propice [ prɔpis ] adj.
• 1190; lat. propitius
1 ♦ Littér. (en parlant de puissances surnaturelles, le plus souvent) Propice à qqn, bien disposé à son égard, prêt à assurer son succès. ⇒ favorable. Dieu nous soit propice ! — Vx ou plaisant Prêtez-nous une oreille propice.
2 ♦ (Choses) Propice à qqn, qqch. : qui se prête tout particulièrement à. ⇒ 1. bon. « Rien n'est propice à la rêverie comme de suivre une jolie femme sans savoir où elle va » (Hugo). « Les grasses campagnes du Bessin et l'existence pâle de la province parurent donc propices à son rétablissement » (Balzac). Cherchons un endroit plus propice pour discuter. ⇒ convenable. — (Sans compl. ind.) « et vous, heures propices, Suspendez votre cours ! » (Lamartine). ⇒ ami (II). L'occasion était propice. Choisir le moment propice. ⇒ opportun.
⊗ CONTR. Adverse, contraire, défavorable, néfaste; désastreux, fâcheux.
● propice adjectif (latin propitius, bienveillant) Se dit d'une divinité, d'une puissance surnaturelle animée d'intentions favorables à quelqu'un : Que Dieu vous soit propice ! Qui est particulièrement bon, favorable à quelqu'un, à quelque chose : Ce lieu est propice à la méditation. Qui convient parfaitement dans les circonstances actuelles : Saisir l'occasion propice pour s'esquiver. ● propice (synonymes) adjectif (latin propitius, bienveillant) Se dit d'une divinité, d'une puissance surnaturelle animée d'intentions favorables...
Synonymes :
Contraires :
- ennemi
- inamical
Qui est particulièrement bon, favorable à quelqu'un, à quelque chose
Synonymes :
- propre
Contraires :
- néfaste
- préjudiciable
Qui convient parfaitement dans les circonstances actuelles
Synonymes :
- bon
- opportun
Contraires :
- défavorable
- fatal
- funeste
- mauvais
propice
adj.
d1./d (En parlant des dieux.) Favorable.
— Par ext. Un vent propice.
d2./d (Choses) Bien adapté, qui convient bien. L'heure était propice aux confidences.
|| Opportun. Arriver au moment propice.
⇒PROPICE, adj.
A. —Littéraire
1. [En parlant d'une divinité ou d'une puissance occulte capable d'influer sur le destin des hommes] Qui accorde sa faveur, qui manifeste sa bienveillance active. Synon. agréable, bénéfique, bienfaisant, bienveillant, favorable; anton. maléfique, malfaisant. Dieu, ciel, destin, hasard, sort propice. Ces augures qui ne daignaient se montrer propices que lorsque sur leurs autels s'amoncelaient les offrandes (DABIT, Hôtel Nord, 1929, p.52):
• 1. Sur de rustiques chars les vierges aux bras nus
Jettent au vent du soir leurs rires ingénus,
Et tantôt, de narcisse et d'épis couronnées,
Chantent Cérès propice en chansons alternées.
LECONTE DE LISLE, Poèmes ant., 1852, p.235.
— Propice à qqn. Jupiter m'est propice: César dans ma maison! (DUMAS père, Caligula, 1837, I, 3, p.44).
— Absol. Pour rendre le juge propice Lorsque de la stricte justice Paraîtra le terrible jour, Il faudra lui montrer des granges Pleines de moissons (BAUDEL., Fl. du Mal, 1857, p.285).
2. P. ext. [En parlant d'une pers. influente ou investie d'une certaine forme d'autorité] Propice à qqn. Qui est bien disposé à l'égard de, qui favorise l'entreprise de quelqu'un. Synon. favorable; anton. défavorable, nuisible. Se rendre qqn propice; soyez-nous propice. Ô Gaston, soyez propice à notre noble comte! (MONTHERL., Célibataires, 1934, p.838):
• 2. ... je crois devoir espérer que votre coeur généreux s'humanisera à cet exposé et vous subjuguera le désir de m'être propice en daignant me prodiguer un léger bienfait.
HUGO, Misér., t.1, 1862, p.876.
— Vx ou littér., parfois p.plaisant. [En parlant d'un aspect du comportement] Jeter un oeil, un regard, une oreille propice sur/vers qqn. Il s'était pris de goût pour ces récitations de noms et de verbes qu'il écoutait d'un air vénérable et propice (A. FRANCE, Servien, 1882, p.16).
B. —P. anal. [En parlant d'une chose concr. ou abstr.]
1. Propice à. Synon. propre à.
a) Qui rend possible, réalisable, quelque chose; qui favorise une entreprise; qui est bénéfique à quelqu'un.
— Qqc. propice à qqn. (pers. ou animal) Sans croire (...) que ce genre de nourriture puisse m'être propice, je dois compter sur une allégeance surhumaine (HUYSMANS, En route, t.1, 1895, p.236). Accoutumés durant l'été à la solitude de leurs pacages, aux veilles des nuits lactées, propices aux troupeaux errants (PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, p.56):
• 3. Qu'il soit protégé par les lumières, la compagnie et les instruments, et qu'il demeure assez longtemps, pour que le sommeil lui soit propice dès qu'il s'étendra...
BUTOR, Passage Milan, 1954, p.195.
— Qqc. propice à qqc. Qui convient particulièrement à, qui se prête bien à quelque chose. Lieu, moment propice à la fuite, à la méditation, à la rêverie, au travail. Il se plaisait à Fontainebleau, à cause des allées cavalières et parce que le sol était propice aux roses (MARTIN DU G., Devenir, 1909, p.15):
• 4. Dans les arènes modernes, du centre jusqu'à la barrière il y a une pente délicate, aussi invisible qu'est la renflure des colonnes du Parthénon, propice à l'écoulement des eaux comme à une vue meilleure du spectacle.
MONTHERL., Bestiaires, 1926, p.521.
b) [Souvent suivi d'un inf.] Apte à, favorable pour. Synon. idoine. Celle qui sur un luth aux sept cordes de soie Lui joue un chant propice à l'induire au sommeil (RÉGNIER, Sites, 1887, p.131). Je ne vois véritablement pas de profession qui serait plus propice à mûrir un bon esprit (VALÉRY, Variété IV, 1938, p.59).
— Propice pour (plus rare). On distinguait à droite, en aval, le pont d'Iéna, et à gauche, en amont, le pont des Invalides; l'endroit eût été propice pour attendre la nuit et s'évader (HUGO, Misér., t.2, 1862, p.555). L'heure semblait propice pour les pires aventures (GROUSSET, Croisades, 1939, p.237).
— [Sans compl.] L'évasion fut donc arrêtée au 16 décembre, date d'autant plus propice que la veille était un dimanche, où nous pourrions nous reposer des fatigues du chantier et terminer à loisir nos préparatifs (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p.76).
SYNT. Atmosphère, cadre, climat, endroit, lieu, obscurité propice (à qqc.); attendre l'occasion propice de + inf.; moment propice pour + inf.; conditions propices (à qqc.); milieu propice (à qqc.); terrain propice (à qqc., aux cultures).
2. En partic. Sans compl., [en parlant d'une circonstance météor. ou climatique] Qui permet le développement, l'heureux déroulement des événements ou qui facilite l'action de quelqu'un. Synon. favorable. Moment, vent propice; saison propice. Cet émoi (...) semblait ne vouloir que me porter vers eux plus rapidement quand il enflait ma voile d'une brise puissante, inconnue et propice (PROUST, Swann, 1913, p.156). Domaines nourriciers (...) participant à l'envi aux faveurs d'un climat ensoleillé, qui laisse largement à la végétation six mois au moins de température et de pluies propices (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p.137). V. autan ex. 2:
• 5. Binet expliqua qu'il avait besoin d'un mordant pour composer lui-même une eau de cuivre avec quoi dérouiller diverses garnitures de chasse (...): —En effet, le temps n'est pas propice, à cause de l'humidité.
FLAUB., Mme Bovary, t.2, 1857, p.3.
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. Ca 1170 «(d'une personne, spéc. de Dieu) favorable, bienveillant» (Rois, II, XXIII, 17, éd. E. R. Curtius, p.105: Propice me seit Deu [propitius sit mihi Dominus]); 2. 1376 «(d'une chose) favorable» propice à (Modus et Ratio, éd. G. Tilander, 3, 38: telle chaleur [du soleil] est propice à toute nature); spéc. a) 1552 le vent est propice (RABELAIS, Quart livre, VIII, éd. R. Maréchal, p.63, 62); b) 1640 (CORNEILLE, Cinna, I, 3: Prenons l'occasion tandis qu'elle est propice). Empr. au lat. propitius «propice [surtout en parlant des dieux], favorable, bienveillant», passé dans la lang. chrét. où il est fréq. empl. en parlant de Dieu «miséricordieux, qui pardonne». Fréq. abs. littér.:540. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 523, b) 793; XXes.: a) 650, b) 1033.
propice [pʀɔpis] adj.
ÉTYM. V. 1170; lat. propitius « favorable ».
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♦ Littér. ou style soutenu.
1 (En parlant de puissances surnaturelles, le plus souvent). Qui est bien disposé à l'égard de quelqu'un, prêt à l'assister dans ses entreprises, à assurer son succès. ⇒ Favorable. || Dieu nous soit propice ! (Académie). ⇒ Miséricordieux. || Se rendre les dieux propices par des offrandes, des sacrifices (⇒ Propitiation, propitiatoire).
1 Fasse le juste ciel, propice à mes désirs,
Que ces longs cris de joie étouffent vos soupirs.
Corneille, Pompée, V, 5.
2 Salut, père étranger; et que puissent tes vœux
Trouver le ciel propice à tout ce que tu veux !
André Chénier, Poésies antiques, II.
♦ (XIIIe). Vx. ou par plais. || Prêtez-nous une oreille propice.
2 (Choses). Qui est favorable (à qqn ou qqch.), qui convient, se prête tout particulièrement (à une chose). ⇒ Bon. || Saison propice aux sorcières (→ Philtre, cit. 3). || Atmosphère irrespirable (cit. 3), propice à l'extravagance. || Mouvement propice au recueillement (→ Enrouler, cit. 3). || Endroit propice aux guet-apens (cit. 2). || Pays propice à l'élevage. ⇒ Propre. — (Sans compl.). || Malade qui se rétablira dans un climat propice, sous des cieux plus propices. ⇒ Bénin. || « … et vous, heures propices, Suspendez votre cours ! » ⇒ Ami (→ Délices, cit. 9, Lamartine). || L'occasion était propice. ⇒ Beau. || Choisir le moment propice. ⇒ Opportun. || Contempler un tableau sous le jour propice. ⇒ Convenable (→ Dissiper, cit. 16; et aussi magnifier, cit. 3).
3 Sa convalescence exigeait un repos complet (…) et l'absence totale de sensations extrêmes. Les grasses campagnes du Bessin et l'existence pâle de la province parurent donc propices à son rétablissement.
Balzac, la Femme abandonnée, Pl., t. II, p. 206.
4 (…) rien n'est propice à la rêverie comme de suivre une jolie femme sans savoir où elle va.
Hugo, Notre-Dame de Paris, I, II, IV.
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CONTR. Adverse, contraire, défavorable, fatal, funeste, néfaste. — Désastreux, fâcheux.
DÉR. Propicement.
Encyclopédie Universelle. 2012.