sourd-muet, sourde-muette [ surmɥɛ, surdəmɥɛt; surdmɥɛt ] n. et adj. ♦ Personne atteinte de surdité congénitale ou très précoce et dont la parole n'a pas été éduquée (beaucoup de sourds apprennent à parler). « Ces sourds-muets, muets parce qu'ils sont sourds » (Sartre). Démutiser un sourd-muet. — Adj. Des enfants sourds-muets.
sourd-muet, sourde-muette
n. et adj. Personne atteinte à la fois de surdité et de mutité (surdi-mutité). Des sourds-muets. Des sourdes-muettes.
|| adj. Un enfant sourd-muet.
⇒SOURD-MUET, SOURDE-MUETTE, adj. et subst.
(Celui, celle qui est) atteint d'une surdité (congénitale ou précoce) entraînant une mutité sans qu'il y ait de malformation de l'appareil phonatoire. Enfant sourd-muet; école publique de sourds-muets; rééducation des sourds-muets; alphabet, langage des sourds-muets. Les sourds-muets pensent par images et parlent par gestes. Les mots qu'on leur transmet, arrivent à leur esprit par les yeux (...) et sont pour eux une image (BONALD, Législ. primit., t. 1, 1802, p. 250). Un sourd-muet, comme son nom l'indique souffre de deux déficiences: il ne peut entendre et ne parle pas. La surdité est le fait premier, fondamental; le mutisme n'est que la conséquence (P. OLÉRON, Les Sourds-muets, 1950, p. 7).
Prononc. et Orth.:[], fém. [], [-]. Parfois [--] (MARTINET-WALTER 1973). Att. ds Ac. dep. 1878. Plur. sourds-muets. Étymol. et Hist. [1564 d'apr. BL.-W., sans réf.] 1585 enfans sourds et muets (A. PARÉ, XVI, 60, éd. J.-Fr. Malgaigne, t. 2, p. 601); 1791 sourds-muets (Décret du 21 juillet ds DG). Comp. de sourd et de muet. Fréq. abs. littér.:128. Bbg. GRUNDT (L.-O.). Ét. sur l'adj. invarié en fr. Bergen-Oslo-Tremsø, 1972, pp. 81-83; 181-182.
sourd-muet, sourde-muette [suʀmɥɛ, suʀd(ə)mɥɛt] n. et adj.
ÉTYM. 1564; de 1. sourd, et muet; on a dit longtemps sourd et muet : cf. Diderot, Lettre sur les sourds et muets (1751).
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♦ Personne atteinte de surdité congénitale entraînant la mutité (surdi-mutité). ⇒ Mutité, surdité. || Alphabet, langage mimique des sourds-muets (→ Hagard, cit. 4). || Rééducation actuelle des sourds-muets (ou démutisation), par accès au langage oral.
1 Partout, même à Paris, au sein de la civilisation la plus avancée, les sourds-muets étaient regardés comme une espèce d'êtres à part, marqués du sceau de la colère céleste. Privés de la parole, on leur refusait la pensée.
A. de Musset, Contes, « Pierre et Camille », II.
2 (…) je ne parle jamais sans m'écouter, comme le prouve l'exemple de ces sourds-muets, muets parce qu'ils sont sourds.
Sartre, Situations I, p. 221.
♦ Adj. || Société pour l'instruction et la protection des enfants sourds-muets.
Encyclopédie Universelle. 2012.