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portemanteau

portemanteau [ pɔrt(ə)mɑ̃to ] n. m.
• 1558; « valise » 1547; de 1. porter et manteau
1Vx Officier qui portait le manteau d'un grand personnage.
2Vx Malle penderie. Enveloppe qui contenait le paquetage du cavalier. « on vit descendre les porte-manteaux et les sacoches qui contenaient l'argent » (Balzac).
3Mod. Patère; ensemble de patères pour suspendre les manteaux et par ext. toute sorte de vêtements de dessus. Accrocher, mettre, suspendre son pardessus, son chapeau au portemanteau. « Le porte-manteau était chargé de pèlerines et de chapeaux de soleil » (F. Mauriac) . Les portemanteaux d'un vestiaire.
(1827) Cintre. Loc. fam. Épaules en portemanteau, très carrées.
4Mar. Arc-boutant servant à hisser les embarcations le long des bordages d'un navire. Dans ce sens, on écrit généralement porte-manteau.

portemanteau nom masculin Support à pied ou mural pour suspendre vêtements et chapeaux. Synonyme de cintre. Étui en drap renfermant le paquetage de campagne des cavaliers (XVIIe-XIXe s.). ● portemanteau (expressions) nom masculin Familier. Épaules en portemanteau, épaules tombantes. ● portemanteau (synonymes) nom masculin
Synonymes :
- cintre

portemanteau
n. m.
d1./d Applique murale ou support sur pied portant des crochets, des patères, pour suspendre les vêtements. Des portemanteaux.
d2./d MAR Potence placée sur le pont supérieur d'un navire qui sert à hisser ou à mettre à l'eau les embarcations.

⇒PORTEMANTEAU, subst. masc.
A.HIST. Officier chargé de porter le manteau d'un grand personnage. Bonacieux: (...) M. de la Porte, le portemanteau de la reine, est son parrain et la protège (DUMAS père, Jeunesse Mousquet., 1849, III, 4, p.68).
B. —1. Vieilli. Sac permettant de transporter des vêtements avec soi. Les voyageurs, sitôt leurs valises et leurs portemanteaux installés sur et sous les bancs, passèrent cette revue du bateau à laquelle on ne manque jamais (HUGO, Travaill. mer, 1866, p.193). Dans les mêmes parages, un voyageur avait disparu. On avait retrouvé son portemanteau éventré sur la route (POURRAT, Gaspard, 1922, p.192).
En partic. Sac cylindrique s'attachant à la selle, dans lequel le cavalier transporte des effets:
♦ ... Fabrice sauta en selle gaiement, la vivandière détachait le petit portemanteau qui était sur la rosse. —Aidez-moi donc, vous autres! dit-elle aux soldats, c'est comme ça que vous laissez travailler une dame! Mais à peine le cheval de prise sentit le portemanteau, qu'il se mit à se cabrer, et Fabrice, qui montait fort bien, eut besoin de toute sa force pour le contenir. —Bon signe! dit la vivandière, le monsieur n'est pas accoutumé au chatouillement du portemanteau.
STENDHAL, Chartreuse, 1839, p. 40.
2. Dispositif, indépendant ou fixé à une paroi, permettant de suspendre des manteaux ou d'autres vêtements. Portemanteau en bois blanc, de chêne ciré, à trois têtes; accrocher son chapeau, son manteau au portemanteau. Une grande pièce éclairée par le jour morne d'une cour froide et nue, et tout autour, à un portemanteau, pendues en des poses affaissées et pleurantes, toutes les hardes de la morte, hardes de femme, hardes de reine (GONCOURT, Journal, 1858, p.455). La porte s'ouvrit sur un corridor qui sentait le linoléum, avec un portemanteau en bambou à droite, des plantes vertes dans des cache-pots de faïence (SIMENON, Vac. Maigret, 1948, p.70).
Avoir les épaules en portemanteau (pop., fam.). Avoir les épaules tombantes. C'était [le capitaine] un grand maigre, sec comme un coup de trique (...) il avait les épaules en porte-manteaux (VIALAR, Bal sauv., 1946, p.108).
P. compar. ou p. métaph. Les petites créatures qui passent leur vie à essayer des cachemires ou qui se font les portemanteaux de la mode (BALZAC, Peau chagr., 1831, p.97). La personne juridique est vue en tout et pour tout comme un portemanteau sur lequel on accroche des droits (DAVID, Cybern., 1965, p.162).
3. MAR. Dispositif servant à hisser les canots le long du bordage d'un bateau. Le canot, suspendu aux portemanteaux de bâbord, disparut dans un coup de mer (VERNE, Enf. cap. Grant, t.3, 1868, p.39). Nous roulons bord sur bord et mettons souvent dans l'eau les embarcations qui sont au porte-manteau (H.-Ph. D'ORLÉANS, À travers banquise, 1907, p.30).
P. méton. ,,Canot que l'on hisse à bord aux bossoirs de poupe`` (BONN.-PARIS 1859).
REM. -portemanteau, élém. de compos. ou en appos., ling. a) Mot-portemanteau, subst. masc. Synon. de mot-valise (v. valise). b) Morphe(-)portemanteau.(Morphe portemanteau, Morphe-portemanteau) V. morphe.
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694-1762: porte-manteau; dep. 1798: portemanteau, plur. des portemanteaux. Ex. de soudure des deux termes entraînant la régularisation du sing. et du plur. V. porte-. Étymol. et Hist. 1. 1507 «officier qui portait le manteau d'un haut personnage» (J. D'AUTON, Chron. de Louis XII, éd. R.de Maulde la Clavière, t.4, p.367: Symon Billou, porte manteau); 2. a) 1547 «valise pour transporter des vêtements» ([J.CHESNEAU], Voyage de M.d'Aramon, éd. Ch.Schefer, p.40 ds GDF. Compl.); b) 1571 «partie de l'équipement d'un cavalier, attaché au devant de la selle, et renfermant des vêtements» (FÉLIBIEN, Reg. des ordonnances, V, 417 Gay ds Fonds BARBIER); 3. 1640 «support auquel on suspend des vêtements» (OUDIN Ital.-Fr., s.v. Appiccacappe); 4. a) 1833 mar. «arc-boutant servant à hisser les embarcations le long du bord» (E. CORBIÈRE, La Mer et les marins, part.V, chap.10, p.295 ds QUEM. DDL t.13); b) 1859 p.méton., supra; 5. a) 1867 arg. «épaules» (DELVAU, p.389); b) 1878 épaules en porte-manteau (RIGAUD, Dict. jargon paris., p.277); 6. a) 1972 ling. mot-portemanteau (Ling.); b) 1972 morphe-portemanteau (DUCROT-TOD., p.259). Comp. de l'élém. de compos. porte- et de manteau. Au sens 6a, calque de l'angl. portmanteau-word «mot-valise» (1882 ds NED), comp. des mots angl. portmanteau «valise» (empr. au fr.) et word «mot», p. réf. à L.Carroll qui, dans son roman Through the looking-glass (À Travers le miroir), 1872, a baptisé portmanteau un mot formé de la partie initiale d'un mot et de la partie finale d'un deuxième mot, et combinant les sens de ces deux mots (NED). Au sens 6b, calque de l'angl. portmanteau morph (1953, NED Suppl.2). Fréq. abs. littér.:115. Bbg. QUEM. DDL t.13, 16.

portemanteau [pɔʀtmɑ̃to] n. m.
ÉTYM. 1547, « valise »; de porte-, et manteau.
1 (1558). Vx. (Écrit porte-manteau.) Officier qui portait le manteau d'un grand personnage (cf. Saint-Simon, Voltaire, in Littré), ou la traîne du manteau de la reine (Retz, in Littré). Porte-queue.
2 Vx. Malle-penderie.(1690). Spécialt. Partie de l'équipement du cavalier constituée par des effets roulés dans une enveloppe cylindrique; cette enveloppe.
1 Malgré les précautions prises par le notaire, qui vint au-devant de la carriole, il se trouva des témoins, et l'on vit descendre les portemanteaux et les sacoches qui contenaient l'argent.
Balzac, Mme de La Chanterie, Pl., t. VII, p. 315.
3 Dispositif pour suspendre les manteaux, et, par ext., toute sorte de vêtements de dessus. || Portemanteau formant meuble d'antichambre. || Patères, tablettes, glace d'un portemanteau. || Accrocher, mettre, suspendre son pardessus, son chapeau au portemanteau. Porte-chapeaux (→ Fatiguer, cit. 28).
2 Il (…) donne ses habits à Euryclée, qui les (…) pend à un portemanteau tout près de son lit.
Racine, Livres annotés, Remarques sur l'Odyssée, I.
3 Et il parlait avec persistance de tous les détails de sa maison, de planches posées dans le placard de sa chambre pour serrer le linge, de portemanteaux installés dans le vestibule (…)
Maupassant, Pierre et Jean, VI.
4 Dans le vestibule (…) le porte-manteau était chargé de pèlerines et de chapeaux de soleil.
F. Mauriac, les Anges noirs, III, p. 48.
(1827). Cintre.
(1890). Fam. Épaules en portemanteau, très carrées.
4 (1833, in D. D. L.). Mar. Arc-boutant servant à hisser les embarcations le long du bordage d'un navire. Bossoir, pistolet.Dans ce sens, on écrit généralement porte-manteau.

Encyclopédie Universelle. 2012.