recoudre [ r(ə)kudr ] v. tr. <conjug. : 48> ♦ Coudre (ce qui est décousu). Recoudre un bouton.
♢ Coudre les lèvres de (une plaie, une incision). « Lorsque le médecin vous recoud la peau du visage » (Alain). Par ext. Recoudre un opéré.
⊗ CONTR. Découdre.
● recoudre verbe transitif Coudre ce qui est décousu ou déchiré, défait : Recoudre un bouton. Fermer une plaie avec des points de suture. ● recoudre (citations) verbe transitif Catherine de Médicis, reine de France Florence 1519-Blois 1589 C'est bien taillé, mon fils ; maintenant il faut recoudre. Commentaire Catherine de Médicis aurait adressé ces paroles à son fils Henri III après l'exécution du duc de Guise, le 23 décembre 1588.
recoudre
v. tr. Coudre (une étoffe décousue ou déchirée).
— CHIR Coudre (une plaie).
⇒RECOUDRE, verbe trans.
A. — 1. Coudre ce qui est décousu ou déchiré. Recoudre une agrafe, la doublure d'un vêtement, un gant, un habit, une manche, une semelle. Je fais mon ménage (...), je recouds les boutons aux habits de mon mari (DURANTY, Malh. H. Gérard, 1860, p. 223). Ah! continua-t-elle, vous avez un trou à votre chemise. Il faudra que je vous recouse cela (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 66). Si un membre s'arrachait un bouton de culotte ou se déchirait, il n'y avait plus pour le recoudre la gouvernante du vieux médecin du quatrième (GIRAUDOUX, Bella, 1926, p. 142).
— Empl. abs. Aussitôt, du réticule pendu à sa chaise, elle tira une aiguillée, puis s'agenouilla pesamment, auprès de la jambe. Malgré les représentations du parrain, elle entreprit de recoudre (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 64).
— Empl. pronom. réfl. indir. La concierge (...) nous vendait des sucres d'orge et des oranges et ce qu'il fallait en même temps pour se recoudre des boutons (CÉLINE, Voyage, 1932, p. 78).
2. CHIR. Coudre les lèvres d'une plaie, d'une incision et p. méton. une partie du corps, une personne ou un animal. Recoudre une blessure, une plaie, un opéré, un cheval éventré. Docteur, vous m'avez dit que, sans la scélératesse de ce maudit chat, vous auriez pu recoudre mon nez tout chaud à la figure (ABOUT, Nez notaire, 1862, p. 97). Lorsque le médecin vous recoud la peau du visage, à la suite de quelque petit accident, il y a, parmi les accessoires, un verre de rhum propre à ranimer le courage défaillant (ALAIN, Propos, 1923, p. 469).
— Empl. abs. Les animaux peuvent se déchirer la peau après un clou, après des fers de herse, ou des barbelés. Il faut pouvoir recoudre assez rapidement (GARCIN, Guide vétér., 1944, p. 19).
— Empl. pronom. Il est merveilleux, et il est ordinaire, qu'une coupure se recouse d'elle-même et fort vite (ALAIN, Propos, 1933, p. 1147).
B. — Au fig. Rassembler, réunir avec difficulté ou maladresse. Recoudre des souvenirs. Elle laisse échapper des lambeaux de phrases dans lesquels, en les recousant, très peu trouveraient une signification claire (LAUTRÉAM., Chants Maldoror, 1869, p. 227). Nul de nous ne désirait hâter la liquidation de l'Empire ottoman. Déchirer la robe de l'Asie, tailler dans cette étoffe bigarrée et recoudre, quelle responsabilité! (BARRÈS, Cahiers, t. 11, 1916, p. 145).
Prononc. et Orth.:[], (il) recoud [-ku]. Att. ds Ac. dep. 1694. Conjug. v. coudre1. Étymol. et Hist. Fin XIIe s. (Naissance du Chevalier au Cygne, Elioxe, éd. E. J. Mickel, 788); 1432 fig. « raccommoder, réparer » (Compt. de Nevers, CC 34, f ° 20 v °, A. Nevers ds GDF. Compl.). Dér. de coudre; préf. re-. Fréq. abs. littér.:165.
DÉR. Recousage, subst. masc., rare. Action de recoudre. À part le recousage des boutons qu'était sa manie, j'ai jamais pu rien en tirer pour des vrais boulots (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 524). — []. — 1re attest. 1895 (GONCOURT, Journal, p. 826); de recoudre, suff. -age, cf. antérieurement recousure « action de coudre une chose déchirée » (1599-1675 d'apr. FEW t. 3, 2, p. 1089).
recoudre [ʀ(ə)kudʀ] v. tr.
ÉTYM. XIIe; comp. de re-, et coudre.
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1 Coudre (ce qui est décousu). ⇒ Réparer. || La doublure avait été recousue (→ Palper, cit. 1). || Se recoudre un bouton. — Cordonnier qui recoud une semelle.
1 Il raccommodait ses joujoux (…) ou recousait le ventre déchiré de ses poupées.
Flaubert, Mme Bovary, III, XI.
2 Ah ! pour les déchirures, elles ne manquent pas, un vrai massacre; et, comme on ne peut toujours les recoudre, que ça finit par faire des épaisseurs et que ce n'est guère riche, on préfère les jeter au vieux linge (…)
Zola, la Terre, III, VI.
2.1 Les trois sœurs recousaient des franges à la bannière de Jeanne d'Arc, mettaient en état des robes d'enfants de chœur (…)
M. Aymé, la Vouivre, p. 242.
♦ Coudre les lèvres de (une plaie, une incision). Par ext. || Recoudre la peau. || Recoudre un opéré.
3 Lorsque le médecin vous recoud la peau du visage, à la suite de quelque petit accident, il y a, parmi les accessoires, un verre de rhum propre à ranimer le courage défaillant.
Alain, Propos, 20 févr. 1923, De l'imagination.
2 Fig. (Vx). Réunir, rassembler; raccommoder (fig.). — ☑ Prov. || « Il ne suffit pas de couper, il faut recoudre » (Académie).
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CONTR. Couper, découdre.
Encyclopédie Universelle. 2012.