silo [ silo ] n. m.
1 ♦ Excavation souterraine, réservoir (au-dessus ou au-dessous du sol) où l'on entrepose les produits agricoles pour les conserver. Silos à céréales, à fourrages. Mettre en silo. ⇒ ensiler.
2 ♦ Milit. Site souterrain de lancement des missiles stratégiques. Silo de lancement.
● silo nom masculin (espagnol silo, du latin sirus) Fosse creusée dans la terre pour conserver des produits végétaux en les isolants de l'air et de l'eau. Ensemble de grands réservoirs verticaux pour stocker des céréales. Cavité creusée dans le sol et entourée de béton, dans laquelle est stocké, et à partir de laquelle est lancé, un missile ou un antimissile. Capacité servant au stockage de produits pulvérulents ou granuleux. ● silo (expressions) nom masculin (espagnol silo, du latin sirus) Silo boudin, grande poche en matière plastique de 3 à 4 m de diamètre, posée à même le sol et bourrée de fourrage ensilé par une presse. Silo couloir, fosse en béton édifiée au niveau du sol pour stocker un fourrage ensilé. Silo tour, construction verticale élevée, à remplissage par le haut, pour stocker un fourrage ensilé.
Silo ou Silôh
(auj. Seilûn, en Israël), v. de Palestine, centre religieux des Hébreux au temps des Juges.
⇒SILO, subst. masc.
A. — AGRICULTURE
1. Cavité creusée dans le sol ou petit édicule où l'on conserve certains produits agricoles, notamment des céréales, dans l'Antiquité ou dans certaines sociétés traditionnelles. L'homme d'Afrique meurt de faim sur son silo dévasté, il meurt et ne se plaint pas (MICHELET, Peuple, 1846, p. 265). Un silo, un vieux silo. Ça avait l'aspect d'un petit mamelon rond, couvert d'herbes, mais il y avait dans le flanc une porte (...). Ça devait être fameux pour garder le grain (GIONO, Baumugnes, 1929, p. 150).
— En partic. [Cette cavité étant utilisée comme lieu de détention et de punition dans l'armée coloniale d'Afrique] Peine du silo. À ce mot de conseil de guerre, l'impressionnable tarasconnais se voyait déjà fusillé au pied des remparts, ou croupissant dans le fond d'un silo (A. DAUDET, Tartarin de T., 1872, p. 124). Les interminables années au bataillon d'Afrique, le travail au soleil ardent sur les routes, la fièvre du silo (COPPÉE, Contes rap., 1889, p. 24).
2. ,,Fosse où l'on conserve les betteraves fourragères, la pulpe de betteraves sucrières, certains fourrages`` (Agric. 1977); meule à même le sol, maçonnée ou recouverte de paille et de terre battue où l'on conserve les produits agricoles (racines, fourrages). Silo permanent, provisoire. C'est l'hiver. (...) Dans le jardin, les silos de betteraves sont entamés (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1907, p. 308). On les met [les betteraves] en silos établis sur des terrains perméables pour éviter que l'eau ne séjourne, en protégeant contre les froids au moyen d'une couche de terre assez épaisse (ROUBERTY, Sucr., 1922, p. 21).
3. Réservoir cylindrique ou quadrangulaire compartimenté, de grande hauteur et de forte capacité, muni d'un système de ventilation et d'élévation, où l'on entrepose des céréales ou d'autres produits agricoles. Silo métallique, en béton armé, en ciment. Le relent des grands silos et entrepôts de denrées coloniales (SAINT-JOHN-PERSE, Exil, 1942, p. 226). Un port céréalier doit prochainement prendre corps avec la construction d'un grand silo de 200 000 quintaux, destiné à la fois au transit portuaire et au stockage de réserve national et régional (Nav. intér. Fr., 1952, p. 61).
— P. métaph., péj. Immeuble moderne à étages et à forte densité humaine. [À New-York] des magasins à bourgeois, des silos de locataires, des tonneaux et des tonneaux empilés de choucroute humaine! (CLAUDEL, Convers. Loir-et-Cher, 1935, p. 143).
B. — P. anal.
1. Réservoir destiné à la conservation de produits industriels pulvérulents. La poudre résultant est le ciment des grappiers que l'on conserve longtemps en silo avant de l'expédier (BOURDE, Trav. publ., 1928, p. 164).
2. Silo à voitures. Grand garage à plusieurs étages, auxquels on accède par des ascenseurs ou des rampes hélicoïdales. Éviter que le centre lui-même soit un silo à voitures (BELORGEY, Gouvern. et admin. Fr., 1967, p. 362).
3. DÉFENSE MILIT. Silo lance-missile ou, absol., silo. Site souterrain où sont entreposés des missiles en position de lancement. La capacité défensive s'est fortement accrue au détriment de la capacité offensive: les sous-marins et les silos bétonnés de 1964 jouent le rôle des tranchées et des fils de fer de 1915 (BEAUFRE, Dissuasion et strat., 1964, p. 50).
REM. Silo-, élém. de compos. entrant dans la constr., dans le domaine de l'agric., de subst. masc. désignant des variétés de silos précisées par le 2e élém. Silo-couloir, silo-cuve, silo-fosse, silo-meule, silo-tour, silo-tranchée. Il reste à déterminer les formes de silos les plus économiques à recommander silos-cuves, silos-fosses, silos-tranchées et même silos-meules en cas de nécessité (Qq. aspects équip. agric., 1951, p. 7). Pour les fourrages, les silos les plus courants sont les silos horizontaux allongés, qui sont soit à la surface du sol (silos-couloirs), soit enterrés (silos-tranchées) (Lar. agric. 1981). Il existe (...) des silos verticaux comme les silos-tours. Ces derniers sont exceptionnellement en bois, souvent en béton, en éléments préfabriqués ou en métal (Lar. agric. 1981).
Prononc. et Orth.:[silo]. Att. ds Ac. dep. 1835. Plur. des silos. Étymol. et Hist. 1. 1823 « souterrain pour conserver les grains » (BOISTE); 2. 1871 « réservoir muni d'un système de ventilation où l'on conserve les produits agricoles » ici, le blé (LITTRÉ). Empr. à l'esp. silo, att. au sens 2 dep. ca 1050 (doc. de Toro ds R. MENÉNDEZ PIDAL, Origenes del español, p. 26) et au sens 1 dep. 1220-50 (BERCEO ds COR.-PASC.), issu du lat. sirus, att. au sens 2 chez PLINE, COLUMELLE, QUINTE-CURCE (v. OLD), lui-même empr. au gr. , « id. ». Voir FEW t. 11, pp. 658b-659. Fréq. abs. littér.:24.
DÉR. Silotage, subst. masc., technol. Action de mettre en silo, de conserver des produits généralement non agricoles. Silotage de la chaux. Silotage. — Le ciment est ensuite mis en stock dans des silos où il se stabilise et se refroidit (CLÉRET DE LANGAVANT, Ciments et bétons, 1953, p. 67). — []. — 1re attest. 1923 (Lar. univ.); de silo, suff. -(t)age.
BBG. — FOURNIER (P.-F.). Notes lexicol. Fr. mod. 1952, t. 20, pp. 119-120.
silo [silo] n. m.
ÉTYM. 1823; « cachot souterrain », 1685; esp. silo et anc. provençal sil, XIIIe; du lat. sirus, grec siros.
❖
1 Excavation souterraine, et, par la suite, réservoir (au-dessous ou au-dessus du sol) où l'on entrepose les produits agricoles pour les conserver. ⇒ Dock, élévateur, fosse, grenier, magasin. || Silos à blé, à céréales (en maçonnerie, métalliques), à fourrages verts (silo-meule, silo-cuve, silo-fosse, silo-tour…), à pulpes, à racines et à tubercules (permanents, temporaires). || Mettre des grains, du blé en silo. ⇒ Ensiler.
2 Techn. Site souterrain de lancement de missiles.
4 Péj. (Par métaphore du 1.). || Silo à habiter; silo à bureaux (1973-1974, in P. Gilbert) : immeuble moderne à nombreux étages et à forte densité d'occupation. → Cabane, cage à lapins.
❖
DÉR. et COMP. Silotage. Désilage, ensilage.
Encyclopédie Universelle. 2012.