⇒PORTE-, élém. de compos.
Élém. issu d'une forme du verbe porter1; le 2e élém., d'orig. fr., est le plus souvent un subst.; le comp. est gén. un subst. masc.
A.— [Corresp. à porter1 1re section I]
1. [Les mots constr. désignent un être animé, gén. une pers.]
a) [Corresp. à porter1 1re section I A 1 a]
) [Les mots constr. désignent l'agent d'une fonction consistant à porter ce que désigne le 2e élém. qui renvoie à un objet concr.] V. porteballe, porte-bannière, porte-carnier, porte-croix, porte-crosse (A), porte-drapeau, porte-enseigne, porte-étendard (A), portefaix, porte-fanion, porte-flambeau, portemanteau (A), porte-parasol (s.v. parasol), porte-queue (A) et aussi :
porte-aigle. Officier chargé de porter l'aigle du bataillon, puis du régiment, dans les armées françaises du premier Empire. L'arrêté du 11 messidor an XII institua dans l'armée française un porte-aigle par bataillon (Lar. 19e).
porte-arquebuse. Officier chargé de porter l'arquebuse (puis le fusil) du roi ou d'un grand seigneur, quand ils allaient à la chasse. Vous n'avez pas ici votre bon porte-arquebuse La Hurière (DUMAS père, Reine Margot, 1847, II, tabl. 5, 4, p. 70).
porte-bougeoir. Celui qui est chargé de porter le bougeoir dans les offices pontificaux. C'était, dans l'espace laissé vide, les allées et venues des cérémoniaires et du porte-crosse, le va-et-vient des autres porte-insignes, du porte-bougeoir et du porte-mitre (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 254).
porte-chaise. Porteur de chaise à porteur. C'étaient des bateliers, des porte-chaises, des charpentiers de bord, des cochers de coches de rivières, des matelots frais débarqués dépensant leur solde en ripailles et en filles (HUGO, Homme qui rit, t. 2, 1869, p. 120).
porte-châsse. Celui qui est chargé de porter la châsse dans un cortège religieux. En tête marchent les musiciens, les bedeaux, le porte-croix, le porte-cierge, le porte-bannière, et le porte-châsse (J. GOURDAULT, La France pittoresque, III, 1893, p. 28 ds QUEM. DDL t. 25).
porte-cierge. Celui qui est chargé de porter un cierge dans un cortège religieux. V. crucifère ex. de Huysmans et supra porte-châsse ex.
porte-guidon. Sous-officier chargé de porter le guidon (v. ce mot B 1 a). Un des miens suivait Henri, compte de Bourgogne, qui, à la tête de quelques croisés, alla faire la conquête du Portugal, vers l'an 1100... Il en était porte-guidon à la fameuse bataille d'Ourique (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 315).
porte-insigne , rare. Celui qui est chargé de porter un des insignes de l'évêque. V. supra porte-bougeoir ex.
porte-mitre. Celui qui est chargé de porter la mitre. V. supra porte-bougeoir ex.
porte-sac , vieilli. Personne qui porte des sacs. Selon M. Lavalleye, le métier dominant était celui des bouchers, puis des porte-sacs (MICHELET, Journal, 1840, p. 348). Le danger [dit Marat] est dans la famine, qui fait que le porte-sac Blin a accroché à la lanterne de l'hôtel de ville le boulanger du marché Palu (HUGO, Quatre-vingt-treize, 1874, p. 143).
porte-torche. Personne qui porte une torche. Un homme réclamait des porte-torches pour éclairer son travail sur le mur où il traçait au goudron : pétrole, sur l'inscription capitale :Champagne (HAMP, Champagne, 1909, p. 164).
— [Créations plus occasionnelles] :
porte-broche. Personne qui porte une broche (à rôtir). Il y a sur le tapis un immense plat de bois de la longueur d'un mouton; on dresse la broche comme un mât au milieu du plat; le porte-broche s'en empare à peu près comme d'une pelle à labourer, donne un coup de son talon nu sur le derrière du mouton et le fait glisser dans le plat (FROMENTIN, Été Sahara, 1857, p. 20).
porte-foin , en appos. à valeur adj. Qui porte du foin. Il avait été dans sa jeunesse quelque chose comme sous-aide porte-foin dans les écuries de Louis XV (SAND, Hist. vie, t. 1, 1855, p. 283).
♦ [P. allus. myth.] :
porte-carquois , en appos. à valeur adj. Le dieu porte-carquois. Le dieu Amour. Le dieu porte-carquois oblige volontiers les dieux et les héros à mille actions et déguisements bizarres (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 44).
porte-foudre. Celui qui porte la foudre, l'aigle. Les poëtes en ont fait [de l'aigle] l'oiseau de Jupiter et son porte-foudre, parcequ'il vit aux lieux où se forment les orages (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 268). On m'adorait [Jupiter] sous tous les noms, depuis le scarabée jusqu'au porte-foudre! (FLAUB., Tentation, 1856, p. 626). P. métaph. Ce porte-mitre, qui fut la honte de l'épiscopat le plus médiocre qu'on ait jamais vu, est considéré comme un porte-foudre intellectuel par ceux-là mêmes qui méprisent l'étonnante bassesse de son caractère (BLOY, Désesp., 1886, p. 192).
) [En rapport avec une valeur fig. du 2e élém. ou une valeur métaph. de porter1; créations occasionnelles ou littér.] :
porte-lumière. Personne capable de montrer le chemin à suivre ou d'expliquer quelque chose. Faites-nous de la belle critique bien claire et bien juste, nous avons tant besoin de quelque grand porte-lumière! (ZOLA, Corresp. [avec Bourget], t. 2, 1883, p. 603).
porte-misère. Personne qui est dans un état de misère, qui subit la misère. C'était certainement un des plus gais porte-misère qui fussent au pays de bohême (MURGER, Scènes vie boh., 1851, p. 156).
) [Les mots constr. désignent un animal] :
porte-mort(s).(porte-mort, porte-morts) Synon. vieilli de nécrophore (v. ce mot A). Ces insectes ont été nommés enterreurs, porte-morts, parce qu'ils ont l'instinct d'enfouir les cadavres de quelques petits quadrupèdes (...). Ils se glissent dessous, creusent la terre, jusqu'à ce que la fosse soit assez profonde pour contenir le corps (CUVIER Règne animal t. 3 1817, p. 258).
— [Désignations fondées sur une anal. d'aspect] V. porte-épée (C), porte-glaive (C) et aussi :
porte-écuelle. Petit poisson osseux des mers d'Europe qui porte deux ventouses sous le ventre. Synon. barbier (v. ce mot C). Dans les Porte-Écuelle proprement dits, la membrane qui représente les ventrales règne circulairement sous le bassin, et forme un disque concave (CUVIER Règne animal t. 1 1817, p. 225).
porte-lanterne. Synon. de fulgore. En appos. Le vol de la fulgore porte-lanterne (LAUTRÉAM., Chants Maldoror, 1869, p. 318).
porte-lyre. Synon. de oiseau-lyre. En appos. Rancon, où était empaillé à la mairie un oiseau porte-lyre (GIRAUDOUX, Siegfried et Lim., 1922, p. 294).
porte-scie. Insecte hyménoptère térébrant. La première [famille], celle des Porte-scie, (...) se distingue des suivantes par l'abdomen sessile, ou dont la base s'unit au corselet dans toute son épaisseur, et semble en être une continuation et ne pas avoir de mouvement propre. Les femelles ont une tarière, le plus souvent en forme de scie, et qui leur sert non seulement à déposer les œufs, mais encore à préparer la place qui doit les recevoir (CUVIER Règne animal t. 3 1817, pp. 453-454).
b) [Corresp. à 1re section I A 1 b; les mots constr. désignent une pers. qui a avec ou sur elle, de façon habituelle, un objet utilitaire ou symb. d'un pouvoir; créations gén. littér. (sauf porte-clefs)] V. porte-clefs (A), porte-épée (B), porte-étrivières (B), porte-glaive (B) et aussi :
porte-bâton. Celui qui a un bâton avec lui comme arme. Oh! monsieur, les porte-bâtons de M. d'Épernon m'ont roué de coups! (DUMAS père, Guerre des femmes, 1849, I, tabl. 9, 14, p. 48).
porte-flingue , arg. Garde du corps. Les gonziers de la politique ont souvent fait appel aux malfrats comme porte-flingues (LE BRETON 1960).
porte-lance. Celui qui porte une lance. Une milice régulière s'assembla tous les lundis, pour manœuvrer et passer la revue devant un cacique : il y avoit des prix pour les archers, les porte-lances, les frondeurs, les artilleurs, les mousquetaires (CHATEAUBR., Génie, t. 2, 1803, p. 439).
porte-lancette , en appos., p. plaisant. Médecin. Maître Ambroise Paré qui procéda le premier à la ligature des artères et qui, ayant trouvé la chirurgie exercée par des barbiers empiriques, l'éleva à la hauteur où elle est aujourd'hui, fut attaqué dans sa vieillesse par tous les apprentis porte-lancette (A. FRANCE, Bonnard, 1881, p. 421).
porte-lyre. Poète. Il parlait en poète, non en philosophe, et fort d'une claire expérience personnelle, que tous les porte-lyre, Fagus compris, ont faite avec lui (BREMOND, Poés. pure, 1926, p. 89).
porte-sabre , péj. Celui qui porte un sabre. Je fouaillerai les gens, les faits, les noms, les titres, Porte-sabres et porte-mitres (HUGO, Châtim., 1853, p. 77).
porte-sceptre. Celui qui détient le sceptre, roi. Il approche, le chef sacré, l'irréprochable Porte-sceptre, à qui Zeus accorde le retour (LECONTE DE LISLE, Poèmes trag., 1886, p. 179). En appos. Sa Majesté me connaissait peu : je lui cédais très volontiers la palme; je ne dispute rien à personne, pas même à un poète porte-sceptre (CHATEAUBR., Mém., t. 3, 1848, p. 175).
c) [Corresp. à porter1 1re section I A 1 b ] :
) [Les mots constr. désignent une pers.; créations occasionnelles, souvent plais.] V. porte-jupe (I) et aussi :
porte-bandeau , en appos. à valeur adj. L'enfant porte-bandeau. Le dieu Amour. L'Amour vint aussi (...) Moi, dit l'enfant porte-bandeau Je lui fais présent [à un arbuste] du mystère (DELILLE, Œuvres posth., 1813, p. 245).
porte-blouse. Personne qui porte une blouse de travail. V. ignoré II A ex. de Hugo.
porte-couronne. Personne qui porte une couronne. En appos. Ce qu'elle sut peindre le mieux ce furent encore les anges porte-couronne qu'elle avoua ensuite n'avoir jamais vus que dans son imagination (A. FRANCE, J. d'Arc, t. 1, 1908, p. XXXIII). En partic. Roi. Mer, dont la grande voix fait trembler sur les trônes Ainsi que des fiévreux tous les porte-couronnes! (BARBIER, Ïambes, 1840, p. 95).
porte-épaulettes , péj. Officier. C'est qu'ils sentent, les porte-épaulettes, que l'Histoire a les yeux sur eux (VALLÈS, J. Vingtras, Insurgé, 1885, p. 188).
porte-guenilles, porte-haillons. Personne qui porte des guenilles, des haillons. Le peintre Lazare, orgueilleux porte-haillons, n'eut jamais voulu salir ses pinceaux à faire le portrait d'un tailleur tenant un perroquet sur ses doigts (MURGER, Scènes vie boh., 1851, p. 218). Les échantillons qu'on voit là de ce monde obsédant de porte-guenilles, accouru de tous les points de l'horizon, sont toujours originaux et curieux (J. GOURDAULT, La France pittoresque, III, 1893, p. 28 ds QUEM. DDL t. 22).
porte-lorgnon(s).(porte-lorgnon, porte-lorgnons) Personne qui porte un/des lorgnon(s). Ce sont cinq ou six porte-lorgnons qui se sont mis au premier rang (VALLÈS, J. Vingtras, Insurgé, 1885p. 151).
porte-lunettes. Personne qui porte des lunettes. Toi, le porte-lunettes, le démocrate paisible des Bibliothèques royales et impériales (GIRAUDOUX, Siegfried, 1928, I, 6, p. 37).
porte-maillot, subst. fém., arg. de théâtre. ,,Figurante bonne à porter des maillots, mais incapable de jouer un rôle`` (LARCHEY, Excentr. lang., 1865, p. 262).
porte-perruque. Personne qui porte une perruque; membre de la haute société sous l'Ancien Régime. V. gentilhommière ex. de Cladel.
) [Les mots constr. désignent un animal] :
porte-bois. Larve de phrygane qui s'entoure d'un étui fait de débris végétaux, utilisée comme appât par les pêcheurs. Il montait vers le canal du côté du pont de Malvaux, et trempait selon la saison le blé cuit, le porte-bois ou le ver rouge (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 194).
d) [Corresp. à porter1 1re section I A 2 a; les mots constr. désignent un animal] V. porte-plume (B), porte-queue (A) et aussi :
porte-aiguillon. Insecte hyménoptère qui possède un aiguillon à l'extrémité de l'abdomen. La seconde section des Hyménoptères, celle des Porte-aiguillon (...) Diffère de la première par le défaut de tarière; un aiguillon de trois pièces, caché et rétractile, le remplace ordinairement (CUVIER Règne animal t. 3 1817, p. 480).
porte-laine, adj. [En parlant d'un mouton] Qui porte, qui produit de la laine. P. métaph. Ce serait bien de la malechance pour un homme intelligent qui cherche à soulager son prochain de l'argent qui l'embarrasse, s'il ne finissait par trouver un premier mouton qui consentit à sauter, pour entraîner les autres. — N'y eût-il pas eu d'autres moutons avant lui, M. Jeannin eût été celui-là. Il était de la bonne espèce porte-laine, qui est faite pour qu'on la tonde (ROLLAND, J.-Chr., Antoinette, 1908, p. 848).
porte-musc. Petit cerf des montagnes du centre et du nord-est de l'Asie, dépourvu de bois, et qui porte sous le ventre une glande à musc (d'apr. Animaux 1981). En appos. M. [Moschus] moschiferus. L. (Chevrotain porte-musc) (...) Chassé pour le musc, utilisé comme parfum (E. PERRIER, Zool., t. 4, 1932, p. 3589).
2. [Les mots constr. désignent un objet]
a) [Corresp. à porter1 1re section I B]
) [Les mots constr. désignent un objet qui sert de support]
— [Les mots constr. désignent un objet sur lequel on peut poser ou à la surface duquel on peut fixer ce que désigne le 2e élém.] V. porte-couteau, porte-musique (B), porte-savon, porte-serviettes et aussi :
porte-affiches. ,,Cadre en bois, généralement grillagé, dans lequel on met des affiches`` (Lar. encyclop.).
porte-armes. Sorte de meuble dans lequel on peut ranger des armes. Les fusils du maître, horizontalement couchés au porte-armes, brillaient au reflet de l'âtre (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 340).
porte-assiette. Support avec rebord dans lequel on peut mettre une assiette ou un plat chaud. (Dict. XIXe et XXe s.).
porte-bouchon. ,,Petits anneaux adaptés à la tige d'un huilier pour recevoir les bouchons des burettes`` (Lar. encyclop.).
porte-copie. Support plus ou moins vertical permettant de maintenir un document devant la personne qui en fait une copie dactylographiée. Porte-copies à bras articulé (Catal. J.-M. Bruneau, avr. 1986, p. 112).
porte-couronnes. Support sur lequel on place les couronnes mortuaires. [Le cimetière] où j'ai mon caveau de famille, tu sais, qui est surmonté d'un tombeau sortable (...) et qu'on a profité de la maladie qui me clouait au lit lors de la mort de ma mère en 1886 pour « l'orner » d'un absurde porte-couronnes (VERLAINE, Corresp., t. 3, 1889, p. 44).
porte-couvert. Synon. de porte-couteau. Le sous-préfet frappait légèrement avec la fourchette à poisson sur le porte-couvert (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 28).
porte-étiquette. Petit cadre se fixant sur un objet et dans lequel on peut glisser une étiquette. Porte-étiquettes auto-adhésifs (Catal. J.-M. Bruneau, avr. 1986, p. 72).
porte-menu. ,,Accessoire de table présentant le menu`` (Catal. J.-M. Bruneau, avr. 1986, p. 72).
porte-message. Support sur lequel on peut fixer des messages. En plastique fortement coloré, il [le cornet glacé] devient porte-message magnétique (L'Express, 2 févr. 1980, p. 26, col. 2).
porte-photographies. Sorte de portefeuille simple servant de cadre à photographies. Devant un petit paravent de poche, où Popelin a peint des oiseaux et des fleurs sur une toile écrue, se déroule derrière un porte-photographies en maroquin rouge, contenant les portraits de Popelin, de l'abbé Coquereau (GONCOURT, Journal, 1874, p. 1017).
♦ [L'objet désigné sert de point d'appui, de soutien]
[Le 2e élém. désigne un objet] :
porte-cordeau. ,,Petit chevalet destiné à maintenir un cordeau dans la direction qu'on lui a donnée`` (Lar. encyclop.).
porte-cymbale. Support pour une cymbale. Grosses caisses, avec porte-cymbale monté (Catal. Couesnon, 1934, p. 38).
porte-entonnoir. ,,Appareil destiné à supporter les entonnoirs pendant la filtration des liqueurs`` (Lar. encyclop.).
porte-filtre. Dispositif servant de support à un entonnoir muni d'un filtre destiné à la filtration de liqueurs. Dans l'industrie, pour opérer sur des quantités considérables de liquide, il arrive souvent que le porte-filtre et l'entonnoir ne font qu'un : c'est un vaste réservoir percé à sa partie inférieure et disposé sur des tréteaux (Lar. 19e).
porte-fût(s).(porte-fût, porte-fûts) ,,Sorte de chantier en bois ou en métal, sur lequel on place un tonneau ou des tonneaux`` (Lar. 19e).
porte-plante(s),(porte-plante, porte-plantes) porte-pot. Support, indépendant ou à fixer à une paroi, pour pots contenant des plantes. On accroche les pots de fraisiers après les murs de la serre, à l'aide d'un fil de fer ou d'un porte-pot (GRESSENT, Potager mod., 1863, p. 753).
[Le 2e élém. désigne une partie du corps] :
porte-bras. 1. Courroie placée provisoirement sur un métier à tisser et servant de support à l'avant-bras de l'ouvrier chargé de donner les fils de chaîne à passer dans les maillons des lames du métier. (Dict. XIXe et XXe s.). 2. ,,Courroie en passementerie, que l'on place de chaque côté intérieur d'une voiture pour qu'on puisse y passer un bras et le laisser ainsi reposer`` (Lar. encyclop.).
porte-jambes. ,,Appareil que l'on fixe à une table pour permettre d'examiner plus commodément les malades atteints d'affections des organes génito-urinaires`` (Lar. encyclop.).
porte-main. Partie d'une rampe où l'on pose ou appuie la main. Un arbre renversé, auquel on avoit attaché un porte-main, formoit ce pont naturel (CRÈVECŒUR, Voyage, t. 2, 1801, p. 186).
porte-pieds. ,,Appareil qui supporte les pieds quand, pour l'examiner, on place une femme en position gynécologique`` (Lar. encyclop.).
— [Les mots constr. désignent un objet auquel on peut accrocher ce que désigne le 2e élém.] V. porte-jupe (II), portemanteau (B 2, 3), porte-tapisserie et aussi :
porte-accessoires. Support auquel on peut accrocher des accessoires. Barbier (...) avec bol et porte-accessoires (Catal. jouets (Louvre), 1936). Visionneuse bi-format. Dépoli 100 x 135 mm. Bobines jusqu'à 120 m. Griffe porte-accessoires pour fixer : bloc sonore 196 F, compteur 90 F, ensemble nettoyeur 27 F (Le Point, 29 nov. 1976, p. 209, col. 2).
porte-balai(s).(porte-balai, porte-balais) Support pour ranger ou accrocher un ou des balai(s). À imaginer les porte-balai, les pelotes à épingles et tous les beaux objets qu'elle pourrait façonner de ses mains (GUÈVREMONT, Survenant, 1945, p. 51).
porte-bride(s).(porte-bride, porte-brides) ,,Ustensile d'écurie servant à suspendre une ou plusieurs brides après usage`` (Lar. encyclop.).
porte-brosse(s).(porte-brosse, porte-brosses) Support pour ranger une ou plusieurs brosse(s). Une boîte à brosses ou un porte-brosses (Catal. instrum. chir. (Collin), 1935, p. 442).
porte-chapeaux. Meuble pourvu de patères auxquelles on peut accrocher des chapeaux ou patère simple à laquelle on peut accrocher un chapeau. (Dict. XXe s.).
porte-embrasse. ,,Support fixé sur un mur pour soutenir une embrasse de rideau`` (Lar. encyclop.). Il est important de savoir que le porte-embrasse doit toujours être un peu plus haut [que le gond de retour d'embrasse] (R. HEUTTE, Le livre de la passementerie, Dourdan, H. Vial, 1972, p. 147).
porte-habit. Support sur lequel on peut accrocher un costume. Une grande valise, avec une poche aménagée pour recevoir un porte-habit (2 costumes) et deux fourre-tout toilette (Le Point, 21 mai 1979, p. 50).
porte-papier. Boîte pouvant contenir des feuilles de papier hygiénique ou dévidoir pour rouleau de ce même papier. Porte-papier WC, bois dur verni, rouleau mobile (Catal. Manufrance, 1962, p. 511).
porte-timbres. Support servant à ranger des timbres à cachet. Porte-timbres tournants (Catal. J.-M. Bruneau, avr. 1986, p. 123).
— [Les mots constr. désignent un élément auquel on peut attacher ce que désigne le 2e élém., gén. pour en permettre le transport] V. porte-bagages, porte-clés (B) et aussi :
porte-malle , vieilli. Partie d'une voiture où l'on pouvait charger les malles. Deux laquais marrons sautés du porte-malle (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 19).
porte-skis. Fixation qui permet d'attacher des skis sur une voiture. Porte-skis, composés de 2 sangles réglables avec patins amortisseurs, sabots plastique gris pour l'arrimage des skis sur champs (Catal. Manufrance, 1962, p. 151).
porte-vélo. Fixation qui permet d'attacher un vélo sur une voiture. Si vous avez une petite voiture ou si vous ne voulez pas encombrer le coffre, une seule solution : le porte-vélo (Elle, 31 oct. 1977, p. 137, col. 2).
) [Les mots constr. désignent un objet indépendant ou, le plus souvent, une partie constitutive d'un ensemble, qui sert de base de fixation à ce que désigne le 2e élém., les deux entités formant un tout fonctionnel]
— [Les mots constr. désignent des instruments ou objets d'usage cour.] V. porte-cigare (rem. s.v. porte-cigares), porte-cigarettes (rem. s.v. porte-cigarettes), porte-crayon, porte-mine, porte-plume et aussi :
porte-fusain. Petit tube en métal servant de manche, au bout duquel on peut fixer un morceau de fusain. On aime mieux faire des mines, le bras tendu, l'œil fermé, pour prendre des mesures avec le porte-fusain (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 211).
— [Les mots constr. désignent un instrument ou une partie constitutive d'une machine ou d'une installation techn.] V. porte-aiguille et aussi :
porte-alésoir. ,,Arbre destiné à supporter et à entraîner les alésoirs en rotation et en translation`` (Lar. encyclop.).
porte-amorce. Pièce support de l'amorce dans un canon ou dans un lance-fusée. Tube porte-amorce. Pendant le parcours dans l'air [de la fusée Budin], le porte-amorce reste appliqué contre le fond du logement du système percutant (ALVIN, Artill., Matér., 1908, p. 226).
porte-balais. Gaine qui maintient en place les balais dans une machine électrique. [Dans les perceuses électriques] le collecteur est sous la tête qui contient les porte-balais (CHAMPLY, Nouv. encyclop. prat., t. 11, 1927, p. 95).
porte-bec. Petit tube à l'extrémité duquel est fixé le brûleur dans un appareil à gaz. On distingue le porte-bec droit à placer verticalement sur une lyre et le porte-bec coudé à placer à l'extrémité d'un bras, d'un manchon, d'une genouillère, d'un té (ROBINOT, Vérif., métré et prat. trav. bât., t. 4, 1928, p. 156).
porte-bobine. Pièce qui sert de support à une bobine. La M 12 est la plus compacte des machines à coudre modernes. (...) le porte-bobine est incorporé au corps de la machine (Le Point, 21 févr. 1977, p. 103). En appos. Trois moteurs. Dont deux assurent la rotation de chacun des plateaux porte-bobine [d'un magnétophone à cassettes], par entraînement direct (Le Point, 3 mars 1977, p. 84, col. 1).
porte-broche. ,,Sorte de manche muni d'une épaisse virole métallique et d'une vis de pression, et qui sert à emmancher les broches et autres outils analogues`` (Lar. encyclop.).
porte-cellule. Pièce qui sert de support à la cellule de lecture d'un électrophone. Cellule à aimant induit Yamaha sur porte-cellule universel (Le Point, 8 mars 1976, p. 20, col. 1).
porte-charbon(s).(porte-charbon, porte-charbons) Pièce servant de support au(x) charbon(s) dans un appareil électrique. Il faut nettoyer souvent (...) les porte-charbons [d'une lampe à arc] (ESCARD, Lampes électr., 1912, p. 148).
porte-clapet. ,,Pièce de cuivre circulaire qui fait partie du corps de pompe et sur laquelle repose le clapet`` (Lar. encyclop.).
porte-cylindres. ,,Bâti fixe qui supporte les cylindres dans les diverses machines d'étirage utilisées en filature`` (Lar. encyclop.).
porte-diamant. ,,Corps de métal dans lequel on sertit un éclat de diamant, utilisé pour le dressage des meules de rectification, ou pour la rectification des pièces de bronze, de laiton ou d'aluminium`` (Lar. encyclop.).
porte-film. ,,Sorte de plaque métallique ayant deux feuillures parallèles dans lesquelles on glisse le plan-film, l'ensemble prenant la place des plaques dans les châssis de prise de vue`` (Lar. encyclop.).
porte-filtre. Dispositif monté sur un appareil optique, servant de support à un filtre. À l'avant de la caméra, on fixe différents accessoires : porte-filtres colorés, parasoleils, soufflet protecteur, etc. (J.-M. LO DUCA, Techn. du cin., 1974 [1943], p. 20 ds ROB. 1985).
porte-foret. 1. Partie d'une perceuse où l'on peut fixer un foret. En appos. Cette machine [à percer à levier] comporte essentiellement un bâti vertical recevant : (...) Une broche porte-foret disposée verticalement (GORGEU, Machines-outils, 1928, p. 179). 2. Petite perceuse. (Dict. XXe s.).
porte-haubans. ,,Pièce de bois en saillie sur la muraille [d'un bateau], destiné à donner de l'épatement aux haubans et aux galhaubans`` (GRUSS 1978). Wilson saisit la ligne de sonde lovée dans sa baille, et s'élança dans les porte-haubans de misaine (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 40).
porte-isolateur. ,,Support des isolateurs sur lesquels passent les fils d'une ligne télégraphique ou téléphonique`` (Lar. encyclop.).
porte-lame(s).(porte-lame, porte-lames) Partie d'une machine qui sert de support à la ou aux lame(s). Le porte-lame [de la faucheuse] se compose de la barre-support, des doigts, des plaques d'usure, des guides, des sabots et de la planche à andains (BALLU, Mach. agric., 1933, p. 292).
porte-manchon. ,,Tigre métallique qui soutient le « manchon » dans les becs à incandescence`` (Lar. encyclop.).
porte-molettes. ,,Corps d'acier demi-dur sur lequel on monte les molettes servant au moletage ou à la coupe des métaux`` (Lar. encyclop.).
porte-objet. Lame porte-objet. Lame de verre sur laquelle on place ce que l'on veut examiner au microscope. Sur une lame porte-objet très propre et bien dégraissée, on dilue (...) une petite goutte de la sérosité à examiner (NICOLAS ds Nouv. Traité Méd. fasc. 4 1925, p. 592). 2. Support sur lequel on place cette lame, dans un microscope. Le porte-objet dans le microscope (JOUBERT, Carnets, 1808 ds QUEM. DDL t. 20).
porte-objectif. Partie d'un instrument optique qui sert de support à l'objectif. En appos. La monture [de microscope] ne comporte ni revolver porte-objectif... (Catal. instrum. lab. (Prolabo), 1932, p. 128).
porte-outil(s).(porte-outil, porte-outils) Partie d'une machine ou d'un instrument destinée à recevoir un outil particulier. Le porte-outil double [du train à décolleter] comporte deux cages rectangulaires destinées à recevoir les outils à décolleter (CHAMPLY, Nouv. encyclop. prat., t. 13, 1927, p. 109). Dans les fraiseuses et dans les perceuses, le porte-outil se confond avec l'organe de serrage (GORGEU, Machines-outils, 1928 p. 70).
porte-scie. Sorte de manche auquel peuvent s'adapter différentes lames de scies. Porte-scies à main « Bocfils », monture acier verni faisant ressort pour tension de la lame (Catal. Manufrance, 1962, p. 562).
[Les mots constr. désignent un instrument de chir.] V. porte-vis et aussi :
porte-caustique, porte-nitrate. Style pourvu d'une spatule sur laquelle on met le nitrate d'argent en fusion pour faire une cautérisation. Chez un enfant affecté de muguet symptomatique, le crayon s'échappa du porte-nitrate et tomba dans la bouche (Journ. de méd. et de chir. prat., 1845, p. 250 ds QUEM. DDL t. 8). En appos. Stylet porte-caustique (Catal. instrum. chir. (Collin), 1935, p. 137).
porte-coton. Tige à l'extrémité de laquelle on fixe le coton dont on veut se servir. Porte-coton pour le pharynx nasal (Catal. instrum. chir. (Collin), 1935 p. 169).
porte-bougie. Bougeoir. Nous dînons chez le curé. Une cour étroite avec un bûcher, où les porte-bougie et les dais en feuilles de chêne artificielles, qui servent aux grandes cérémonies, sont épars au milieu des bûches (GONCOURT, Journal, 1870, p. 575).
porte-cierge. Support pour cierge, chandelier. [Elle] avait nettoyé l'autel, frotté les porte-cierges et le crucifix (QUEFFÉLEC, Recteur, 1944, p. 23).
porte-lanterne(s).(porte-lanterne, porte-lanternes) ,,Petit cylindre métallique creux, fixé de chaque côté d'une caisse de voiture, à l'avant ou à l'arrière, et qui reçoit la douille de la lanterne`` (Lar. 20e).
♦ V. porte-étrivières (A), porte-jarretelles et aussi :
porte-brancard. ,,Pièces en métal ou en cuir, bouclée à la dossière, qui sert à supporter un brancard`` (Lar. encyclop.)
porte-éperon. ,,Courroie de cuir servant à soutenir l'éperon`` (Lar. encyclop.).
porte-étriers. ,,Système de courroies attachées à la selle, qui servaient autrefois à relever les étriers, pour les empêcher de ballotter quand le cheval n'était pas monté`` (Lar. encyclop.).
porte-mors. Petite sangle du montant d'une bride, qui soutient le mors. Chaque porte-mors peut être baissé ou haussé à volonté, par le moyen d'une boucle (CHESN. t. 2 1858).
— Dans le domaine végét. (ou en biol.). V. porte-greffe et aussi :
porte-graine(s).(porte-graine, porte-graines) Plante destinée à fournir de la graine. Les porte-graines doivent être choisis parmi les premières asperges qui apparaissent (GRESSENT, Potager mod., 1863, p. 617). En appos. Qui contient les graines. Parlez-moi au contraire (...) du gros écarlate qui force ses sépales verts (...) puis se hâte d'étirer sa soie rouge sous la poussée de la capsule porte-graines (COLETTE, Gigi, 1944, p. 194).
♦ [Créations occasionnelles] :
porte-fleurs, adj. Qui porte des fleurs. Notre automne venu, nous pouvons encore avoir affaire gaîment à des arbustes porte-fleurs (COLETTE, Gigi, 1944p. 203).
porte-noix, adj. Qui porte des noix. Des cocotiers porte-noix (CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 667).
) [Les mots constr; désignent un objet qui sert de contenant à ce qui est désigné par le 2e élém.] V. porte-bouquet, porte-bouteilles (rem. s.v. porte-aiguille), porte-allumettes, porte-billets, porte-bouquet, porte-bouteilles (A), porte-cartes, porte-cigares, porte-cigarettes, portefeuille, porte-liqueurs, porte-monnaie, porte-parapluie(s), porte-serviette (rem. s.v. porte-serviettes) et aussi :
porte-bijoux. ,,Meuble formé à sa base d'une sorte de coffre à tiroirs et surmonté d'une corbeille destinée à recevoir les bijoux que l'on vient de quitter`` (Lar. encyclop.).
porte-cannes. Synon. de porte-parapluie(s). Plusieurs générations avaient laissé des cannes dans le porte-cannes (MAURIAC, Baiser Lépreux, 1922, p. 149).
porte-cartons. Petit meuble en forme de X entre les branches supérieures duquel on peut mettre les cartons ou les portefeuilles de dessins. Des gravures, des livraisons imprimées de quelques feuilles, brochées — destinées à être regardées souvent, se placent sur une table où elles sont bientôt gâtées; pour les maintenir, il se fait des porte-cartons à jours, qui tiennent fort peu de place et gardent soigneusement les objets qu'ils renferment (La mode, t. 8, 1831, p. 24 ds QUEM. DDL t. 25).
porte-chéquier. Étui ressemblant à un portefeuille, pourvu d'un seul compartiment, dans lequel se met le carnet de chèques. (Dict. XXe s.).
porte-lunettes , rare. Étui à lunettes. Mme Bavoil (...) tira d'un énorme porte-lunettes des besicles rondes et se prit à lire (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 38).
porte-revues. Petit meuble dans lequel on peut placer les revues et les journaux que l'on veut laisser accessibles. Porte-revues merisier (Catal. jouets (Trois-Quartiers), 1936). En appos. Salon tout mousse, recouvert de velours avec passepoil cuir, têtières et pochettes porte revues (Le Point, 19 févr. 1979, p. 14, col. 1).
— [Les mots constr. désignent un moyen de transp.]
♦ [Le 2e élém. désigne une entité non mobile] :
porte-cadres. Synon. de porte-conteneurs (infra). En appos. Train porte-cadres. Les chantiers français ont pris la commande de six navires porte-cadres (Le Monde, 20 févr. 1968 ds GILB. 1980).
porte-charge , en appos. à valeur adj. Qui est destiné au transport de charges. [Les dérricks] comportent un mât pivotant vertical avec, à son sommet, un flèche horizontale servant de chemin de roulement à un chariot porte-charge (CHAMPLY, Nouv. encyclop. prat., t. 4, 1927, p. 106).
porte-conteneurs. Navire conçu pour transporter des conteneurs. Les hommes du service « Carol » vous aident ainsi à tirer le meilleur parti de la flotte « Carol » : des porte-conteneurs ultra-modernes naviguant à grande vitesse (Le Point, 5 juill. 1976, p. 49, col. 1).
[Le 2e élém. désigne un armement] :
porte-canon. Véhicule servant au transport du tube de certains canons. Le canon [dans le matériel Krupp] est réuni à son prote-canon par une liaison élastique, constitué par un frein hydraulique avec récupérateur à ressorts (ALVIN, Artill., Matér., 1908, p. 175).
♦ [Le 2e élémen. désigne un moyen de transp.] V. porte-avions et aussi :
porte-aéronefs. Navire de guerre pouvant transporter tout type d'aréonefs. [Le « Laudley »] fut aménagé en 1920-1921 comme porte-aéronefs et transformé de nouveau, en 1938, comme transport d'hydravions (Nouv. Temps, 11 déc. 1941).
porte-autos , en appos. à valeur adj. Qui est destiné au transport d'autos. 150 fourgons porte-autos, destinés aux trains « autos-couchettes » sont spécialement conçus pour les trains de voyageurs (le Monde, 5 déc. 1967 ds GILB. 1980).
porte-barges. Navires conçu pour transporter des barges. en appos. 100 000 conteneurs ont été chargés à Anvers en 1969 par navire porte-barges (La Croix, 10 juin 1970 ds GILB. 1980).
porte-chalands. Synon. de porte-barges (supra). Le premier navire porte-chalands du monde construit au Japon (Paris-Match, 8 mars 1969 ds GILB. 1980).
porte-hélicoptères. Navire de guerre pouvant transporter des hélicoptères. Le porte-hélicoptères « Jeanne d'Arc » est entré en rade de B. après une croisière en hémisphère nord (Le Monde, 18 juin 1966 ds GILB. 1980).
porte-véhicules. ,,Navire de charge aménagé pour le transport de véhicules et d'engins roulants divers`` (Lar. encyclo. Suppl. 1975).
porte-wagons , en appos. à valeur adj. Qui est destiné au transport de wagons. Les remorques porte-wagons assurent annuellement 0,175 M de tonnes de transports (R. gén. des ch. de fer, nov. 1966 ds GILB. 1980).
b) [Les mots constr. désignent une entité qui, constituant couvent le contenant de ce que désigne le 2e élém., sert à porter (v. ce mot 1re section I A 1 a et b ) et éventuellement à transporter ce que désigne ce 2e élém.] V. porte-bouteilles (B), porte-bouteille (rem. s.v. porte-bouteilles), portes-crosse (B), porte-documents, porte-épée (A), porte-étendard (B), porte-glaive (A), porte-manteau (B 1), porte-mousqueton, porte-musique (A) et aussi :
porte-baguettes. Étui attaché au baudrier d'un tambour, dans lequel on met les baguettes. Porte-baguettes aluminium pour baudrier tambour (Catal; Couesnon, 1934, p. 94).
porte-baïonnette. ,,Pièce de cuir coulissant sur les côté gauche du ceinturon et sur laquelle était fixé le fourreau de la baïonnette`` (Lar. encyclop.).
porte-bébé. Dispositif permettant de transporter un bébé; en partic., sorte de sac dans lequel le bébé est assis et que l'on porte sur le dos ou sur la poitrine. Il existe actuellement des dispositifs à usage multiple (...) utilisables après cinq ou six mois (et non deux mois!) qui se transforment en chaise d'enfant, fauteuil inclinable, siège de voyage ou porte-bébé (P. BOUFFARD, L'Enfant jusqu'à trois ans, 1965, p. 172). Mettez-vous votre enfants à dos, il ne vous enverra pas balader les jours de promenade. Bien calé et assis dans ce porte-bébé, il appréciera les longues promenades. Et, vous dépassant d'une tête, il ne perdra rien du spectacle (Le Point, 28 avr. 1980, p. 53, col. 4).
porte-combiné. Petit instrument en caoutchouc qui permet de maintenir le combiné téléphonique sur l'épaule. Porte-combiné. Permet de téléphoner les mains libres (Catal. J.-M. Bruneau, avr. 1986, p. 124).
porte-dîner , vieilli. Récipient destiné au transport d'un repas chaud dans lequel les aliments sont placés dans des assiettes ou des boîtes superposées. C'est à cheval qu'il allait visiter ses champs, à cheval qu'il portait aux moissonneurs la soupe chaude en deux grands porte-dîner de fer-blanc qui tintaient de chaque côté de sa selle (G. BOUCHARD, Un Clair matin, 1934, p. 81).
porte-hache. Étui fixé à la ceinture pour transporter une hache (Dict. XIXe et XXe s.).
porte-huilier. Synon. de huilier (v. ce mot B) Une casserole en argent, je crois, deux timbales, un porte-huilier, des bêtises, des cadeaux que l'honorable défunt, vieillard d'une grande piété, avait faits aux sœurs pour les récompenser de leurs bons soins pendant sa longue maladie (ZOLA, E. Rougon, 1876, p. 322).
porte-sabre ,,Gaine de cuir fixée à la selle d'un cheval, dans laquelle le cavalier introduit le fourreau de son sabre et le fixe à l'aide d'une courroie passant dans l'anneau du fourreau`` (Lar. encyclop).
— [Créations occasionnelles] :
porte-charge , en appos. à valeur adj. Qui permet de porter une charge. Grand arbre à kapok (faux fromager) dont nos porteurs abattent les fruits (...) contenant un soyeux duvet dont chaque porteur rembourre son coussin porte-charge (GIDE, Retour Tchad, 1928, p. 957).
c) [Les mots constr. désignent un élément anat.] :
porte-pipe , arg. ou pop. Bouche. Une fois qu'ils eurent fermé la porte, Anatole, qui s'était rincé le porte-pipe et qui paraissait disposé à rire, baisotta sa petite femme sur les tempes (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 119). J'ai vu ce que tu prenais [de viande] et je me suis dit : « Quand il se sera envoyé ça à travers le porte-pipe, il ne pourra pas dire qu'il est à jeun... » (GIONO, Batailles ds mont., 1937, p. 201).
3. Rare. [Corresp. à porter1 1re section I C 2 b] :
porte-nom. Personne qui, dans les relations sociales et affectives, joue un rôle similaire à celui de l'homme de paille en affaires. Allez chez votre dame d'Infreville, ou enfin chez la personne dont elle est le porte-nom, cela m'est égal (PROUST, Sodome, 1922, p. 801).
B.— [Corresp. à porter1 1re section II]
1. [Corresp. à porter1 1re section II A]
a) [Les mots constr. désignent un être animé] V. porte-parole et aussi :
porte-Dieu, vieilli. Prêtre, en tant qu'il porte le viatique aux malades. Un porte-Dieu. Dieu lui fit la grâce qu'il demeurât tel jusqu'au bout (BARRÈS, Cahiers, t. 10, 1913, p. 23).
porte-nouvelles. Synon. rare de messager. L'applaudissement t'accueille et que les mains de tout le peuple te caressent, porte-nouvelles! (CLAUDEL, Tête d'Or, 1890, 2e part., p. 71).
porte-virus. Être qui transmet un virus. Nous aurons l'occasion d'étudier le rôle de « porte-virus » des parasites (BRUMPT, Parasitol, 1910, p. 11).
b) [Les mots constr. désignent un objet] V. porte-amarre, porte-vent, porte-voix et aussi :
porte-torpille(s)(porte-torpille, porte-torpilles) , souvent en appos. Bateau ou canot employé jusqu'à la fin du XIXe s., qui s'approchait de son objectif de nuit ou par surprise pour y faire exploser une torpille fixée au bout d'un espar. [La défense mobile des ports] est constituée par l'ensemble des bateaux-torpilleurs, qui se subdivisent en porte-torpilles et en lance-torpilles (LEDIEU, CADIAT, Nouv. matér. nav., t. 2, 1890, p. 555). Pendant la guerre de sécession, les Confédérés se sont servis de petits canots porte-torpille spéciaux, en forme de cigare, appelés « Davids », et filant de six à sept nœuds (LEDIEU, CADIAT, Nouv. matér. nav., t. 2 1899, p. 517)
2. [Corresp. à porter1 1re section II C 2b; les mots constr. s'appliquent souvent indifféremment à une chose ou à une pers.] V. porte-bonheur, porte-malheur, porte-respect et aussi :
porte-chance. Personne ou chose qui est cause de chance. Orilus était mon porte-chance, Messire (COCTEAU, Chev. Table Ronde, 1937, I, p. 122).
porte-guigne. Synon. fam. de porte-malheur. Maxime vitupérait en zézayant contre les nouilles, les porte-guigne de Parisiens (ARNOUX, Nuit St-Avertin, 1942, p. 102). En appos. J'abandonne l'autre carnet, couleur porte-guigne, où je n'ai su écrire que des âneries (GIDE, Journal, 1932, p. 1143). Empl. adj. V. main 1re section I D 1 a ex. de Goncourt.
porte-veine. Synon. fam. de porte-chance. Iltis, mon préfet de police; Talagrand, mon porte-veine; Saint-Meen, mon troubadour (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 167).
— [Créations occasionnelles] :
porte-fléaux. Celui qui cause des fléaux. Et chacun d'eux, tremblant sans pouvoir s'en distraire. Met la main au poignard sitôt qu'il voit son frère (...). Ah! ces porte-fléaux fléchissent sous leur charge (HUGO, Pitié supr., 1879, p. 154).
porte-sommeil. Ce qui cause le sommeil. Le voilà comme en prison, feuilletant de temps en temps une vieille histoire de l'Académie de Berlin, porte-sommeil, assoupissante lecture, qui m'a fait courir dès avoir touché le volume (E. DE GUÉRIN, Journal, 1835, p. 81).
C.— [Corresp. à porter1 2e section I A 1; le 2e élém. est une expr. adv.] V. porte-à-faux.
D.— [Corresp. à porter1 3e section II B 1 a; le 2e élém. est un adj.] :
porte-fort parfois porte fort ou portefort , dr. a) Personne qui se porte fort pour quelqu'un. Lorsqu'il ratifie le contrat passé pour son compte, le tiers confrère, après coup, au porte-fort les pouvoirs qui manquaient à celui-ci au moment de la conclusion du contrat (RÉAU-ROND. 1951). b) ,,Engagement par lequel l'un des contractants promet à l'autre qu'un tiers accomplira un acte juridique ou une prestation`` (CAP. 1936).
Vitalité. Élém. de compos. très productif, partic. au XXe s. (surtout dans les formations répertoriées en A 2 a). Prononc. et Orth. :[]. Mots constr. avec trait d'union : porte-aiguille, porte-bagages, etc., mais soudure dans portefaix, portefeuille, portemanteau, etc. Plur. : même rem. que pour garde- en faveur de la soudure des termes permettant la régularisation des sing. et des plur. V. le détail des mots. Bbg. BIERBACH 1982, pp. 308-354 — BRUNET (E.). Le vocab. fr. de 1789 à nos jours. Genève-Paris, 1981, p. 678. — QUEM. DDL t. 8, 11, 14, 15, 16, 17, 21, 25, 28 (comp.).
porte- REM. En général, on prononce le e final de porte- [pɔʀtə] suivi d'un monosyllabe, mais ce e est muet [pɔʀt] suivi d'un polysyllabe (ex. : porte-clé [pɔʀtəkle], porte-drapeau [pɔʀtdʀapo])…
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♦ Premier élément de mots composés, généralement n. m., tiré du verbe porter et désignant des objets (⇒ Étui, support…), des personnes dont la fonction est de porter… (⇒ Porteur). ⇒ aussi les suff. -fère, -phore.
N. B. Outre les principaux composés traités ci-dessous, il existe un grand nombre de formations de ce genre, désignant soit des objets : porte-bât, porte-bobine (chariots porte-bobines, in l'Année sc. et industr. 1870, p. 134), porte-bûches (grille porte-bûches, in Mon jardin et ma maison), porte-cierges (→ Diriger, cit. 8), porte-cire (Balzac, Maître Cornélius, Pl., t. IX, p. 897); porte-chaussettes (Mac Orlan, la Bandera, p. 103-107); porte-ensouples (chariot porte-ensouples, in Usine nouvelle, 1972), porte-épaulette (« officier », J. Vallès, in D. D. L., 2), porte-fil, porte-jonc (Flaubert, Bouvard et Pécuchet, II), porte-journaux (1829; → Porte-revues), porte-panneaux (in la Clé des mots), porte-phare (d'automobile; vx, 1906), porte-torpilles (Année sc. et industr. 1878, p. 155)…; soit des personnes : porte-grattoir (→ Gâte-papier, cit.), porte-mitre, porte-sabre (→ Fouailler, cit. 5, Hugo), porte-soutane (n. m. « prêtre »).
1 Ce fut par là que les porte-flambeaux du sire de Saint-Vallier le guidèrent vers la partie du bourg qui avoisinait la Loire (…)
Balzac, Maître Cornélius, Pl., t. IX, p. 908.
2 On n'a jamais su le nom de l'homme qui avait parlé ainsi; c'était quelque porte-blouse ignoré, un inconnu (…)
Hugo, les Misérables, V, I, III.
3 — Eh non ! dit le porte-falot, je suis le nain de Monseigneur le roi (…)
Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, Poterne du Louvre.
3.1 Les porte-vestes ne peuvent en savoir autant que les porte-redingotes.
J. Vallès, les Blouses, in D. D. L., II, 1.
3.2 (…) vous enseignez qu'on est sur la terre pour s'amuser. Eh bien ! nous allons nous amuser, nous autres, les crevants de faim et les porte-loques.
Léon Bloy, le Désespéré, p. 254.
3.3 Bientôt la foule commença à se disperser. Les jeunes porte-brassards collaient aux gardiens de la paix en criant la police avec nous, très ensemble et heureux de faire plaisir.
M. Aymé, Travelingue, p. 226-227.
3.4 Le curé n'avait pas bronché (…) la situation devenait diablement tendue. Ou divinement plutôt, puisqu'y avait un porte-soutane.
R. Queneau, le Chiendent, p. 343.
♦ Spécialt. (Méd., chir.). || Porte-bougie, porte-crochet, porte-mèche, porte-plaque, porte-tampon, porte-tige, porte-vis.
REM. 1. Les composés de porte- employés adjectivement ou en apposition sont souvent des créations d'auteurs, des composés « de circonstance » (par ex., chez Ronsard et les poètes de la Pléiade). Apollon porte-feu (→ Exposer, cit. 30). Tiges porte-graines (de raisin), Colette, En pays connu.
3.5 L'autre jour, j'avais fourré un insidieux billet pour elle dans mon porte-visite. Il dormait là du sommeil de l'innocence dans son berceau de moire couleur de rose.
Barbey d'Aurevilly, Deuxième Mémorandum, in D. D. L., II, 12.
4 Il était de la bonne espèce porte-laine, qui est faite pour qu'on la tonde.
R. Rolland, Jean-Christophe, Antoinette, p. 848.
2. Dans les composés de porte-, le premier élément reste invariable au pluriel; le nom complément reste lui aussi invariable, d'après le dictionnaire de l'Académie. Il serait plus normal d'écrire le second élément sans s au singulier, sauf lorsqu'il désigne toujours une pluralité (un porte-avions), et avec un s au pluriel, sauf lorsqu'il ne désigne jamais une pluralité (des porte-bonheur, des porte-Dieu). Les composés qui s'écrivent sans tiret prennent la marque du pluriel : des portemanteaux. — Les anomalies se rangent en deux groupes : singulier portant la marque « logique » du pluriel (un porte-avions, un porte-jarretelles); pluriel ne portant pas cette marque (mots « invariables » dans les dict.). De nombreux linguistes (notamment le Conseil international de la langue française) souhaiteraient les réduire, ces considérations « logiques », fort intuitives, allant à l'encontre de la règle générale du français; supprimer le tiret simplifierait d'ailleurs le problème, comme on le voit par l'exemple de portefeuille, graphie éminemment « illogique ».
Encyclopédie Universelle. 2012.