roucouler [ rukule ] v. intr. <conjug. : 1>
• 1549; rencouller XVe; onomat., ou du lat. raucus « enroué »
1 ♦ Faire entendre son cri, en parlant du pigeon, de la tourterelle.
2 ♦ (1812) Fig. et plais. Tenir des propos tendres et langoureux, filer le parfait amour. Des amoureux qui roucoulent. — Trans. « Tu te pâmais en mille poses Et roucoulais des tas de choses » (Verlaine).
● roucouler verbe intransitif (radical onomatopée ruk-) En parlant des tourterelles et des pigeons, émettre un chant tendre et monotone. Tenir des propos tendres et langoureux. ● roucouler (synonymes) verbe intransitif (radical onomatopée ruk-) Tenir des propos tendres et langoureux.
Synonymes :
● roucouler
verbe transitif
Dire ou chanter langoureusement quelque chose : Roucouler une romance.
roucouler
v. intr.
d1./d Faire entendre son cri, en parlant du pigeon, de la tourterelle.
d2./d Fig. Tenir des propos tendres. Jeunes mariés qui roucoulent.
|| v. tr. Roucouler des mots doux.
⇒ROUCOULER, verbe trans.
A. — Empl. intrans.
1. a) [Le suj. désigne un pigeon ou une tourterelle] Faire entendre le cri propre à son espèce. La colombe au col noir roucoule sur les toits, Et sur les flots dormants se répand une voix (LAMART., Harm., 1830, p. 488). La tourterelle mâle roucoule pour distraire et bercer sa femelle qui couve (PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, p. 165).
b) P. anal. [Le suj. désigne une pers.] Émettre un son qui évoque un roucoulement. Elle avait gémi et roucoulé sous tant d'hommes qu'elle en perdait le sens de la variété (ARNOUX, Seigneur, 1955, p. 23).
2. Au fig. Tenir des propos tendres, amoureux; courtiser une femme. Il passe son temps à roucouler aux pieds de cette femme (Ac. 1935). Un beau gars, dont la profession avouée est de roucouler avec toutes les femmes (GYP, Profess. lover, 1894, pp. 137-138).
B. — Empl. trans.
1. Chanter quelque chose d'une façon langoureuse. Un moment, il jette dans la conversation des imitations du parler biscayen, niçois, belge, et, aussitôt le dîner fini, se jette au piano et roucoule des mélodies espagnoles (GONCOURT, Journal, 1886, p. 538).
2. Dire quelque chose sur un ton langoureux. Il se coucha à ses genoux et lui roucoula sa romance favorite, à savoir: qu'elle était charmante, pâle comme la lune, douce comme un mouton (MURGER, Scènes vie boh., 1851, p. 255).
REM. Roucoulerie, subst. fém., hapax. Moi, les roucouleries sentimentales, les odes aux morts et à la lune, les jamais, les toujours (...) et cœtera pantoufle!... je m'en bats l'œil! (GYP, Raté, 1891, p. 268).
Prononc. et Orth.:[], (il) roucoule [-kul]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. A. Verbe intrans. 1. 1456-67 rencouller « faire entendre un murmure caressant (des colombes) » (Les Cent Nouvelles Nouvelles, éd. F. P. Sweetser, 88, 96); 1549 roucouler (EST.); 2. 1821 fig. part. prés. (ROUGEMONT, CARMOUCHE, FERDINAND, Le Fort de la Halle, p. 32 ds QUEM. DDL t. 19: roucoulant comme un ramier de quinze sous); 3. 1832 « tenir des propos tendres » (BOREL, Rhaps., p. 133). B. Verbe trans. 1774 (COLARDEAU, Ep. à M. Duhamel de Denainvilliers ds ROBERT G. Mots et dict.). Du rad. onomat. ruk (FEW t. 10, p. 555) qui apparaît dans différentes lang. pour caractériser le chant des pigeons, avec élargissement -ouler.
DÉR. 1. Roucoulade, subst. fém. a) Cri du pigeon ou de la tourterelle. Synon. roucoulement. Les roucoulades nocturnes du rossignol aident une épouse infidèle à berner son mari (DUMESNIL, Hist. théâtre lyr., 1953, p. 192). b) Propos ou chant langoureux. Synon. roucoulement. Ça va. Vous êtes sage. Vous comprenez, ma petite vieille, je vous ai fait des roucoulades comme ça, mais au fond je n'en pense pas un mot (ANOUILH, Le Bal des voleurs, 1938, p. 186 ds ROB. 1985). Les chants sont beaux [à la messe des Bénédictins] d'une beauté qui ne veut plaire qu'à Dieu (...). Pas de roucoulades, pas de clins d'œil à l'opéra comme dans la musique de la basse époque, la nôtre (GREEN, Journal, 1946, p. 23). — []. — 1re attest. 1857 (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 13, p. 358); de roucouler, suff. -ade. 2. Roucoulis, subst. masc. Doux bruit des oiseaux qui roucoulent. Petit roucoulis de pigeon. Elles roucoulaient [mes tourterelles] comme des sources, sans arrêt tout le long du jour; de délicieux, ce bruit devint exaspérant. Miss Elvin, l'une des deux pensionnaires anglaises, à qui le roucoulis tapait particulièrement sur les nerfs, me persuada de leur donner un nid (GIDE, Si le grain, 1924, p. 446). — []. — 1re attest. 1890 (RICHEPIN, Cadet, p. 228); de roucouler, suff. -is.
roucouler [ʀukule] v. intr.
ÉTYM. 1549; rencouller et rouconner, XVe; onomat. ou du lat. raucus « enroué ».
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1 Faire entendre son cri (roucoulement), en parlant du pigeon, de la tourterelle. ⇒ Caracouler (→ Appui, cit. 16; lustrer, cit. 2).
1 Les premiers jours je fus enthousiasmé par le roucoulement de mes tourterelles; je n'avais rien encore entendu de plus suave; elles roucoulaient comme des sources, sans arrêt tout le long du jour (…)
Gide, Si le grain ne meurt, I, V, p. 144.
2 (1835). Fig. Tenir des propos tendres et langoureux, filer le parfait amour. || Des amoureux qui roucoulent.
2 Ils avaient grandi en mêlant leurs cœurs (…) Ils se disaient des choses à voix basse. Il est certain que roucouler est ce qu'il y a de plus important sur la terre.
Hugo, l'Homme qui rit, II, II, VI.
3 (1770). Trans. Chanter, dire langoureusement. || Les romances roucoulées par nos mères (→ Inédit, cit. 2).
3 Modeste (…) pria Canalis de lire une de ses pièces de vers, elle voulait un échantillon du talent de lecture si vanté. Canalis prit le volume que lui tendit Modeste et roucoula, tel est le mot propre, celle de ses poésies qui passe pour être la plus belle (…)
Balzac, Modeste Mignon, Pl., t. I, p. 535.
4 J'ai rêvé de toi cette nuit :
Tu te pâmais en mille poses
Et roucoulais des tas de choses.
Verlaine, Chansons pour elle, XXII.
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DÉR. Roucoulade, roucoulant, roucoulement, roucouleur, roucoulis.
Encyclopédie Universelle. 2012.