simulé, ée [ simyle ] adj.
• 1375; de simuler
1 ♦ Feint. « Avec une gravité simulée » (Proust). Avec une joie qui n'était pas simulée.
2 ♦ Faux, postiche. « Les colonnades simulées » (Ch. Cros).
⊗ CONTR. Vrai.
simulé, ée
adj. DR Se dit d'un acte créé par simulation.
⇒SIMULÉ, -ÉE, part. passé et adj.
I. — Part. passé de simuler.
II. — Adjectif
A. — [Avec idée de tromperie]
1. DR. CIVIL. [En parlant d'un acte] Déguisé. Le droit nouveau (...) donne [au testament] une forme plus facile, celle d'une vente simulée. L'homme feindra de vendre sa fortune à celui qu'il aura choisi pour légataire; en réalité il aura fait un testament (FUSTEL DE COUL., Cité antique, 1864, p. 404).
2. [En parlant d'un inanimé abstr.] Contrefait, faux, fictif. Guerre simulée. Nous condamnons, dans certains numéros d'apparence périlleuse [en acrobatie], la pratique des accidents simulés, appelée chiqué en argot professionnel (Arts et litt., 1935, p. 44-8). Toutes ces cérémonies s'accompagnent de danses, de combats simulés et de séances de lutte (LOWIE, Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 345).
3. [En parlant d'un état affectif, d'un sentiment] Affecté, feint. Adèle, ne me donne pas la douleur de te voir me témoigner une affection simulée qui n'est pas dans ton âme (HUGO, Lettres fiancée, 1822, p. 256). Une compatissante tristesse simulée d'une façon si parfaite que le saint simulateur professionnel pris lui-même par le ron-ron de sa simulation verse les authentiques larmes de la bonté (PRÉVERT, Paroles, 1946, p. 160).
4. En partic. [En parlant d'un état physique, d'une maladie] Contrefait, feint. Parmi tant de folies, il pouvait bien y en avoir quelques unes de simulées (COUSIN, Hist. philos. XVIIIe s., t. 2, 1829, p. 488).
B. — [Sans idée de tromperie; en parlant d'un inanimé concr.] Qui simule, représente, imite autre chose. Synon. faux1, postiche; anton. réel, vrai. Fenêtre simulée; colonnes, ornements simulé(e)s. Le cimetière dont le mur en arcades simulées fait penser au Campo Santo de Bologne (MICHELET, Journal, 1842, p. 430). L'art du tapissier a influencé le décor du meuble Louis XVI: des draperies simulées, des rubans enroulés, des festons, (...) concurrencent curieusement la grammaire ornementale de l'Antiquité (VIAUX, Meuble Fr., 1962, p. 108).
Prononc. et Orth.:[simyle]. Att. ds Ac. dep. 1694. Fréq. abs. littér.:125.
Encyclopédie Universelle. 2012.