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rature

rature [ ratyr ] n. f.
• 1537; rasture « raclure » XIIe; probablt lat. pop. °raditura, de radere « racler »
Trait que l'on tire sur un ou plusieurs mots pour les annuler ou les remplacer. biffure, suppression. Ajouts et ratures. Faire des ratures sur un texte. Manuscrit chargé, surchargé de ratures. Flaubert « entassant tant de ratures et de brouillons » (Thibaudet). « Il l'écrit d'un jet, presque sans rature » (Barthou). Par métaph. « Si j'avais à recommencer ma vie, avec le droit d'y faire des ratures, je n'y changerais rien » (Renan).

rature nom féminin (latin populaire rasitura, du latin classique radere, gratter) Trait tracé sur ce qu'on a écrit pour l'annuler. ● rature (synonymes) nom féminin (latin populaire rasitura, du latin classique radere, gratter) Trait tracé sur ce qu'on a écrit pour l'annuler.
Synonymes :
- biffure

rature
n. f. Trait dont on barre un ou plusieurs mots pour les annuler, effectuer une correction.

⇒RATURE, subst. fém.
A. — Vieilli. Ce que le potier enlève sur le tour; ce que le mégissier enlève du dessus des peaux dont il veut faire du parchemin; ce que l'essayeur enlève d'un lingot pour faire l'essai. (Dict. XIXe et XXe s.). Synon. raclure, rognure. Ratures (...) — Rognures de parchemin provenant du côté du dos et qui servent à faire une bonne colle (MAIRE, Manuel biblioth., 1896, p. 387).
B. — Surcharge à l'encre ou au crayon en forme de trait ou de barre, destinée à faire disparaître ce qui était écrit. Synon. moins usuel biffure. L'indéchiffrable gribouillis d'un papier noir de surcharges et de ratures (COURTELINE, Train 8 h 47, 1888, I, 5, p. 51). Pièces justificatives (...). Elles ne doivent comporter aucune surcharge ni grattage. Les ratures doivent être approuvées (LUBRANO-LAVADERA, Législ. et admin. milit., 1954, p. 224). V. biffure ex. P. métaph. Que diroient-ils donc, si j'avois appelé la mort une grande rature passée sur la vie? (CHATEAUBR., Corresp., t. 1, 1811, p. 370). Les ratures sur le ciel, que font les mâtures de l'or (VALÉRY, Corresp. [avec Fourment], 1892, p. 125).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Fin XIIIe s. rasture « petites parties qu'on a enlevées de la superficie d'un corps en le raclant » (Lapidaires anglo-norm., éd. P. Studer et J. Evans, IIIc, XVIII, p. 146); 1537 « action d'effacer par des traits de plume ce qu'on a écrit » (C. MAROT, Epitre de Frippelippes ds Œuvres satiriques, éd. C. A. Mayer, p. 98). D'un lat. médiév. rasitoria « radoire », 1145 ds NIERM. « instrument à raser » ds BLAISE Latin. Med. Aev. (v. FEW t. 10, p. 92). Fréq. abs. littér.:139. Bbg. THOMAS (A.) Essais 1897, pp. 369-371. — VAGANAY (H.). Pour l'hist. du fr. mod. Rom. Forsch. 1913, t. 32, p. 144.

rature [ʀatyʀ] n. f.
ÉTYM. 1537; rasture « raclure », XIIe; probablt du lat. pop. rasitura, de radere « racler » (→ Raser).
Trait, barre que l'on tire sur un ou plusieurs mots pour les effacer, les annuler. Biffure (cit.), correction (cit. 5), effaçure, surcharge, trait (de plume). || Faire des ratures sur… Raturer. || Manuscrit chargé, surchargé, noir (cit. 10) de ratures. || Écriture (cit. 12) irrégulière, avec des ratures et des taches. || Flaubert entassait les brouillons et les ratures (→ Élimination, cit. 1). || Écrire d'un seul jet (cit. 2), sans rature (→ aussi Net, cit. 19). || Règles à observer pour les ratures sur les actes de l'état civil, les actes notariés… || Apposer son paraphe aux ratures d'un acte.
1 Les actes seront inscrits sur les registres, de suite, sans aucun blanc. Les ratures et les renvois seront approuvés et signés de la même manière que le corps de l'acte.
Code civil, art. 42.
2 (…) tu ne t'y reconnaîtrais pas, au milieu des ratures et des renvois, n'ayant rien fait recopier.
Flaubert, Correspondance, 114, 8 août 1846.
3 Les reprises d'un ouvrage, les repentirs, les ratures, et enfin les progrès marqués par les œuvres successives montrent bien que la part de l'arbitraire, de l'imprévu, de l'émotion, et même celle de l'intention actuelle, n'est prépondérante qu'en apparence.
Valéry, Variété V, p. 289.
4 Il est vrai pour tous les artistes que le difficile est de reconnaître un beau trait, et de ne le point gâter par la retouche. Gœthe disait qu'il faut être vieux dans le métier pour s'entendre aux ratures.
Alain, Propos, 8 déc. 1921, Ubu roi.
Par métaphore :
5 Tout pesé, si j'avais à recommencer ma vie, avec le droit d'y faire des ratures, je n'y changerais rien.
Renan, Souvenirs d'enfance…, Œ. compl., t. II, VI, p. 901.
DÉR. Raturer.

Encyclopédie Universelle. 2012.