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• 1543 ; lat. médiév. recriminari, de crimen « accusation »

1 ♦ Vx Répondre par des accusations aux accusations d'un adversaire. « Récriminer n'est pas se justifier » (Rousseau).

2 ♦ Mod. Critiquer avec amertume et âpreté. Récriminer contre (qqn, qqch.). ⇒ protester. — Absolt « Rien ne sert de récriminer, ou de regretter même » (A. Gide).

Synonymes :

v. intr. Se plaindre, protester.

⇒RÉCRIMINER, verbe

A. — Empl. intrans., vx. Se défendre contre une accusation en attaquant son adversaire. Il ne s'est défendu qu'en récriminant (Ac.).

B. — Empl. trans. indir. Manifester avec âpreté et amertume son mécontentement. Synon. protester, râler (fam.).

— Récriminer contre qqn/qqc. Scholl, dans son appartement, récrimine contre la Leblanc (GONCOURT, Journal, 1862, p. 1117). Elle coupait ce récit d'interjections, il est vrai, récriminant contre le destin, et elle déplorait que, dans le monde, la poésie et le sentiment eussent toujours tort (GIDE, Isabelle, 1911, p. 672).

— Récriminer sur qqc. À quoi bon récriminer sur des choses devant lesquelles la volonté de Dieu même est impuissante? (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 63).

— Absol. Je ne vous fais pas de scène, je ne pleure pas, je ne récrimine pas (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 45).

REM. 1. Récriminatoire, adj. Qui exprime une récrimination. Plainte récriminatoire. Mesure récriminatoire (Ac. 1835-1935). Ces phrases, (...) scindées par des repos éloquents et lancées comme des balles, ainsi que font tous ceux qui se posent dans une attitude récriminatoire (BALZAC, C. Birotteau, 1837, p. 20). 2. Récrimineur, -euse, adj. et subst. Personne qui récrimine, qui manifeste du mécontentement. Les récrimineurs, en tous sens... la bande immonde des rumineux (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 452). 3. Récriminateur, -trice, adj. et subst. Synon. de récrimineur. Léonie Gras (...) fixe de singuliers yeux récriminateurs sur la maîtresse (FRAPIÉ, Maternelle, 1904, p. 167).

Prononc. et Orth.:[], (il) récrimine [-min]. Ac. 1694, 1718: re-; dep. 1740: ré-. Étymol. et Hist. 1. 1543 « répondre par des accusations aux accusations d'un adversaire » (Papiers d'État du cardinal de Granvelle, éd. Ch. Weiss, t. 2, p. 651); 2. 1836 « manifester avec âpreté et amertume son mécontentement » (GOZLAN, Notaire, p. 213). Empr. au lat. médiév. recriminari « répondre par des accusations aux accusations d'un adversaire », dér. de crimen « accusation » (v. crime). Fréq. abs. littér.:74.

récriminer [ʀekʀimine] v. intr.

ÉTYM. 1543 : lat. médiéval recriminari, de crimen « accusation ».

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1 Vx. Répondre par des accusations aux accusations de son adversaire.

Rousseau, Lettre à M^gr de Beaumont.

2 (XIX^e). Mod. Critiquer avec amertume et âpreté. || Récriminer contre qqn, se plaindre de lui, exposer les griefs qu'on a contre lui. || Récriminer contre qqch. ⇒ Protester, réclamer, redire (trouver à redire à…). — Absolt. || Rien ne sert de récriminer (→ 1. Être, cit. 20).