pour-soi → soi
● pour-soi nom masculin invariable (calque de l'allemand für sich) Pour Sartre, conscience de l'homme, en tant qu'elle peut se mettre en question elle-même et qu'elle est ainsi constitutive d'un vide, marque de sa liberté. ● pour-soi (difficultés) nom masculin invariable (calque de l'allemand für sich) Orthographe Toujours avec un trait d'union.
pour-soi
n. m. inv. PHILO être humain en tant que sujet conscient (par oppos. à en-soi, à être).
⇒POUR-SOI, subst. masc.
PHILOS. Caractère spécifique de la connaissance que l'être conscient a de lui-même, par opposition à l'existence en soi (d'apr. LAL. 1968).
A. —[Chez Hegel] ,,L'être en tant que, par la conscience, il s'oppose à l'objet et rentre en soi`` (MORF. Philos. 1980).
B. —[Chez les existentialistes] L'Être propre à l'homme et transcendant au monde parce qu'il n'existe qu'en tant que conscience de l'être propre à la chose, auquel il s'oppose. Anton. en-soi. Nécessaire, le pour-soi l'est en tant qu'il se fonde lui-même. Et c'est pourquoi il est l'objet réfléchi d'une intuition apodictique: je ne peux pas douter que je sois. Mais en tant que ce pour-soi, tel qu'il est, pourrait ne pas être, il a toute la contingence du fait (SARTRE, Être et Néant, 1943, p.126). Le pour-soi n'est que différence et opposition. L'être en soi était si bien identique à lui-même qu'il en perdait jusqu'à la relation d'identité, l'être pour soi sera si bien négatif qu'il sera perpétuellement en fuite devant lui-même, incapable de s'arrêter nulle part (V. DESCOMBES, Le Même et l'autre, 1979, p.68).
Prononc. et Orth.:[]. Inv. Prop. CATACH-GOLF. Orth. Lexicogr. Mots comp. 1981, p.288: pour soi comme quant à soi. Étymol. et Hist.1. 1907 «caractère propre de la connaissance que l'être conscient a de lui-même par opposition à l'existence en soi» (O. HAMELIN, Essai sur les éléments principaux de la représentation, V, § 2, Thèse, Paris, 1907, p.328: Le système agissant, puisqu'il est un être libre, sera donc pour soi. Le pour soi, ou la conscience, telle est la synthèse à laquelle nous aspirons); 2. 1943 «être humain et conscient, par opposition à l'être absolu en soi» (SARTRE, loc. cit.). Trad. (à l'aide de la prép. pour et du pron. pers. soi) du terme all. empl. par Hegel: das ,,Fürsichsein`` (1830 [1re éd. 1817] G. W. Fr. HEGEL, Enzyklopädie der philosophischen Wissenschaften im Grundrisse. Die Wissenschaft der Logik, § 96 ds Werke, éd. Frankfurt, Suhrkamp Verlag, t.8, 1970, p.203: Das Fürsichsein als Beziehung auf sich selbst ist Unmittelbarkeit und als Beziehung des Negativen auf sich selbst ist es Fürsichseiendes, das Eins), comp. de la prép. für «pour», du pron. pers. sich «soi» et de Sein, inf. subst. du verbe sein «être». Das Fürsichsein est rendu dans la 1re trad. fr. par: l'être-pour-soi (1874 Logique de Hegel trad. pour la 1re fois par A. Véra, t.1, § XCVI, p.431: L'être-pour-soi en tant qu'il constitue un rapport avec lui-même est un être immédiat, et en tant qu'il constitue un rapport négatif avec lui-même, il est l'être-pour-soi déterminé, l'un); cf. dès av. 1824 MAINE DE BIRAN, OEuvres, VIII, 123 ds FOULQ.-ST-JEAN: Avoir conscience c'est exister pour soi, mais être une chose ou une substance en soi n'est pas exister pour soi-même ou se sentir exister. V. aussi en(-)soi.
pour-soi [puʀswa] n. m.
ÉTYM. 1907, Hamelin, écrit pour soi (→ Soi, cit. 16), répandu par Sartre, l'Être et le Néant, 1943; cf. all. für sich; de pour, et soi, employés en philos. avec cette valeur : « exister pour soi », « pour soi-même », Maine de Biran. → Soi, cit. 15.
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♦ Philos. Mode d'être de la conscience, des existants conscients.
♦ (1943, Sartre). Par ext. L'être conscient, en tant que conscient.
Encyclopédie Universelle. 2012.