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reposoir

reposoir [ r(ə)pozwar ] n. m.
• 1680; « lieu où l'on se repose » 1549; reposouer 1373; de 1. reposer
Support en forme d'autel sur lequel le prêtre dépose le saint sacrement au cours d'une procession. « Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir » (Baudelaire). Meuble sur lequel on place l'hostie consacrée, dans une église, la chambre d'un malade.

reposoir nom masculin Autel provisoire destiné à déposer ou reposer le saint sacrement en dehors du tabernacle, le jeudi saint et à la Fête-Dieu. Petit oratoire construit le long d'une route, au Moyen Âge. Dans un hôpital, salle où le corps du défunt est exposé avant les funérailles.

reposoir
n. m.
d1./d LITURG CATHOL Autel élevé sur le parcours d'une procession, destiné à recevoir le saint sacrement.
d2./d Dans un hôpital, local où est exposé le corps d'un défunt.

⇒REPOSOIR, subst. masc.
A. — Vx ou littér. Endroit où l'on se repose, où l'on peut faire halte. Nous suivîmes notre guide [aux chutes du Niagara], et à l'aide des échelles, nous descendîmes de reposoirs en reposoirs jusqu'au dernier terme où il soit possible de parvenir sans manquer à la prudence (CRÈVECŒUR, Voyage, t. 2, 1801, p. 183). Les étapes avaient lieu aux mêmes endroits, les forçats mangeaient en dehors des villes; il y a soixante ans, ces reposoirs étaient encore connus (LA VARENDE, Heur. humbles, Phoebé, 1942, p. 115).
Au fig. L'éclat de ses blancs glacés de soleil, qui semblent dans ses tableaux [de Chardin] les reposoirs de la lumière! (BOURGET, Nouv. Essais psychol., 1885, p. 144).
ARCHIT. ,,Petit édifice qu'on élevait autrefois sur le bord des grandes routes pour offrir un abri aux voyageurs`` (NOËL 1968).
B. — LITURG. CATH.
1. Autel orné de fleurs et de feuillages, dressé sur le parcours d'une procession et sur lequel le prêtre expose le Saint Sacrement au cours d'une halte. Synon. (vieilli) paradis. Reposoir bien paré, bien orné; reposoir de la Fête-Dieu; dresser un reposoir. Barbezieux était plein de jeunes filles: des grandes (...), de toutes petites en robe de broderie qui jetaient des pétales de roses sur les marches du reposoir, quand la ville drapée de blanc pour la procession sentait le seringa (CHARDONNE, Bonheur Barbezieux, 1938, p. 45).
P. métaph. Les immenses reposoirs blancs des arbres fruitiers en fleurs (PROUST, Guermantes 1, 1920, p. 155).
2. Autel sur lequel est exposé le Saint Sacrement dans l'église, après la messe du Jeudi saint. Le jeudi saint. — J'arrive tout embaumée de la chapelle de mousse où repose le saint ciboire à l'église (...). Nous avons mis tous nos soins, Mimi, moi et Rose la marguillière, à faire ce reposoir (E. DE GUÉRIN, Journal, 1835, p. 61).
3. Table recouverte d'un linge blanc, installée dans la chambre d'un malade qui reçoit les sacrements. (Dict. XIXe et XXe s.).
C. — Objet sur lequel on fait reposer quelque chose. — (...) Ah ! il n'y a plus de place?... — Ça ne fait rien, dit Alexandre, car j'ai ma canne à reposoir. Et dépliant son instrument, il attendit (GIDE, Paludes, 1895, p. 113).
INDUSTR. DES TEINT. ,,Cuve dans laquelle l'indigo repose`` (CHESN. t. 2 1858).
D. — Arg., gén. au plur. Pieds. — Ben quoi, vas-tu avancer? On va être coupés! — J'peux pas décoller mes reposoirs! répond une voix piteuse. L'enlisé arrive enfin à se dégager (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 182).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1373 reposouer « lieu préparé pour qu'on s'y repose » (Reg. du chap. de S. Jean de Jérus., A.N. MM 29, f ° 104 r ° ds GDF. Compl.); 1549 reposoir « id. » (EST.); 2. a) 1660 reposoir sur le chemin avec une croix (OUDIN Fr.-Esp.); b) 1680 (RICH.: Reposoir. Autel qu'on fait dans les rues durant la procession de la Fête-Dieu); 3. 1752 « cuve dans laquelle repose l'indigo » (Trév.). Dér. de reposer2; suff. -oir. Fréq. abs. littér.:130. Bbg. DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 42.

reposoir [ʀ(ə)pozwaʀ] n. m.
ÉTYM. 1549; reposouer, XIVe; de 1. reposer.
1 Vx. Lieu où l'on peut se reposer.Archéol. Édicule construit au bord d'une route et dans lequel les voyageurs, au moyen âge, pouvaient trouver refuge et se reposer.
Par métaphore (vx ou littér.). || « On a dit que des comparaisons qu'on met dans un poème épique sont des reposoirs pour délasser le lecteur » (Furetière); → aussi Compensation, cit. 6, Duhamel.
2 Miséricorde de stalle.
3 (1680). Liturgie cathol. Support en forme d'autel, dressé généralement en plein air et orné de fleurs, de feuillages, etc., sur lequel le prêtre dépose le Saint-Sacrement pendant une halte, au cours d'une procession. || Les reposoirs du jour de Fête-Dieu (cit.).
Les Reposoirs de la procession, poème de Saint-Pol Roux.
1 Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir (…)
Baudelaire, les Fleurs du mal, « Spleen et idéal », XLVII.
2 La Simonne grimpa sur une chaise pour atteindre à l'œil-de-bœuf, et de cette manière dominait le reposoir. Des guirlandes vertes pendaient sur l'autel, orné d'un falbala en point d'Angleterre. Il y avait au milieu un petit cadre enfermant des reliques, deux orangers dans les angles, et, tout le long, des flambeaux d'argent et des vases en porcelaine, d'où s'élançaient des tournesols, des lis, des pivoines, des digitales, des touffes d'hortensias.
Flaubert, Trois contes, « Un cœur simple », V.
Meuble sur lequel on place, le Jeudi saint, l'hostie consacrée avec laquelle le prêtre communie le lendemain, au cours de la messe des présanctifiés.Table recouverte d'un linge blanc qu'on installe dans la chambre d'un malade auquel le prêtre va administrer les sacrements.
4 Argot. || Les reposoirs : les pieds.
3 Ben quoi, vas-tu avancer ? On va être coupés !
— J'peux pas décoller mes reposoirs ! répond une voix piteuse.
H. Barbusse, le Feu, t. I, I, XII.

Encyclopédie Universelle. 2012.