 1694. 1res attest. 1269-78 «boire» pinter quarte ou pinte (JEAN DE MEUN, Rose, éd. F. Lecoy, 6797), ca 1500 «boire beaucoup, avec excès» pinter ensemble (Therence en franç., fol. 13 v° ds GDF. Compl.), XVIes. en parlant d'un ivrogne (Noël nouveau de la description ou forme de la messe ds A. DE MONTAIGLON, Rec. de poésies fr. des XVe et XVIes., t.7, p.50), XVIIes. id. (Vaux-de-Vire d'O. Basselin, XLIX ds Vaux-de-Vire d'O. Basselin et de J. Le Houx, Paris, 1858, p.87); de pinte, dés. -er. Fréq. abs. littér.: 11.
BBG. —POPELAR (I.). Das Akademiewörterbuch von 1694. Tübingen, 1975, p.23; p.18 (s.v. pinter).

pinte [pɛ̃t] n. f.
ÉTYM. V. 1260; du lat. pop. pincta « (mesure) peinte », c.-à-d. « marquée », lat. class. picta, de pingere. → Peindre.
1 Hist. Ancienne mesure de capacité pour les liquides. || La pinte de Paris valait un peu moins du litre (0,93 l). || Demi-pinte. Chopine, quarte (= 2 pintes), setier.
2 Par ext. Récipient contenant une pinte. || Une pinte d'étain.Le liquide contenu. || Boire une pinte de vin, de bière.
1 (…) il voulait bien demander pardon, à condition qu'il embrasserait la fille, que l'on irait boire une pinte de vin au prochain cabaret et qu'on se quitterait bons amis.
G. Sand, la Mare au diable, XIV.
2 Et des pintes qui tout à coup rayonnent,
Sur le comptoir, en pyramides de couronnes (…)
Verhaeren, les Villes tentaculaires, « Les usines ».
Loc. fig. Se payer une pinte de bon sang : bien s'amuser, se réjouir. || S'en payer une pinte.
3 Dans le genre rigolo, je trouve qu'on fait beaucoup mieux. Parle-moi d'un canard qui se prend au sérieux, celui-là ou un autre. Moi, je le déclare nettement, je m'en paie une pinte.
A. Sergent, Je suivis ce mauvais garçon, p. 70.
3 Mesure de capacité anglo-saxonne, utilisée au Canada (après 1760), valant 2 chopines ou un quart de gallon, soit 1,136 litre (abrév. : pte). || Une pinte de lait.REM. Cette mesure disparaît progressivement au Canada depuis l'adoption du système métrique.
4 (XVIIe). Régional (Suisse). Café, bistrot.
4 Deux pintes, l'Auberge communale et le Café de l'Ours mariaient leur toiture aux constructions environnantes.
A.-L. Chappuis, le Troupeau errant, 1972, p. 12.
DÉR. Pinter.
HOM. Peinte (fém. de peint. V. Peindre).

Encyclopédie Universelle. 2012.