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pomponner

pomponner [ pɔ̃pɔne ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1757 p. p.; de pompon
Parer avec soin et coquetterie. bichonner. « La plus jolie créature que jamais une mère ait lavée, brossée, peignée, pomponnée » (Balzac). P. p. adj. « Elle était parée cette fois comme une châsse, pomponnée, attifée » (Mérimée). Pronom. Elle « s'est bien pomponnée pour son premier bal » (Romains).

pomponner verbe transitif (de pompon) Parer quelqu'un de façon coquette.

pomponner
v. tr. Parer avec beaucoup de soin.
|| v. Pron. Elle se pomponne devant la glace.

⇒POMPONNER, verbe trans.
A.Rare. Orner d'un pompon, de pompons. Pomponner un bonnet (ROB.). Pomponner un cheval (Lar. Lang. fr.).
Part. passé et/ou adj. Un soulier pomponné, joli comme une fleur (BAUDEL., Fl. du Mal, 1859, p.168). Cavaliers sur des petits chevaux à crinière blonde, mules pomponnées (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1963, p.284).
P. anal., littér. Pomponné de qqc. Orné de quelque chose à la manière de pompons. Les clématites amoureuses, allongeant les bras, pomponnées d'aigrettes blanches (ZOLA, Faute Abbé Mouret, 1875, p.1346). De petits tertres pomponnés de bosquets d'arbres ronds en pomme (GIONO, Chron., Noé, 1947, p.233).
B. —1. Apprêter, parer quelqu'un avec beaucoup de soin et de coquetterie; donner au visage de quelqu'un des soins de beauté minutieux. Soeur Ernestine achève de l'habiller, le pomponne et lui met des gants de filoselle blanche (RENARD, Poil Carotte, 1894, p.69). J'achevais de la pomponner et, fière de cette beauté, de cette volupté, qui étaient un peu mon oeuvre, je considérais madame avec admiration (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p.51).
Part. passé et/ou adj. Coquettement pomponné; un enfant pomponné. La jeune muse, vêtue de blanc, parée, pomponnée comme pour figurer dans un bal (DELÉCLUZE, Journal, 1826, p.332). Cette petite Aimée est très coquette surtout depuis quelques semaines, toute pomponnée et parfumée (COLETTE, Cl. école, 1900, p.103).
Empl. pronom. réfl. Se pomponner devant la glace. L'élégant se pomponne et va se promener sur les charniers (ARTAUD, Théâtre et son double, 1938, p.30). Il se pomponnait avec de menus tampons d'ouate imbibés d'esprit de vin (LA VARENDE, Gentilsh., 1948, p.13).
P. métaph. Agrémenter, orner avec excès. Des petits-maîtres qui attiffent et pomponnent les phrases dont ils se servent pour décrire les plaies les plus ignobles (ZOLA, Mes haines, 1866, p.293).
2. Apporter beaucoup de soin à l'arrangement de quelque chose. Les cantonniers pomponnaient le square de la mairie (FALLET, Banl. Sud-Est, 1947, p.100).
Part. passé et/ou adj. [La maison] d'Arbaud, pomponnée et peinte à l'ocre deux fois l'an (GIONO, Colline, 1929, p.13).
Prononc. et Orth.:[], (il) pomponne []. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist.1. a) 1757 pomponné «orné, paré avec soin» (Mme RICCOBONI, Fanni Butler, p.83); 1798 se pomponner (Ac.); 1835 trans. (Ac.); b) 1772 fig. phrases pomponnées (Mme D'ÉPINAY, à GALIANI, 14 mars ds BRUNOT t.6, p.1383); 2. 1798 «orner de pompons» (Ac.). Dér. de pompon; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 35. Bbg. DUCH. Beauté 1960, pp.95-96.

pomponner [pɔ̃pɔne] v. tr.
ÉTYM. 1757, p. p.; de pompon.
1 Rare. Orner, parer d'un pompon, de pompons. || Pomponner un bonnet.
2 Cour. Parer avec soin et coquetterie. Bichonner. || Pomponner un enfant.
1 Mon jeune singe est, en cinq mois, devenu la plus jolie créature que jamais une mère ait baignée de ses larmes joyeuses, lavée, brossée, peignée, pomponnée; car Dieu sait avec quelle infatigable ardeur on pomponne, on habille, on brosse, on lave, on change, on baise ces petites fleurs ! Donc, mon singe n'est plus un singe, mais un baby (…)
Balzac, Mémoires de deux jeunes mariées, Pl., t. I, p. 249.
3 Fig. || Pomponner son style, le parer avec afféterie, affectation.
——————
se pomponner v. pron.
ÉTYM. (1798).
S'habiller, se parer avec soin, recherche, coquetterie. Toilette; fam. astiquer (s'). || « La petite jeune fille qui s'est bien pomponnée pour son premier bal » (→ Danseur, cit. 6).
——————
pomponné, ée p. p. adj.
(Au sens 1). || « Un soulier pomponné » (→ Écrouler, cit. 4).(Au sens 2). || Enfants pomponnés (→ Fête, cit. 16). || « Elle était parée comme une châsse, pomponnée, attifée » (cit. 3). aussi Élégant.(Choses). || « Une voiture un peu plus pomponnée » (Giono, Solitude de la pitié, Champs).
Par métonymie :
2 À propos d'un livre nouveau, dont elle montre d'un mot « la pauvreté pomponnée », à propos d'une gloire vivante dont elle discerne « les manigances », elle laisse tomber des réflexions sur le bien et le mal moral, sur la morale humaine, sur l'origine et la légitimité des passions.
Ed. et J. de Goncourt, la Femme au XVIIIe s., t. II, p. 122.
(Au sens 3). || « Quelques petites phrases pomponnées » (Mme d'Épinay, 1772, in Littré).
Par métaphore. (Littéraire) :
3 La route est là à cent mètres, pomponnée d'arbres et filant droit d'un bosquet à une ferme.
J. Giono, le Grand Troupeau, III, in Œ., Pl., t. I, p. 710.

Encyclopédie Universelle. 2012.