rigorisme [ rigɔrism ] n. m.
• 1696; du lat. rigor, rigoris « rigueur »
♦ Respect très strict, parfois outré ou affecté, des règles de la religion ou des principes de la morale. ⇒ austérité, puritanisme, rigidité, rigueur, sévérité. « Votre rigorisme, votre amour du devoir ne proviennent que de votre goût naturel pour ce qui est sombre et amer » (Jaloux).
⊗ CONTR. Laxisme.
● rigorisme nom masculin (de rigoriste) Attachement rigoureux aux règles morales ou religieuses. ● rigorisme (synonymes) nom masculin (de rigoriste) Attachement rigoureux aux règles morales ou religieuses.
Synonymes :
- austérité
- raideur
- rigidité
Contraires :
- laxisme
- relâchement
rigorisme
n. m. Litt. Sévérité, austérité extrême en matière de religion ou de morale.
⇒RIGORISME, subst. masc.
A. — MOR., PHILOS. Rigueur absolue de la pensée, exigence stricte dans l'accomplissement du devoir, le respect de la loi. Synon. rigidité. Peut-être que le sens du plaisir ne peut être retrouvé qu'au terme d'une sagesse, par delà le faux dilemme de l'hédonisme ou du rigorisme, lequel est une solution de peur et de fuite devant le plaisir et le corps (RICŒUR, Philos. volonté, 1949, p. 99). V. janséniste ex. 1.
— [Selon Kant] ,,Doctrine qui refuse d'admettre en morale les actions indifférentes, ou de reconnaître une valeur morale à des actions déterminées par d'autres mobiles que le respect de la loi`` (LAL. 1968). Kant, qui a lié le rigorisme à sa philosophie morale de l'impératif catégorique, comme Rousseau qui a opposé la bonté naturelle à la vertu (...) n'ont fait que dogmatiser certaines situations de fait particulières (Traité sociol., 1968, p. 158).
B. — Souvent péj. Attachement strict et parfois outré à des règles morales ou religieuses sévères et austères. Rigorisme excessif, étroit; rigorisme des mœurs; rigorisme religieux. Hélène, d'un regard lent, faisait le tour du salon. Dans ce monde digne, parmi cette bourgeoisie d'apparence honnête, il n'y avait donc que des femmes coupables? Son rigorisme provincial s'étonnait des promiscuités tolérées de la vie parisienne (ZOLA, Page amour, 1878, p. 981). Chez les Frontenac, un certain rigorisme était de tradition, non d'essence religieuse mais républicaine et paysanne (MAURIAC, Myst. Frontenac, 1933, p. 46).
— P. ext. Aspect sévère, rigoureux de quelque chose. Ma foi, c'est un charme de se revoir, de se fêter, de boire, de manger (...) sans trop faire attention au rigorisme de la toilette, ni de la tenue, ni des actions (SOULIÉ, Mém. diable, t. 2, 1837, p. 189).
Prononc. et Orth.: []. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1696 (Consulte du Conseil de Brabant in Ann. de la Biblioth. royale de Belgique, IX, [1848], 79 ds BARB. Misc. t. 18, p. 406). Dér. sav. de rigueur; suff. -isme. Fréq. abs. littér.: 51. Bbg. QUEM. DDL t. 9 (s.v. rigoriser).
rigorisme [ʀigɔʀism] n. m.
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♦ Didact ou littér. Respect très strict (parfois : outré ou affecté) des règles de la religion ou des principes de la morale. ⇒ Austérité, puritanisme, rigidité, rigueur, sévérité (→ Ascétisme, cit. 5; dévot, cit. 8; hypocrite, cit. 18). || Cette légère teinte de rigorisme qui distinguait sa religion (→ Janséniste, cit. 3). || Rigorisme intransigeant (cit. 2).
0 Votre rigorisme, votre amour du devoir ne proviennent que de votre goût naturel pour ce qui est sombre et amer.
Edmond Jaloux, Fumées dans la campagne, IX.
♦ (Dans un domaine non religieux, non éthique). || Le rigorisme fossile (cit. 3) de ses préjugés aristocratiques.
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CONTR. Douceur, laxisme.
DÉR. (Du même rad.) Rigoriste.
Encyclopédie Universelle. 2012.