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quelconque

quelconque [ kɛlkɔ̃k ] adj.
XIIe; francisation, sur quel, du lat. qualiscumque
1 Adj. indéf. (marquant l'indétermination absolue) N'importe lequel, quel qu'il soit. « Heureux de lui voir enfin manifester une volonté quelconque » (Flaubert). « Le meurtrier aurait pu tarder pour une raison quelconque » (Romains). « Un Rothschild quelconque, qui aura doté un quelconque observatoire d'une lunette » (Mirbeau). Sc. Qui n'a aucune propriété particulière. Triangle quelconque, non isocèle, non équilatéral, etc.
(Après un, devant un partit.) « Devant une quelconque des îles » (A. Daudet).
2 Adj. qualificatif (fin XIXe) Tel qu'on peut en trouver partout, sans qualité ou valeur particulière. insignifiant, ordinaire. « Je suis un homme quelconque, un homme insignifiant » (Duhamel). « Dans un décor de plus en plus quelconque » (Loti). C'est très quelconque, tout à fait quelconque. Fam. Ça fait quelconque, ordinaire, vulgaire.
⊗ CONTR. (du 2o) Remarquable.

quelconque adjectif indéfini (latin qualiscumque) N'importe lequel, quel qu'il soit : Pour une raison quelconque.quelconque (citations) adjectif indéfini (latin qualiscumque) Gabriele D'Annunzio Pescara 1863-Gardone Riviera 1938 Quel poids pèsent nos larmes ? Chaque homme n'est qu'un homme quelconque, à qui il arrive une chose quelconque. Voilà tout, et il n'y a rien de plus. Pesano forse le nostre lacrime ? Ciascun uomo è uno qualunque, a cui accade una cosa qualunque. Ecco tutto ; non c'è altro. Giovanni Episcopo quelconque (difficultés) adjectif indéfini (latin qualiscumque) Construction et emploi 1. Ne pas confondre quelconque adjectif indéfini et quelconque adjectif qualificatif. Quelconque, adj. indéfini = n'importe quel. Il s'est absenté sous un prétexte quelconque. Quelconque, adj. qualificatif = médiocre, ordinaire. Il est bien gentil, mais il est assez quelconque. 2. Quelconque, adj. indéfini, suit le nom qu'il qualifie. Soit deux droites quelconques. Précédé de l'article indéfini un, quelconque a toujours un sens péjoratif : il a confié ce travail à un quelconque tâcheron. ● quelconque adjectif qualificatif Qui est sans valeur particulière, médiocre, ordinaire. : C'est un type bien quelconque.quelconque (synonymes) adjectif qualificatif Qui est sans valeur particulière, médiocre, ordinaire.
Synonymes :
- commun
- insignifiant
- ordinaire
Contraires :
- exceptionnel
- extraordinaire
- hors du commun
- important
- original
- rare

quelconque
adj.
d1./d adj. indéf. Quel qu'il soit, n'importe lequel. Prendre un prétexte quelconque.
d2./d adj. qualificatif. Ordinaire, commun, de qualité médiocre. C'est quelconque. Des personnes très quelconques.

⇒QUELCONQUE, adj.
A. — Adj. indéf.
1. [En corrél. avec l'art. un, pris dans son sens potentiel, c'est-à-dire ni spécifique (Un homme entra; Un homme quelconque entra), ni générique (Un fils est toujours l'ouvrage de sa mère; Un fils quelconque est toujours l'ouvrage de sa mère); marque l'indétermination quant à la qualité ou à l'identité]
a) Un/une + subst. + quelconque. N'importe quel(le). Sous un prétexte quelconque. Imagine une histoire quelconque, très simple, qui ne prouverait rien, où il ne se passerait presque rien, comme sont celles qui arrivent... (MARTIN DU G., Devenir, 1909, p. 24). En France, tu peux toujours appeler le type à qui tu t'adresses: « Monsieur le Président ». En France, un coco quelconque est toujours président de quelque chose (DUHAMEL, Nuit St-Jean, 1935, p. 17). Comme s'il se fût agi d'un libraire obscur et non pas d'un roi, d'un fonds quelconque de boutique et non pas d'une librairie unique en son genre (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 330).
Indéfinissable. Sous le casque il ne restait plus grand'chose (...). Un soldat triste, d'un âge quelconque: l'âge militaire (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1938, p. 129).
Rem. Au XIXe s. on relève des ex. (notamment dans la lang. des journaux) où l'art. un a le sens « spécifique »: Après le crime, Eyraud se rendit dans les bureaux de l'huissier Gouffé, rue Montmartre, afin d'y voler des papiers, mais, dérangé par un bruit quelconque, il eut peur et prit la fuite (Le Petit Parisien, Suppl. littér. ill., 2 févr. 1890, p. 7). Noter aussi l'alliance possible avec tout: Il était interdit (...) d'enclore sa propriété et tout terrain quelconque de murs, haies ou fossés (Le Petit Journal, Suppl. ill., 1893, p. 282).
Empl. subst. masc. Une personne quelconque. Lui (...) qui entrait en complète épilepsie à propos d'un succès de Zola ou d'un quelconque (GONCOURT, Journal, 1887, p. 681).
LOG., MATH. ,,Se dit de l'un des éléments d'une classe en tant qu'il est considéré comme jouissant des mêmes propriétés que tout autre élément de cette classe`` (LAL.). Mais cela ne revient-il pas à reconnaître que l'idée même du nombre deux, ou plus généralement d'un nombre quelconque, renferme celle d'une juxtaposition dans l'espace? (BERGSON, Essai donn. imm., 1889, p. 76). Les positions et les vitesses des trois corps à un instant donné suffisent pour déterminer leurs positions et leurs vitesses à l'instant suivant, et par conséquent à un instant quelconque (H. POINCARÉ, Valeur sc., 1905, p. 52). Chacun de ces entiers pouvant être pris égal à un entier quelconque (E. BOREL, Paradoxes de l'infini, 1946, p. 103).
b) Un quelconque + subst. [Le subst. est suivi d'une expr., adj., compl. déterminatif, rel.] Du moment que l'Empereur de toutes les Russies avait le désir de me connaître, je ne pouvais pas admettre qu'un quelconque monsieur à lunettes n'eût point la curiosité de voir comment j'avais le nez fait (G. LEROUX, Roul. tsar, 1912, p. 8). Cet accent indéfinissable qui n'est pas l'accent d'une quelconque province française, mais seulement un accent paysan (HÉMON, M. Chapdelaine, 1916, p. 165).
2. [Associé à l'un/un]
a) L'un quelconque de + subst. Si vous aviez parlé cinq minutes avec (...) l'un quelconque de nos professeurs, vous changeriez d'opinion (ESTAUNIÉ, Empreinte, 1896, p. 127). Aussi pour le lire, fallait-il que je cesse un moment d'en être l'auteur, que je fusse l'un quelconque des lecteurs du journal (PROUST, Fugit., 1922, p. 568).
b) Plus rarement. [À la limite de la fonction nom.] Un quelconque de + subst. Il est incroyable (...) de constater à quel point je suis indifférent à la publication d'une quelconque de mes œuvres (DU BOS, Journal, 1926, p. 126). Nous prenons congé de la compagnie pour aller dormir sous un quelconque des cent mille oliviers dont toute la région est couverte (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1933, p. 169).
B. — Adj. qualificatif. [Avec une valeur péj.] Qui est banal, sans valeur, qui n'est pas digne d'intérêt. Synon. commun, ordinaire, sans originalité.
1. Banal, commun, insignifiant, sans intérêt. Mais qu'est-ce qu'un événement? Est-ce un fait quelconque? Non pas! me dites-vous, c'est un fait notable (A. FRANCE, Bonnard, 1881, p. 498). Augustin (...) échangea avec la vicaire des mots aimables et quelconques qui le forcèrent de se calmer (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 433). Enfin ils arrivèrent au château, bâtisse quelconque, et que M. de Coantré haït sur-le-champ, parce qu'elle lui rappelait la richesse (MONTHERL., Célibataires, 1934, p. 880).
2. Médiocre. Je suis un peu ennuyé de vous avoir dédié Le Paradoxe qui est très quelconque (VALÉRY, Corresp. [avec Gide], 1891, p. 68). Je lis son devoir, très quelconque (COLETTE, Cl. à l'école, 1900, p. 134).
[En parlant de qqn] Cette aventure me détermine; j'étais quelconque, je suis quelqu'un (GIDE, Prométhée, 1899, p. 310) Une femme tout à fait quelconque, qu'il n'aime en rien, suffit à le détourner de tout le reste (DU BOS, Journal, 1925, p. 400):
1. Que voulez-vous? Je ne suis presque jamais sorti de Paris; je n'ai rien vu, je ne sais rien, je suis un homme quelconque, un homme insignifiant, oui, oui, insignifiant. Je n'ai rien à vous raconter d'extraordinaire.
DUHAMEL, Confess. min., 1920, p. 87.
3. Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. L'insignifiance, le quelconque de tant de choses admises à figurer dans le livre (DU BOS, Journal, 1928, p. 61):
2. La colère ne s'en tient pas au rôle de l'accusateur. Elle juge. Aussi cherche-t-elle à détruire n'importe quoi, et elle « choisit » le quelconque, car elle répond à une offense non particulière, mais générale et comme métaphysique.
J. VUILLEMIN, Essai signif. mort, 1949, p. 144.
REM. 1. Quelconquement, adv., rare. De quelque façon. Ceci dit, parlons un peu (...) des braves gens qui m'inculquèrent le peu que j'ai de notions quelconquement classiques (VERLAINE, Œuvres compl., t. 5, Confess., 1895, p. 63). 2. Quelconquerie, subst. fém., hapax. Chose quelconque, banale. L'Apollinaire des « poèmes-conversations » et des « quelconqueries » (BRETON, Manif. Surréal., 2e Manif., 1930, p. 157).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Rel. indéf. introduisant une rel. à valeur adversative 1. 1re moit. XIIe s. pron. empl. avec antécédent, ici, fonction d'obj. dir. (Psautier d'Oxford, 85, 8 ds T.-L.: tutes gens, quelesquunques tu fesis, vendrunt [qualescumque fecisti]); 2. ca 1223 adj. servant à former la loc. quelconques [+ subst.] que « quelque [...] que » (GAUTIER DE COINCI, Miracles, II Mir. 28, 442: En quelconques adversité Que soiez); 2e moit. XIIIe s. [ms.] (CHRÉTIEN DE TROYES, Perceval, éd. A. Hilka, 7016, var. T: quelconques voie que je taingne); id. (ID., Lion, éd. W. Foerster, 5803, var. P). B. Adj. indéf. sans introd. de sub. a) 1re moit. XIIe s. précède le subst. (Psautier d'Oxford, 101, 3 ds T.-L.: en quelquunques jur); b) 1316 suit le subst. (doc. Arch. Orne ds GDF.). C. Adj. qualificatif 1891 « médiocre » (VALÉRY, loc. cit.). Francisation, à l'aide de quel, que et onques, du lat. qualiscumque rel. « quel [...] que; de quelque nature que »; adj. indéf. « n'importe quel; quelconque ». Fréq. abs. littér.:3 380. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 5 890, b) 5 787; XXe s.: a) 4 474, b) 3 556. Bbg. GONDRET (P.). Les Pron. et déterminatifs indéf. ds les phrases nég. en fr. du 12e au 16e s. thèse, Paris, 1980, pp. 81-87, 484-498. — KLEIBER (G.), MARTIN (R.). La Quantification universelle en fr. Semantikos. 1977, t. 2, n ° 1, pp. 19-36.

quelconque [kɛlkɔ̃k] adj.
ÉTYM. XIIe; également pronom au sens de quiconque jusqu'au XVIIe; francisation, sur quel, du lat. qualiscumque.
1 Adj. indéf. marquant l'indétermination absolue (→ Détermination, cit. 3). N'importe lequel, quel qu'il soit. || « Ceux qui auront arrêté (cit. 35), détenu ou séquestré des personnes quelconques » (Code pénal). || Atteindre (cit. 43) à… implique un effort quelconque. || Sous une forme quelconque (→ Extérioriser, cit. 1). || D'une manière quelconque (→ Fonction, cit. 16). || Pour une raison quelconque (→ 2. Lieu, cit. 17). || D'un corpuscule quelconque, qu'il soit photon, électron, proton ou autre (→ Onde, cit. 17).
1 Il fut heureux, cependant, de lui voir enfin manifester une volonté quelconque.
Flaubert, Mme Bovary, II, XIV.
Loc. (Vx). Il n'y a raison quelconque : il n'y a aucune raison.
Spécialt (log. et math.). a « Se dit de l'un des éléments d'une même classe en tant qu'il est considéré comme jouissant des mêmes propriétés que tout autre élément de cette classe » (Lalande). || Une propriété vraie d'un point quelconque du cercle est vraie de son centre. || Une ellipse ou une courbe (cit. 12) quelconque.REM. Les mathématiciens et les philosophes renforcent souvent, en ce sens, l'adjectif quelconque par des adverbes : généralement quelconque, tout à fait quelconque.
2 Je suppose (…) que les coordonnées d'un point soient des fonctions continues, d'ailleurs tout à fait quelconques, des coordonnées du point correspondant.
Henri Poincaré, la Valeur de la science, p. 64.
3 Je me souviens de mon étonnement lorsque, élève de quatrième, mon professeur me dit un jour : Le triangle que vous tracez au tableau n'est pas quelconque, il est isocèle. Je lui répondis : Un triangle quelconque peut être aussi bien isocèle que non isocèle. Mon professeur se fâcha; il eut tort; il devait me dire : Il est imprudent d'associer dans votre esprit la propriété que vous voulez démontrer à l'image d'un triangle isocèle, car elle pourrait ne pas vous venir à l'esprit quand vous en aurez besoin, à propos d'un autre triangle.
Ed. Goblot, Sur l'induction en mathématiques, in Revue philosophique, janv. 1911, p. 65 (in Lalande, Voc. de la philosophie, art. Quelconque, note).
b « Se dit d'un élément d'une classe quand il ne présente aucune propriété singulière relativement à l'ordre de choses que l'on considère » (Lalande). || On ne peut dire du centre d'un cercle qu'il est un point quelconque du cercle. || Un point non quelconque.
Intercalé entre un numéral et un partitif. || L'un quelconque des points cardinaux (→ Orienter, cit. 1). || « Si de quatre choses exprimées (cit. 13) par les quatre lettres A, B, C, D, on permet d'en prendre, par exemple deux quelconques » (Pascal). || Nous pensons à l'un quelconque de ces petits potentats (cit. 2).
4 Il me recommandait bien de ne l'ouvrir (ce pli) que devant une quelconque des îles de l'Amirauté, par je ne sais quel degré, de latitude et de longitude.
Alphonse Daudet, Port-Tarascon, III, 5.
(Déb. XXe; placé devant le subst.). Péj. || Ouvrier qu'on a réduit à n'être plus qu'un quelconque animal producteur (→ Frustrer, cit. 5; et aussi figuration, cit. 2).
5 Un Rothschild quelconque, qui aura doté un quelconque observatoire d'une lunette (…)
O. Mirbeau, Dingo, VII, in Grevisse, p. 367.
2 (Fin XIXe). Adj. qualificatif. Tel qu'on peut en trouver partout, sans qualité ou valeur particulière. Insignifiant, ordinaire.
6 Dans la chambre (…) il n'y avait (…) que le morne mobilier abstrait, — le lit, la pendule, l'armoire à glace, deux fauteuils — comme des êtres de raison (…) Je n'ai jamais eu plus fortement l'impression du quelconque. C'était le logis quelconque, analogue au point quelconque des théorèmes. — et peut-être aussi utile. Mon hôte existait dans l'intérieur le plus général.
Valéry, Monsieur Teste, p. 29.
(Euphémisme). Assez mauvais. Médiocre. || Un homme très quelconque, insignifiant (cit. 9). || Elle est bien quelconque dans ce nouveau rôle. || Un décor de plus en plus quelconque (→ Béotien, cit. 3). || C'est un livre que je trouve quelconque, ni bien ni mal.
7 La famille, ce n'est pas mal, mais ce n'est pas très bien; c'est quelconque.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. XIV, XXII, p. 239.
CONTR. (Du 2.) Curieux, fameux, miraculeux…

Encyclopédie Universelle. 2012.