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reposer

1. reposer [ r(ə)poze ] v. <conjug. : 1>
• v. 1050; repauser Xe; bas lat. repausare poser
I V. intr.
1Littér. Rester immobile ou allongé de manière à se délasser. Il ne dort pas, il repose.
Par ext. Dormir. Être immobile. « Tout reposait dans Ur et dans Jérimadeth » (Hugo).
2(D'un mort) Être étendu. Le lit sur lequel il reposait était entouré de six grands cierges. Être enterré (à tel endroit). « il y est mort et il y repose » (Sainte-Beuve). Qu'il repose en paix ! Ici repose... ci-gît.
(D'un bateau) Le navire repose par vingt mètres de fond.
3 ♦ REPOSER SUR... : s'appuyer, être établi, fondé sur. ⇒ poser. « Les architraves reposaient sur des piliers trapus » (Flaubert). (Abstrait) « La classe laborieuse sur laquelle reposent notre régime et notre avenir » (Caillois). Raisonnement qui repose sur une hypothèse (cf. Avoir pour base). « Il dit que le sort de la prochaine guerre reposerait sur l'artillerie » (Romains). 1. dépendre (de).
4Se dit d'un liquide qu'on laisse immobile afin que les matières en suspension se déposent au fond du récipient. Laisser reposer du vin.
Cuis. Se dit d'une pâte qu'on cesse de travailler.
II V. tr.
1Mettre dans une position qui délasse; appuyer. « J'ai reposé mon front sur mon fusil sans poudre, Me prenant à penser » (Vigny).
2Chasser la fatigue de. délasser. Cette lumière douce repose la vue. Le sommeil repose le corps des fatigues accumulées. Se reposer l'esprit. Absolt La conversation « repose et l'on s'y laisse aller comme à un mouvement naturel » (A. Gide). reposant.
III ♦ SE REPOSER v. pron. (XIIe)
1Cesser de se livrer à une activité fatigante; abandonner une position pénible de manière à faire disparaître une sensation de fatigue. se délasser, se détendre, se relaxer; repos. Dieu « se reposa le septième jour, après avoir achevé tous ses ouvrages » ( BIBLE ). « Paresse : habitude prise de se reposer avant la fatigue » (Renard). « pourquoi elle dort, de quelle fatigue elle a à se reposer » (Duras). Je n'ai pas le temps de me reposer. souffler (cf. Reprendre haleine). Loc. fam. Se reposer sur ses lauriers.
2Se dit de la terre qu'on s'abstient de cultiver afin de lui rendre sa fertilité. (Sans pronom) Laisser reposer la terre : la laisser en friche, en jachère.
3Être, vivre dans l'inaction. « Sitôt donc qu'une partie des hommes se repose, il faut que le concours des bras de ceux qui travaillent supplée à l'oisiveté de ceux qui ne font rien » (Rousseau).
4(1538) SE REPOSER SUR : faire confiance à (une personne, une chose), se décharger sur (qqn) d'un souci, d'un travail. ⇒ compter (sur). « Ce que j'ai dit est dit : repose-toi sur moi » (Regnard).
⊗ CONTR. Fatiguer, lasser, travailler. Agiter. reposer 2. reposer [ r(ə)poze ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1838; repoisier « poser » XVe; de re- et poser
1Poser de nouveau (ce qu'on a soulevé). Reposer un enfant à terre. « Pardieu ! répondit George en reposant le verre » (Gautier). Milit. Reposez arme ! commandement militaire.
2Poser de nouveau (ce qu'on a enlevé); remettre en place. Faire reposer une moquette, une serrure ( repose) .
3Poser de nouveau (une question, un problème). Reposer la question de confiance. Pronom. Le problème se reposera dans les mêmes termes.

reposer verbe transitif (de poser) Poser de nouveau un objet qu'on a soulevé : Reposer son livre sur la table. Remettre en place ce qui a été enlevé, déposé : Reposer des rideaux. Poser quelque chose, le formuler, le présenter de nouveau ou d'une autre façon : Reposer une question.reposer (synonymes) verbe transitif (de poser) Poser de nouveau un objet qu'on a soulevé
Synonymes :
reposer verbe transitif (bas latin repausare, du latin classique pausa, arrêt) Mettre quelqu'un, son corps, son esprit dans des conditions propres à les délasser : Une bonne nuit vous reposera. Reposer ses yeux.reposer verbe intransitif Littéraire. Être étendu, dans une position ou un état qui délasse ; être endormi : Reposer dans sa chambre. Littéraire. En parlant d'un défunt, être étendu quelque part : Reposer sur son lit de mort ; être enseveli en tel endroit : Ici repose X. Littéraire. Être dans un état d'immobilité qui ressemble au sommeil : En hiver, la nature repose. En parlant d'un navire, être au fond de l'eau, de la mer : Le pétrolier repose par cent mètres de fond. Rester au repos, afin que les éléments en suspension tombent au fond du récipient, afin que telle modification se produise : Laisser reposer le mélange.reposer verbe transitif indirect Être posé sur quelque chose qui sert de support : Les chevrons reposent sur des poutres. Être établi, fondé sur : Son accusation repose sur de sérieux indices.reposer (synonymes) verbe transitif (bas latin repausare, du latin classique pausa, arrêt) Mettre quelqu'un, son corps, son esprit dans des conditions propres...
Synonymes :
- délasser
- détendre
Contraires :
- épuiser
- éreinter (familier)
- exténuer
reposer (citations) verbe intransitif Jules François Camille Ferry Saint-Dié 1832-Paris 1893 Je désire reposer […] en face de cette ligne bleue des Vosges d'où monte jusqu'à mon cœur fidèle la plainte des vaincus. Testament reposer (expressions) verbe intransitif Laisser reposer une terre, la laisser sans culture. ● reposer (synonymes) verbe transitif indirect Être posé sur quelque chose qui sert de support
Synonymes :
Être établi, fondé sur
Synonymes :

reposer
v. tr.
d1./d Poser de nouveau (ce qu'on avait enlevé). Reposer une vitre.
d2./d Poser de nouveau (ce qu'on avait soulevé). Reposer un verre sur la table.
d3./d Poser de nouveau (une question).
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reposer
v.
rI./r v. tr.
d1./d Appuyer. Reposer sa tête sur un oreiller.
d2./d Dissiper la fatigue, la tension de; délasser. Activité qui repose l'esprit.
rII./r v. intr.
d1./d Litt. Dormir. Chut! il repose.
d2./d être étendu ou enterré (en parlant d'un mort). Ici repose...
d3./d Se décanter, en parlant des liquides. Cette eau est trouble, il faut la laisser reposer un moment.
d4./d Reposer sur: être fondé sur. Cet édifice repose sur le roc.
Fig. Un raisonnement qui ne repose sur rien.
rIII/r v. Pron.
d1./d Se délasser en cessant toute activité fatigante ou pénible.
d2./d Se reposer sur qqn, lui faire confiance. Se reposer sur qqn du soin d'une affaire, s'en remettre à lui pour la conduite de cette affaire, lui en laisser la responsabilité.

I.
⇒REPOSER1, verbe trans.
A. — Poser de nouveau ce qu'on a pris en mains.
1. [Le compl. désigne un objet] Reposer un verre sur la table, une cigarette sur le cendrier, ses lunettes sur son nez; reposer l'écouteur du téléphone. Le bruit d'une soucoupe trop vivement reposée sur le marbre du guéridon (ZOLA, Bonh. dames, 1883, p. 454). Il met un lorgnon, essaie de travailler, puis s'arrête, prend le récepteur, réfléchit, le repose (FLERS, CAILLAVET, M. Brotonneau, 1923, I, 2, p. 7).
ART MILIT. Reposer l'arme. Exécuter le mouvement réglementaire de poser à terre le fusil tenu à l'épaule. Mais toujours Flick intervenait, criait: — Holà! hé! Pas si vite! (...) Voulez-vous me recommencer cela, je vous prie. En résumé, ils portaient et reposaient l'arme quatre fois à peu près par heure (COURTELINE, Train 8 h 47, 1887, 3e part., III, p. 239). Reposez armes! [Ordre donné pour effectuer cette manœuvre] Anton. portez armes! (v. porter 1re Section I A 1 a ), présentez armes! (v. présenter 1re Section I A 1 c). Corps raidis, têtes hautes, nous regardions muets, les dents serrées: les soldats n'ont rien à offrir que leur silence. — Reposez, armes! (DORGELÈS, Croix de bois, 1919, p. 267).
2. [Le compl. désigne une pers., une partie du corps] Reposer un enfant à terre. Je n'étais pas, ma chère, à trois pas de ta porte, un homme vient à moi, m'enlève dans ses bras, m'embrasse tant qu'il peut, me repose par terre, et se sauve en courant (MUSSET, À quoi rêvent j. filles, 1832, I, 1, p. 339). Barca écarquilla les sourcils, releva la tête: la douleur le reprit. Il reposa la tête sur l'oreiller (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 511).
B. — Poser de nouveau quelque chose que l'on a fait enlever pour le réparer, pour le changer. Reposer une vitre, une moquette, une serrure. Donnez-moi ce vêtement-là que j'y repose un bouton (GUÈVREMONT, Survenant, 1945, p. 31).
C. — Au fig. [Corresp. à poser I D 2 b et 3] Poser de nouveau. Reposer un problème. Le Président: (...) pourquoi ne vouliez-vous pas me parler tout à l'heure? Victor: Parce que vous n'étiez pas un habitué, cher Monsieur le Président. Maintenant, vous l'êtes. Reposez vos trois questions (GIRAUDOUX, Cantique des Cantiques, 1938, 1, p. 20).
Empl. pronom. à sens passif. Tout ceci ne fait que déplacer la question; elle se repose sous la forme suivante (G. MARCEL, Journal, 1914, p. 100).
Prononc. et Orth.:[], (il) repose [-po:z]. Homon. et homogr. reposer2. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1831 (MUSSET ds Le Temps, p. 76). Dér. de poser; préf. re-.
DÉR. Repose, subst. fém., technol. Action de remettre à sa place ce qui avait été enlevé pour être changé, réparé. Anton. dépose. Repose d'un appareil, d'une moquette, de pièces de serrurerie. La repose d'un objet comprend (...) la remise en état de fonctionnement, ainsi que la fourniture des vis à bois nécessaires (ROBINOT, Vérif., métré et prat. trav. bât., t. 3, 1928, p. 109). []. 1re attest. 1928 (ID., ibid., t. 2, p. 148); déverbal de reposer1.
BBG. — DUB. Dér. 1962, p. 63 (s.v. repose).
II.
⇒REPOSER2, verbe
I. — Empl. intrans. [Avec ou sans indication de lieu]
A. — [Le suj. désigne un animé]
1. Rester immobile ou étendu sans activité pour se délasser, reprendre des forces. Reposer sur un lit, sur le sein de sa mère, sous un arbre. J'essayai de reposer un moment, ce fut en vain. Je restai quelque temps couché sur ces marches que nous avions descendues si souvent ensemble (KRÜDENER, Valérie, 1803, p. 195). Elle reposa plus qu'elle ne dormit (MICHELET, Journal, 1857, p. 383).
[P. méton.] Parce que ma bouche se tait, pensez-vous que mon cœur repose? (GIDE, Nourr. terr., 1897, p. 219). Les projets des nuits d'insomnie, renaissant avec l'ombre, quand l'esprit s'aiguise dans le silence, que le corps repose sans dormir (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 60).
Laisser reposer (qqn). Le laisser en état de tranquillité, exempté de travail, d'exercice physique; le laisser prendre du repos. Laisser reposer un cheval, des troupes. On apprit qu'on passerait à Triaucourt toute la journée du lendemain; sans doute pour laisser reposer les hommes (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1938, p. 107). [En parlant d'une partie du corps] À Balbec Mme de Villeparisis se donnait congé pour laisser reposer ses yeux (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 709). Au fig. Laisser reposer les esprits. Les laisser se calmer (d'apr. Ac.).
2. Littér. Dormir. — (...) je crois que le paroxysme est passé. — Oui, elle repose un peu maintenant! répondit Charles, qui la regardait dormir (FLAUB., Mme Bovary, t. 2, 1857, p. 49).
3. [Le suj. désigne un mort] Être étendu (sur un lit de mort), être enterré. Reposer au cimetière, en terre chrétienne. Je suivis Suzanne jusqu'à sa dernière demeure. Elle repose sur le bord de la mer, sous de grands acacias (DU CAMP, Mém. suic., 1853, p. 199). Ils allèrent s'agenouiller près du lit où reposait la morte et récitèrent un chapelet entier (HÉMON, M. Chapdelaine, 1916, p. 232).
[Au début d'une épitaphe] Ici repose. Synon. ci-gît (v. ci1 I B 2). Les anciens excellaient dans l'inscription funèbre: « Ici repose Épictète, disait son cippe, esclave, contrefait, pauvre comme Irus, et pourtant le favori des dieux... » (CHATEAUBR., Mém., t. 4, 1848, p. 435).
[Dans les prières chrét. pour les morts, dans des formules de souhait] Qu'il(s) repose(nt) en paix! reposer en Dieu. Qu'ils reposent en paix, ceux qui se sont couchés sur elle [la terre sacrée de la patrie] en la défendant! (BORDEAUX, Fort de Vaux, 1916, p. 69). À tous ceux qui reposent dans le Christ, nous vous demandons d'accorder un lieu de rafraîchissement, de lumière et de paix (BILLY, Introïbo, 1939, p. 151).
4. RELIG. CATH. [Le suj. désigne le Saint Sacrement, des reliques] Être déposé à tel endroit. C'est dans cette église que reposent les reliques de tel saint (Ac.). V. reposoir B 2 ex. de E. de Guérin.
B. — [le suj. désigne un inanimé]
1. [Le suj. désigne la nature, un élément naturel] Être sans activité, dans le calme. N'est-ce pas qu'il est doux D'aimer et de sentir qu'on vous aime à genoux? D'être deux? d'être seuls? Et que c'est douce chose De se parler d'amour, la nuit quand tout repose? (HUGO, Hernani, 1830, II, 4, p. 52). Sous l'ample ruissellement de la clarté lunaire, les terres reposaient avec leurs étangs et leurs bois (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 73).
2. [Le suj. désigne une partie du corps] Être immobile dans une attitude de délassement, sans activité. Ses poings reposent sur ses genoux; sa joue repose dans sa main. L'une des mains, toute petite, potelée, adorable, qui repose sur la couverture (COPPÉE, Bonne souffr., 1898, p. 109). La petite tête qui s'offre, la bouche en avant, repose sur les doigts croisés (LARBAUD, Barnabooth, 1913, p. 148).
3. [Le suj. désigne un objet] Être déposé, se trouver à tel endroit. Son écharpe et son chapeau de paille reposaient négligemment sur un fauteuil (A. FRANCE, Étui nacre, Mme de Luzy, 1892, p. 265). Le ragoût où les boulettes reposent dans une sauce onctueuse (GUÈVREMONT, Survenant, 1945, p. 102).
Au fig., littér. Synon. résider. Que tu es belle, et quel bonheur repose en toi! (MUSSET, Il ne faut jurer, 1840, III, 4, p. 161). Sur son front [la Joconde] repose cette sérénité d'une femme sûre d'être éternellement belle (GAUTIER, Guide Louvre, 1872, p. 27).
♦ [Dans un cont. relig.] Elle allait voir Lisbeth à la Ville-de-Bâle, et contempler ses trésors, levant les mains et criant: — La bénédiction du seigneur repose sur vous! (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 463).
Laisser reposer qqc.
Laisser reposer (du vin, un liquide). Le laisser immobile pour que les impuretés se déposent, pour qu'il retrouve sa limpidité. Laisser reposer le lait pour faire monter la crème. On agita ce mélange, on le laissa reposer, puis on le décanta, et on obtint un liquide clair (VERNE, Île myst., 1874, p. 157).
AGRIC. Laisser reposer (la terre). La laisser en jachère sans l'ensemencer. L'assolement. — La nécessité de laisser reposer le sol (...) a fait très tôt imaginer la technique des changements annuels de culture (MEYNIER, Paysages agraires, 1958, p. 127).
CUIS. Laisser reposer (une pâte). Cesser de la travailler. Ajouter [au mélange] deux cuillerées de rhum. Laisser reposer la composition. Faire les crêpes selon la méthode habituelle (Gdes heures cuis. fr., P. Montagné, 1948, p. 191).
Au fig. Laisser reposer un ouvrage, une rédaction. Ne pas y travailler pendant quelque temps, revoir à loisir, après réflexion. Je vous ai lu, comme je sais lire, en laissant de temps en temps votre lettre reposer (ROLLAND, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p. 1474).
4. Reposer sur
a) Reposer sur qqc. Avoir pour base, être appuyé sur (quelque chose) de manière stable, ferme ou permanente. Reposer sur une colonne, le sol, des pieds, un socle. Le bonhomme et Nanon étaient accouplés par un gros gourdin dont chaque bout reposait sur leur épaule droite et soutenait un câble auquel était attaché un barillet (BALZAC, E. Grandet, 1834, p. 146). [Les essieux] reposent sur les rails par l'intermédiaire des roues (BAILLEUL, Matér. roulant ch. de fer, 1951, p. 7).
Au fig. Être établi sur, être fondé sur (quelque chose), s'appuyer sur (quelque chose). Reposer sur une base, la/des connaissance(s), le/les fait(s), l'idée; le raisonnement, le système, la théorie repose sur. Le plaisir peut s'appuyer sur l'illusion, mais le bonheur repose sur la vérité (CHAMFORT, Max. et pens., 1794, p. 32). Sans représenter son époque il [le théâtre] peut pousser à cette transformation profonde des idées, des mœurs, des croyances, des principes sur lesquels repose l'esprit du temps (ARTAUD, Théâtre et son double, 1938, p. 140).
b) Reposer sur qqn. Dépendre de quelqu'un pour réussir, avoir quelqu'un pour support indispensable. Voilà Delaunay, le personnage sur lequel repose toute la pièce, qui refuse son rôle! (GONCOURT, Journal, 1865, p. 199). Sur le fils aîné reposaient toutes les grandes espérances du père (AYMÉ, Jument, 1933, p. 38).
II. — Empl. trans.
A. — [Le suj. désigne un animé]
1. [Le compl. d'obj. désigne le corps, une partie du corps]
a) Étendre, placer dans un état de détente, de délassement. Reposer son dos, sa jambe, ses pieds. Une autre petite fille (...) repose sa tête blonde sur les genoux de sa mère (LAMART., Confid., 1849, p. 52):
... elle n'en pouvait plus. L'accompagner ailleurs, elle n'en aurait pas eu le courage... Elle aspirait à rentrer chez elle, à s'allonger parmi les coussins, à reposer son corps endolori.
MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 650.
Littér.
♦ [P. allus. à Montaigne (v. oreiller)] Le doute moral (...) ne s'est-il pas prêté à l'indolence de Montaigne comme un mol oreiller où reposer une tête bien faite (BOURGET, Nouv. Essais psychol., 1885, p. 121).
♦ [P. allus. à Matth. VIII, 20, Luc IX, 58: Le fils de l'homme, lui, n'a pas où reposer la tête] N'avoir pas où reposer sa tête. Être sans toit et sans ressources. Il jeta autour de lui un regard d'angoisse, d'être perdu qui ne sait plus où cacher son corps, où reposer sa tête, qui n'a pas un abri par le monde (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Vagabond, 1887, p. 670).
b) Délasser, accorder une détente à. Reposer son esprit; reposer sa vue dans l'obscurité. Je prends relâche, je repose mes yeux, je rêve à d'autres choses, je me remets à neuf (ALAIN, Propos, 1924, p. 616).
Reposer sa vue, ses yeux sur qqn/qqc. Attacher (sa vue, son regard) sur un spectacle agréable qui détend, réjouit. Derrière nous, un autre Sahara: la Bessarabie. On ne trouve, pour y reposer les yeux, qu'une haie de roseaux, dans un marais, à notre droite (VERCEL, Cap. Conan, 1934, p. 224). V. aimable ex. 49. Au fig. Reposer son esprit, son imagination (dans, sur qqn/qqc.). Pas un joli spectacle, pas une jolie toilette où reposer ma pensée... où égayer mes yeux (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 62). Il reposait son âme lasse sur ce petit homme frisé, qui n'avait pas la méchanceté des grands (R. BAZIN, Blé, 1907, p. 181).
Empl. pronom. réfl. indir. Se reposer l'esprit, les yeux. Puis, quand il était las de consulter ces indicateurs, il se reposait la vue en regardant les chronomètres et les boussoles, les sextants et les compas (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 28).
2. Empl. factitif, rare. [Le compl. d'obj. désigne un animé] Je monte une heure ou deux mon beau cheval Tedmor, pour reposer Scham (LAMART., Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 241).
B. — [Le suj. désigne un inanimé] Délasser, détendre. Reposer qqn, l'esprit de qqn. Cette mystérieuse liturgie attire et repose mon esprit. J'ai retrouvé l'atmosphère de mon âme (BARRÈS, Cahiers, t. 6, 1907, p. 231).
Reposer qqn de qqc. Chez les Forbach la conversation se réduisait à fort peu. C'était toujours la même. Mais elle reposait François des racontars de la ville (RADIGUET, Bal, 1923, p. 57).
[Sans compl. d'obj.] Moi, j'ai les yeux fatigués. Je comprends maintenant la photographie, les patiences, les collections de timbres... Cela repose (CHARDONNE, Épithal., 1921, p. 203). V. frein ex. 3.
III. — Empl. pronom.
A. — [Le suj. désigne un animé]
1. Cesser une activité physique ou mentale fatigante, se délasser, se détendre. Se reposer un moment, une heure, une journée.
a) [Empl. seul] — Tâchez de vous reposer. Non! Je ne veux pas me reposer. J'ai formé le projet de ne plus me reposer jamais, on a trop de mal à repartir (DUHAMEL, Combat ombres, 1939, p. 279). Des joies parallèles à la fatigue. Des joies sensibles. Manger, se reposer, les plaisirs du dimanche (S. WEIL, Pesanteur, 1943, p. 181).
À l'impér. Yvonne, je t'en conjure. Couche-toi. Repose-toi. Tu vas te tuer. Tu vas te tuer de fatigue (COCTEAU, Parents, 1938, III, 9, p. 297).
En partic. Cesser un travail (rétribué), une activité professionnelle. Dieu merci! que je pense, on va se reposer, et s'établir avec les petites économies du théâtre! (COLETTE, Music-hall, 1913, p. 188).
b) Se reposer + prép. Se reposer sur un lit, sur un fauteuil, sous un arbre, à la campagne, dans sa chambre, dans le midi, pendant trois mois.
[Le compl. d'obj. introd. par de désigne la raison du besoin de repos] Se reposer de qqc. Synon. se remettre de. Se reposer d'un effort, d'une maladie, de ses travaux. Juliette Brémond n'avait pas eu beaucoup de temps pour se reposer des fatigues du bal (MIOMANDRE, Écrit sur eau, 1908, p. 125).
Au fig.
Se reposer en qqn, dans qqn, dans qqc. Trouver en quelqu'un, quelque chose ce qui procure le calme, la sérénité intérieure. Je me repose en vous, j'ai confiance, je me suis donnée (MARTIN DU G., Devenir, 1909, p. 170). Je me reposais dans la douceur de la sentir présente (J. BOUSQUET, Trad. du sil., 1936, p. 140).
Se reposer en Dieu. Trouver en Dieu la quiétude, la béatitude. Qu'il est foible celui que les passions dominent! Qu'il est fort celui qui se repose en Dieu! (CHATEAUBR., Génie, t. 2, 1803, p. 235).
Se reposer sur ses lauriers. V. laurier B 1 b.
2. Se reposer sur qqn. S'appuyer sur quelqu'un, lui faire confiance. Synon. avoir confiance en (qqn). Il est pourtant bien cruel que je ne puisse me reposer sur personne (LECLERCQ, Mme Sorbet, 1835, 4, p. 129). La confiance, l'affectueuse estime du gouvernement et de la population entière qui se repose sur l'armée, sur ses chefs (JOFFRE, Mém., t. 1, 1931, p. 294). [P. méton.] Je me repose entièrement sur l'amitié des gens que j'aime (GONCOURT, Journal, 1894, p. 519).
Se reposer sur qqn de qqc. Déléguer à quelqu'un ses pouvoirs, le charger d'(une mission, d'un travail). Sa mère, qui ne pouvait pas nous suivre, s'en est reposée sur moi du soin de lui faire exécuter l'ordonnance (JOUY, Hermite, t. 4, 1813, p. 110).
B. — [Le suj. désigne un inanimé]
1. [Corresp. à supra I B 1] Rester sans mouvement, sans activité. La nature se repose. Tu vois que ma terre ne se repose pas, et que le système des jachères n'est pas le mien (LAMART., Corresp., 1836, p. 177).
2. [Corresp. à supra I B 2] L'eau courante n'est pas un bon miroir, mais quand l'eau se repose, l'homme peut y contempler son visage (GIDE, École femmes, 1929, p. 1293).
REM. Reposement, subst. masc., rare. Action de se reposer; état qui en résulte. Et nous en faisons moins dans nos œuvres de jour Que l'homme n'en faisait dans son reposement. Et nous sommes perdus tout en haut de la tour Et ne voyons venir qu'un vaste épuisement (PÉGUY, Ève, 1913, p. 782).
Prononc. et Orth.:[], (il se) repose [-po:z]. Homon. et homogr. reposer1. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 980 verbe pronom. repauser « cesser de travailler, pour faire disparaître la fatigue » (Jonas, éd. G. de Poerck, ligne 146); ca 1120 reposer verbe trans., neutre et pronom. (BENEDEIT, St Brendan, éd. I. Short et B. Merrilees, 966, 308, 640); 2. 1160-74 « être déposé (en parlant des reliques d'un saint) » (WACE, Rou, III, 5395, éd. A. J. Holden, t. 2, p. 87); 3. a) ca 1470 reposer sur qqn « avoir confiance en quelqu'un » (GEORGES CHASTELLAIN, Œuvres, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 3, p. 330); b) 1549 (EST.: se reposer sur le propos d'aucun); c) ca 1590 (MONTAIGNE, Essais, éd. P. Villey, p. 100: s'en reposer sur moy); 4. 1564 « être en jachère (en parlant d'un champ) » (Indice et rec. universel de tous les mots principaux des livres de la Bible, f ° 291 r °); 1694 laisser reposer une terre labourable (Ac.); 5. 1567 « rester en repos (d'un liquide en train de s'éclaircir) » (Ch. ESTIENNE, J. LIÉBAULT, L'Agriculture et Maison rustique, f ° 160 v °); 6. 1694 « être déposé, placé (du Saint-Sacrement) » (Ac.); 7. 1744 à tete reposée (G. GODARD D'AUCOUR, Thémidore La Haye, p. 16); 8. 1754 (BONNET, Essai psychol., p. 150: toute la théorie du raisonnement repose sur ce principe); 9. 1754 en parlant du regard (CONDILLAC, Traité sensations, p. 170). Du lat. tardif repausare (IVe s., v. BLAISE, dér. de pausare « cesser, s'arrêter ») « remettre, réconforter, reposer » et « se reposer ».
STAT.Reposer1 et 2. Fréq. abs. littér.:5 808. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 9 388, b) 7 605; XXe s.: a) 7 718, b) 7 972.

1. reposer [ʀ(ə)poze] v.
ÉTYM. V. 1050, au sens I, 2; repauser, Xe; bas lat. repausare. → Poser.
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I V. intr.
1 Littér. Rester immobile ou allongé de manière à se délasser. || Il ne dort pas, il repose.Par ext. Dormir (→ Paroxysme, cit. 1; pose, cit. 2).(Sujet n. de chose). || Toute la nature repose ensevelie dans les ombres (1. Ombre, cit. 17). || Tout repose.
1 Tout reposait dans Ur et dans Jérimadeth (…)
Hugo, la Légende des siècles, II, « Booz endormi ».
2 Tout reposait dans un silence et dans un accablement extraordinaires. Parmi ses soldats, au bord des tentes, des hommes presque nus dormaient sur le dos, ou le front contre leur bras que soutenait leur cuirasse.
Flaubert, Salammbô, VIII.
2 (V. 1050). D'un mort. Être étendu. || Le lit sur lequel il reposait était entouré de six grands cierges.Être enterré (à tel endroit). || Ici repose… Ci-gît. || Reposer dans la même tombe que qqn (→ Ligne, cit. 10).Littér. ou poét. || Que ses cendres reposent en paix ! Dormir; repos.
3 Nous serons encore à Sceaux cette fois : Florian y habitait volontiers; il y est mort et il y repose.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 30 déc. 1850.
4 Rentre au tombeau muet où l'homme enfin s'abrite,
Et là, sans nul souci de la terre et du ciel,
Repose, ô malheureux, pour le temps éternel !
Leconte de Lisle, Poèmes barbares, « Requies ».
4.1 Qu'il se repose enfin, le cher Père Maydieu, qu'il repose enfin. Plus je vieillis, et moins je m'attriste d'une mort chrétienne lorsqu'elle couronne une vie aussi donnée que fut celle-là.
F. Mauriac, Bloc-notes 1952-1957, p. 175.
3 (D'une épave…). Se trouver placé (à tel endroit) au fond de l'eau. || Le navire torpillé reposait par cinquante mètres de fond. || L'épave reposait sur un fond rocheux.
4 Reposer sur… : être établi, fondé sur… a (Concret). Appuyer (s'appuyer sur), porter, poser. || Architraves (cit. 3) qui reposent sur des piliers. || Terrain qui repose sur un ciel (cit. 28) de carrière.
b (Abstrait). || « Le monde matériel repose sur l'équilibre, le monde moral sur l'équité » (cit. 10, Hugo). || Raisonnement qui repose sur une hypothèse. Base (avoir pour base). || Cette affirmation ne repose sur rien. || Faire reposer qqch. sur… Baser, établir, fonder (→ Ethnographique, cit. 2). || Son sort repose sur… Dépendre (de).
5 Il dit que le sort de la prochaine guerre reposerait sur l'artillerie.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. III, XIV, p. 188.
5 (Le sujet désigne un liquide). Rester immobile, afin que les matières en suspension se déposent au fond du récipient. || Laisser reposer du suc de betterave (cit. 1), du vin. Déposer (supra cit. 7), rasseoir. || « Alors, retiré du feu, il (le sirop d'érable) repose pendant douze heures » (Chateaubriand, Voyage en Amérique, Récolte du sucre d'érable).
Cuis. Se dit d'une pâte qu'on cesse de travailler. || Laisser reposer pendant une demi-heure.
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II V. tr.
1 (V. 1112). Mettre dans une position qui délasse; appuyer sur. || Reposer sa jambe sur un tabouret, sa tête sur un oreiller. Repose-bras, repose-pied, repose-tête. || Cheval qui repose sa tête sur le col de son voisin d'attelage (→ Guibre, cit. 1). — ☑ Fig. N'avoir pas une pierre où reposer sa tête.|| « Oh ! que c'est un doux et mol chevet (…) que l'ignorance (cit. 9) et l'incuriosité, à reposer une tête bien faite » (Montaigne).
6 J'ai reposé mon front sur mon fusil sans poudre,
Me prenant à penser (…)
A. de Vigny, Poèmes philosophiques, « La mort du loup », II.
Reposer sa vue, ses yeux, ses regards sur… : regarder avec plaisir.
2 (Fin XVe). Délasser (par l'arrêt d'une activité fatigante ou par un changement d'activité); remettre dans un état de fraîcheur (→ Apporter du calme, du soulagement à). || Il avait besoin de reposer ses pieds endoloris (→ aussi Marcher, cit. 12). || Cette lumière douce repose la vue.(Au moral). || Cette lecture repose l'esprit ( Reposant).Absolt. || L'erreur (cit. 15) agite, la vérité repose.Pron. (Réfl. ind.). || Se reposer la vue, l'esprit.
7 La conversation, dès lors, loin d'être une contention et une acrobatie, repose et l'on s'y laisse aller comme à un mouvement naturel.
Gide, Journal, 30 oct. 1927.
8 Ce que j'appelle « fatigue », c'est la vieillesse, dont rien ne peut reposer, que la mort.
Gide, Journal, 21 janv. 1929.
9 Elle me parle un peu de sa vie, avec une simplicité très française, qui me repose du sempiternel romanesque des histoires que vous racontent sur elles-mêmes les vierges allemandes.
Montherlant, les Jeunes Filles, p. 197.
tableau Verbes exprimant une idée de mouvement.
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se reposer v. pron.
ÉTYM. (XIIe).
Plus cour. que l'intransitif.
1 Rester sans travailler, cesser de se livrer à une activité fatigante, afin de reprendre des forces, de se délasser le corps ou l'esprit; abandonner une position pénible de manière à faire disparaître une sensation de fatigue. Délasser (se), détendre (se); → Reprendre haleine; prendre du relâche (vx), du repos; souffler. || « Paresse (cit. 3) : habitude prise de se reposer avant la fatigue » (J. Renard).(D'un animal). → Fil, cit. 25; poulain, cit. 1. || Lieu où le gibier se repose pendant le jour. Reposée.
REM. Après envoyer, faire, laisser, etc., le pronom personnel objet est parfois omis. → Faire (cit. 196), laisser (cit. 10).
10 Dieu (…) se reposa le septième jour, après avoir achevé tous ses ouvrages.
Bible (Sacy), Genèse, II, 2.
10.1 Femmes et qui causent
Les épaules nues,
Ou bien se reposent
En long étendues (…)
Max Elskamp, la Rue Saint-Paul.
11 Enfin, j'ai mon club. C'est là que je traite mes amis, que je lis les journaux et les magazines, que je fume et me repose. J'y ai ma table, mon coin, mes habitudes et, si vous voulez, mon home.
G. Duhamel, Scènes de la vie future, IX.
Se reposer de… (→ Abattement, cit. 4; mélange, cit. 10). || Se reposer d'un travail, d'une fatigue.(Et l'inf.). || Se reposer de marcher.
12 Se reposer d'un travail en s'abîmant dans un autre ? Cette formule, qui sera la formule de ma vie, je viens de la découvrir. Je m'y tiens (…) je m'y tiendrai.
G. Duhamel, la Pesée des âmes, VII.
Fig., par métaphore. || Son âme, courbatue (cit. 3) d'orgueil, se reposait dans l'humilité chrétienne.
Loc. fam. Se reposer, s'endormir sur ses lauriers, à l'ombre de ses lauriers (cit. 7).
2 Se dit de la terre qu'on s'abstient de cultiver afin de lui rendre sa fertilité. || Dans la culture intensive (cit. 1) et continue, la terre ne se repose jamais.(Sans pronom). || Laisser reposer la terre ( Friche, jachère).
3 Être, vivre dans l'inaction ( Inactif; repos). || Ceux qui travaillent font vivre ceux qui se reposent.
13 Sitôt donc qu'une partie des hommes se repose, il faut que le concours des bras de ceux qui travaillent supplée à l'oisiveté de ceux qui ne font rien.
Rousseau, Émile, III.
4 Vx. S'arrêter, se poser (→ Amour-propre, cit. 1, La Rochefoucauld; différent, cit. 13, La Fontaine).
5 (1538). || Se reposer sur… : faire confiance à (qqn, qqch.); se décharger sur (qqn) d'un soin, d'un travail. Abandonner (s'abandonner à), assurer (vx, s'assurer dans), fier (se fier à), rapporter (se rapporter à); → Dire, cit. 28; endormir, cit. 39; espérance, cit. 4.Vx. || Se reposer dans…
14 Nous sommes plaisants de nous reposer dans la société de nos semblables, misérables comme nous, impuissants comme nous : ils ne nous aideront pas (…)
Pascal, Pensées, III, 211.
Se reposer sur qqn de… (→ Dragon, cit. 4; fatigue, cit. 1; livrer, cit. 21).
15 Quoi ? votre âme à l'amour en esclave asservie
Se repose sur lui du soin de votre vie ?
Racine, Andromaque, I, 1.
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reposé, ée p. p. adj.
1 (V. 1138). Qui s'est reposé; qui ne présente plus de traces de fatigue. Délassé, frais (1. Frais, supra cit. 31). || Teint, visage reposé (→ Bonasse, cit. 3).
2 (1671). Qui est dans un état de calme, de tranquillité, de repos; qui ne porte pas de trace de fatigue. || Avoir l'esprit libre (cit. 4) et reposé. — ☑ Loc. adv. À tête reposée : à loisir, en prenant le temps de réfléchir.
16 Il faut réfléchir à tête reposée sur une semblable cause, elle est tout exceptionnelle.
Balzac, le Père Goriot, Pl., t. II, p. 1108.
3 (1694). En parlant d'un liquide (→ ci-dessus, I., 5.). || Vin reposé. || Eau reposée, calme et transparente (→ 2. Pêche, cit. 3).
CONTR. Fatiguer, lasser. — Crever (fam.), éreinter, esquinter (fam.), courbaturer, énerver, excéder. — (De se reposer) Travailler. — Agiter (s'); besogner, efforcer (s'), peiner. — (Du p. p.) Fatigué, las; défait. — Agité.
DÉR. Repos, reposant, reposée, reposoir.
COMP. V. Repose-.
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2. reposer [ʀ(ə)poze] v. tr.
ÉTYM. XIXe (1838, Gautier); repoisier « poser », XVe; « mettre une marchandise en dépôt », 1636; de re-, et poser.
1 Poser (1. Poser, I., 1.) de nouveau ce qu'on a soulevé. || Il reposa l'écouteur (cit. 3) du téléphone sur la table. || Reposer sa timbale, sa tasse, son verre (→ Claquer, cit. 2; creux, cit. 23; flamber, cit. 4). || Reposer un enfant à terre (→ Gigoter, cit. 2).
0 Pardieu ! répondit George en reposant le verre, puisqu'elle ne veut ni boire ni parler (…) je m'en vais l'embrasser.
Th. Gautier, Fortunio, I.
Milit. || Reposez arme !, commandement militaire; le mouvement que prescrit ce commandement. || Le premier temps du « reposez arme ».
2 Poser (1. Poser, I., 2.) de nouveau ce qu'on a enlevé. Remettre (en place). || Faire reposer une moquette, une serrure, une glace. Repose.
3 Poser de nouveau (une question, un problème). || Il faudrait reposer ce problème en termes différents. || Reposer la question de confiance.Pron. || Le problème se repose dans les mêmes termes.
DÉR. Reposure.

Encyclopédie Universelle. 2012.