rajouter [ raʒute ] v. tr. <conjug. : 1> ♦ Ajouter de nouveau, ou fam. Ajouter par surcroît. Rajouter du sel, du sucre. ⇒ remettre. « Je ne puis affirmer qu'avec la fin de ce cahier, tout sera clos; que c'en sera fait. Peut-être aurai-je le désir de rajouter encore quelque chose » (A. Gide). — Fam. EN RAJOUTER : en dire ou en faire plus qu'il n'en faut. ⇒ exagérer (cf. En remettre). Il faut toujours qu'il en rajoute. ⊗ CONTR. Enlever , supprimer.
● rajouter verbe transitif (de ajouter) Mettre en plus, ajouter quelque chose (à quelque chose) : Rajouter du sucre à son café. Dire en plus, après coup : Il rajouta qu'il se désolidarisait de nous. ● rajouter (expressions) verbe transitif (de ajouter) Familier. En rajouter, forcer la vérité, la réalité ou la dose : Ne crois pas tout ce qu'il dit, il en rajoute. ● rajouter (synonymes) verbe transitif (de ajouter) Mettre en plus, ajouter quelque chose (à quelque chose)
Synonymes :
- mettre
Familier. En rajouter
Synonymes :
rajouter
v. tr. Ajouter de nouveau; ajouter encore, par surcroît. Rajoutez un peu d'eau à ce thé, il est trop fort.
|| Fam. En rajouter: exagérer.
⇒RAJOUTER, verbe trans.
A. — [Exprime, avec ou sans nuance augm., le même procès que la forme simple ajouter]
1. Ajouter de nouveau, à plusieurs reprises. Creuser ensuite une cuvette au centre du tas, y verser l'eau, en mettre une petite quantité et au besoin en rajouter à la mise en œuvre, puis malaxer (BONNEL-TASSAN 1966, p. 4):
• ... Bertrand pouvait introduire le conseil de vidanger complètement le carter du moteur tous les 1500 kilomètres. Jusque-là une telle pratique était peu observée. L'on se contentait, d'ordinaire, de rajouter de l'huile quand le niveau baissait...
ROMAINS, Hommes bonne vol., 1938, p. 168.
2. Ajouter ultérieurement. Ce jeudi soir, Émile est venu. Cette phrase que je n'osais pas écrire, je puis la rajouter en ce décembre 1901. Il m'a dit: « C'est un cancer de l'estomac » (BARRÈS, Cahiers, t. 2, 1899, p. 154). Le premier acte, rajouté par Sardou pour les variétés, est incontestablement le meilleur (...). Le deuxième, ancien premier, semble un peu languissant (L. SCHNEIDER, Maîtres opérette fr., 1924, p. 184).
— En partic., fam. Dire en plus, après un certain temps. Il bougeait plus, il réfléchissait... Il a rajouté... « et puis tu reviendras tout doucement... Je rentrerai ce soir un peu plus tard... » (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 396).
B. — Loc. fam. En rajouter. Faire, dire plus qu'il ne convient. Synon. exagérer, en remettre (fam.). Pourquoi fais-tu la tête? Pas de réponse. Il reprit, impatienté: « Écoute, nous aurons assez de souffrance; n'en rajoutons pas pour faire joujou. Si je t'ai blessé, dis-moi en quoi.(...) » (MONTHERL., Songe, 1922, p. 55). Ils parlent de la mort de Dieu comme d'un vieux conte... Ils l'embellissent... Ils en rajoutent. Où vont-ils chercher tout ça? Le drame du calvaire! (BERNANOS, Soleil Satan, 1926, p. 256).
REM. Rajoutis, subst. masc., rajouture, subst. fém., dépréc. Synon. de rajout (infra dér.). Accepter des rajoutis de phrases et d'idées (GONCOURT, Journal, 1858, p. 482). Les machines réussies (...) ont (...) un aspect extérieur simplifié, arrondi, lisse, sans rajoutures (RUYER, Cybern., 1954, p. 47).
Prononc.:[], (il) rajoute []. Étymol. et Hist. XVe s. rajousteir (Algorisme fr. de Liège, éd. E. G. R. Water, 199 ds Isis, t. 12, 1929, p. 218); 1575 r'adiouster (PARÉ, Anat., XXI, XXII ds Œuvres compl., éd. J.-F. Malgaigne, t. III, p. 243); 1926 en rajouter « forcer le contenu d'une affirmation » (BERNANOS, loc. cit., p. 256). Dér. de ajouter; préf. r[e]-. Fréq. abs. littér.:46.
DÉR. Rajout, subst. masc. Ce qui est ajouté ultérieurement (notamment à un texte, à un édifice). Synon. ajout. Le grand orgue du plus célèbre édifice de la chrétienté fait une impression singulière et fragile de rajout (J.-R. BLOCH, Dest. du S., 1931, p. 36). Une lecture trop cursive des Essais risque de brouiller les plans; (...) les repentirs, les retouches et les rajouts sont aussi instructifs que le texte même (GIDE, Journal, 1933, p. 1161). — []. — 1res attest. a) 1896 « action de rajouter » en partic. « partie rajoutée dans un texte » des rajouts successifs (L. DAUDET, Voy. Shakesp., p. 183), b) av. 1907 archit. une maçonnerie de rajout (P. et V. MARGUERITTE ds Nouv. Lar. ill. Suppl. 1907); déverbal de rajouter.
rajouter [ʀaʒute] v. tr.
ÉTYM. XVIe, rajouster; repris 1869; XIIe, rajousteir; de re-, et ajouter.
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♦ Ajouter de nouveau, ou (fam.) ajouter en plus, par surcroît. || Il n'y a rien à rajouter, c'est parfait. || Tableau où l'on ne peut rajouter aucune touche (→ Lier, cit. 6). || Compléter un récit en y rajoutant quelques détails pittoresques.
0 Non ! Je ne puis affirmer qu'avec la fin de ce cahier, tout sera clos; que c'en sera fait. Peut-être aurai-je le désir de rajouter encore quelque chose. De rajouter je ne sais quoi. De rajouter. Peut-être. Au dernier instant, de rajouter encore quelque chose (…)
Gide, Ainsi soit-il, p. 197 (13 févr. 1951, six jours avant sa mort).
♦ (XXe). Fam. || En rajouter : exagérer les choses. || Il n'a pas pu vous dire de telles énormités ! Vous en rajoutez !, vous exagérez la vérité. ⇒ Remettre (fam.). — (D'un acteur). || Son jeu est trop chargé, il en rajoute.
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DÉR. Rajout.
Encyclopédie Universelle. 2012.