sensationnel, elle [ sɑ̃sasjɔnɛl ] adj.
• 1875; autre sens 1837; de sensation
1 ♦ Qui fait sensation, produit une vive impression sur le public. Une nouvelle sensationnelle. Subst. « À l'affût du sensationnel » (Romains).
2 ♦ Fam. Remarquable, d'une valeur exceptionnelle (abrév. fam. et vieilliSENSASS [ sɑ̃sas ] ). « un jeu d'esquive sensationnel » (Cl. Simon). ⇒ formidable, fam. terrible. Un film sensationnel. ⇒fam. 2. super (cf. D'enfer).
● sensationnel nom masculin Tout ce qui peut produire une forte impression de surprise, d'intérêt ou d'émotion : Presse à la recherche du sensationnel. ● sensationnel, sensationnelle adjectif Qui produit une impression de surprise, d'intérêt, d'admiration : Nouvelle sensationnelle. Familier. Qui est remarquable, d'une valeur exceptionnelle : Un exploit sportif sensationnel. (Abréviation familière : sensass.) ● sensationnel, sensationnelle (synonymes) adjectif Qui produit une impression de surprise, d'intérêt, d'admiration
Synonymes :
- époustouflant (familier)
- étonnant
- renversant (familier)
- stupéfiant
Familier. Qui est remarquable, d'une valeur exceptionnelle
Synonymes :
- épatant (familier)
- fabuleux
sensationnel, elle
adj.
d1./d Qui produit une forte impression. Un article sensationnel.
d2./d Fam. Extraordinaire. Un type sensationnel.
⇒SENSATIONNEL, -ELLE, adj.
A. — [Corresp. à sensation II C] Qui fait sensation, qui produit une forte impression, un effet de surprise sur le public. Ma vieille voisine rageuse (...) plaça ses bras en croix sur sa poitrine pour montrer qu'elle ne se mêlait pas aux applaudissements des autres et rendre plus évidente une protestation qu'elle jugeait sensationnelle, mais qui passa inaperçue (PROUST, Guermantes 2, 1921, p. 50). Il y lisait [sur la manchette d'un journal], en gros caractères, comme c'est l'habitude pour les nouvelles sensationnelles: Assassinat du député Auguste Dréard (BOURGET, Actes suivent, 1926, p. 126).
♦ En partic. Destiné à faire sensation, à provoquer des remous ou le scandale dans le public. Synon. à sensation. Être l'auteur d'un scoop sensationnel est l'idéal de tout correspondant d'agence (Civilis. écr., 1939, p. 40-11).
Péj. Les franches et amicales explications de l'Espagne avaient ramené à ses proportions véritables l'incident du consul Boisset, si étrangement grossi par quelques journaux « sensationnels » (JAURÈS, Eur. incert., 1914, p. 356).
— Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Ce qui fait sensation. La présentation des quotidiens est dominée par la recherche du sensationnel, au moyen du titre et de la photographie (Civilis. écr., 1939, p. 42-11). Notre littérature (...) n'exigerait pas avec tant de soin le sensationnel, la surenchère et l'audace, si elle ne voulait nous faire oublier qu'elle est littérature, qui use de mots et de phrases (PAULHAN, Fleurs Tarbes, 1941, p. 55).
B. — Qui est remarquable, qui suscite l'intérêt. Sur Van Gogh, je prépare un ouvrage qui comportera des révélations sensationnelles et des renseignements scientifiques (DUHAMEL, Passion J. Pasquier, 1945, p. 52). C'est bien l'apparition d'éléments nouveaux qui va marquer le début de l'époque moderne; mais nous n'allons pas nous trouver ici en présence d'un fait unique et sensationnel comparable à la naissance de l'algèbre (Gds cour. pensée math., 1948, p. 237).
C. — Fam. [Avec une valeur d'intensif] Synon. de extraordinaire, fabuleux, formidable. C'est un médicament sensationnel qui peut faire votre fortune (QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p. 123). Tout le monde dit qu'à l'écran elle sort d'une manière sensationnelle (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 472). V. rouf(f)laquette ex. de Montherlant.
REM. Sensas(s), sensa,(Sensas, Sensass) adj. inv., fam., abrév. de sensationnel. C'est sensass! J'ai vu un film sensass (RIV.-CAR. 1969).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1837 « qui se fonde sur la sensation » (BALZAC, Corresp., p. 293); 2. 1889 « qui attire l'attention du public » procès sensationnels (BOURGET, Disciple, p. 32); 1927 empl. subst. (BENDA, Trah. clercs, p. 216); 3. 1924 « remarquable, extraordinaire » (MONTHERL., Olymp., p. 310: sensationnel! Mme Peyrony est venue voir son fils au stade). Dér. de sensation; suff. -el (v. -al). Fréq. abs. littér.:103.
DÉR. 1. Sensation(n)alisme,(Sensationalisme, Sensationnalisme) subst. masc. Goût, recherche du sensationnel. Life, à qui son caractère de monument national interdit tout sensationnalisme gratuit, a publié récemment deux articles qui, dans un magazine non américain, seraient considérés comme une grossière affabulation (Paris-Match, 6 août 1966, p. 16, col. 2). — []. Lar. Lang. fr.: -nn-, ROB. 1985: -nn- ,,on écrit aussi sensationalisme``. Plutôt n simple devant -al (v. THIM. 1967, p. 55 et GAK 1976, p. 197). — 1re attest. 1909 (A. RAFFALOVITCH, in L'Abominable vénalité de la presse, p. 222 ds QUEM. DDL t. 21); dér. sav. de sensationnel, suff. -isme. 2. Sensation(n)aliste,(Sensationaliste, Sensationnaliste) adj. Qui recherche le sensationnel. Il court, il court, le « Che » [Che Guevara]. Il est passé par ici, il est passé par là. Ce n'est plus le serpent de mer, c'est le furet des journaux sensationnalistes (Le Nouvel Observateur, 4 oct. 1967, p. 4, col. 1). — []. V. supra sensation(n)alisme. — 1re attest. 1967, 4 oct. id.; dér. sav. de sensationnel, suff. -iste.
BBG. — GALL. 1955, pp. 46-47; p. 92, 118, 454. — QUEM. DDL t. 12, 13.
sensationnel, elle [sɑ̃sasjɔnɛl] adj.
ÉTYM. 1875, Revue des deux mondes in D. D. L.; « relatif à une, aux sensation(s) », 1837, Balzac; de sensation, d'après l'angl. sensational.
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1 Qui fait sensation, produit une vive impression dans le public. || Une nouvelle sensationnelle; un événement sensationnel.
♦ N. m. Ce qui fait sensation. || Éditeur, rédacteur en chef qui recherche le sensationnel (→ aussi Marcher, cit. 31).
1 Et notre littérature non plus n'exigerait pas avec tant de soin le sensationnel, la surenchère et l'audace, si elle ne voulait nous faire oublier qu'elle est littérature, qui use de mots et de phrases.
J. Paulhan, les Fleurs de Tarbes, p. 55.
2 Qui est très remarquable et fait sensation.
2 (…) il est lui-même ingénieur et travaille à plusieurs inventions sensationnelles.
R. Queneau, Loin de Rueil, I, II.
3 (Moins cour.). Qui est fait, écrit pour faire sensation. Syn. : à sensation.
3 On s'accorde à estimer méritoire qu'un roman soit sensationnel ou, comme on dit, palpitant.
Roger Caillois, Babel, p. 143.
4 (Intensif). Fam. Très grand. — (Dans des contextes mélioratifs). Remarquable. ⇒ Formidable (fam.), exceptionnel. — (Dans des contextes péjoratifs). Extrême (→ cit. 4, ci-dessous).
4 Pourquoi pas ? dit Julie avec une mauvaise foi sensationnelle. Sait-on jamais ?
R. Queneau, le Dimanche de la vie, p. 124.
5 (…) c'est seulement à force de donner et de recevoir des coups de poing qu'il a réussi à… — Pas recevoir, dis-je : au temps de sa gloire il avait la réputation d'avoir un jeu d'esquive sensationnel.
Claude Simon, le Vent, p. 127.
♦ Par abrév. : sensas(s) au sens 2. (fam.). || Sensass ! || C'est sensass ! — REM. Sans être vieilli, cet emploi, attesté en 1955, n'est plus à la mode. → Super.
6 « C'est ici que mon scénario devient sensass ! » s'écria M. Rouflon (…)
P. Guth, le Naïf locataire, p. 112.
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DÉR. Sensationnalisme, sensationnaliste.
Encyclopédie Universelle. 2012.