polype [ pɔlip ] n. m.
• polipe 1265; lat. polypus, gr. polupous, de pous « pied »
1 ♦ (1550) Zool. Stade sessile de certains cœlentérés (⇒ hydraire), caractérisé par un corps allongé et creux et par une bouche entourée de tentacules. — L'animal lui-même (hydre, méduse). Une colonie de polypes. ⇒ polypier.
2 ♦ (v. 1370) Pathol. Tumeur, excroissance fibreuse ou muqueuse, implantée par un pédicule. Polype du gros intestin. Polype du col utérin.
● polype nom masculin (latin polypus, du grec polupous, à plusieurs pieds) Tumeur le plus souvent bénigne, généralement pédiculée, qui se développe sur les muqueuses des cavités naturelles de l'organisme. Chacun des individus fixés de l'embranchement des cnidaires, solitaires, comme l'hydre d'eau douce, ou participant à la constitution d'une colonie, nommée alors polypier. ● polype (expressions) nom masculin (latin polypus, du grec polupous, à plusieurs pieds) Polype de Killian, tumeur bénigne qui se développe dans un sinus et dans la fosse nasale correspondante.
polype
n. m.
d1./d ZOOL Forme fixée des cnidaires (par oppos. à la forme libre ou méduse); individu qui présente cette forme.
d2./d MED Excroissance de la muqueuse des cavités naturelles. Généralement bénins, les polypes peuvent se transformer en cancers.
⇒POLYPE, subst. masc.
A. —PATHOLOGIE
1. Concrétion fibrineuse qui se forme dans le coeur ou les gros vaisseaux (d'apr. LITTRÉ). Il croyait avoir un polype au coeur (GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1948, p.109).
2. Tumeur molle, charnue ou fibreuse pédiculée, qui se développe dans les cavités revêtues d'une muqueuse. Polype de l'estomac, de l'intestin, de l'oesophage, de la vessie; polype nasal. Il a fallu opérer Isabelle d'un polype dans le nez. Ça n'a pas été très douloureux (RIVIÈRE, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1909, p.161). Les polypes utérins s'observent: —au niveau du col utérin (...) —au niveau de l'endomètre (ROZ. Gynécol. 1981).
B. —ZOOLOGIE
1. Vx. Poulpe. De hideux polypes qui serpentent avec leurs sept bras longs, armés de ventouses (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p.194).
2. Forme que prennent certains animaux marins anthozoaires (actinies, madrépores, coraux) à corps mou, contractile, creusé d'une cavité digestive et dont la partie supérieure est entourée de tentacules; animal se présentant sous cette forme. Colonie de polypes. Le Polype est un sac plus ou moins allongé, dont la partie postérieure, légèrement élargie, est fixée à un support (Zool., t.1, 1963, p.469 [Encyclop. de la Pléiade]).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.A. Ca 1240 polipe «grosseur qui se développe dans les cavités» (Chirurgie de Roger de Salerne, éd. D. J. A. Ross, 237 V ds Z. fr. Spr. Lit. t.86, p.252). B. 1. 1284 [date du ms.] polipe «poulpe» (BRUNET LATIN, Trésor, éd. P. Chabaille, p.250); 1546 polype (RABELAIS, Tiers Livre, éd. M. A. Screech, XIII, 131, p.104); 2. 1742 (M. DE RÉAUMUR ds Mém. pour servir à l'hist. des insectes, t.6, préf., p.LIV: De concert avec M. Bernard de Jussieu ... je leur [animaux d'eau douce] ai imposé le nom de Polypes parce que leurs cornes nous parurent analogues aux bras de l'animal de mer qui est en possession de ce nom. M. Trembley l'adopta d'autant plus volontiers, que ... ces petits corps ou polypes d'eau douce, étoient voraces, que leurs cornes étoient de vrais bras avec lesquels ils sçavoient attraper des insectes). Empr. au lat. polypus «polype (sorte de zoophyte)» et «polype (dans le nez)», du gr. , - «polype de mer, poulpe», «excroissance de chair, chancre dans le nez», subst. de l'adj. id. «à plusieurs pieds», formé à l'aide de -, de «nombreux» et , «pied». Fréq. abs. littér.:211. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 787, b) 190; XXes.: a) 84, b) 72.
DÉR. Polypose, subst. fém., pathol. Affection caractérisée par la formation de polypes multiples. Polypose gastrique, intestinale, nasale. Affections intestinales: polypose, colique, rectocôlites, rétrécissement du rectum (RAVAULT, VIGNON, Rhumatol., 1956, p.573). — []. — 1re attest. 1929 (ROUSSY ds Nouv. Traité Méd. fasc. 5, 2, p.119); de polype A, suff. -ose.
polype [pɔlip] n. m.
ÉTYM. 1265, polipe; lat. polypus, du grec polupous, de pous « pied ».
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1 Vx. Poulpe (→ par métaphore Étouffer, cit. 14, Gautier).
2 (1550). Zool. Une des formes sous lesquelles se présentent certains cnidaires, caractérisée par un tube fixé à l'une des extrémités de l'animal, l'autre portant une bouche entourée de tentacules et constituant l'orifice de la poche digestive. L'animal présentant cette forme. || Générations de polypes et générations de méduses, dans de nombreuses espèces. || Les coralliaires ne se présentent que sous la forme polype : hexacoralliaires (⇒ Actinie, madrépore); octocoralliaires (⇒ Alcyon, corail, vérétille). ⇒ aussi Polypier. || Les hydroméduses se présentent sous la forme polype (⇒ Hydraire, hydre) ou sous la forme méduse. || Colonie de polypes.
0 (…) ces enfants trop jeunes étaient encore à ce degré élémentaire de formation où la personnalité n'a pas mis son sceau sur chaque visage. Comme ces organismes primitifs où l'individu n'existe guère par lui-même, est plutôt constitué par le polypier que par chacun des polypes qui le composent, elles restaient pressées les unes contre les autres (… un fou rire) les agitait toutes à la fois, effaçant, confondant ces visages indécis et grimaçants dans la gelée d'une seule grappe scintillatrice et tremblante.
Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, Folio, p. 478.
3 (V. 1370). Méd., cour. Tumeur, excroissance fibreuse ou muqueuse, implantée par un pédicule. || Polype de l'œsophage. || Polype naso-pharyngien.
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DÉR. Polypeux, polypier, polypose.
Encyclopédie Universelle. 2012.