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• XIII^e; lat. sententiosus

1 ♦ Vx Qui contient des sentences. ⇒ gnomique.

2 ♦ (XVII^e) Mod.; péj. ou iron. Qui s'exprime de manière solennelle et affectée. ⇒ dogmatique , grave, pompeux. « sentencieux dans ses propos mais espiègle dans ses attitudes » (Martin du Gard). Un ton sentencieux.

Synonymes :

adj. Péjor. Qui s'exprime fréquemment par sentences (sens 2).

— Par ext. Un ton sentencieux, d'une gravité affectée.

⇒SENTENCIEUX, -EUSE, adj.

1. [En parlant de qqc.] Qui fait une grande place aux sentences, aux maximes. Discours sentencieux (Ac.). La simplicité de la Bible est plus courte et plus grave; la simplicité d'Homère plus longue et plus riante. La première est sentencieuse, et revient aux mêmes locutions pour exprimer des choses nouvelles (CHATEAUBR., Génie, t. 1, 1803, p. 546).

2. [En parlant de qqn] Qui énonce volontiers des maximes, des sentences, des devises. Sans doute il [Sénèque] est trop recherché, trop sentencieux; sans doute il vise trop à ne rien dire comme les autres; mais avec ses tournures originales, avec ses traits inattendus, il pénètre profondément les esprits, et de tout ce qu'il dit laisse un long souvenir (MAISTRE, Soirées St-Pétersb., t. 2, 1821, p. 179). Il répondit en grommelant que « ça a toujours de l'importance » et que « il n'y a pas de saison pour mal faire ». J'ai horreur des bougons sentencieux (GIDE, Isabelle, 1911, p. 630).

B. — [En parlant d'une façon de s'exprimer, d'une attitude] Qui exprime l'affectation par la gravité, un excès de solennité. Il a pris (...) l'habitude d'avoir un auditoire écoutant avec une avidité crédule ses moindres paroles (...). Ce ton doctoral, sentencieux, dogmatique même qu'il n'abandonne jamais est du dernier ridicule dans la bouche d'un homme léger comme l'air et changeant comme le vent qui l'agite (DELÉCLUZE, Journal, 1825, p. 226). Son mari (...) parlait du fond de la gorge, et articulait les mots d'une manière sentencieuse, ânonnante, en faisant des pauses entre les syllabes (ROLLAND, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 516). V. décisif ex. 6.

Prononc. et Orth.:[], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694; 1694 uniquement au masc. Étymol. et Hist. 1. Ca 1245 « qui s'exprime ordinairement par maximes » auctors ... Sentencieus (HENRI D'ANDELI, La Bataille des sept Ars, 417 ds Œuvres, éd. A. Héron); 2. 1549 « qui contient des sentences » (EST.); 3. 1663 « empreint de solennité, de gravité affectée » ton de voix sententieux (MOLIÈRE, Impromptu de Versailles, I). Empr. au lat. class. sententiosus « riche d'idées, de pensées », dér. de sententia, v. sentence. Fréq. abs. littér.:98.

DÉR. Sentencieusement, adv. a) À la manière d'une sentence; comme on le ferait pour énoncer une sentence; de la manière qu'il conviendrait pour énoncer une sentence. Tout le monde applaudit, et Colas Millet conclut sentencieusement: — V'là ce qu'y vous arrive, quand on méprise les autres; alors on n'a que ce qu'on mérite (MOSELLY, Terres lorr., 1907, p. 142). b) Péj. De manière sentencieuse; avec une gravité appuyée, une solennité excessive. Synon. gravement. Il nous expose ceci très sentencieusement, avec une fort belle gravité (GONCOURT, Journal, 1860, p. 818). Dorothée hochait la tête sentencieusement, quand la vieille fille passait: — V'là Célestine qui va à la messe. Ça la console, d'aimer le bon Dieu (MOSELLY, Terres lorr., 1907, p. 70). — []. Att. ds Ac. dep. 1694. — 1^res attest. 1546 sententieusement (R. ESTIENNE ds R. Ét. rab. t. 3, p. 1155), 1599 sentencieusement (LASPHRISE, 409, ibid.); de sentencieux, suff. -ment². — Fréq. abs. littér.: 74.

sentencieux, euse [sɑ̃tɑ̃sjø, øz] adj.

ÉTYM. XIII^e; lat. sententiosus, de sententia « sentence ».

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1 Vx. Qui contient des sentences, des maximes. || Discours sentencieux. || Poésie sentencieuse. ⇒ Gnomique (→ aussi Épître, cit. 3, Du Bellay).