sensiblerie [ sɑ̃sibləri ] n. f.
• 1782; de sensible
♦ Sensibilité outrée et déplacée, compassion un peu ridicule.
● sensiblerie nom féminin Sensibilité outrée ou affectée allant jusqu'au ridicule. ● sensiblerie (difficultés) nom féminin Sens et emploi Ne pas employer l'un pour l'autre ces deux mots qui présentent une importante nuance de sens. 1. Sensibilité = faculté de percevoir des sensations, d'éprouver des sentiments : réagir avec intelligence et sensibilité. Le mot ne comporte aucune nuance péjorative ou négative. 2. Sensiblerie = sensibilité outrée, affectée ou déplacée ; le mot est toujours péjoratif. La sensiblerie qui fait pleurer à la fin des mélodrames.
sensiblerie
n. f. Sensibilité puérile, outrée.
⇒SENSIBLERIE, subst. fém.
Péj. Sensibilité outrée et fausse; compassion ridicule et déplacée. Il y a beaucoup de sensiblerie [dans les Mémoires de Brissot]. Le Brissot est du genre pleureur; mais chez lui tout est lourd, déclamatoire, sans naturel (BALZAC, Œuvres div., t. 1, 1830, p. 629). À la veille de la crise dreyfusienne, l'idolâtrie du petit soldat, comme celle du Poilu Inconnu, autre invention de la démocratie, semble bien avoir présenté tous les caractères de ces écœurants accès de sensiblerie qui préludent à la plupart des profondes défaillances morales (BERNANOS, Gde peur, 1931, p. 306).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1782, sept. (CHAILLET, Journal helvétique, p. 32 ds PROSCHWITZ Beaumarchais, p. 160). Dér. de sensible; suff. -erie. Fréq. abs. littér.:79.
sensiblerie [sɑ̃sibləʀi] n. f.
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♦ Sensibilité outrée et déplacée, compassion un peu ridicule. ⇒ Affectation (→ Dérision, cit. 3; opposer, cit. 25). || La sensibilité dégénère en sensiblerie dans la comédie larmoyante du XVIIIe siècle.
1 Quelque temps avant la Révolution, les gens de bon ton avaient adopté une certaine philosophie sentimentale qui était l'art de se dispenser d'être vertueux. Cette philosophie avait son jargon, sa sensibilité, son accent, ses gestes même. Le zèle simulé, les modulations tendres, les expressions affectueuses qui composaient l'extérieur des personnes de la bonne compagnie, au récit d'une action immorale ou des disgrâces de la vertu, ont fait donner à cette sensibilité feinte et stérile le nom de sensiblerie.
L. S. Mercier, le Nouveau Paris (1799), II, LXX.
2 (…) les jeunes hommes rudes comme lui, s'ils aiment bien à jouer avec les bêtes, n'ont guère de sensiblerie pour elles; mais son cœur se fendait, à marcher là derrière cette grand'mère en enfance, emportant son pauvre chat par la queue.
Loti, Pêcheur d'Islande, III, XVI.
Encyclopédie Universelle. 2012.