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reclus

reclus, use [ rəkly, yz ] adj. et n.
• v. 1175; de reclure (vx), lat. recludere
1Renfermé et isolé. « la véritable mère de famille [...] n'est guère moins recluse dans sa maison que la religieuse dans son cloître » (Rousseau) . Par ext. Littér. Mener une existence recluse.
2 N. (1226) Personne qui vit enfermée (spécialt religieux, cloîtré).
Fig. Personne qui vit dans la retraite, en solitaire. Il ne sort plus, il vit en reclus, comme un reclus, en ermite. « elles avaient arrangé leur nouveau petit salon de recluses avec des objets un peu disparates » (Loti).

reclus, recluse adjectif et nom (de reclure) Littéraire. Qui vit retiré, isolé du monde, qui sort peu. Personne qui, par esprit de pénitence, s'enfermait dans des cellules, parfois murées. ● reclus, recluse (difficultés) adjectif et nom (de reclure) Orthographe Avec un e sans accent, à la différence de réclusion, qui s'écrit avec un accent aigu. Se termine par s au masculin singulier et a pour féminin recluse, comme inclus et contrairement aux autres adjectifs issus de participes passés d'un verbe en -ure(exclure / exclu, conclure / conclu). ● reclus, recluse (synonymes) adjectif et nom (de reclure) Littéraire. Qui vit retiré, isolé du monde, qui sort peu.
Synonymes :
- claquemuré
- cloîtré
- enfermé
- isolé
- prisonnier
- séquestré
- solitaire

reclus
(élisée) (1830 - 1905) géographe français: Géographie universelle (1875-1894); proche de Bakounine, il fut banni pour sa participation à la Commune.
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reclus, use
adj. et n. Qui vit enfermé, isolé du monde. Moine reclus.
|| Subst. Un(e) reclus(e).

⇒RECLUS, -USE, part. passé, adj. et subst.
I. — Part. passé de reclure.
II. — Adj. Qui vit renfermé, retiré, sans communication avec le monde extérieur. Reclus dans un cloître, un monastère, une prison; moine reclus. La petite ville recélait des êtres si reclus, si invisibles dans des maisons fermées, que l'on perdait leur trace (CHARDONNE, Dest. sent., I, 1934, p. 43). [L'habitant de] l'Anniviers (...) n'émigrait pas, et c'est ce qui a conservé à cette population, doublement recluse par la nature et par sa volonté, ses mœurs originales et son cachet d'archaïsme (BRUNHES, Géogr. hum., 1942, p. 250).
P. métaph. Recluse dans son remords, Mme Zaraguirre (...) s'écrie: « (...) les deux mêmes hommes, à tour de rôle, me divisent le cœur et la conscience! (...) » (VILMORIN, Belles am., 1954, p. 110).
III. — Substantif
A. — Personne qui vit volontairement enfermée (en particulier dans un couvent, un monastère). Voile des recluses. Sainte Verdiane, l'austère recluse de Florence, (...) étendait jusqu'aux serpens sa charité invincible (MONTALEMBERT, Ste Élisabeth, 1836, p. LXII). Presque toujours, en même temps que le reclus et la recluse conventuels prêtaient le serment d'obéissance entre les mains de l'abbé ou de l'abbesse, ils lui offraient la propriété de leurs biens, quitte à recevoir d'eux, en échange, la subsistance, leur vie durant (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 174). Nous vivions, comme les reclus de tous les âges, des mauvais tours que nous jouions à nos gardiens (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 111).
B. — P. anal. Personne qui vit retirée, à l'écart du monde. Vivre en reclus. Elle menait une vie de recluse, ignorant les joies et les soucis poignants de ce monde; elle s'était fait une existence de paix et de bonheur tranquille (ZOLA, Th. Raquin, 1867, p. 9).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-y:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1re moit. Xe s. subst. masc. « lieu de retraite dans un couvent ou monastère » (St Léger, éd. J. Linskill, 155); 2. a) 1175 subst. masc. « personne qui renonce à toute communication avec le reste des hommes, pour le service de Dieu » (BENOIT, Ducs de Normandie, 23134 ds T.-L.); ca 1200 adj. moines reclus (Elie de Saint Gille, 47, ibid.); b) 1611 « celui qui se retire du monde et vit en solitaire » (COTGR.); c) 1688 « celui qui sort rarement » (RICH. t. 2). Part. passé subst. et adj. de reclure. Fréq. abs. littér.:270. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 543, b) 277; XXe s.: a) 459, b) 259.
DÉR. 1. Reclusage, subst. masc., vieilli. a) ,,Cellule qui servait d'habitation aux reclus et aux recluses pendant le Moyen Âge`` (GUÉRIN 1892). Synon. recluserie (infra). b) P. ext. Lieu de retraite, couvent, monastère, ermitage. La grandeur de ce monastère et cette armée de profès et de novices qui lui enlèvent ce côté intime et charmant que possède un moins imposant reclusage, la Trappe de Notre-Dame de l'Atre, par exemple (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 11). []. 1re attest. 1261 (RUTEBEUF, Renart Le Bestourbé, 143, éd. Faral et J. Bastin, I, 543); de reclus, suff. -age. Fréq. abs. littér.: 10. 2. Récluserie, subst. fém., synon. (supra 1 a). Onze récluseries existèrent à Lyon. À Paris, outre Flore, la recluse de Saint-Séverin, l'on signale Basilla, la recluse de Saint-Victor (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 175). []. 1re attest. 1573 (PARADIN, Hist. de Lyon, p. 213 ds GDF.), attest. isolée, 1813 (GATTEL); de reclus, suff. -erie.

reclus, use [ʀəkly, yz] adj. et n.
ÉTYM. V. 1160; n. m., « lieu de retraite », fin Xe; p. p. de reclure.
1 Adj. Renfermé et isolé. || La mère de famille n'est guère (cit. 8) moins recluse dans sa maison que la religieuse dans son cloître. || Rester reclus : vivre dans la retraite. Enfermé, isolé, retiré (→ Peine, cit. 36).Par ext. || Existence recluse (→ Indifférent, cit. 24). Renfermé, solitaire.
1 Je suis obligé de vivre fort reclus; sans quoi, je n'aurais pas une minute assurée pour le travail.
Sainte-Beuve, Correspondance, t. I, éd. Calmann-Lévy, p. 320.
2 N. (1226). Personne qui vit étroitement enfermée dans une cellule monacale. || Une pauvre recluse (→ Barreau, cit. 3). || Le jeune reclus (→ Furtif, cit. 6).(1755). Spécialt. Au moyen âge, Personne qui, par pénitence et piété, s'enfermait rigoureusement dans un local quelconque (→ ci-dessous, cit. 4, Hugo).
2 Mes amis, dit le solitaire,
Les choses d'ici-bas ne me regardent plus :
En quoi peut un pauvre reclus
Vous assister ? que peut-il faire.
La Fontaine, Fables, VII, 3.
3 Cependant la recluse dans sa cellule se sent élever dans les airs; son âme se répand dans le sein de la Divinité; son essence se mêle à l'essence divine; elle se pâme; elle se meurt (…)
Diderot, Sur les femmes.
4 Ce n'était pas du reste chose très rare dans les villes du moyen âge que cette espèce de tombeau. On rencontrait souvent, dans la rue la plus fréquentée, dans le marché le plus bariolé (…) un puits, un cabanon muré et grillé, au fond duquel priait nuit et jour un être humain, volontairement dévoué à quelque lamentation éternelle, à quelque grande expiation (…) à l'étranger qui les questionnait sur le squelette vivant qui pourrissait dans cette cave, les voisins répondaient simplement, si c'était un homme : — C'est le reclus; si c'était une femme : — C'est la recluse.
Hugo, Notre-Dame de Paris, I, VI, II.
Fig. Personne qui vit dans la retraite, en solitaire. || Il ne sort plus, il vit en reclus, comme un reclus, en ermite.
5 (…) elles avaient dû, après des revers de fortune, s'enfermer là, au recoin le plus retiré de leur maison familiale. Le reste de la chère demeure (…) il avait fallu le louer à des étrangers (…) Une vente judiciaire les avait dépouillées des meubles plus luxueux d'autrefois, et elles avaient arrangé leur nouveau petit salon de recluses avec des objets un peu disparates (…)
Loti, Figures et Choses…, Le mur d'en face.

Encyclopédie Universelle. 2012.