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ride

ride [ rid ] n. f.
• 1488; « fer à plisser » XIIIe; de rider
I
1Petit sillon cutané (le plus souvent au front, à la face, au cou) dû au froncement, à l'âge ou à l'amaigrissement. Les rides résultent d'une diminution de l'élasticité de la peau. Visage creusé, sillonné de rides. ridé. Rides au coin de l'œil. patte-d'oie. Petite ride. ridule. « Ses rides sur son front ont gravé ses exploits » (P. Corneille). L'immobilité de son visage « était due à son souci de ne pas creuser autour de la bouche les rides d'expression qui n'étaient plus comblées par les crèmes » (Rinaldi). Crème contre les rides. antirides.
Fig. Ouvrage, film qui n'a pas pris une ride, qui n'a pas vieilli.
2(1690) Légère ondulation, cercles à la surface de l'eau. onde. « Les rides concentriques de plus en plus faibles produites par cette chute à la surface des eaux » (Maurois).
Pli ou sillon sur une surface. Rides d'une pomme. Les rides d'une plaine, plissement, ondulation. Rides éoliennes de sable, de neige. Rides de plage : rides d'un littoral sableux ou vaseux.
II(1634; de rider,II) Mar. Bout de filin qui sert à raidir ou rider (II) les haubans. cordage.

ride nom féminin (de rider) Sillon sur la peau du visage, plus marqué avec l'âge. Légère ondulation à la surface de l'eau : Un vent léger forme des rides sur l'eau. Léger sillon sur une surface : La peau du fruit se couvre de rides. Petite ondulation des fonds marins sédimentaires, modelée par l'eau. ● ride (citations) nom féminin (de rider) Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné Paris 1626-Grignan 1696 Le cœur n'a pas de rides. Correspondance, à Mme de Grignan, 29 décembre 1688 ride (expressions) nom féminin (de rider) Ne pas avoir pris une ride, être encore d'actualité, à la mode. Ride de hauban, petit cordage passant dans les trous des caps de mouton et servant à faire effort pour tendre les haubans. Ride océanique, synonyme de dorsale. ● ride (synonymes) nom féminin (de rider) Léger sillon sur une surface
Synonymes :
- flétrissure
Ride océanique
Synonymes :
- dorsale

ride
n. f.
d1./d Sillon, pli qui se forme sur la peau, et partic. sur la peau du visage et du cou, généralement par l'effet de l'âge.
d2./d Ondulation, strie. Le vent forme des rides sur le sable des déserts.

⇒RIDE, subst. fém.
A. — Sillon qui marque de façon plus ou moins accentuée la peau (du front, du cou, du visage, des mains); signe et effet de vieillissement. Quel rêve étrange, épouvantable et mortel habitait dans ce front, qu'il plissait de rides profondes, sans cesse remuantes? (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Chevel., 1884, p. 935). À soixante ans passé, père a encore toutes ses dents, tous ses cheveux, il est toujours sec, mince, avec un visage aux rides verticales, sévères (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 272).
P. métaph. Les rides viennent aux choses condamnées, aux castes, aux codes, aux institutions, aux religions (HUGO, Nap. le Pt, 1852, p. 227). Sous la lumière des incendies, le monde avait soudain montré ses rides et ses plaies, anciennes et nouvelles. Il avait vieilli d'un seul coup, et nous avec lui (CAMUS, Été, 1954, p. 148).
♦ [Symbole du grand âge et de sa sagesse] Un vieux prêtre est pire qu'un jeune. La rébellion est plus dangereuse, prêchée par les cheveux blancs. On a foi dans les rides (HUGO, Quatre-vingt-treize, 1874, p. 64).
B. — P. anal.
1. Légère ondulation que le vent provoque à la surface de l'eau. À peine un souffle dans l'air, à peine une ride sur la vague (HUGO, Travaill. mer, 1866, p. 216). La Méditerranée, sans une ride, sans un frisson, lisse, luisante encore sous le jour mourant, semblait une plaque de métal polie et démesurée (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Bonheur, 1884, p. 686).
2. Pli ou sillon marquant une surface quelconque. Dans tous, ces deux intestins sont séparés par un pli circulaire. (...) Dans la murène proprement dite muroena helena, ce sont des rides légères, formant aussi des losanges (CUVIER, Anat. comp., t. 3, 1805, p. 527). On a voulu voir des empreintes d'algues là où il n'y avait sans doute que des rides et des rigoles laissées par l'eau (PLANTEFOL, Bot. et biol. végét., t. 2, 1931, p. 596).
Spécialement
BOT. ,,Sinuosité visible sur une tige ou une branche à l'endroit où était attachée une feuille avant de tomber`` (BÉN.-VAESK. Jard. 1981).
GÉOL. Ride de courant. Forme de relief mobile au profil dissymétrique modelée par de l'eau en mouvement dans un matériau meuble. Ride éolienne. ,,Accumulation sableuse en forme d'ondulations périodiques, transversales et dissymétriques, d'échelle métrique ou supérieure`` (Géomorphol. 1979). Ride de fond. ,,Petites ondulations formées par les sédiments sur le fond d'un cours d'eau et dues à l'écoulement`` (Hydrol. 1978).
VÉN. ,,Marques que l'on trouve sur les empreintes des sangliers âgés, entre le talon et les gardes`` (Vén. 1974).
C. — MAR. ,,Bout de filin qui, passant dans les trous de cap-de-mouton, sert à raidir ou rider les haubans, étais, etc.`` (GRUSS 1952). La bande augmentait d'une manière effrayante; on allait couper les rides des haubans d'artimon lorsque la corvette s'arrêta (DUMONT D'URVILLE, Voy. Pôle Sud, t. 9, 1846, p. 345).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. 1. XIIIe s. [ms.] « fer à plisser? » (Oustillement, II A ds Biens d'un ménage, 208 ds T.-L.; v. aussi note, éd. U. Nyström, p. 215); 2. av. 1488 ridde « pli de la peau sur le visage » (Sottie des sots qui corrigent le Magnificat, 70 ds Rec. Trepperel, Les Sotties, éd. E. Droz, p. 195); 3. a) 1556 rides marinières (BELLEAU, Petites Inventions, La Tortue ds Œuvres poétiques, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 1, p. 67); b) 1690 (FUR.: ride, se dit aussi de ces plis et inégalités qui font qu'une chose n'est pas bien unie). II. 1636 [éd.] mar. (CLEIRAC, Explication des termes de mar., p. 16: les cordages qui amarrent l'esperon et le beaupré sont nommez rides). Déverbal de rider. Fréq. abs. littér.:1 109. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1 619, b) 1 516; XXe s.: a) 1 307, b) 1 735.
DÉR. 1. Ridule, subst. fém. Petite ride. Il faut, pour atteindre les signes de la cinquantaine (...) dénombrer vers les tempes, à la commissure des yeux d'un velours intact, d'une expression un peu durcie et égarée par les années, le réseau des ridules encore invisibles (ARNOUX, Roi, 1956, p. 8). []. 1re attest. 1956 id.; de ride, suff. -ule, d'apr. riduler. 2. Riduler, verbe trans. Marquer de petites rides. Il frissonnait, songeant à cette moue qui ridulait si joliment le coin des lèvres [de sa femme] (HUYSMANS, En mén., 1881, p. 23). [], (il) ridule [-dyl]. 1re attest. 1881 id.; de ride, suff. -uler (dér. de -ule).
BBG. — HASSELROT 20e s. 1972, p. 56, 85 (s.v. ridule). — MEIER (H.). Zwei Wortfamilien zweifelhafter Herkunft... In: [Mél. Lommatzsch (E.)]. München, 1975, pp. 303-309. — QUEM. DDL t. 4, 27. — WALT. 1885, p. 75.

ride [ʀid] n. f.
ÉTYM. 1488; « fer à plisser », XIIIe; déverbal de rider.
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I
1 Petit pli de la peau, sillon cutané (le plus souvent au front, à la face et au cou, dû à l'âge, à l'amaigrissement, ou au froncement). Creux, ligne, pli, raie (→ 1. Flétrir, cit. 4; froncer, cit. 3). || Les rides résultent d'une diminution de l'élasticité de la peau. || Rides du front (→ Arc, cit. 14; couperose, cit.; couvrir, cit. 15; forme, cit. 2; graver, cit. 7). || « Ses rides sur son front ont gravé ses exploits » (cit. 2, Corneille). || Front creusé (cit. 17), labouré (cit. 10) de rides. || Visage couvert (→ Compter, cit. 12), criblé (cit. 2), labouré (cit. 6), sillonné de rides. Ridé. || Rides au coin de l'œil. Patte-d'oie (→ Carrefour, cit. 5; enchâsser, cit. 4; patte, cit. 15). || Rides qui se creusent autour de la bouche (→ Commissure, cit. 2), dans le coin du nez (→ Froncer, cit. 4). || Rides précoces (cit. 4). || Rides expressives (→ Front, cit. 13). Grimer (cit. 1). || Petite ride. Ridule. || Traitement contre les rides. Antirides.
1 (…) son front d'ivoire où les rides étaient creusées avec des flexions si douces et si pures, qu'on les aurait prises pour des embellissements ajustés par la main d'un artiste (…)
Charles Nodier, Contes, « Fée aux miettes », VI.
2 Cette ride — la ride des larmes — je jure que je l'ai vue sur le visage amaigri de Mme Eysette (…)
Alphonse Daudet, le Petit Chose, I, IV.
3 Son visage à demi incliné, où la satisfaction le disputait au comme il faut, se plissait de petites rides d'affabilité.
Proust, Sodome et Gomorrhe, Pl., t. II, p. 908.
4 Ses rides n'étaient pas les plis provisoires tracés par le mouvement des muscles, mais des ravins définitifs, des creux d'une permanence terrible comme la vieillesse (…)
P. Nizan, le Cheval de Troie, I, I.
(1524). Par métaphore ou fig. Marque, signe de vieillesse. || Manoir en ruines dont le jour montre cruellement les rides (→ Dévastation, cit. 3). || « Préservez-moi des rides de l'esprit » (→ Pour, cit. 6). || Œuvre déjà ancienne, mais qui n'a pas une ride. || « Chaque affectation est la promesse (cit. 11) d'une ride » (Gide).
2 (1690). Légère ondulation, cercles concentriques à la surface de l'eau. Onde. || Légères rides sur la face (cit. 29) de l'Océan. || Rides qui jouent (→ Image, cit. 6), se propagent (cit. 4) à la surface de l'eau.
5 Romains décrit, non la chute d'un caillou qui disparaît et s'enlise, mais les rides concentriques de plus en plus faibles produites par cette chute à la surface des eaux.
A. Maurois, Études littéraires, t. II, J. Romains, III.
6 Il n'y avait plus sur la mer, où la tempête avait labouré, que de longues rides régulières qui se déployaient en éventail.
Saint-Exupéry, Courrier Sud, III, I.
(Déb. XVIe). Pli ou sillon sur une surface. || Rides d'une pomme. || Rides et stries d'une coquille (cit. 4).
3 (1865). || Les rides du terrain (→ Égoutter, cit. 1), d'une plaine, plissement, ondulation.Géol. || Rides de plage : rides d'un littoral sableux ou vaseux. || Rides de sable, de neige. || Rides éoliennes, de courant.
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II (1634; de rider, II.). Mar. Anc. « Bout de filin qui, passant dans les trous de cap de mouton, sert à raidir ou rider les haubans, étais, etc. » (Gruss). Cordage.
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III N. f. pl. (1561). Vén. Marques figurant (entre le talon et les gardes) sur les traces que laissent les sangliers âgés.
DÉR. Ridule.
COMP. Antirides.

Encyclopédie Universelle. 2012.