serpentine [ sɛrpɑ̃tin ] n. f. ♦ Minér. Roche métamorphique (silicates de magnésium) dont la masse vert sombre est traversée de petits filons fibreux. serpentine estragon [ ɛstragɔ̃ ] n. m.
• 1601; estargon 1564; altér. de targon (1539); lat. sav. tarchon, de l'ar. tarkhoun, gr. dracontion « serpentaire »
♦ Variété d'armoise (composées), appelée aussi serpentine, dont la tige et les feuilles, aromatiques et apéritives, sont employées comme condiment. Plant d'estragon.
♢ Ce condiment. Vinaigre, moutarde à l'estragon. Poulet à l'estragon.
● serpentine nom féminin Synonyme de serpentin et de croquet. Groupe de silicates hydratés de magnésium, amorphes ou cristallisés, résultant de l'altération du péridot (et d'autres minéraux), et comportant des variétés de couleur et de structure différentes (antigorite, chrysotile, serpentine noble [verdâtre et translucide], etc.). ● serpentine (synonymes) nom féminin
Synonymes :
- croquet
● serpentin, serpentine
adjectif
(bas latin serpentinus)
Littéraire. Qui ressemble au serpent.
serpentine
n. f. MINER Silicate de magnésium hydraté, de couleur verte.
⇒SERPENTINE, subst. fém.
A. — HIST. DE L'ARM. Synon. de serpentin (v. ce mot B 2 a ). Le fracas de tous les gros doubles pétards de la saint-Jean, la décharge de vingt arquebuses à croc, la détonation de cette fameuse serpentine de la tour de Billy (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 39).
B. — BOT. [N. vulg. de certaines plantes]
1. ,,Plante exotique dont le bois, appelé Bois de serpent, était employé autrefois en médecine comme sudorifique et fébrifuge`` (Ac. 1835-1935).
2. ,,Serpentaire pied-de-veau`` (LITTRÉ). V. serpentaire1.
3. ,,Serpentaire de Virginie`` (BAILLON t. 3 1891). V. serpentaire1.
C. — HIPP. ,,Figure de manège consistant en une succession de demi-cercles alternés`` (ST-RIQUIER-DELP. 1975).
D. — MINÉRALOGIE
1. Roche éruptive de couleur verte et tachetée, compacte, assez tendre, dérivant d'autres roches par altération ou par métamorphisme, et constituée essentiellement de silicates de magnésium. De toutes les substances que la sculpture met en œuvre, celle-ci [la pierre] est la moins susceptible de mouvement. (...) Le goût d'une sculpture imposante et peu remuée devait naître dans le pays [l'Égypte] qui produisait les granits, les porphyres, la serpentine, le basalte (Ch. BLANC, Gramm. arts dessin, 1876, p. 354). Le grès jaune de Volterra, la serpentine, les blocs et les parois aux reflets noirs, tout se brouille dans l'éblouissement sanglant de la lumière (SUARÈS, Voy. Condottière, t. 3, 1932, p. 338). V. ophite ex. de Bourde.
2. Genre comprenant les silicates de magnésium hydratés amorphes ou cristallisés entrant dans la composition de cette roche. L'amiante du Canada (...) est une serpentine (COFFIGNIER, Coul. et peint., 1924, p. 102).
3. Espèce du genre serpentine comportant plusieurs variétés. Le péridot ou olivine (...) en grains vitreux d'un vert-olive, facilement transformés par acquisition d'eau en serpentine (LAPPARENT, Abr. géol., 1886, p. 109). [Le genre serpentine] comprend, p. ex., la magnésite, le talc, la stéatite, la serpentine proprement dite (QUILLET 1965).
E. — PASSEM. ,,Étroite guipure dont les bords forment des sinuosités arrondies en forme de dents`` (Nouv. Lar. ill.-Lar. Lang. fr.).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin XIIe s. « les serpents » (Prise d'Orenge, éd. C. Regnier, rédaction AB 1232) — XIVe s.; 2. XIIIe s. minér. (Lapidaires anglo-norm., éd. P. Studer et J. Evans, II, 297, p. 81); 3. ca 1393 bot. (Ménagier, II, 49 ds T.-L.); 4. 1456 « bouche à feu » (ds J. GARNIER, L'Artillerie de la commune de Dijon, p. 20 ds GAY t. 2). Forme fém. de serpentin. Fréq. abs. littér.:57.
DÉR. Serpentineux, -euse, adj., minér. Qui se rapporte à la serpentine; qui est formé de serpentine ou en contient. Transformation serpentineuse. Les minerais de cuivre sont quelquefois répandus dans la roche serpentineuse de manière à faire corps avec elle; d'autres fois, ils sont placés au contact de la roche serpentineuse avec les roches adjacentes (ÉLIE DE BEAUMONT ds B. Sté géol. Fr., t. 4, 1847, p. 16). — [], fém. [-ø:z]. — 1res attest. a) ca 1440 femme serpentineuse « perfide, rusée » (LE FRANC, Champ des Dam., Ars. 3121, f ° 95b ds GDF.); b) 1801 « qui est formé de serpentine » (R.-J. HAÜY, Traité de minér., Paris, Louis, t. 4, p. 437); de serpentin; suff. -eux, -euse.
BBG. — Sculpt. 1978, p. 609.
serpentine [sɛʀpɑ̃tin] n. f.
ÉTYM. Fin XIIIe; « sorte de serpent », fin XIIe; a désigné aussi (XVe) une bouche à feu (→ 2. Serpentin) et une figure de manège en ligne sinueuse; de serpentin, adjectif.
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1 Minér. Roche métamorphique, produit de l'altération des péridotites (⇒ Péridot), dont la masse est traversée de petits filons fibreux (la chrysotile utilisée pour la fabrication de l'amiante). || La serpentine est verte et parcourue de taches sinueuses; on l'utilise, taillée et polie, en décoration. || Serpentine ollaire, mélange de calcaire et de serpentine. — REM. Le mot désignait diverses pierres d'aspect rubané, en ancienne minéralogie (→ Gabbro, cit. Buffon).
➪ tableau Classes de roches.
2 (La racine passant pour guérir les morsures de serpent). Arbre exotique (Apocynacées; Ophioxylon serpentinum) dont le bois (dit bois de serpent) était utilisé comme remède (sudorifique et fébrifuge).
3 Ligne sinueuse.
0 — Il y a des lignes (…) qui sont des monstres : la droite, la serpentine régulière, surtout deux parallèles.
E. Delacroix, Journal 1823-1850, 1843, p. 199.
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DÉR. (De 1.) Serpentineux.
Encyclopédie Universelle. 2012.