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sanctifier

sanctifier [ sɑ̃ktifje ] v. tr. <conjug. : 7>
• 1486; saintefier XIIe; lat. ecclés. sanctificare, de sanctus « saint »
1Relig. Rendre saint. Une « fontaine sacrée, que le christianisme sanctifia en y rattachant le culte de la Vierge » (Renan). consacrer.
Mettre (qqn) en état de grâce.
2Littér. Rendre saint, sacré, noble. sacraliser. « Le pouvoir absolu a cela de commode qu'il sanctifie tout aux yeux des peuples » (Stendhal).
3Relig. Révérer comme saint. « Que ton nom soit sanctifié » (Notre Père, prière).
⊗ CONTR. Profaner.

sanctifier verbe transitif (bas latin sanctificare, du latin classique sanctus, saint) Rendre quelqu'un saint, le mettre en état de grâce. Littéraire. Attribuer à quelque chose un caractère sacré, noble, exceptionnel, le placer au-dessus de tout : Sanctifier le pouvoir. Célébrer selon la loi religieuse : Sanctifier le dimanche.sanctifier (synonymes) verbe transitif (bas latin sanctificare, du latin classique sanctus, saint) Littéraire. Attribuer à quelque chose un caractère sacré, noble, exceptionnel, le placer...
Synonymes :
- célébrer

sanctifier
v. tr.
d1./d RELIG Rendre saint. La grâce qui sanctifie les âmes.
d2./d RELIG Honorer comme il se doit pour ce qui est saint. "Que ton nom soit sanctifié." (Phrase d'une prière, le Notre Père.)
|| Célébrer comme le veut l'église. Sanctifier le jour du Seigneur.
d3./d Litt. Révérer comme saint.

⇒SANCTIFIER, verbe trans.
A. — Sanctifier qqn
1. RELIGION
a) Révérer comme saint. Le plus grand des hommes de Dieu [Moïse], auréolé plus que tout autre du rayonnement de l'esprit, n'a pas assez sanctifié Dieu à un moment de sa carrière, et a expié cette défaillance en se voyant refuser l'entrée en terre promise (WEILL, Judaïsme, 1931, p. 180).
b) Rendre saint. Mais apprends-moi, vieillard, comment tu fus sanctifié (...) ils versèrent de l'eau sur mon front et me souhaitèrent la paix en Jésus-Christ (FRANCE, Puits ste Claire, 1895, p. 32):
Car la fin d'une religion véritable étant d'adorer Dieu autant que le mérite un être infiniment parfait, et de sanctifier l'homme autant qu'un être imparfait et borné en a besoin, un culte qui adore Dieu et qui sanctifie l'homme (...) est le seul qui honore Dieu, et qui sanctifie l'homme d'une manière proportionnée à la grandeur infinie de l'un, et aux besoins immenses de l'autre...
BONALD, Législ. primit., t. 2, 1802, p. 42.
Empl. pronom. Se mettre en état de grâce.
réfl. Eux, voyaient surtout dans le monastère (...) le moyen de se sanctifier (HUYSMANS, Oblat, t. 2, 1903, p. 47).
réciproque. Vous pouvez vous marier, dit-il enfin. L'apôtre Paul a dit: « Les époux se sanctifieront l'un l'autre » (FRANCE, Étui nacre, L. Wood, 1892, p. 139).
c) Rare. Déclarer saint. Synon. canoniser. Parmi les dernières canonisations, l'une des plus curieuses est celle de ce Julien que Léon XII sanctifia en 1825; son principal miracle avait été de ressusciter des mauviettes embrochées et rôties (STENDHAL, Rome, Naples et Flor., t. 2, 1817, p. 379).
2. P. ext., littér. Donner un caractère sacré à. Méditez ces consolantes paroles et dites s'il est possible de ne pas sentir là quelque chose de prophétique qui transfigure l'Écrivain, sanctifie le Penseur (VERLAINE, Œuvres posth., t. 2, Crit. et conf., 1896, pp. 347-348). Il lui était insupportable de laisser, aux mains brutales et déshonorantes de Ragu, cette femme adorée, qu'il aurait voulu faire vivre dans un paradis de tendresse, en l'entourant du culte dévot dû à la mère que l'enfant sanctifie (ZOLA, Travail, t. 2, 1901, p. 22).
B. — Sanctifier qqc.
1. RELIGION
a) Révérer comme saint. Que ton/votre nom soit sanctifié (formule du Notre Père).
b) Célébrer religieusement. Sanctifier le dimanche, le sabbat. Jérémie, l'apôtre de la religion intérieure, insiste (...) sur l'abstention du travail servile au jour qui doit être sanctifié (WEILL, Judaïsme, 1931, p. 147).
c) Donner un caractère saint ou sacré à. Synon. consacrer. Elle embrassa sa mère et la pria d'aller sanctifier un chapelet au tombeau d'un saint homme (...) et de le lui apporter ensuite (MÉRIMÉE, Guzla, 1827, p. 235). L'eucharistie est le pain sanctifié par les invocations (Théol. cath. t. 14, 1 1939, p. 504).
2. P. ext. Rendre noble, sacré. Ce qu'ils appellent les affaires semble à ces travailleurs un domaine réservé où le travail sanctifie tout, car ils ont la religion du travail (BERNANOS, Journal curé camp., 1936, p. 1084). Dans les temps anciens, le sang du meurtre provoquait au moins une horreur sacrée; il sanctifiait ainsi le prix de la vie (CAMUS, Homme rév., 1951, p. 345).
Prononc. et Orth.:[], (il) sanctifie [-fi]. FÉR. 1768: ,,Le c ne se prononce point`` mais MART. Comment prononce 1913, p. 218: ,,Devant une consonne, le c intérieur sonne aujourd'hui partout, même après une nasale`` et ROUSS.-LACL. 1927, p. 164: ,,Quelques-uns prononcent à tort sans k: san(c)tion, san(c)tifier, san(c)tuaire, etc.`` Sur la tendance, dès le XVIe s., à réintroduire la prononc. des cons. implosives sous l'infl. de l'orth., v. G. STRAKA ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 19 n ° 1 1981, pp. 233-236. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin Xe s. sanctificat « rendre saint » (Passion, éd. d'Arco Silvio Avalle, 97); 1re moit. XIIe s. saintefier (Psautier Oxford, éd. F. Michel, 45, 4); ca 1480 part. passé sanctifié (Mistere Viel Testament, éd. J. de Rothschild, I, 916); 2. ca 1265 saintefier le sabat (BRUNET-LATIN, Trésor, éd. F. J. Carmody, p. 66); 3. 1651 sanctifier la poésie « rendre sublime » (CORNEILLE, Imit., Préf. ds LITTRÉ). Empr. au b. lat. eccl. sanctificare « sanctifier ». Fréq. abs. littér.:350. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 671, b) 547; XXe s.: a) 394, b) 382.
DÉR. Sanctifiable, adj. Qui peut être sanctifié. C'est bien la vie humaine tout entière, considérée jusque dans ses zones dites les plus « naturelles », que l'Église déclare sanctifiable (TEILHARD DE CH., Milieu divin, 1955, p. 33). []. Supra prononc. 1re attest. 1955 id.; de sanctifier, suff. -able.

sanctifier [sɑ̃ktifje] v. tr.
ÉTYM. XIIe, saintefier; forme actuelle, 1486; lat. ecclés. sanctificare, rac. sanctus « saint ».
1 Rendre saint (qqn, qqch.). || Dieu a sanctifié le baptême (→ Circoncision, cit. 3), le mariage (→ Conjugal, cit. 3). || Sanctifier un lieu. Consacrer. || L'humilité (cit. 13) sanctifie le pêcheur.Par ext. Mettre qqn en état de grâce. || Sanctifier le monde (→ Fécond, cit. 7).
1 (…) une ancienne divonne ou fontaine sacrée, que le christianisme sanctifia en y rattachant le culte de la Vierge.
Renan, Souvenirs d'enfance…, Œ. compl., t. II, I, p. 729.
Pron. || Se sanctifier : se mettre en état de grâce.
2 Toutes les graines ne donnent pas les mêmes fleurs. Toutes les âmes ne se sanctifient pas de la même manière.
France, Thaïs, III.
2 (V. 1170). Littér. Rendre saint, sacré, noble (qqch.). || Le mariage sanctifie l'acte naturel de la fécondation (cit. 5). || La fin (cit. 31) sanctifie les moyens. || Vie sanctifiée par l'humanisme (cit. 3). || Sanctifier et ennoblir la famille. Diviniser (→ Prosaïque, cit. 1).
3 Le pouvoir absolu a cela de commode qu'il sanctifie tout aux yeux des peuples; or, qu'est-ce qu'un ridicule que personne n'aperçoit ?
Stendhal, la Chartreuse de Parme, I, VI.
3 (XIIe). Relig. Révérer comme saint. || Sanctifier le nom de Dieu. Célébrer.Au p. p. || Jour sanctifié (→ Fête, cit. 2). || « Que votre nom soit sanctifié », phrase du Pater (saint Matthieu, VI, 10).
Célébrer religieusement. || Sanctifier une fête, le dimanche.
4 Mais, le lendemain étant un dimanche, et même le dimanche de Pâques, tous convinrent de sanctifier ce jour par le repos.
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. I, p. 170.
4 (1649, Retz). Vx (langue class.). Sanctionner.
DÉR. Sanctifiant. — V. Sanctificateur, sanctification.

Encyclopédie Universelle. 2012.