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preux

preux [ prø ] adj. m. et n. m.
preu XIIe; prod 1080; bas lat. prode, de prodesse « être utile »
Vx (langue de la chevalerie) Brave, vaillant. « Roland est preux et Olivier sage » (Bédier; trad. « chanson de Roland »). Un preux chevalier. N. m. Charlemagne et ses preux. ⊗ CONTR. Lâche.

preux adjectif masculin (bas latin prodis, de prodesse, être utile) Littéraire. Qui est d'une vaillance héroïque : Un preux chevalier.preux nom masculin Au Moyen Âge, héros pourvu de toutes les qualités chevaleresques.

preux, preuse
adj. et n. Vx D'une grande bravoure. Un preux chevalier.
Subst. Jeanne d'Arc était une preuse.

⇒PREUX, subst. masc. et adj.
I.Subst. masc.
A. —[Dans la lang. de la chevalerie] Héros faisant preuve de qualités chevaleresques, en particulier de bravoure. Les anciens preux; les preux des anciens temps; les douze preux d'Arthur; Charlemagne et ses preux; race de preux. La fleur des chevaliers, Roland de France, [le] preux, qui défendit l'orphelin et mourut pour sa patrie (CHATEAUBR., Génie, t.2, 1803, p.379). Le duc Louis (...) offrait un (...) parfait modèle du preux chrétien (MONTALEMBERT, Ste Élisabeth, 1836, p.39):
1. Vers le XIVe siècle, on s'avisa de dresser une liste, qu'on arrêta au chiffre de neuf, des preux [it. ds le texte] les plus renommés de tous les temps: trois furent empruntés à l'antiquité biblique (Josué, David, Judas Macchabée), trois à l'antiquité profane (Hector, Alexandre, César), trois au moyen âge légendaire ou historique (Artus, Charlemagne, Godefroi de Bouillon).
Nouv. Lar. ill. 1904.
B.P. ext., littér. Brave (v. ce mot II A). Napoléon et ses preux. On dit que, de nos jours, viennent, versant des larmes, Prier au champ fatal où ces preux sont tombés [les émigrés de Quiberon], Les vierges, les soldats fiers de leurs jeunes armes (HUGO, Odes et ball., 1828, p.68). Le 9 août, il [Wiszniowiecki] expirait, pleuré par toute l'armée qui l'admirait comme le champion de la république et le modèle des preux (MÉRIMÉE, Cosaques d'autrefois, 1865, p.195).
P. iron. [Pour désigner un homme qui croit avoir, à qui on attribue une grande valeur] Ce grand preux de pédanterie [Scaliger], et vous les beaux esprits du salon de Madame de Lambert (...), vous êtes exactement d'accord et à l'unisson sur un point essentiel (SAINTE-BEUVE, Virgile, 1857, p.297). Colette (...) venait dire bonsoir à son héros, son preux, son homme de génie (A. DAUDET, Rois en exil, 1879, pp.304-305):
2. Soit dit sans offenser ce preux de haute race [M. de Charlus], (...) il est tout simplement prodigieux quand il commente son catéchisme satanique avec une verve un tantinet charentonesque...
PROUST, Prisonn., 1922, p.328.
II.Adj. [Dans la lang. de la chevalerie] Pourvu des qualités chevaleresques; en partic., plein de bravoure. Le preux Charlemagne; preux et hardi. Parmi les nobles chevaliers de la cour de France, le preux Dunois s'empresse le premier à demander à Jeanne d'Arc de l'épouser (STAËL, Allemagne, t.2, 1810, p.361). Lohengrin, le preux chevalier, fils de Parsifal (DUMESNIL, Hist. théâtre lyr., 1953, p.141):
3. Dans (...) la Chanson de Roland, on a remarqué la pauvreté de la psychologie, qui revient à peu près toute à dire que Roland est preux et qu'Olivier est sage...
BENDA, Fr. byz., 1945, p.167.
REM. Preuse, subst. fém. Les neuf preuses. ,,Nom donné dans le Moyen Âge à neuf femmes guerrières, Tammaris, reine d'Égypte, Deifemme, Lampredo, Hippolyte, reine des Amazones, Sémiramis, Pentésilée, Tancqua, Deisille et Ménélippe`` (LITTRÉ). N'avez-vous pas vu à Pierrefonds la cheminée des neuf preuses que Viollet-le-Duc a restituée (...)? Penthésilée (...) y figure avec une héroïque élégance (A. FRANCE, Vie littér., 1890, p.355).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. preu. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1100 «bon, vaillant» adj. (Roland, éd. J. Bédier, 1093: Rollant est proz e Oliver est sage); id. subst. (ibid., 1209: Il [Carles] fist que proz qu'il nus laisad as porz); cf. MOIGNET, p.159; ca 1382 [les] neuf preux (JEAN CUVELIER, Chron. de B. Du Guesclin, éd. E. Charrière, 18506: Ou nombre des IX. preux Deveroit estre mis [Bertran]). De l'adj. lat. vulg. prode «utile, profitable» (v. prou), avec spécialisation de sens dans la lang. de la chevalerie. Fréq. abs. littér.:130. Bbg. BOYSEN (A. L.). Über den Begriff preu im Frz. Münster, 1941, 95 p.— BRUCKER (Ch.). Sage et son réseau lex. en anc. fr. Lille-Paris, 1976, p.154, 169, 212, 233; pp.928-954. — ROSSI (M.). Sur le Huon de Bordeaux de Tressan. In: [Mél. Lanly (A.)]. Nancy, 1980, p.322. — SPITZER (L.). Joinville étymologiste. Mod. Lang. Notes. 1947, t.62, pp.505-514. — VENCKELEER (Th.). Rollant li Proz. Lille-Paris, 1975, pp.356-391.

preux [pʀø] adj. m. et n. m.
ÉTYM. XIVe; pru(z), 1080; prou, fin XIe; preu, v. 1175; bas lat. prode, du v. prodesse « être utile ».
Vx., ou archaïsme évoquant le moyen âge. (Dans la langue de la chevalerie). Brave, vaillant. 2. Gentil. || Un preux chevalier.N. m. || Charlemagne et ses preux (→ aussi Armure, cit. 2; histoire, cit. 13). || Les neuf preux.On a dit preuse, n. f.
1 On ne voit plus les preux se ruer aux exploits
Comme des tourbillons d'âmes impétueuses (…)
Hugo, la Légende des siècles, XXI, « La paternité ».
2 Roland est preux et Olivier sage.
J. Bédier, la Chanson de Roland, LXXXVII.
CONTR. Lâche.
DÉR. Prouesse, prude.
COMP. V. Prud'homme.

Encyclopédie Universelle. 2012.