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relique

relique [ rəlik ] n. f.
• 1080; lat. reliquiæ « restes »
1Corps, fragment du corps d'un saint ou d'un bienheureux, objet qui a été à son usage ou qui a servi à son martyre, dont le culte est autorisé par l'Église catholique. La vénération des reliques. « Les reliques de la sainte patronne de l'Alsace » (Barrès). Reliques de la vraie Croix. Reliques conservées dans le trésor d'une église ( châsse, reliquaire) . (Autres relig.) Restes, ossements de héros, de saints, ou objets leur ayant appartenu, auxquels s'attache un caractère sacré et auxquels les fidèles rendent un culte.
Garder qqch. comme une relique, le garder soigneusement, précieusement. « Il les conservait [les lettres] comme des reliques sacrées » (Loti).
2Objet auquel on attache moralement le plus grand prix comme à un vestige ou un témoin d'un passé cher. « Un tiroir où elle conservait des reliques de son passé » (Martin du Gard).
3Biol. Espèce survivante d'un groupe autrefois prospère. Le limule, le ginkgo sont des reliques (cf. Fossile vivant).

relique nom féminin (latin reliquiae, de reliquus, qui reste) Ce qui reste du corps des saints, des personnages sacrés, ou objet leur ayant appartenu, et qui fait l'objet d'un culte. Littéraire. Objet témoin du passé auquel on attache le plus grand prix : Ces lettres sont les reliques de nos amours d'antan. Dernier représentant d'un groupe ancien et autrefois prospère (latimeria, sphénodon, limule, cœlacanthe, ginkgo, sélaginelles, lycopodes). ● relique (citations) nom féminin (latin reliquiae, de reliquus, qui reste) Jean Calvin, de son vrai nom Cauvin Noyon, Oise, 1509-Genève 1564 Ainsi en est-il des reliques : tout y est si brouillé et confus, qu'on ne saurait adorer les os d'un martyr qu'on ne soit en danger d'adorer les os de quelque brigand ou larron, ou bien d'un âne, ou d'un chien, ou d'un cheval. Traité des reliquesrelique (expressions) nom féminin (latin reliquiae, de reliquus, qui reste) Forme ou relief relique, forme de relief qui ne correspond plus aux conditions morphoclimatiques actuelles.

relique
n. f.
d1./d RELIG Ce qui reste du corps d'un saint; objet qui lui a appartenu ou qui a servi à son martyre.
Garder comme une relique, avec vénération, très soigneusement.
d2./d Fig. Objet auquel on est particulièrement attaché par le souvenir.
d3./d BIOL Espèce vivante appartenant à un groupe ancien, animal ou végétal, dont les autres représentants ont disparu. La limule est une relique. Syn. fossile vivant.

⇒RELIQUE, subst. fém.
A. — RELIG. Ce qui reste, après sa mort, du corps d'un saint ou d'un martyr; objets ayant été à son usage, instruments de son supplice, considérés comme des objets sacrés et auxquels on rend un culte. Relique sacrée; saintes reliques; vénération des reliques; reliques de la vraie Croix; porter une relique; jurer sur des reliques. Ceux qui ne pillent pas ne savent que gémir, Et (...) Adorer une châsse et baiser des reliques! (HUGO, Burgr., 1843, p. 64). Qu'il soit porté à la connaissance de tous les fidèles que les parents d'Adélaïde, entièrement libres et nobles (...) se sont offerts à Dieu, à la sainte Croix et à saint Pancrace, dont les reliques reposent dans ce monastère consacré en l'honneur des saints apôtres Pierre et Paul et de saint Coloman, martyr (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 198).
P. anal. Objet auquel on attache un grand prix, une grande valeur sentimentale et que l'on garde en souvenir. Reliques de sa jeunesse, de son passé. La baronne, obligée de meubler son salon, sa chambre et la salle à manger avec les reliques de sa splendeur, avait pris le meilleur dans les débris de l'hôtel, rue de l'Université (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 155):
En tombant sur certains contes, elle avait été révoltée par l'immoralité du sujet et la crudité de l'expression. Mais surtout, conservant précieusement comme des reliques, non pas seulement la broche, l'en-tout-cas, le manteau, le volume de Mme de Sévigné, mais aussi les habitudes de pensée et de langage de sa mère (...), ma mère ne pouvait douter de la condamnation que ma grand'mère eût prononcée contre le livre de Mardrus.
PROUST, Sodome, 1922, p. 836.
Au fig. et le plus souvent au plur. Reste d'un temps révolu. Reliques de la fortune, de la jeunesse, du passé. Les reliques du cœur et celles de l'esprit sont également chères et sacrées (A. FRANCE, Vie littér., 1888, p. 321).
B. — 1. BIOL. ,,Espèce presque éteinte, d'origine très ancienne et qui ne se rencontre que dans une aire limitée`` (GEORGE 1970). Empl. adj. Les espèces reliques, présentant le plus souvent des caractères archaïques, sont généralement isolées dans la classification des êtres vivants (THINÈS-LEMP. 1975).
2. GÉOMORPHOL., empl. adj. ,,Qui subsiste d'époques antérieures, généralement sous climats différents`` (PLAIS. 1969).
REM. Reliquaillerie, subst. fém., hapax, péj. Ensemble d'objets sans valeur ne méritant pas l'attachement qui leur est accordé. Partout, des reliques fanées: cadres de vieux tableaux, gravures jaunies par le temps (...) en voyant se dresser entre nous trois, elle [ma mère], moi et mon père absent, cette reliquaillerie, c'est de la colère qui m'a pris les nerfs (VALLÈS, J. Vingtras, Bachel., 1881, p. 346).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 (Roland, éd. J. Bédier, 2345: En l'oriet punt [de Durendal] asez i ad reliques, La dent seint Perre e del sanc seint Basilie E des chevels mun seignor seint Denise); 2. a) ca 1393 plur. « restes d'une situation, d'un état antérieurs, de quelque chose » (Ménagier de Paris, Hist. de Griselidis, I, 106 ds T.-L.: a ce que Grisilidis n'apportast avecques soy aucunes reliques de la vile fortune de povreté; I, 121, ibid.: tant que les reliques de mon povre esperit demourront en mon corps); fin XVe s. (PHILIPPE DE COMMYNES, Mém., I, 3, éd. J. Calmette, t. 1, p. 24: de très grans capitaines comme le comte de Salbery, Talbot et autres dont je me tais; car ce n'est point de mon temps, combien que j'en ay veu les reliques); b) 1559 spéc. en parlant d'un peuple, d'une armée vaincus (AMYOT, Paul Emile, 7 ds HUG.). Empr. au lat. reliquia, plur. reliquiae « reste(s) », spéc. « survivants » (d'un combat); « restes, cendres d'un mort » (d'où, dans la lang. chrét., le sens 1 dep. fin IVe-déb. Ve s. ST JÉRÔME ds BLAISE Lat. chrét.); fig.: reliquiae pristinae fortunae, belli. Fréq. abs. littér.:653. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1 325, b) 936; XXe s.: a) 1 038, b) 519.

relique [ʀəlik] n. f.
ÉTYM. 1080, Chanson de Roland; lat. reliquiæ « restes », spécialisé dans un sens relig. en lat. ecclés. → Reliquat.
1 (Dans la religion catholique). « Corps entier, ou partie ou fragment de corps d'un Saint ou d'un Bienheureux, dont le culte est autorisé par l'Église » ( Cadavre, ossement…; chef), et, par ext., (« reliques improprement dites »), se dit des « objets qui ont été à leur usage, comme les vêtements, ou qui ont servi à leur martyre, ou encore… le liquide parfumé qui a coulé de leur dépouille mortelle » (Lesage). || La vénération des reliques appartient au culte de dulie (mais culte relatif, s'adressant à la personne et non à l'objet). || Les reliques de la sainte patronne de l'Alsace (→ Encan, cit. 3). || L'attouchement d'une sainte relique (→ Démoniaque, cit. 3).Spécialt. || Reliques de la vraie Croix, se dit du bois de la Croix du Christ et des autres instruments de sa Passion, objets d'un culte de latrie relatif. || Une relique sacrée, une épine (cit. 2) de la couronne du Sauveur (Pascal).Vénérer, baiser, exposer, enchâsser… des reliques. || Porter une relique. Amulette. || Reliques conservées dans le trésor d'une église ( aussi Châsse). || Le vassal jurait fidélité, la main sur des reliques (→ Hommage, cit. 3).Allus. littér. || L'âne chargé de reliques (La Fontaine, V, 14; → Adorer, cit. 5).
1 Nous avons répondu, dit-il (Jurieu), que dans ces siècles la superstition des reliques et de l'invocation des Saints n'était pas encore montée au degré d'idolâtrie où elle est arrivée depuis, et que Dieu a toléré quelques sortes de superstitions dans ces grands hommes (…) Quelle misère de gauchir toujours (…) ! « Cette superstition des reliques » (…) qui selon vous était pratiquée « par les saint Augustin, par les saint Ambroise (…) », était-ce une idolâtrie, ou n'en était-ce pas une ? Si c'en était une, ils sont damnés; si ce n'en était pas une, nous sommes absous.
Bossuet, Avertissements aux protestants, III, IX.
2 (…) ce passage du chapitre VI (de l'Apocalypse) : Je vis sous les autels les âmes de ceux qui avaient été tués pour « la parole de Dieu », autorisa la coutume d'avoir des reliques de martyrs sous les autels (…) saint Ambroise (…) ne voulut pas consacrer une église où il n'y en avait point (…)
Voltaire, Dict. philosophique, Reliques.
3 (…) le maire eut à s'occuper d'une grande cérémonie religieuse, le roi de  ne voulait pas passer à Verrières sans visiter la fameuse relique de saint Clément que l'on conserve à Bray-le-Haut, à une petite lieue de la ville.
Stendhal, le Rouge et le Noir, I, XVIII.
Par anal. (autres religions). Restes, ossements de héros, de saints, ou objets leur ayant appartenu, auxquels s'attache un caractère sacré et auxquels les fidèles rendent un culte. || La guerre des reliques, après la mort du Bouddha.
4 C'était un grand bonheur pour une cité de posséder des morts quelque peu marquants. Mantinée parlait avec orgueil des ossements d'Arcas, Thèbes de ceux de Géryon (…) Pour se procurer ces reliques précieuses on usait quelquefois de ruse. Hérodote raconte par quelle supercherie les Spartiates dérobèrent les ossements d'Oreste. Il est vrai que ces ossements, auxquels était attachée l'âme du héros, donnèrent immédiatement une victoire aux Spartiates.
Fustel de Coulanges, la Cité antique, III, VI.
5 Il s'agenouille devant le Bouddha et devant les autres saints. Il multiplie leurs images et leur rend un culte (…) On bâtit des pyramides et des châsses pour conserver leurs os, leurs dents, leur manteau, leur pot à aumônes. Les rois achètent ces reliques à des prix énormes.
Taine, Nouveaux essais de critique et d'histoire, Le bouddhisme, IV.
Par compar.Loc. Garder (une chose) comme une relique, la garder soigneusement, précieusement (→ Ligne, cit. 46; et aussi flanc, cit. 2). — ☑ Ne pas en faire des reliques : se servir d'une chose au maximum.
6 Il les conservait (les lettres d'Antibes) comme des reliques sacrées, dans une boîte au fond de sa très petite armoire humide.
Loti, Matelot, IX.
2 Objet auquel on attache moralement le plus grand prix, comme à un vestige ou un témoin d'un passé cher. || Tiroir où elle conservait (cit. 14) des reliques de son passé, une relique de sa galante jeunesse (→ Écaille, cit. 13; et aussi bravement, cit. 2; écrouler, cit. 11).
7 Chacun d'eux avait apporté, enveloppé dans un mouchoir rose, son paquet de souvenirs : reliques de village, de famille ou d'amour (…)
A. Maurois, les Discours du Dr O'Grady, VI.
3 (Fin XIVe). Littér. Vx. Au plur. Ce qui reste de quelque chose. Débris, restes (→ Glaneur, cit. 1, Du Bellay). || Quelques reliques d'un grand mouvement.
8 Déjà, sur un vaisseau dans le port préparé
Chargeant de mon débris les reliques plus chères (…)
Racine, Bajazet, III, 2.
Figuré :
9 Tous ces chefs-d'œuvre antiques
Ont à peine leurs reliques (…)
Malherbe, Grandes odes, VII (1607).
10 Les morts dorment en paix dans le sein de la terre :
Ainsi doivent dormir nos sentiments éteints.
Ces reliques du cœur ont aussi leur poussière;
Sur leurs restes sacrés ne portons pas les mains.
A. de Musset, Poésies nouvelles, « Nuit d'octobre ».
4 Individu vivant, espèce vivante appartenant à un ensemble classificatoire (genre, famille, ordre, classe, etc.) principalement représenté aujourd'hui par des fossiles.Syn. : fossile vivant.
DÉR. Reliquaire.

Encyclopédie Universelle. 2012.