raffinement [ rafinmɑ̃ ] n. m.
• 1600; de raffiner
1 ♦ Caractère de ce qui est raffiné, très délicat. ⇒ délicatesse. « Six mois dans une cour d'amour, six mois de raffinement provençal » (Romains). ⇒ subtilité. Le raffinement des manières, du goût. Décoration d'un raffinement exquis. Raffinement ostentatoire. ⇒ snobisme, sophistication. Raffinement dans le langage. ⇒ préciosité, recherche.
♢ Un, des raffinements : acte, chose qui dénote ou exige de la recherche, une grande finesse de goût. « cette simplicité qui est un raffinement » (Flaubert). « Ces raffinements d'expression » (Proust). « un amateur de raffinements gastronomiques » (Duhamel ).
2 ♦ Un raffinement de... : manifestation extrême (d'un sentiment). « Cette fausse modestie qui n'est qu'un raffinement de l'orgueil » (Laclos). Par un raffinement de cruauté.
⊗ CONTR. Grossièreté.
● raffinement nom masculin Recherche d'une délicatesse, d'une élégance extrême, en particulier dans le goût, les comportements sociaux : Admirer le raffinement d'une décoration. Subtilité de la pensée : Esprit d'un raffinement extrême. Détail, point extrêmement recherché, poussé à l'extrême. Degré extrême où sont poussés certains sentiments, certaines tendances ; manière d'agir qui y correspond : Un raffinement de cruauté. ● raffinement (synonymes) nom masculin Recherche d'une délicatesse, d'une élégance extrême, en particulier dans le...
Synonymes :
- chic
- délicatesse
- élégance
Contraires :
- rusticité
- simplicité
Subtilité de la pensée
Synonymes :
- préciosité
- subtilité
Contraires :
- grossièreté
- rudesse
raffinement
n. m. état, qualité de ce qui est raffiné; extrême délicatesse, subtilité. S'exprimer avec raffinement.
|| Par exag. Recherche excessive. Raffinement dans la cruauté.
⇒RAFFINEMENT, subst. masc.
A. — 1. Caractère qui témoigne de la délicatesse, de l'élégance, de la subtilité et d'une recherche de perfection dans les détails. Synon. distinction, préciosité; anton. barbarie, grossièreté. Raffinement du luxe, des manières, de la société. Dans les monarchies il se forme, au moins parmi les courtisans, un raffinement de politesse, une délicatesse de goût et une finesse de tact, dont la vanité est la principale cause (DESTUTT DE TR., Comment. sur Espr. des lois, 1807, p. 29). Ils s'émouvaient, sans se lasser, de cette rare tendresse, qu'un raffinement de délicatesse aurait voulu masquer d'ironie (MARTIN DU G., Devenir, 1909, p. 54):
• 1. Je reprends tout ce que j'ai pu dire de sévère sur ce grand écrivain [Rilke], bien que je continue à faire quelques réserves sur certaines affectations comme la surenchère de raffinement qui me gâte les trente premières pages de son livre.
GREEN, Journal, 1949, p. 307.
♦ Raffinement dans. Raffinement dans le langage, dans les manières. C'était une demeure princière, d'un luxe magnifique, surtout d'un extrême raffinement dans le bien-être voluptueux (ZOLA, L'Œuvre, 1886, p. 273). Son raffinement [de la société] dans l'art d'éprouver de la sensation par les produits de l'esprit a, au contraire, fort bien compris que les idées pouvaient lui en fournir une occasion (BENDA, Fr. byz., 1945, p. 247).
SYNT. Raffinement intellectuel, subtil; raffinement de l'art, de la civilisation; raffinement du langage, du style; raffinement de discrétion, de jouissance, de propreté; raffinement d'un dandy, d'une élégante.
2. Au plur. Acte, chose qui possède ce caractère, dénote cette recherche. Des raffinements gastronomiques, intellectuels, sensuels; des raffinements de confort, de volupté. Nous surpassons aujourd'hui la Grèce dans tous les raffinements du goût, du luxe et des arts (CHATEAUBR., Génie, t. 1, 1803, p. 134). À ne voir que les dehors et la toilette, elles sont divines. Il y a des promesses infinies de plaisir, des raffinements de goût et d'élégance dans les dentelles et les nœuds dont elles s'encadrent la poitrine (TAINE, Notes Paris, 1867, p. 3):
• 2. Tout ce que le luxe du service peut comporter de raffinements fut prodigué en cette occasion: les pièces les plus rares, les vins les plus exquis furent rassemblés avec un soin particulier. Rien que de délicat et de choisi ne devait paraître sur ma table...
REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 362.
B. — Péjoratif
1. Ce qui pousse cette recherche à l'excès ou ce qui fait rechercher certaines sensations jusqu'à leur degré extrême. Raffinement pervers; raffinement de barbarie, d'orgueil. Oui, vous m'avez rendu le plus heureux des hommes!... mais était-ce donc par raffinement de cruauté?... Ho! je le crois, puisque vous déchirez avec violence les liens qui attachaient mon âme à la vôtre! (RESTIF DE LA BRET., M. Nicolas, 1796, p. 152).
2. Au plur. Acte qui dénote cette recherche. Il pourrait les tuer [les canards], d'un coup, sans les faire souffrir. Mais il aime à prolonger leur supplice par de savants raffinements de torture (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 180).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. A. 1. 1600 « action de rendre plus fin, plus délicat, d'améliorer » (O. DE SERRES, Théâtre d'agriculture, lieu 6, chap. XXI, p. 655: pour le raffinement du Fruit); 2. 1617 « bonne qualité, finesse » (D. DAVELOURT, Recherches et considérations sur le faict de l'artillerie, p. 45: de la composition des pouldres, raffinement et bonté d'icelles). B. 1. 1655 « expression ou manifestation extrême d'un sentiment, d'une qualité » (SCARRON, Nouvelles tragi-comiques, la Précaution inutile ds Œuvres, Paris, t. 3, 1786, p. 272: par un rafinement de prudence qui étoit la plus grande folie du monde); 1663 (MOLIÈRE, Crit. de l'Éc. des femmes, scène VI: leurs grimaces sçavantes, et leurs rafinemens ridicules); 2. 1671 « acte, chose qui dénote ou exige de la recherche, de la subtilité » (D. BOUHOURS, Entretiens d'Ariste et d'Eugène, II, Paris, A. Colin, 1962, p. 60: les rafinemens de l'amour propre, de la politique); 3. 1680 « caractère de ce qui est raffiné, très délicat » (RICH.). Dér. de raffiner; suff. -ment1. Fréq. abs. littér.:428. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 353, b) 611; XXe s.: a) 777, b) 723.
raffinement [ʀafinmɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1600, « action de raffiner »; de raffiner, II.
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1 Caractère de ce qui est raffiné, très délicat. ⇒ Délicatesse, préciosité, subtilité (→ Exquis, cit. 7). || Le raffinement de leur politesse (cit. 6). || Le raffinement d'un dandy, d'un élégant (⇒ Élégance). || Raffinement affecté, excessif, dans les manières, le langage. ⇒ Affectation. — Le raffinement d'une société décadente, d'une cour (cit. 28) d'amour… || Vivre dans le luxe et le raffinement. || Éprouver jusqu'au raffinement une impression, une sensation… (→ Fort, cit. 70).
1 Les tripots, dans ce temps-là, n'étaient pas publics, et l'on n'avait pas encore inventé ce raffinement de civilisation qui permet au premier venu de se ruiner à toute heure, dès que l'envie lui en passe dans la tête.
A. de Musset, Nouvelles, « Croisilles », V.
2 (Un, des raffinements). Acte, chose qui dénote ou qui exige de la recherche, de la subtilité, une certaine finesse de goût. || Des raffinements d'expression, de style. ⇒ Recherche (→ Faire, cit. 171). || Raffinements intellectuels, dialectiques (→ Dispute, cit. 3). || Raffinements de théologie. ⇒ Minutie (→ Devoir, cit. 32). — Des raffinements gastronomiques (→ Amateur, cit. 4), sensuels (→ Prendre, cit. 106). || Les raffinements de la nonchalance (cit. 4) orientale.
2 Dieu a égard aux siècles. Il pardonne aux uns leurs grossièretés, aux autres leurs raffinements.
Joseph Joubert, Pensées, I, XXIX.
3 Frédéric (…) n'avait vu chez aucune femme une pareille aisance de manières, cette simplicité, qui est un raffinement, et où les naïfs aperçoivent l'expression d'une sympathie instantanée.
Flaubert, l'Éducation sentimentale, I, V.
3 Un raffinement de… : ce qui est rare, recherché ou poussé à un degré extrême (dans le domaine indiqué par le complément). || Un raffinement d'intempérance (→ Autant, cit. 25), de l'orgueil (cit. 6). || Des raffinements de cruauté, de méchanceté…
4 Me voici donc seul sur la terre, n'ayant plus de frère, de prochain, d'ami, de société que moi-même. Le plus sociable et le plus aimant des humains en a été proscrit par un accord unanime. Ils ont cherché, dans les raffinements de leur haine, quel tourment pouvait être le plus cruel à mon âme sensible et ils ont brisé violemment tous les liens qui m'attachaient à eux.
Rousseau, Rêveries…, 1re promenade.
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CONTR. Barbarie, grossièreté, simplicité.
Encyclopédie Universelle. 2012.