récrire [ rekrir ] v. tr. <conjug. : 39>
• rescrire v. 1265; de re- et écrire
1 ♦ Écrire de nouveau (un message) à qqn. Absolt Il ne m'a pas répondu, je vais lui récrire.
2 ♦ (1754) Écrire ou rédiger de nouveau. « Claudel récrit entièrement, à soixante et onze ans, l'Annonce faite à Marie » (Maurois). ⇒ recomposer. Récrire (ou réécrire ) pour améliorer la forme. ⇒ 1. rewriter; réécriture. « Il s'agissait de réécrire ce fatras, non pour lui donner un sens mais pour l'habiller d'une forme qui simule la pensée » (M. Desplechin).
3 ♦ ( XXe) Récrire l'histoire : raconter un événement à sa façon, sans tenir compte de la réalité des faits. Et voilà comment on récrit l'histoire !
● réécrire ou récrire verbe transitif (latin rescribere) Rédiger quelque chose sous une nouvelle forme : Réécrire un article. Adresser de nouveau un message, une missive. (calque de l'anglais rewrite). Reprendre l'écriture d'un texte en améliorant la forme ou en l'adaptant à une nouvelle destination. ● réécrire ou récrire (difficultés) verbe transitif (latin rescribere) Orthographe Les deux formes, récrire ou réécrire, sont correctes et usuelles. Conjugaison Comme écrire.
ré(é)crire
v. tr.
d1./d écrire de nouveau. Récrire une ligne.
d2./d Rédiger à nouveau, en modifiant. Récrire un chapitre.
⇒RÉCRIRE, RÉÉCRIRE, verbe trans.
A. — Récrire, réécrire (qqc.). Donner une nouvelle version d'un texte déjà écrit. Les rééditions de toutes ses œuvres précédentes, pour lesquelles il avait coutume de récrire le livre de la première à la dernière ligne (BÉGUIN, Áme romant., 1939, p. 103). « Je l'avais écrit, m'explique-t-il, mais un autre l'a rewrité. — L'a quoi? » me suis-je écrié. Il m'explique ce que cela veut dire. « Alors, lui ai-je demandé, si cela veut dire récrire, pourquoi ne dites-vous pas récrire? » (GREEN, Journal, 1950, p. 333).
B. — Récrire, réécrire (qqc. à qqn). Écrire une nouvelle fois (une deuxième, une troisième... fois) un texte à quelqu'un. Je vous reécrirais [sic] pour poser mes conditions (FLAUB., Corresp., 1849, p. 89). La Berma avait récrit avec insistance à quelques fidèles pour qu'ils ne manquassent pas à son goûter (PROUST, Temps retr., 1922, p. 995).
C. — Au fig., fam. Réinventer, donner une nouvelle vision de quelque chose. Récrire l'histoire. Il y a une revue où Buloz et de Mars récrivent et recomposent tout le monde (GONCOURT, Journal, 1859, p. 612). Je ne récrirai pas ma vie elle est devant moi sur la table (ARAGON, Rom. inach., 1956, p. 93).
REM. Réécriture, subst. fém. a) Action, fait de réécrire. La réécriture de nos notes sur l'Italie de 1855-1856 (GONCOURT, Journal, 1892, p. 315). b) Ling. (en gramm. générative). Règle de réécriture. ,,Règle permettant de retranscrire, suivant un principe de transformation, une suite de symboles en une autre`` (AZ.-OLIV. Litt. 1978). Dans les règles de réécriture telles qu'elles sont habituellement présentées, l'ordre des éléments doit être respecté, c'est-à-dire que le signe +, signe de concaténation, est à interpréter comme « suivi de » (Lang. 1973).
Prononc. et Orth.:[
], [
], (il) récrit [-
]. Ac. 1694-1718: rescrire; dep. 1740: récrire; id. ds LITTRÉ; ROB., Lar. Lang. fr.: récrire, réécrire. Étymol. et Hist. 1. Ca 1165 trans. « écrire à son tour » (BENOÎT DE STE-MAURE, Troie, 24400); 2. ca 1265 « répondre par écrit » (Jostice et plaid, éd. Rapetti, p. 17); 1269-78 absol. « id. » (JEAN DE MEUN, Rose, éd. F. Lecoy, 13629); 3. 1283 « écrire de nouveau, copier » (PHILIPPE DE BEAUMANOIR, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, § 1082, t. 2, p. 47); 4. 1680 « écrire de nouveau à quelqu'un (qui n'a pas répondu) » (RICH.); 5. 1770 « rédiger d'une nouvelle manière, recomposer (une œuvre écrite) » (GRIMM, Corresp. littér., 2e éd., Paris, t. 1, 1812, p. 133). Empr. au lat. rescribere « répondre par écrit; écrire de nouveau, recomposer (un ouvrage); reporter par écrit sur un registre », dér. de scribere « écrire ». Fréq. abs. littér.:189.
], [], (il) récrit [-]. Ac. 1694-1718: rescrire; dep. 1740: récrire; id. ds LITTRÉ; ROB., Lar. Lang. fr.: récrire, réécrire. Étymol. et Hist. 1. Ca 1165 trans. « écrire à son tour » (BENOÎT DE STE-MAURE, Troie, 24400); 2. ca 1265 « répondre par écrit » (Jostice et plaid, éd. Rapetti, p. 17); 1269-78 absol. « id. » (JEAN DE MEUN, Rose, éd. F. Lecoy, 13629); 3. 1283 « écrire de nouveau, copier » (PHILIPPE DE BEAUMANOIR, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, § 1082, t. 2, p. 47); 4. 1680 « écrire de nouveau à quelqu'un (qui n'a pas répondu) » (RICH.); 5. 1770 « rédiger d'une nouvelle manière, recomposer (une œuvre écrite) » (GRIMM, Corresp. littér., 2e éd., Paris, t. 1, 1812, p. 133). Empr. au lat. rescribere « répondre par écrit; écrire de nouveau, recomposer (un ouvrage); reporter par écrit sur un registre », dér. de scribere « écrire ». Fréq. abs. littér.:189.
récrire [ʀekʀiʀ] v. tr. [CONJUG. écrire.]
ÉTYM. V. 1265, rescrire; « rapporter par écrit », v. 1160; de re-, et écrire.
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1 (1754). Écrire de nouveau (et en modifiant, à la différence de recopier). || Claudel récrivit entièrement à soixante et onze ans l'Annonce faite à Marie. ⇒ Recomposer (→ Et, cit. 30). || Textes récrits par un collaborateur (→ Interpoler, cit. 3), arrangés, modifiés.
1 (…) Parseval-Grandmaison lui écrivait (à Chênedollé) une lettre qui a dû être récrite bien des fois presque dans les mêmes termes, et qui pourrait être stéréotypée en réponse à toutes les candidatures (…)
Sainte-Beuve, Chateaubriand…, t. II, p. 241.
2 (…) tout le troisième acte, qui reste complètement à reprendre, à récrire.
Gide, Journal, 28 sept. 1930.
2 (XIIIe, rescrire). Écrire de nouveau (à qqn). || Il ne m'a pas répondu, je vais lui récrire.
3 Est-ce manque de dignité que vous récrire, après six mois de silence, puisque je ne vous demande plus rien ?
Montherlant, les Lépreuses, I, II.
♦ (XXe). || Récrire (réécrire) l'histoire : raconter un événement à sa façon, sans tenir compte des faits tels qu'ils ont eu lieu. Spécialt. Travestir pour des raisons politiques la vérité historique, en donnant des événements, des faits, un récit falsifié. || Des historiens appointés qui ont pour mission de récrire l'histoire.
REM. On rencontre souvent la forme réécrire [ʀeekʀiʀ] (p. p. réécrit), plus régulière et qui tend à l'emporter.
4 Vous n'avez qu'un arrangement, ce n'est pas Casanova que vous lisez, c'est un Casanova transcrit, corrigé, élagué, réécrit, châtié et rendu décent par un autre.
Émile Henriot, la Rose de Bratislava, V.
5 Si, souvent, il prévoit des livres à faire (qu'il ne fait pas), c'est qu'il remet à plus tard ce qui l'ennuie. Ou plutôt il veut écrire tout de suite ce qu'il lui plaît d'écrire, et pas autre chose. Dans Michelet, ce qui lui fait envie de réécrire, ce sont les thèmes charnels, le café, le sang, l'agave, le blé, etc. (…)
R. Barthes, Roland Barthes, p. 176.
Encyclopédie Universelle. 2012.