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ragaillardir

ragaillardir [ ragajardir ] v. tr. <conjug. : 2>
regaillardir 1533; de re- et a. fr. agaillardir, de 1. gaillard
Rendre de la vitalité, de l'entrain à (qqn). réconforter, revigorer. C'est une bonne nouvelle, qui nous a tous ragaillardis. « Cette heure de repos et une musette d'avoine [...] avaient rendu un peu de vigueur au vieux cheval fourbu. Il paraissait ragaillardi » (Gautier).

ragaillardir verbe transitif (de gaillard) Familier. Redonner à quelqu'un de la gaieté, de la vigueur, de l'allant.

ragaillardir
v. tr. Redonner des forces, de la gaieté, de l'entrain à (qqn). Syn. revigorer.

⇒RAGAILLARDIR, verbe trans.
A. — [L'obj. désigne une pers., un attribut de la pers., un animal] Redonner de la vigueur, de la force, de la santé ou de l'entrain. Synon. fortifier, requinquer (fam.). Une bonne nouvelle ragaillardit qqn; le vin ragaillardit les langues. Nous éclatons de rire toutes, et ce rire que nous n'avons pas songé à retenir nous remonte et ragaillardit (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 218). Il souriait, ragaillardi par cette chaleur d'automne qui ranimait ses vieux os (MOSELLY, Terres lorr., 1907, p. 20). Chavin, (...) dont le cynisme et l'alcool me ragaillardissaient au début mais finirent également par me ficher le cafard (CENDRARS, Lotiss. ciel, 1949, p. 317):
La musique prit la tête de la colonne, et joua la Marche lorraine. Son intention était certainement de ragaillardir tout le monde.
ROMAINS, Hommes bonne vol., 1938, p. 91.
Empl. pronom. On ne pouvait pas se laisser mourir de faim, quand il y avait là de la viande. Et il fut content de voir Maurice se ragaillardir un peu à l'espoir qu'on dînerait (ZOLA, Débâcle, 1892, p. 450).
Part. passé adj. La visite fut brève, mais délicieuse, et il en revint tout ragaillardi (MAUROIS, Ariel, 1923, p. 225). Les gens (...) se tournaient les uns vers les autres avec des mines ragaillardies, incapables de cacher la joie candide qui les transfigurait (MONTHERL., Bestiaires, 1926, p. 549).
B. — [L'obj. désigne une chose abstr.] Vieilli. Redonner de la force à (un sentiment). Synon. raffermir, ranimer, raviver. Ragaillardir l'affection, l'amitié. Des faits nouveaux, et qui ragaillardissent mon espoir (ARNOUX, Roi, 1956, p. 135).
REM. 1. Ragaillardissant, -ante, part. prés. en empl. adj. Qui ragaillardit, réconforte. Synon. réconfortant, remontant (fam.), tonique. Écrivez-moi bien vite une lettre ragaillardissante et qui m'aide à reprendre l'engrenage, le très doux engrenage de nos confidences (BERNANOS, Lettres inéd., 1906, p. 1738). Le détail intime du spectacle n'était pas plus ragaillardissant. La route recevait pêle-mêle ceux qui faisaient la guerre et ceux qui la fuyaient (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1938, p. 119). 2. Ragaillardissement, regaillardissement, subst. masc., rare. Action de ragaillardir; résultat de cette action. Regaillardissement de l'esprit national (L. DAUDET, Stup. XIXe s., 1922, p. 130). Ce ragaillardissement d'espérance où nous nous complaisions (ARNOUX, Rhône, 1944, p. 286). 3. Regaillardir, verbe trans., var. vieillie. La puanteur du fumier que Jean remuait, l'avait un peu regaillardi (ZOLA, Terre, 1887, p. 405). Il a retrouvé un petit coupe-papier qu'il avait égaré depuis plusieurs jours, et cela l'a regaillardi (MONTHERL., Malatesta, 1946, II, 1, p. 465).
Prononc. et Orth.:[], (il) ragaillardit [-di]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1533 regaillardir (Anc. Poésies fr., VII, 15); 1544 se ragaillardir (EST. ds GDF. Compl.); 2. p. ext. 1667 ragaillardir l'affection (MOLIÈRE, Méd. malgré lui, I, 3). Dér. de gaillard; préf. re-; dés. -ir. Fréq. abs. littér.:90.

ragaillardir [ʀagajaʀdiʀ] v. tr.
ÉTYM. XVe; de re-, et anc. franç. agaillardir, de gaillard.
1 Rendre de nouveau gai, gaillard; redonner de la vigueur à (un être fatigué ou déprimé). Réconforter, revigorer. || Sa cure devrait le ragaillardir. Fortifier. || Il se sent tout ragaillardi.Pron. || Se ragaillardir.REM. La forme regaillardir est vieillie.
2 Par ext. Vx. || Ragaillardir l'affection, l'amitié. Raffermir, raviver.
1 (…) cinq ou six coups de bâton, entre gens qui s'aiment, ne font que ragaillardir l'affection.
Molière, le Médecin malgré lui, I, 2.
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ragaillardi, ie p. p. adj.
(plus cour. que l'actif).
2 Cette heure de repos et une musette d'avoine donnée par Scapin avaient rendu un peu de vigueur au pauvre vieux cheval fourbu. Il paraissait ragaillardi et capable de fournir la traite.
Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, VI.
CONTR. Contrister, excéder.

Encyclopédie Universelle. 2012.