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racornir

racornir [ rakɔrnir ] v. tr. <conjug. : 2>
XIV e; de re- et corne
1Rendre dur, coriace, de la consistance de la corne. La chaleur a racorni ce cuir. dessécher.
2Rapetisser, raccourcir par dessèchement. ratatiner. Pronom. « voir la chair grillée se racornir dans la flamme » ( Gautier). N. m. RACORNISSEMENT , 1743 .

racornir verbe transitif (de corne) Dessécher quelque chose et le rendre dur et coriace : Un métier qui racornit les paumes. Faire perdre à quelqu'un, à un végétal de leur taille, de leur fraîcheur : Le manque d'eau racornit les plantes.racornir (difficultés) verbe transitif (de corne) Orthographe Un seul c (ne pas se laisser influencer par les mots de la famille de accord). ● racornir (synonymes) verbe transitif (de corne) Dessécher quelque chose et le rendre dur et coriace
Synonymes :
- durcir
Faire perdre à quelqu'un, à un végétal de leur taille...
Synonymes :
- rabougrir
- ratatiner
- recroqueviller

racornir
v. tr.
d1./d Rendre dur et coriace, donner la consistance de la corne à.
|| v. Pron. Devenir dur et coriace en se ratatinant.
d2./d Fig. Endurcir, faire perdre son ouverture d'esprit à. L'âge et les épreuves ont achevé de la racornir.
|| v. Pron. Son coeur s'est racorni.

⇒RACORNIR, verbe
I. — Empl. trans.
A. — Rendre dur comme la corne. Synon. dessécher, durcir. Le toucher du violon, du violoncelle, racornit l'extrémité des doigts (Ac.).
Empl. pronom. En vain le vieux baudet sentait ses dents jaunir, Ses sabots s'écailler, sa peau se racornir (ROLLINAT, Névroses, 1883, p. 175).
B. — Au fig. Rendre dur et insensible. Synon. endurcir. Le cœur de d'Alembert, quoique raccorni par l'orgueil et par une philosophie glaciale, ne tenait pas contre ce discours [de Saint Paul] (J. DE MAISTRE, Soirées St-Pétersb., t. 2, 1821, p. 183). La solitude m'a racorni et me rend souvent, je le sens, intolérant et injuste (CLAUDEL, Corresp. [avec Gide], 1908, p. 88).
Empl. pronom. Eh bien! disait-elle aux détracteurs du bonhomme, est-ce que nous ne devenons pas tous plus durs en vieillissant? Pourquoi ne voulez-vous pas qu'il se racornisse un peu, cet homme? (BALZAC, E. Grandet, 1834, p. 207).
II. — Empl. intrans. Se dessécher tout en se durcissant et en diminuant de volume. Synon. (se) rabougrir, (se) ratatiner. Dans le réchaud, les grillades de lard avaient eu le temps de racornir: elles étaient si sèches que l'une s'émietta au toucher (GUÈVREMONT, Survenant, 1945, p. 156).
Empl. pronom. Des oranges qui se racornissent sur les cheminées (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 686).
Fam., au part. passé. Desséché, rapetissé. Le capitaine, un vieux petit homme tanné, séché, raccourci, racorni, rétréci par les vents durs et salés, apparut sur le pont (MAUPASS., Une Vie, 1883, p. 72).
Prononc. et Orth.: [], (il) racornit [-ni]. Ac. 1694, 1718: raccornir; dep. 1740: racornir. Étymol. et Hist. 1. Ca 1330 fig. soi racornir « (d'une personne) devenir dur, sec, insensible » (GUILLAUME DE DIGULLEVILLE, Vie hum., 11260 ds T.-L.); 1767, 26 juill. part. passé vieilles idées, raccornies dans mon cerveau (J.-J. ROUSSEAU, à Mirabeau ds Corresp., éd. R. A. Leigh, t. 33, Oxford, 1979, p. 238); 1817 esprit racorni (STENDHAL, Rome, Naples et Flor., t. 1, p. 224); 1821 trans. (J. DE MAISTRE, op. cit., t. 1, p. 222: [la philosophie] racornit l'esprit); 2. domaine phys. a) 1413 chardons racornis (FRERE NICOLE, Trad. du Liv. des prouffitz champ. de P. des Crescens, fol. 73 r ° ds GDF. Compl.); 1606 intrans. (NICOT); 1690 réfl. (FUR.: les souliers se racornissent au feu); b) en parlant d'une personne 1606 trans. (NICOT: Je vous raccorniray les oreilles à force de les tirailler); 1834 figures racornies (BALZAC, E. Grandet, p. 314); 1848 subst. un vieux racorni (FLAUB., Champs et grèves, p. 318). Dér. de corne; préf. re- et a-1; dés. -ir; cf. Poitou acornir « être abattu par la maladie », Cancale acôni « trop cuit (de légumes) », FEW t. 2, p. 1198a. Fréq. abs. littér.: 20.
DÉR. Racornissement, subst. masc. a) Action de racornir ou de se racornir; résultat de cette action. Synon. durcissement, dessèchement. Le séchage (...) est un procédé économique, mais il doit être conduit avec soin et pratiqué à l'ombre car un séchage trop rapide provoque le ridage et le raccornissement [des peaux] (BÉRARD, GOBILLIARD, Cuirs et peaux, 1947, p. 18). b) P. ext., fam. [En parlant d'une pers.] Fait, avec l'âge, de se dessécher physiquement, de rapetisser. Le beau Kaumard, qu'il compare à un Sicambre et qui mourut dans un état de racornissement, de réduction, semblable à celle que les Indiens opèrent sur une tête desséchée (GONCOURT, Journal, 1891, p. 164). c) Au fig. [En parlant d'une pers.] Fait de devenir dur et insensible. Vous lutterez contre les liens de l'homme avec les biens matériels. Et vous fonderez l'homme dans le petit d'homme en lui enseignant d'abord l'échange car, hors l'échange, il n'est que racornissement (SAINT-EXUP., Citad., 1944, p. 590). []. Att. ds Ac. dep. 1798. 1res attest. a) Domaine phys. 1798 « état de ce qui est racorni » (Ac.), 1802 « action de se racornir » (BONALD, Législ. primit., t. 1, p. 271), b) au fig. 1944 (SAINT-EXUP., loc. cit.); du part. prés. de racornir, suff. -(e)ment1.

racornir [ʀakɔʀniʀ] v. tr.
ÉTYM. V. 1330, fig., sens 3.; concret, 1611; de re-, et corne.
1 Faire prendre à (qqch.) la consistance, la dureté de la corne; rendre dur, coriace. Dessécher. || Manipulation, travaux qui racornissent les doigts, la main. || Le feu a racorni ce cuir. Grésiller.
Pronominal :
1 Cet homme, sans être beaucoup plus méchant qu'un autre, ne manquera pas d'aller à l'auto-da-fé, et cela le fera rire beaucoup de voir la chair grillée se racornir dans la flamme.
Th. Gautier, Voyage en Russie, I, XIV.
2 Rapetisser, raccourcir par dessèchement. Rabougrir, ratatiner. || Plante que la chaleur a racornie. Griller, sécher.
2 Je retrouvai le vieux Gosse à peine un peu vieilli; un peu racorni, aminci par endroits.
Gide, Journal, 3 oct. 1916.
3 Fig. Rendre insensible, dur, sec, étroit.
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se racornir v. pron.
3 Il était fils d'un petit tailleur de la rue d'Aboukir. Il avait vu son père, assis à l'orientale au bord de l'établi luisant, se racornir et se consumer sous une lumière de cave.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, III, IV.
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racorni, ie p. p. adj.
ÉTYM. (V. 1330).
|| Cuir racorni. || Godillots (cit. 1) craquelés et racornis.Plante racornie.
Fig. (Personnes; facultés, etc.) → Racontable, cit. Céline. || Il est un peu racorni (→ ci-dessus, cit. 2).Idées racornies. || « Cœur racorni, fumé (cit. 20) comme un jambon » (Baudelaire).
4 (…) je sens que les traces de mes vieilles idées, racornies dans mon cerveau, ne permettent plus à des idées si nouvelles d'y faire de fortes impressions.
Rousseau, Lettre à Mirabeau, 26 juil. 1767.
DÉR. Racornissement.

Encyclopédie Universelle. 2012.