protase [ prɔtaz ] n. f.
• 1660; lat. protasis, du gr.
♦ Didact.
1 ♦ Vieilli Partie d'une pièce de théâtre dans laquelle le sujet est exposé. ⇒ exposition. « La protase où se doit faire la proposition et l'ouverture du sujet » (P. Corneille).
2 ♦ Gramm. Subordonnée conditionnelle placée avant la principale.
● protase nom féminin (grec protasis) Partie d'une pièce de théâtre qui contient l'exposition du sujet. Subordonnée conditionnelle placée en tête de phrase, qui prépare la conséquence ou la conclusion exprimée dans la principale (dite apodose).
⇒PROTASE, subst. fém.
A.— DRAMAT. ANC. [P. oppos. à catastase et épitase] Partie d'une poésie dramatique qui contient l'exposition du sujet. L'autre soir, je rêvais d'une tragédie à l'antique qui se déroulerait, de la protase à la catastrophe, dans ce décor non pareil : Stamboul et le Bosphore (FARRÈRE, Homme qui assass., 1907, p. 47).
B.— GRAMM. Subordonnée conditionnelle placée avant la principale appelée apodose. Le si espagnol est un signifiant qui fonctionne notamment comme : — introducteur de protase dans les phrases dites hypothétiques (L'Inform. gramm., mars 1982, n° 13, p. 14, col. 2).
C.— RHÉT. Première partie d'une période dont la seconde est appelée apodose.
— P. anal., MUS. V. apodose ex.
D.— LOG. Dans une démonstration, première proposition; en partic., majeure d'un syllogisme. Synon. usuel prémisse. (Ds Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, QUILLET 1965, Lar. Lang. fr.).
REM. Protatique, adj., dramat. anc. Personnage protatique. Personnage qui ne paraît qu'au début de la pièce dans le cadre de l'exposition du sujet. Chez les anciens, ces personnages protatiques prenoient peu d'intérêt à l'action (...). Corneille est tombé plusieurs fois dans ce défaut, que Racine a toujours évité, par le soin qu'il a pris de n'introduire que des personnages protatiques intéressants (Gramm. t. 2 1789).
Prononc. et Orth. :[], [-]. BARBEAU-RODHE 1930, ROB. 1985 [-] (ROB. 1985 transcrit diastase avec [-a:z] mais protase, protéase avec [-]). MARTINET-WALTER 1973 11/17 [], 6/17 [a]. Lar. Lang. fr. [a] (également dans diastase et protéase). Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1. 1660 « partie d'une pièce de théâtre dans laquelle le sujet est exposé » (P. CORNEILLE, Discours sur le poème dramatique, I, éd. L. Forestier, p. 69); 2. 1789 rhét. (Gramm.); 3. 1904 log. (Nouv. Lar. ill.). Aux sens 2 et 3, empr. au gr. « tension en avant; question proposée; philos. : proposition; log. : prémisse (majeure) d'un argument; rhét. : première partie d'une période (p. oppos. à apodose), proposition à développer », dér. de « tendre en avant; exposer, développer; log. : formuler comme proposition ». Au sens 1, empr. au b. lat. protasis « exposition d'une pièce de théâtre », lui-même empr. au gr. . Bbg. VÄÄNANEN (V.). Rech. et récréations latino-rom. Napoli, 1981, pp. 147-149.
protase [pʀɔtɑz] n. f.
ÉTYM. 1660, Corneille; lat. protasis, grec protasis « tension en avant, question proposée, proposition », de proteinein, de teinein « tendre ».
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1 Didact. et vieilli. Partie d'une pièce de théâtre dans laquelle le sujet est exposé. ⇒ Exposition (supra cit. 9); → Brouhaha, cit. 2; catastrophe, cit. 3; dénouement, cit. 1.
0 (…) il (Térence) a introduit une nouvelle sorte de personnages, qu'on a appelés protatiques, parce qu'ils ne paraissent que dans la protase, où se doit faire la proposition et l'ouverture du sujet.
Corneille, Discours du poème dramatique.
2 a (1842). Rhét. Première partie d'une période, d'une phrase, amorçant la partie concluante (⇒ Apodose).
b Majeure d'un syllogisme.
Encyclopédie Universelle. 2012.