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portier

portier, ière [ pɔrtje, jɛr ] n.
porter 1100; bas lat. portarius, de porta « porte »
1Littér. Personne qui garde une porte. huissier. Saint Pierre, portier du paradis.
2Vx Concierge (d'une maison particulière). concierge, gardien. La loge du portier. « Le piéton causeur qui se plaint et converse avec la portière » (Balzac).
Mod. Portier électronique : système d'ouverture à distance d'une porte (d'immeuble, d'appartement) (digicode, interphone, etc.).
3 N. m. Mod. Concierge qui surveille les entrées et les sorties à la porte principale (d'un établissement public). Portier d'hôtel. « Je sus trouver du premier coup, pour m'adresser au portier, un ton indifférent » (F. Mauriac).
4Dans une communauté religieuse, Personne qui a la garde de la porte. Appos. Sœur portière.
5 N. m. Fig. Clerc qui avait reçu le premier des quatre ordres mineurs.
6 N. m. Sport Gardien de but.

portier nom masculin (bas latin portarius) Personne qui gardait la porte d'une maison particulière. Personne qui se tient à l'entrée d'un hôtel pour accueillir les clients. Clerc qui avait reçu l'ordre mineur de portier, ou « ostiariat », supprimé en 1972. Synonyme vieilli de gardien de but. ● portier (expressions) nom masculin (bas latin portarius) Portier électronique, dispositif à clavier placé à la porte d'un immeuble et permettant soit l'appel vocal d'un habitant de l'immeuble qui peut ouvrir la porte à distance, soit la composition d'un code secret commandant l'ouverture de la porte. ● portier (synonymes) nom masculin (bas latin portarius)
Synonymes :
- gardien de but

portier, ère
n.
rI./r n. m.
d1./d Employé qui garde l'entrée de certains établissements publics (hôtels, notam.).
d2./d (France rég., Maghreb) Syn. de gardien de but (au football).
rII./r n. Personne qui garde la porte d'un couvent.

⇒PORTIER, -IÈRE, subst.
A. —[Désigne une pers.]
1. Personne qui a la charge d'ouvrir, de fermer et, généralement, de surveiller l'entrée principale d'un édifice.
a) Vieilli. [Dans une propriété privée] Synon. usuel concierge, gardien. Loge du portier; maison à, sans portier; jeter son nom au portier; interroger la portière. Après une demi-heure de recherches dans la maison sans portier, l'avoué, arrivé au cinquième étage, poussa un cri de joie en lisant le nom de Larochelle écrit à la craie sur une méchante petite porte (CHAMPFL., Bourgeois Molinch., 1855, p.255). Administrée par le propriétaire lui-même (...) notre maison (...) était honnête (...). Un soir, il avait tiré le cordon lui-même plutôt que de réveiller son portier (A. FRANCE, Pt Pierre, 1918, p.108):
1. Il travaillait encore, quoiqu'il eût cinquante-huit ans; mais cinquante-huit ans, c'est le plus bel âge des portiers; ils se sont faits à leur loge, la loge est devenue pour eux ce qu'est l'écaille pour les huîtres, et ils sont connus dans le quartier!
BALZAC, Cous. Pons, 1847, p.44.
♦[Considéré comme représentant d'une classe soc. inférieure] Peuple de portiers; style de portier; lectures de portière. Offrir du café au lait, ce n'est pas une faute, c'est un ridicule. Il n'y a plus que les portières qui prennent cette mixtion populacière (BALZAC, OEuvres div., t.2, 1830, p.45).
Empl. adj. Qui manque de distinction, populaire. Je serais trop sévère pour votre style, que je trouve un peu portier. J'ai du mal à faire, etc., pour: J'ai de la peine à faire, etc. (STENDHAL, Corresp., 1829, p.509).
P. méton. Personne bavarde et souvent médisante.
♦[En fonction de déterm. introd. par de] Conversations, racontars, ragots de portier/portière. Mlle Fischer vivre avec un jeune homme!... répéta l'employé. C'est des cancans de portière, ne parlons pas si légèrement de la cousine d'un conseiller d'État qui fait la pluie et le beau temps au ministère (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p.51).
♦[En apostrophe]:
2. DARDARD, à part:Qu'est-ce qu'il a donc? (Haut.) Quant au salon, je voulais vous consulter... PONTBICHET: As-tu fini, portier? DARDARD: Mais, beau-père... PONTBICHET, gouaillant:; Ah çà! galopin, tu tiens donc toujours à épouser ma fille?
LABICHE, J. homme pressé, 1848, 7, p.362.
Au fém. Épouse du portier. Pas de Monsieur Fabre, rue Saint-Dominique (...)! J'ai parlé au portier et à la portière, qui est une belle forte femme, ils ne connaissent pas ça! (HUGO, Misér., t.1, 1862, p.958).
P. anal., en appos. avec valeur d'adj. Chien, dogue portier. L'un des plus curieux de ces masques [de fourmis] est celui dont s'affuble le soldat concierge ou portier (MAETERL., Vie fourmis, 1930, p.200).
b) Gén. au masc. [Dans un établissement public] Préposé chargé de surveiller les entrées et les sorties et d'assurer divers contrôles. Portier d'ambassade, de banque, de cimetière, de collège, de préfecture, de prison. Nous avions remis nos passeports au portier de l'hôtel, parce qu'il les exigeait (GREEN, Journal, 1939, p.201).
Vx, au masc. Portier de la comédie. Membre de la troupe auprès duquel les spectateurs devaient s'acquitter du prix des places à l'entrée du théâtre. Devant lui chevauchait tant bien que mal le portier de la comédie, déterminé gaillard habitué à jouer des poings et à se débattre contre les assauts de la foule (GAUTIER, Fracasse, 1863, p.411).
ARM. Portier-consigne. Sous-officier du génie, du rang d'adjudant, qui était autrefois portier de l'avancée d'une place forte. Quand les portes de la place étaient fermées après onze heures, ils faisaient le tour des remparts sans vouloir attendre l'arrivée du portier-consigne, le père Lebrun, pour leur ouvrir (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t.1, 1870, p.387).
c) [Dans une communauté ou un édifice relig.] Portier de la mosquée, du séminaire, du temple. Du malvoisie que le père portier du couvent m'a fait une fois boire un soir (CLAUDEL, Soulier, 1929, 4e journée, 1, p.847).
En appos. avec valeur d'adj. Père portier; mère, soeur portière. Pendant trente jours (...) sa portion [du trappiste mort] est servie, comme de coutume, mais le frère portier la distribue aux pauvres (HUYSMANS, En route, t.2, 1895, p.246).
P. anal., littér. Le portier éternel, des élus, du paradis. Saint Pierre. La route est vide où s'en venaient les âmes; Toutes cuisent, sitôt la mort, aux grandes flammes; Et le portier divin, tant harcelé jadis, Laisse pendre les clefs aux gonds du paradis! (LECONTE DE LISLE, Poèmes barb., 1878, p.324).
Au masc. [Avant le concile de Vatican II] Clerc qui a reçu le premier des ordres mineurs (d'apr. Foi t.1 1968).
2. P. métaph. Charles Morice, depuis dix ans, est le portier du symbolisme. Il est là, sur le seuil, et c'est par lui que les jeunes entrent dans la vie littéraire (RENARD, Journal, 1891, p.96). Depuis la fin du XVIIIe siècle jusqu'au Congrès de Berlin, (...) [l'Angleterre] a défendu pied à pied contre la poussée slave l'intégrité de l'Empire Ottoman, ce vieux portier de la Méditerranée orientale (MORAND, Route Indes, 1936, p.152).
3. P. anal., au masc., FOOTB. Synon. moins usuel de gardien de but. L'équipe de Paris qui jouera dimanche prochain contre celle de la Normandie, aura la bonne fortune de recevoir l'appui du merveilleux portier Rudi Aiden (L'OEuvre, 6 mars 1941).
B.Au masc. [Désigne un objet]
1. Portier (électrique). Télécommande d'ouverture automatique d'une porte. Nécessaire pour installer soi-même un portier téléphonique (Catal. Manufrance, 1975, p.807).
2. COMM. ,,Personnage en bois décoré personnalisé à la marque, disposé devant la porte du point de vente`` (CHAM. 1969).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-]. Ac. 1694, 1718: -ier, -iere; dep. 1740: -ier, -ière. Étymol. et Hist.1. 1119 «celui qui garde l'entrée de quelque chose» (PHILIPPE DE THAON, Comput, 1050 ds T.-L.: jenvier signifïet portier); ca 1160 «celui qui garde la porte» (Eneas, 2561, ibid.); ca 1200 subst. fém. (Moralités sur Job, 301, 29, ibid.); 2. 1688 «dans l'Église primitive, clerc qui a reçu le premier des quatre ordres mineurs» l'ordre de portier (RICH. t.2); 3. a) id. «moine qui a soin d'ouvrir la porte d'un couvent» (ibid.); 1694 Le Frere portier (Ac.); b) 1688 subst. fém. (RICH. t.2); 1694 la soeur portiere (Ac.). Du lat. tardif portarius «portier», dér. de porta «porte». Fréq. abs. littér.:857. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 1240, b) 3016; XXes.: a) 650, b) 578. Bbg. GOUGENHEIM (G.). Lexicol. du 19es.: portier et concierge, client, mascotte. Fr. mod. 1946, t.14, pp.249-251.

portier, ière [pɔʀtje, jɛʀ] n.
ÉTYM. 1100, porter; du bas lat. portarius, de porta « porte ».
1 Littér. Personne qui garde une porte. Huissier. || Cerbère, portier des enfers. || Saint Pierre, portier du paradis.
2 Vx. Concierge d'une maison particulière, d'un immeuble d'habitation. Concierge, gardien. || Voilà votre portier et votre secrétaire (→ Endormir, cit. 5). || La loge du portier (→ Heure, cit. 96). || Portières qui se disputent dans la rue (→ Merle, cit. 2). || Portier d'une grande maison. Suisse (vx).REM. Portier est encore compris en ce sens du fait des emplois vivants du 3., mais portière n'évoque plus guère que l'objet (1. Portière).
1 (…) il y a le piéton causeur qui se plaint et converse avec la portière, quand elle se pose sur son balai comme un grenadier sur son fusil (…)
Balzac, Ferragus, Pl., t. V, p. 37.
3 N. m. (XXe). Mod. Concierge qui surveille les entrées et les sorties à la porte principale d'un établissement public (hôtel, bâtiment administratif, etc.). || Portiers d'hôtel (→ Galon, cit 1).
2 En franchissant le seuil de l'hôtel, je sus trouver du premier coup, pour m'adresser au portier, un ton indifférent qui me délivra du mépris de ce personnage.
F. Mauriac, la Robe prétexte, XXVII.
4 N. m. Vx. || Portier de comédie, qui percevait directement le prix des places à la porte d'une salle de spectacles.
3 Ma foi, j'étais un franc portier de comédie :
On avait beau heurter et m'ôter son chapeau,
On n'entrait point chez nous sans graisser le marteau.
Point d'argent, point de Suisse, et ma porte était close.
Racine, les Plaideurs, I, 1.
5 Personne qui a la garde de la porte du couvent, dans une communauté religieuse.Appos. || Sœur portière.
6 N. m. (1680; à l'origine, « gardien des portes de l'église »). Relig. Clerc qui a reçu le premier des quatre ordres mineurs. || L'ordre des portiers.
7 (1913; trad. de l'esp. portiero). Sports. Gardien de but. Goal.
8 (V. 1975). Techn. Circuit électronique d'un poste de télévision en couleurs (système SECAM) ouvrant les circuits de luminance des composantes colorées.

Encyclopédie Universelle. 2012.