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primauté

primauté [ primote ] n. f.
• 1564; lat. primus « premier », d'apr. royauté
Caractère, situation de ce qui est premier. prédominance, prééminence, prépondérance, supériorité, suprématie. Laissons-lui la primauté de cette initiative. « dans la poésie, l'élan créateur ou la puissance mythique doit avoir la primauté » (Senghor). Donner la primauté à une idée ( 2. primat) .
Spécialt Autorité suprême, en matière religieuse, spirituelle. Primauté du pape.

primauté nom féminin (latin primus, premier) Prééminence, premier rang, prédominance : Affirmer la primauté de la personne sur la société.primauté (difficultés) nom féminin (latin primus, premier) Sens Ne pas confondre ces deux mots de sens proche. 1. Primauté n.f. = prééminence, premier rang, supériorité. La primauté du spirituel sur le temporel. 2. Priorité = fait de venir le premier, de passer avant les autres en raison de son importance ou de conventions. Donner la priorité au rendement ; priorité à droite. ● primauté (expressions) nom féminin (latin primus, premier) Primauté du pape, autorité et prééminence qui appartiennent au pape en tant que successeur de Pierre et vicaire de Jésus-Christ. ● primauté (synonymes) nom féminin (latin primus, premier) Prééminence, premier rang, prédominance
Synonymes :
- précellence
- prééminence
- prépondérance
- supériorité
- suprématie

primauté
n. f. Prééminence, premier rang. La primauté du débat électoral sur les autres nouvelles.
DR Caractère d'une norme qui, en cas de conflit, s'applique de préférence à une autre.

⇒PRIMAUTÉ, subst. fém.
A. —Prééminence, situation de ce qui est au premier rang. Synon. suprématie. Primauté de la marine anglaise; primauté du talent, de l'action, du langage. Cependant, l'histoire de l'homme garde sa primauté, puisque l'humanité seule, autant que nous savons, crée la conscience de l'univers (RENAN, Avenir sc., 1890, p.XIII). Se développaient maintenant la Crète et la Phénicie, qui dérobaient peu à peu à l'empire pharaonique sa primauté commerciale (P. ROUSSEAU, Hist. transp., 1961, p.34):
1. Puisque la civilisation scientifique et le culte de la matière n'ont pas réussi, la tentation peut devenir grande de choisir le culte opposé, celui de l'esprit. La primauté de la psychologie ne serait pas moins dangereuse que celle de la physiologie, de la physique et de la chimie.
CARREL, L'Homme, 1935, p.342.
B. —Supériorité d'une personne, position de celui qui est à la première place. Si, par cet aveu célèbre de Dufy, la primauté de Matisse dans le mouvement fauve est établie péremptoirement, toute la carrière du maître prouve que toujours, ou presque, tout au long de sa carrière, il fut royalement fauve (DORIVAL, Peintres XXes., 1957, p.67). Sur le plan technique, la primauté du premier ministre s'explique encore par l'influence qu'il a sur la vie de chaque ministère (BELORGEY, Gouvern. et admin. Fr., 1967, p.107).
En partic. Autorité suprême, supériorité de rang dans un ordre religieux, une juridiction spirituelle. Mais de là à soutenir que cette primauté, quelle qu'elle soit, a été accordée, non seulement à Pierre, mais aussi à ses successeurs, il y a un abîme que ni les textes ni l'histoire ne permettent de franchir (BOEGNER ds Foi et vie, 1936, p.117). Le pape ne pourrait plus tirer d'argent de la France; la «primauté» lui était reconnue, non la «juridiction» (LEFEBVRE, Révol. fr., 1963, p.189).
C. —Caractère de ce qui est supérieur ou plus important qu'une autre chose. Synon. supériorité. Primauté de la qualité sur la quantité; primauté du droit sur la force. Engels (...) a incliné toujours, comme Marx, à donner aux forces de dépression qui abaissent en régime capitaliste la classe ouvrière, la primauté sur les forces de relèvement (JAURÈS, Ét. soc., 1901, p.XLIX). Mais avec l'Inquisition et la destruction de l'hérésie cathare, l'Église se sépare à nouveau du monde et de la beauté, et redonne à l'histoire sa primauté sur la nature (CAMUS, Homme rév., 1951, p.236):
2. Et pourtant, c'est bien saint Anselme qui a donné la formule définitive de la primauté de la foi sur la raison, car si la raison veut être pleinement raisonnable, si elle veut se satisfaire comme raison, la seule méthode sûre consiste pour elle à scruter la rationalité de la foi.
GILSON, Espr. philos. médiév., 1931, p.35.
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1545 (CALVIN, Instit. chrét., IV, VII, éd. J.-D. Benoît, IV, p.120). Dér. du lat. primus «premier» sur le modèle de mots comme royauté. Fréq. abs. littér.:116.

primauté [pʀimote] n. f.
ÉTYM. 1564; sens religieux, XIIIe; dér. sav. du lat. primus « premier », d'après royauté.
1 Caractère, situation de ce qui est premier, vient au premier rang. Prédominance, prééminence, prépondérance, supériorité, suprématie. || « La primauté de leur état (des rois) » (Bossuet).Spécialt. Autorité suprême, en matière religieuse, spirituelle. || Primauté du pape (cit. 2).
2 Supériorité de fait. || Primauté de la force (cit. 46) sur le droit. || Donner la primauté à une idée. 2. Primat.
0 Quand un peuple devient le premier dans la politique et dans la guerre, ses voisins imitent, de près ou de loin, les institutions qui lui ont donné la primauté.
Taine, Philosophie de l'art, t. II, p. 189.
CONTR. Infériorité.

Encyclopédie Universelle. 2012.