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sobriquet

sobriquet [ sɔbrikɛ ] n. m.
soubriquet XVe; « coup sous le menton » 1355; o. i.
Surnom familier, souvent moqueur. « Jadis les gens du peuple n'étaient connus que par un sobriquet tiré de leur profession, de leur pays » (Balzac).

sobriquet nom masculin (peut-être de sous) Surnom familier donné par dérision, moquerie ou comme hypocoristique, par exemple le « Petit Caporal » (Napoléon Ier).

sobriquet
n. m. Surnom familier, donné souvent par dérision.

⇒SOBRIQUET, subst. masc.
Surnom familier que l'on donne à une personne avec une intention moqueuse ou plaisante, faisant référence à des particularités physiques ou à des traits de caractère de cette personne, à son origine sociale ou géographique, à son métier, à une anecdote de sa vie ou encore formé sur un jeu de mots. Sobriquet grotesque, (peu) flatteur, (im)mérité; porter un sobriquet; affubler, gratifier d'un sobriquet; désigner sous un sobriquet. Son nom, que son accent corse lui faisait prononcer à peu près Napoilloné, lui valut des camarades le sobriquet de la paille au nez (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 79). Chez le comte de Paris il était connu sous le sobriquet du « prince » à cause de son élégance et de sa fierté (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 749). V. aigrette ex. 38.
♦ [Avec un caractère coll.] Tandis que la voix publique a imposé au peuple anglais, en le personnalisant, le nom d'un animal indompté, Jacques Bonhomme est le sobriquet que le Français d'autrefois se donna à lui-même (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 1, 1821-24, p. 67).
P. anal. Désignation familière et imagée d'un objet, d'une notion. L'hésitation de mes périphrases, en ce moment, n'est-ce pas une dernière séquelle de cette formation chrétienne qui donne à l'instinct le sobriquet louche de « tentation »? (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 245).
REM. Sobriquer, verbe trans., rare. Donner un sobriquet à quelqu'un. Je n'étais pas plutôt introduit par l'interne de service (...) dans la petite salle de six lits où couchait ce Brin d'Amour (nous l'avons, mes compagnons de chambrée et moi, sobriqué ainsi par antiphrase), que celui-ci commença à grommeler (VERLAINE, Œuvres compl., t. 4, Mes hôp., 1891, p. 346).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1355 « petit coup sous le menton » (Arch. nat. JJ 84, pièce 390 ds DU CANGE, s.v. barba1: Percussit super mentonem faciendo dictum le Soubriquet); 1398 (ibid. JJ 153, pièce 445, ibid.: Donna ... deux petits coups appellez Soubzbriquez, des dois de la main soubz le menton); 2. 1440-42 « raillerie, moquerie » (LEFRANC, Champion des Dames, Livre III, éd. A. Fischer, 3160; cf. aussi GDF. Compl.), sens fréq. au XVIe s., v. HUG.; 3. 1531 Dictionarium seu Latinal lingual Thesaurus, s.v. impouere, d'apr. K. BALDINGER ds Actes du Colloque Internat. de Lexicogr., Wolfenbüttel, 1982, p. 15 « surnom » (R. ESTIENNE). Étymol. obsc. Le sens du mot au XIVe s. permet d'avancer l'évol. sém.: « coup, geste de dérision, attribution d'un sobriquet, sobriquet »; évol. que BL.-W.1-5 rapproche de celle du prov. escaissar « déchirer avec les dents, écorner », « se moquer, donner des surnoms », subst. verbal escais « surnom » (FEW t. 2, p. 316b). L'orig. même du mot demeure inc., soubz et briquet pouvant n'être qu'une altération d'une base qui échappe (cf. DAUZAT Ling. fr., p. 259). Ni le lat. beccus « bec » (bequet altéré en -briquet, BUGGE ds Romania t. 31, 1874, p. 158), ni le m. néerl. bricke (-briquet dér. de briquer « battre le briquet » [cf. FEW t. 15, p. 278a] désignant p. anal. une chiquenaude [sous le menton], GUIR. Étymol. obsc., p. 487) ne semblent des étymons satisfaisants. Fréq. abs. littér.:120.

sobriquet [sɔbʀikɛ] n. m.
ÉTYM. Fin XVIe; soubriquet, XVe; soubzbriquet « coup sous le menton », XIVe; orig. douteuse; selon P. Guiraud, d'abord « geste de dérision », briquet, de briquer « battre le briquet ».
Surnom moqueur, et, par ext., surnom familier. Nom (d'emprunt), surnom; → Lin, cit. 1; pressier, cit. || Sobriquet injurieux, plaisant, ridicule (Académie). || Donner, prendre un sobriquet.Par anal. Désignation imagée et familière (→ Rossignol, cit. 5).
0 Jadis les gens du peuple n'étaient connus que par un sobriquet tiré de leur profession, de leur pays, de leur conformation physique ou de leurs qualités morales. Ce sobriquet devenait le nom de la famille bourgeoise qu'ils fondaient lors de leur affranchissement.
Balzac, la Recherche de l'absolu, Pl., t. IX, p. 526.

Encyclopédie Universelle. 2012.