1. serein, eine [ sərɛ̃, ɛn ] adj.
1 ♦ Littér. Qui est à la fois pur et calme (conditions atmosphériques). ⇒ 1. beau, clair. Pas plus « qu'un voyageur ne doit se mettre en route en comptant sur un ciel toujours serein » (Balzac). — Par métaph. Un coup de tonnerre dans un ciel serein.
2 ♦ (Abstrait) Dont le calme provient d'une paix morale qui n'est pas troublée. ⇒ 2. calme, paisible, tranquille. Son âme était « sereine comme son regard » (France). « J'ai connu le calme, la foi sereine » (Martin du Gard). Être serein devant la mort. Un visage redevenu serein. ⇒ rasséréné.
⊗ CONTR. Nuageux. Inquiet, tourmenté, troublé.
⊗ HOM. Serin.
serein 2. serein [ sərɛ̃ ] n. m.
• 1580; sierain fin XIIe; « soir » déb. XIIe, proprt « (heure) calme »; lat. serenus, avec infl. de serum « heure tardive »
♦ Littér. ou région. Humidité ou fraîcheur qui tombe avec le soir après une belle journée. « Le serein mouille un peu les bancs sous la charmille » (Hugo).
● serein, sereine adjectif (latin populaire seranus, du latin classique serenus, calme) Littéraire. Se dit de l'atmosphère, du temps, quand ils ne sont pas troublés par des perturbations météorologiques : Un ciel serein. Qui n'est agité par aucun trouble, qui est exempt de passion, d'angoisse : Montrer un visage serein. Se dit d'un jugement exempt de toute partialité, de toute passion. ● serein, sereine (difficultés) adjectif (latin populaire seranus, du latin classique serenus, calme) Orthographe et sens Ne pas confondre serein, adj., et serin, n. et adj. 1. Serein, e = calme, tranquille, confiant. Ces difficultés sont passagères et nous restons sereins. 2. Serin n.m. = oiseau chanteur. Un couple de serins des Canaries . 3. Serin, e adj. et n. = niais, étourdi, naïf. Il est gentil, mais un peu serin. Elle n'a pas de tête, une vraie serine ! ● serein, sereine (homonymes) adjectif (latin populaire seranus, du latin classique serenus, calme) serin adjectif invariable serin nom masculin ● serein, sereine (synonymes) adjectif (latin populaire seranus, du latin classique serenus, calme) Littéraire. Se dit de l'atmosphère, du temps, quand ils ne sont...
Synonymes :
- beau
- radieux
Qui n'est agité par aucun trouble, qui est exempt de...
Synonymes :
- paisible
- placide
Se dit d'un jugement exempt de toute partialité, de toute...
Synonymes :
- olympien
serein, eine
adj.
d1./d (Conditions atmosphériques.) Pur et calme. Ciel serein.
d2./d Fig. Exempt de trouble, d'inquiétude. Des jours sereins. Un esprit serein.
— Un jugement serein, non entaché de passion, de partialité.
————————
serein
n. m. (Antilles fr.) Fraîcheur, humidité du soir. Mettre son chapeau pour le serein.
I.
⇒SEREIN1, -EINE, adj.
A. — [En parlant des conditions météor.] Qui n'est affecté par aucune perturbation atmosphérique (sans nuages, ni pluie, ni vent). Synon. beau, calme, doux, pur, radieux; anton. agité, détraqué (fam.), nuageux. Air, ciel serein; nuit sereine. C'était par une sereine matinée d'été, Marius était joyeux comme on l'est quand il fait beau (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 836):
• Que le ciel soit pur ou chargé, l'aube sereine ou venteuse, il se campe sur le seuil du débit en attendant son café-rhum et regarde longuement l'horizon: — Je crois que pour aujourd'hui, ce sera du beau temps!
DABIT, Hôtel Nord, 1929, p. 47.
— P. anal.
♦ MÉD. Goutte sereine. V. goutte2.
♦ POL. [Dans la lang. journalistique, en parlant d'une situation soc. ou pol.] Calme, sans conflit. Réduit à la longue patience de la « diplomatie sereine », M. Sadate se voyait affaibli dans le conflit intérieur qui se développait en sourdine depuis un mois (L'Express, 17 mai 1971, p. 88, col. 3).
B. — [En parlant d'une pers.]
1. Qui manifeste calme, égalité d'âme et est exempt de l'agitation et des troubles qui affectent l'existence. Synon. calme, paisible, placide, tranquille. Notre bon roi, toujours calme et serein au milieu des orages (MAINE DE BIRAN, Journal, 1815, p. 45). En peu de minutes, je sentais fuir au loin les choses épaisses de la terre, et je me retrouvais calme, ébloui et serein en présence du rayonnement tranquille de la vérité éternelle (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 374).
— [P. méton.]
♦ [En parlant de ce qui dénote chez une pers. cet état d'esprit] Front, œil, visage serein. Ouvrant ses yeux sereins aux cils d'argent (GAUTIER, Comédie mort, 1838, p. 11). Est-ce moi, si épris des traits sereins de ma mère, qui les laisse ainsi désolés par l'anxiété et la peine? (LACRETELLE, Silbermann, 1922, p. 148).
♦ [En parlant d'une manifestation du comportement] Attente, confiance, gravité, impassibilité, résignation sereine. Le dernier âge se repose dans l'attente pieuse et sereine de la mort (OZANAM, Philos. Dante, 1838, p. 169). Mon père opposait à leurs aberrations une sereine impartialité (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 108).
2. Qui est sans parti pris. Synon. impartial, objectif. Jugement serein; critique, décision sereine. La sereine et limpide impartialité du narrateur (MAETERL., Intellig. fleurs, 1907, p. 270).
C. — P. anal. [En parlant d'une chose qui dénote ou suggère la sérénité]
1. [En parlant d'une œuvre d'art] Tout le monde connaît la magnifique carrière de M. Maurice Denis, son œuvre sereine et vaste (...) sa maîtrise accomplie et reconnue de tous, son équilibre, sa noble culture (GILLET, Art fr., 1938, p. 134). La sereine péroraison de l'épilogue, le quatuor vocal, est d'une souveraine beauté (DUMESNIL, Hist. théâtre lyr., 1953, p. 190).
2. [En parlant d'un inanimé, et fréq., d'un élém. de la nature] La ville de Plassans étageait ses toitures de tuiles décolorées et roses, son fouillis ramassé de vieille cité, que perçaient des cimes d'ormes antiques, et sur laquelle régnait la haute tour de saint-Saturnin, solitaire et sereine, à cette heure, dans l'or limpide du couchant (ZOLA, Dr Pascal, 1893, p. 27). Je regardais la lune sereine, au-dessus de la claire étendue, qui semblait rire et qui brillait sur cette morne plaine insondée, plus morne encore que le désert (GIDE, El Hadj, 1899, p. 358).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-]. Homon. serein2, serin. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1170 serein « qui est clair, doux, pur et calme (en parlant des conditions atmosphériques) » (GUILLAUME DE SAINT-PAIR, Mont Saint-Michel, éd. P. Redlich, 723); 1176 serain « id. » (CHRÉTIEN DE TROYES, Cligès, éd. A. Micha, 241: serains rime avec premerains); b) 1611 goutte serene (COTGR.); 2. 1225-30 serin « qui annonce une grande tranquillité d'esprit (en parlant d'un regard, d'un sourire) » (GUILLAUME DE LORRIS, Rose, éd. F. Lecoy, 2209). Issu, par substitution de suff., d'apr. le lat. class. serenus « pur, sans nuages, calme, paisible » de l'a. fr. seri « doux, calme » (ca 1140 serrit, Voyage Charlemagne, éd. G. Favati, 371) qui semble remonter au verbe inchoatif « sécher » (dér. de serenus) devenu puis . 1 b ainsi nommée parce que l'on attribuait la paralysie de la rétine à une goutte d'humeur liquide, « sereine », la transparence de l'œil n'étant pas troublée dans cette affection (v. LITTRÉ). Fréq. abs. littér.:1 286. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 2 332, b) 2 714; XXe s.: a) 1 851, b) 910.
DÉR. Sereinement, adv. D'une manière sereine, en conservant calme et hauteur d'esprit, en ne montrant ni hargne, ni mauvaise foi. Synon. calmement, paisiblement, tranquillement; anton. fébrilement. Après cette mise au point, il est possible de considérer plus sereinement le mode d'organisation susceptible de répondre de la meilleure façon aux nécessités d'une stratégie moderne (Serv. milit. et réforme arm., 1963, p. 65). — []. — 1res attest. 1556 serenement (RON-SARD, Am. de Marie, I, 153 ds HUG.), 1584 serainement (DU BARTAS, Seconde semaine, f ° 57 v °); de serein1, suff. -ment2.
II.
⇒SEREIN2, subst. masc.
Littér. ou région. Légère humidité qui tombe au crépuscule et rafraîchit l'atmosphère après une chaude journée. Prendre le serein; se promener au serein. Voilà le serein qui tombe, mon cher monsieur, lui dit-elle (...). Faut rentrer. Ça n'est pas sain, de humer la rosée, avec ça que vous n'avez rien pris depuis ce matin (BALZAC, Peau chagr., 1831, p. 287). La fraîcheur tombait au coucher du soleil et le serein commençait de mouiller l'herbe (POURRAT, Gaspard, 1922, p. 62).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. serein1, serin. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. a) Ca 1140 [ms. fin XIIIe s.] serain « tombée du jour, soir » (GEFFREI GAIMAR, Hist. des Anglais, éd. A. Bell, 766, var. ms. R); b) 1180-90 serain « vapeur humide qui se produit en été après le coucher du soleil, et forme une espèce de rosée » (ALEX. DE PARIS, Alexandre, branche II, 1583 ds Elliott Monographs, n ° 37, p. 108); 1580 serein (MONTAIGNE, Essais, II, 12, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, t. 1, p. 578). Soit empl. subst. de serein1 avec infl. des représentants de la famille de serum « heure tardive » (FEW t. 11, p. 510a), soit dér. de l'a. fr. ser « déclin du jour, dernières heures de la journée » (soir), cf. pour la formation le port. « veillée ». Dans cette dernière hyp., la forme médiév. serain aurait été refaite au XVIe s. en serein sous l'infl. de l'adj. serein (serein1).
1. serein, eine [səʀɛ̃, ɛn] adj.
ÉTYM. 1549; serain, v. 1175; lat. pop. seranus, du lat. class. serenus.
❖
1 (En parlant des conditions atmosphériques.) Littér. Qui est à la fois pur (II., 2.) et calme. ⇒ Beau (beau temps). || Ciel toujours serein (→ Feu, cit. 53). || Air serein (→ Morfondre, cit. 4; parfumer, cit. 7). || Jours sereins (→ Muable, cit.). || Nuits sereines (→ Consteller, cit. 3). || « La lune (cit. 3) était sereine et jouait sur les flots » (Hugo). — (Avec une valeur morale). ⇒ Sérénité. || « Tous les jours se levaient clairs (cit. 4) et sereins pour eux » (Racine). || Douce et sereine atmosphère (→ Béguinage, cit. 1). ⇒ Heureux, nuage (sans). || « S'élancer (cit. 9) vers les champs lumineux et sereins » (Baudelaire). — Par métaphore. || Un coup de tonnerre dans un ciel serein.
0 C'était aux premiers temps du globe; et la clarté
Brillait sereine au front du ciel inaccessible (…)
Hugo, la Légende des siècles, II, « Sacre de la femme », I.
♦ Par ext. (parce que la transparence de l'œil n'est pas troublée). Méd. || Goutte sereine.
2 (Mil. XVIIe). Abstrait. Dont le calme provient d'une noblesse, d'une hauteur ou d'une paix morale qui n'est pas troublée. ⇒ Paisible, tranquille. || Âme (cit. 65) sereine (→ Alourdir, cit. 4; garder, cit. 52; inaccessible, cit. 19). || Esprit serein (→ Mère, cit. 16). || Cette paix (cit. 35) sereine de Pascal (→ Divin, cit. 3). || Foi, force sereine (→ Déséquilibre, cit. 3; rêve, cit. 15).
3 (1636; serin, v. 1240). Qui indique la maîtrise de soi, le calme. || Visage serein (→ Effarement, cit. 1). || Front candide (cit. 4) et serein. ⇒ Placide. || « Nature au front serein, comme vous oubliez ! » (→ Métamorphose, cit. 9, Hugo). || Physionomie ouverte et sereine (→ Exprimer, cit. 17). || Regard serein (→ Avenant, cit. 2; éphémère; cit. 7). || Voix grave et sereine (→ Profond, cit. 9).
4 Insensible aux passions ou à l'esprit de système (→ Impartial, objectif). || Une histoire, une critique sereine. || Jugement serein.
5 Calme, sans oppositions violentes, en parlant d'une situation sociale. || La rencontre s'est déroulée dans une atmosphère sereine. || Un climat social plus serein. || La rentrée parlementaire devrait être sereine.
❖
CONTR. Nuageux. — Affairé, agité, anxieux, emporté, fâché, fou, fougueux, furibond, furieux, inquiet, troublé.
DÉR. Sereinement.
COMP. Rasséréner. — V. aussi Sérénité.
HOM. 2. Serein, serin.
————————
2. serein [səʀɛ̃] n. m.
ÉTYM. 1580; var. sierain et serain « soir », proprt « (heure) calme », XIIe (cf. anc. franç. serée « soirée »); du lat. serenus, avec infl. de serum « heure tardive », de serus « tardif ».
❖
♦ Littér. ou régional. Humidité ou fraîcheur qui tombe avec le soir après une belle journée. || « Le serein mouille un peu les bancs sous la charmille » (→ 1. Frais, cit. 6, Hugo). || Être exposé (cit. 13) au serein. || Prendre le serein, en éprouver les effets malfaisants.
1 Que fais-tu là si tard, ma petite Ninette ?
Il est temps de dormir. — Tu prendras le serein.
A. de Musset, Premières poésies, « À quoi rêvent les jeunes filles », II, 2.
2 Je sortirai dans la rosée, au lever du soleil, pour cueillir les fruits de notre terre; j'irai dans le serein du soir voir si les poules reposent dans les branches des arbres, si la bête sauvage et vorace ne les a pas enlevées.
Jacques Roumain, Gouverneurs de la rosée, in Littératures de langue franç. hors de France, p. 167.
❖
HOM. 1. Serein, serin.
Encyclopédie Universelle. 2012.