sourd, sourde [ sur, surd ] adj. et n. I ♦
1 ♦ Qui perçoit mal les sons ou ne les perçoit pas du tout. ⇒Fam. sourdingue. « Ce bruit me rendit non tout à fait sourd mais dur d'oreille » (Rousseau). Être sourd d'une oreille, de l'oreille gauche. Beethoven, Goya devinrent sourds. Loc. Sourd comme un pot : complètement sourd. Faire la sourde oreille : refuser d'entendre, feindre d'ignorer une demande, une mise en garde. Il vaut mieux entendre cela que d'être sourd, se dit lorsqu'on entend une chose stupide ou insupportable.
♢ N. Les sourds et les malentendants. « Anne criait à la sourde d'inutiles paroles » (F. Mauriac). Loc. Crier, frapper comme un sourd, de toutes ses forces. Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd. C'est comme si on parlait à un sourd, se dit à propos d'une personne têtue, qui ne veut rien comprendre. Dialogue de sourds, entre des personnes qui ne s'écoutent pas l'une l'autre, qui ne tiennent pas compte de ce que dit l'autre. PROV. Il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre : l'incompréhension vient souvent d'un refus de comprendre.
2 ♦ Fig. SOURD À... : qui refuse d'entendre, de comprendre, de prendre en compte, qui reste insensible à. « Rester sourd aux cris de ses frères » (Hugo). « J'étais sourd aux leçons de la sagesse » (France).
II ♦ (Choses)
1 ♦ (1552) Peu sonore, qui ne retentit pas. « Un bruit lointain, sourd, faible encore » (France). « D'une voix un peu basse et sourde » (Jaurès). ⇒ étouffé, 1. voilé. Phonét. Consonne sourde, ou ellipt une sourde : consonne émise sans vibration des cordes vocales. [ p ] est une occlusive sourde. Les sourdes et les sonores.
♢ Où le son est étouffé. La neige « rendait l'air muet et sourd » (France). — Salle sourde, dont les parois absorbent les bruits.
2 ♦ Qui n'est pas éclatant. ⇒ doux, 2. mat. « un gris sourd que la vive lumière du matin parvenait à peine à dorer » (Fromentin).
3 ♦ Qui est peu prononcé, qui ne se manifeste pas nettement. ⇒ 3. vague. Une douleur sourde. « Une colère sourde contre tout le monde couvait en lui » (Maupassant ).
♢ Qui s'accomplit dans l'ombre, sans qu'on en ait clairement conscience. ⇒ caché, 1. secret. « Par un sourd travail intérieur » (Taine). — Souterrain, ténébreux. « Dans ce gouvernement [...] , une lutte sourde divisait les ministres » (Madelin).
⊗ CONTR. Éclatant, sonore. Vif. Aigu.
● sourd, sourde adjectif et nom (latin surdus) Qui est privé du sens de l'ouïe, ou chez qui la perception des sons est perturbée : Depuis son accident, il est sourd d'une oreille. ● sourd, sourde (citations) adjectif et nom (latin surdus) Joseph Arthur, comte de Gobineau Ville-d'Avray 1816-Turin 1882 Les aveugles entendent mieux que personne ; les sourds voient plus loin. Mademoiselle Irnois ● sourd, sourde (expressions) adjectif et nom (latin surdus) Frapper comme un sourd, de toutes ses forces. Dialogue de sourds, entretien, discussion où chacun, refusant d'admettre les raisons de son interlocuteur, reste sur ses positions. Faire la sourde oreille, faire semblant de ne pas entendre, paraître ignorer ce qui est demandé. N'être pas tombé dans l'oreille d'un sourd, en parlant d'un avertissement, avoir été retenu par quelqu'un qui est décidé à en faire son profit. ● sourd, sourde (synonymes) adjectif et nom (latin surdus) Qui est privé du sens de l'ouïe, ou chez qui...
Synonymes :
- dur d'oreille
● sourd, sourde
adjectif
Qui ne veut pas entendre ce qu'on dit, qui reste insensible : Rester sourd à toutes les protestations.
Se dit d'un phénomène sonore qui parvient à l'oreille sous une forme atténuée, étouffée : Des coups sourds.
Se dit de sensations ou de sentiments qui ne sont pas nettement caractérisés, dont la manifestation reste vague, la nature indéterminée : Une douleur sourde dans le côté.
Se dit d'actions invisibles et lentes qui se font dans le secret : De sourdes menées contre le régime.
Se dit d'une teinte, d'une couleur rabattue, peu éclatante.
Synonyme de non voisé, par opposition à sonore.
● sourd, sourde (expressions)
adjectif
Bécassine sourde, petite bécasse qui hiverne régulièrement en France, et qui ne s'envole qu'au dernier moment en cas de danger.
Salle ou chambre sourde, salle dont les parois sont rendues aussi absorbantes que possible, afin d'obtenir un champ acoustique libre.
● sourd, sourde (synonymes)
adjectif
Qui ne veut pas entendre ce qu'on dit, qui reste...
Synonymes :
- fermé
- imperméable
- indifférent
- rebelle
- réfractaire
Contraires :
- ouvert
- sensible
Se dit d'un phénomène sonore qui parvient à l'oreille sous...
Synonymes :
- amorti
- assourdi
- étouffé
- mat
- sépulcral
- voilé
Contraires :
- sonore
- vibrant
Se dit de sensations ou de sentiments qui ne sont...
Synonymes :
- fuyant
- latent
- mystérieux
- secret
- vague
Contraires :
- aigu
- net
- vif
- violent
Se dit d'actions invisibles et lentes qui se font dans...
Synonymes :
- caché
- occulte
Contraires :
- déclaré
- notoire
- patent
- public
Se dit d'une teinte, d'une couleur rabattue, peu éclatante.
Synonymes :
- embu
Contraires :
- clair
- éclatant
- lumineux
Synonymes :
- non voisé
sourd, sourde
adj. et n.
rI./r
d1./d Qui n'entend pas les sons ou les perçoit mal. Un vieillard un peu sourd. Syn. malentendant.
— Loc. Sourd comme un pot: complètement sourd.
— Faire la sourde oreille: feindre de ne pas entendre.
— Fig. Dialogue de sourds, dans lequel les interlocuteurs ne se comprennent absolument pas.
d2./d Fig. Sourd à...: indifférent, insensible à. Rester sourd aux supplications de qqn.
rII./r (Choses)
d1./d Qui manque de sonorité. Un bruit sourd. Une voix sourde.
|| PHON Consonnes sourdes ou, n. f., les sourdes (par oppos. à sonores), émises sans vibration des cordes vocales (en français:).
d2./d Sans éclat, peu lumineux. Des teintes sourdes.
|| Lanterne sourde.
d3./d Diffus, qui ne se manifeste pas nettement. Douleur sourde.
— Fig. Une lutte sourde, cachée.
⇒SOURD, SOURDE, adj.
A. — [En parlant de qqn, d'un être animé]
1. a) Qui est privé du sens de l'ouïe ou qui est atteint d'une baisse (unilatérale ou bilatérale) de l'audition qui empêche d'entendre certains sons. Synon. mal-entendant, dur d'oreille, sourdingue (pop.). Être sourd de naissance; être complètement, légèrement, à moitié, un peu, au trois quarts sourd; enfant, femme, homme sourd(e); animal, chien, chat sourd. Il est très vieux. Devenu sourd à demi et aveugle, boiteux, édenté, perclus presque, il se traîne au coin du feu les jours froids, au soleil par les beaux jours (PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p. 159). Chez le sujet qui entend, l'absence de sons ne rompt pas la communication avec le monde sonore, de même chez un sujet sourd et aveugle de naissance, l'absence du monde visuel et du monde auditif ne rompt pas la communication avec le monde en général (MERLEAU-PONTY, Phénoménol. perception, 1945, p. 379).
♦ Être sourd comme un pot, comme une pioche... (fam.). Être complètement sourd, ne rien entendre. Thérèse est sourde comme un sac de charbon et lente comme la justice. Les ans en sont la cause. Le pis est qu'elle croit avoir ouïe fine et bon pied (FRANCE, Bonnard, 1881, p. 378):
• 1. Rien n'est douloureux comme le penchement de la jeune femme de Loti, cherchant à entendre ce que dit Daudet. Car elle est sourde comme un pot, la jeune femme, et s'efforce à percevoir ce qui se dit avec le soulèvement de ses paupières, la tension de son petit nez, le happement de sa lèvre supérieure...
GONCOURT, Journal, 1892, p. 223.
♦ Il vaut mieux entendre ça/cela que d'être sourd. [Pour marquer sa réprobation à, son désaccord avec des propos jugés déraisonnables, ineptes ou choquants] Le gaullisme peut être un régime anticapitaliste si des hommes de gauche en prennent les commandes. — Il vaut mieux entendre ça que d'être sourd, dit Henri; mais c'est tout juste! (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 459).
♦ Je ne suis pas sourd/sourde. [Adressé à qqn qui parle trop fort, ou qui se répète] Votre mère vous appelle, lui dit Wallner. Après un instant: — Encore!... L'entendez-vous? — Mais oui, je ne suis pas sourde! (REIDER, Mlle Vallantin, 1862, p. 102).
♦ Êtes-vous sourd/sourde; tu es sourd/sourde. [Pour attirer l'attention de qqn qui feint de ne pas entendre, de ne pas comprendre ce qui vient d'être dit; adressé à qqn qui réagit lentement à des propos, à un ordre, à l'appel, etc.] Eh bien, mon ami, tu es donc sourd? Depuis une heure, je fais le signal convenu, et tu ne réponds pas (DUMAS père, Demois. St-Cyr, 1843, IV, 16, p. 193). Vous n'entendez donc pas?... Êtes-vous sourde?... Voilà trois heures que je sonne (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 75).
— Empl. subst. Un môme parlait à un sourd; après avoir essayé de se faire entendre en lui criant alternativement à chacune de ses oreilles, il s'est mis à la fin, et de désespoir, à lui hurler dans le derrière (FLAUB., Corresp., 1849, p. 122). Pour ce sourd total, comme la perte d'un sens ajoute autant de beauté au monde que ne fait son acquisition, c'est avec délices qu'il se promène maintenant sur une terre presque édénique où le son n'a pas encore été créé (PROUST, Guermantes 2, 1921, p. 77).
♦ Crier, taper, frapper, verbe d'action + comme un sourd. Très fort, avec une extrême violence. On vivait dans une vraie tornade. Dès que ça mugissait en tempête, ils gueulaient les mômes comme des sourds, ils s'entendaient plus (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 267). On ne savait plus où l'on était. Le lieutenant fonçait comme un sourd dans la nuit noire, appuyant toujours à droite (CENDRARS, Main coupée, 1946, p. 58).
♦ [À propos d'une pers. avec qui il est impossible de discuter, qui ne tient aucun compte de ce qui est dit] Autant parler à un sourd, c'est comme si on parlait à un sourd. Parler pour les sourds. Parler sans être écouté, en pure perte. C'est bon, je vous dis, ça suffit. (...) Je vous répète (...) que je n'ai pas l'habitude de parler pour les sourds (COURTELINE, Conv. Alceste, Mentons bleus, 1906, p. 184).
♦ Ne pas tomber dans l'oreille d'un sourd. [En parlant d'un conseil, d'un avertissement, d'un propos quelconque] Être pris en considération par quelqu'un qui est décidé à en faire son profit, à en tirer parti. Le diable m'emporte: c'est trop beau! (...) On ne peut plus avoir qu'un désir, après: mourir. Ces paroles ne tombaient point dans l'oreille d'un sourd. Au lieu d'en sourire (...) il se hâtait, après l'avoir quitté, de les colporter partout (ROLLAND, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 402).
♦ Faire le sourd. Synon. faire la sourde oreille (infra c).
♦ Dialogue de sourds.
♦ Proverbe. Il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Il est impossible de faire entendre raison à celui qui refuse de comprendre les arguments exposés. Nos Cicérons, avec toute leur éloquence, n'ont guère persuadé que ceux qui, avant de les entendre, étaient de leur avis. Je sais la raison qu'on en donne: ventre n'a point d'oreilles, et il n'est pire sourd... (COURIER, Pamphlets pol., Au réd. « Censeur », 1820, p. 40). La princesse de Taormina, sourde jusque-là, car il n'est pires sourdes que celles qui ont des oreilles pour ne pas entendre, la princesse de Taormina, devant l'évidence (...) a compris que c'était de la musique et qu'on ne jouait pas au poker (PROUST, Prisonn., 1922, p. 287).
b) MÉD. Qui est atteint de surdité. Un individu est considéré comme sourd lorsque son acuité auditive est inférieure à 70 décibels (Méd. Biol. t. 3 1972). Avant l'âge de cinq ans, l'enfant très sourd, au-delà de 50 db, ne parlant pas ou parlant peu devra être pris en charge par un organisme compétent où une éducation de la parole sera entreprise (Lar. Méd. t. 3 1972, p. 318).
— Empl. subst. Sourd léger, total; demi-sourd grave, léger. Le sourd congénital n'acquiert pas le langage des autres hommes, c'est-à-dire qu'il n'acquiert pas la capacité d'utiliser les signes de la langue (H. HECAEN, R. ANGEVERGUES, Pathol. du lang., 1965, p. 17).
♦ Faire la sourde oreille; faire sourde oreille (vx). Faire semblant de ne pas entendre ce qui est dit, d'ignorer des propos; refuser d'accéder à une demande. Synon. faire le sourd. Il crut à plusieurs reprises qu'on prononçait son nom. Peut-être même l'appelait-on. Il aimait mieux, en tout cas, faire la sourde oreille (GREEN, Moïra, 1950, p. 198).
d) Régional
) Subst. masc. Salamandre terrestre. Nous savons par Victor Hugo raconté, chap. VII, qu'il cherchait des sourds dans le jardin des Feuillantines (ESN. 1907).
) Adj. et subst. fém. (Bécassine) sourde. Petite bécasse qui hiverne en France. Et le petit, ramassant une bécassine, disait (...) — C'est une sourde. On appelle ainsi les petites qui ne crient pas en s'envolant (VIALAR, Homme de chasse, 1961, p. 278).
2. Qui dans certaines conditions ne peut entendre, qui est privé momentanément du sens de l'ouïe. [Pauline] ne s'apercevait pas de sa présence. Aucune parole ne touchait cet être sourd, aveuglé, inabordable, tout frémissant dans une tourmente solitaire (CHARDONNE, Dest. sent., II, 1934, p. 220). On m'a dit beaucoup de choses que je n'ai pas pu entendre, mais dès que j'entre dans un salon, il me semble que je deviens sourd et que ma vue se brouille (GREEN, Journal, 1946, p. 16).
3. Au fig. Qui reste insensible à certaines réalités, qui refuse de reconnaître des faits. On ne raisonne pas (...) les passions. Les gens passionnés sont sourds comme ils sont aveugles (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 359). Il est impossible à une victime des camps de concentration d'expliquer à ceux qui l'avilissent qu'ils ne doivent pas le faire. C'est que ces derniers ne représentent plus des hommes, mais une idée, portée à la température de la plus inflexible des volontés. Celui qui veut dominer est sourd (CAMUS, Actuelles I, 1948, p. 259).
♦ Empl. subst. [Baudelaire] y est demeuré [dans le monde réel] jusqu'à la fin, alors qu'après lui Rimbaud n'y persévéra pas au-delà de sa dix-neuvième année, et puis il rallia le troupeau des aveugles et des sourds (MAURIAC, Mém. intér., 1959, p. 48).
— Sourd à qqc., à qqn (rare). Qui est insensible à, qui refuse de comprendre, de tenir compte de quelque chose, de quelqu'un. Ma main dans ta crinière lourde Sèmera le rubis, la perle et le saphir, Afin qu'à mon désir tu ne sois jamais sourde! (BAUDEL., Fl. du Mal, 1859, p. 42). Voilà donc cette jeunesse [étudiante] sourde, aveugle à ce qui se faisait, à ce qui se fait, à ce qui va se faire. Que lui reste-t-il? Un désordre. Un hiatus qu'elle bouche en organisant des monômes, en promenant des pancartes (COCTEAU, Diff. d'être, 1947, p. 192).
SYNT. Sourd à la vérité; sourd au destin; sourd aux avertissements, aux conseils, aux excuses, aux exhortations, aux injures, aux menaces, aux moqueries, aux prières, aux promesses, aux rumeurs.
B. — [Avant ou après le subst.]
1. a) [En parlant d'un son, d'un phénomène sonore] Qui n'est pas entendu distinctement, dont la résonance est atténuée, étouffée; peu sonore. Synon. amorti, assourdi, étouffé, mat, voilé (part. passé de voiler1). Par la fenêtre ouverte où grimpaient, en guise de jalousies, des capucines et des volubilis, on entendait le bourdonnement sourd des mouches à miel dans les banquettes de balsamines (THEURIET, Mais. deux barbeaux, 1879, p. 110). [L'idée] empruntait, pour le frapper au vif de sa détresse, le plus furtif craquement derrière lui ou le plus sourd écho, dans le mur de la rue, de talons arpentant les trottoirs (CARCO, Homme traqué, 1922, p. 26). De la rue du château, le sous-préfet entendit un bruit sourd fait de mille bruits, pareil à celui qui se lève dans les bois avant l'orage (POURRAT, Gaspard, 1930, p. 82).
— [P. méton.] Qui émet un son assourdi, n'ayant que peu de résonance. Il explore d'un seul coup d'archet les plus secrètes profondeurs de ces boîtes harmonieuses: le premier violon est sourd, le deuxième aigre (FRANCE, Servien, 1882, p. 141).
♦ Lime sourde.
♦ Pédale sourde (d'un piano). Synon. de sourdine A 1.
— PHONÉT. Consonne sourde ou, absol., sourde, subst. fém. Consonne dont l'articulation ne comporte pas de vibrations glottales. Synon. (consonne) non voisée, continue, occlusive, vibrante sourde. Cependant la sourde n'est pas impossible; elle existe même en français, où un L suivant une sourde sera prononcé sans le son laryngé (par exemple dans pluie, par opposition à bleu) (SAUSS. 1916, p. 74). La comparaison du p de pou et du b de bout par exemple laisse supposer que la distinction du caractère « sourd » et du caractère « sonore » (...) permet d'opposer entre eux deux phonèmes (Langage, 1968, p. 197).
SYNT. Battement, bruissement, chant, choc, coup, cri, gémissement, grognement, murmure, râle, son sourd; détonation, exclamation, explosion, plainte, paroles, rumeurs, sonorité sourde(s).
b) [En parlant d'un lieu, d'un milieu (aérien, liquide, etc.)] Qui atténue la résonance des sons; qui étouffe, atténue les sons, les bruits. Une oraison funèbre prononcée d'une voix frêle dans un local complétement sourd ne fut pas entendue de vingt personnes (SAND, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 445). Au bout de l'allée s'ouvraient les champs. Mais ils étaient noirs, muets. J'avoue que j'éprouvai, moi aussi, un léger malaise. Pas une étoile. Un ciel sourd, fermé. Aucun frémissement d'insecte (BOSCO, Mas Théot., 1945, p. 63).
2. P. anal. [En parlant d'une sensation visuelle ou olfactive] Qui n'est pas vif, qui manque de force, qui n'est pas appuyé. Coloration, couleur, lueur, reflet, tonalité sourd(e). Des bouffées de vent chaud leur soufflaient au visage l'haleine des jardins qu'ils longeaient, un fumet de terreau mouillé, une odeur sourde de fleurs au soleil, d'œillets d'Inde, d'héliotropes (MARTIN DU G., Thib., Belle sais., 1923, p. 926). Parmi les maîtres d'autrefois, Daumier s'apparente surtout par son modelé vigoureux, par sa prédilection pour les tons chauds et sourds à Rembrandt et à Goya (RÉAU, Art romant., 1930, p. 101).
♦ [En parlant d'une couleur] Qui est peu éclatante, mate. Sur le cou blanc, la morsure paraissait d'un brun sourd et puissant (ZOLA, Th. Raquin, 1867, p. 81). La chambre de Mme Pauque (...) tendue d'un gris sourd qui tournait au mauve, avec des rideaux de velours violet (GREEN, Malfaiteur, 1955, p. 224).
♦ [P. méton.] Un riche paysage, étouffé et sourd, avec des tons de velours fauve, sert de fond à cette voluptueuse scène mythologique (GAUTIER, Guide Louvre, 1872, p. 38).
♦ Lanterne sourde.
♦ JOAILL. Pierre sourde. Pierre précieuse qui manque d'éclat et de brillant. (Dict. XIXe et XXe s.).
C. — Au fig. [Avant ou après le subst.]
1. Qui ne se manifeste pas nettement, qui n'apparaît pas clairement à la conscience. Synon. indistinct, insaisissable, latent, secret1, vague1. Ambition, colère, haine, jalousie, peur, rage, tristesse sourde. Il y a en elle une telle fatuité exaspérée, comme une suprême fureur de plaire, de conquérir, d'être aimée, fouettée par un sourd désespoir de vieillir (GONCOURT, Journal, 1862, p. 1159). Il entretient en filigrane de l'assurance consciente une angoisse sourde, qui se traduit par des peurs irraisonnées et localisées au hasard, par des superstitions (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 280).
2. a) Qui ne se manifeste pas nettement par des actes, qui s'effectue de manière insidieuse. Synon. caché, secret1. Son cœur [d'Henriette] restait meurtri; et, s'il y entrait un soulagement, une tendresse nouvelle, ce ne pouvait être qu'à son insu: tout un de ces sourds cheminements de la graine qui germe, sans que rien, au regard, révèle le travail caché (ZOLA, Débâcle, 1892, p. 511):
• 2. À quoi tient chez moi cette résignation, je ne nie pas qu'elle puisse être en partie alimentée par l'élément même de tragique qui sourdement y circule: je crois que j'ai besoin du tragique sourd dans la mesure même où je n'aime pas spontanément le tragique extériorisé: ceci assez proche de ma volonté (...) de réprimer les gestes, de réduire le geste à l'extrême minimum...
DU BOS, Journal, 1924, p. 31.
— MAR. Lame sourde. Lame qui apparaît soudainement sans qu'on ait pu la prévoir, sans qu'on ait senti le vent se lever. De petites embarcations peuvent y naviguer [dans la baie], mais il faut que ce soit avec prudence, car la houle y est souvent très forte, et les lames sourdes fort dangereuses (FREYCINET, Voy. terres austr., 1815, p. 189).
b) Qui est volontairement caché. Guerre, lutte, machination sourde. Il n'y a pas d'énigme chez moi, madame. Ma conduite est sans arrière-pensée (...) ma vie est transparente, sans menées sourdes; je ne cherche à humilier, ni à calomnier personne (BALZAC, Éc. mén., 1839, I, 6, p. 372). C'était une mère affectueuse et douce, toujours en révolte sourde contre la sévérité du père à l'égard de ses enfants (AYMÉ, Jument, 1933, p. 37).
REM. Sourdaud, -aude, subst. et adj., vx, région. (Personne) qui entend mal. Avec son regard austère, sa surdité affligeante et son air bonhomme, Chaudrut n'était ni plus ni moins qu'une sacrée canaille! (...) ce sourdaud, terreur des mastroquets qui s'écroulent sous le crédit, papillonnait (...) roucoulait, se pavanait (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 58). Il ne s'effarouchait même pas des effarouchées, telle cette dame Garneau à qui il parlait toujours fort. « Que voulez-vous, disait-il, je suis sourdaud » (J. FERRON, Le Saint-Elias, 1972, p. 174 ds Richesses Québec 1982).
Prononc. et Orth.:[], fém. []. Homon., formes de sourdre. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. En parlant d'êtres animés 1. ca 1050 surz « qui n'entend pas, par défaut de l'ouïe » (Alexis, éd. Chr. Storey, 551); ca 1140 les surz (GEFFREI GAIMAR, Histoire des Anglais, éd. A. Bell, 1320); 1579 es-tu sourde? (LARIVEY, Esprit, IV, 6 ds IGLF); 1680, 29 mars frapper comme un sourd (Mme DE SÉVIGNÉ, Corresp., éd. R. Duchêne, t. 2, p. 887); 1690 crier comme un sourd (FUR.); 1763, 21 févr. sourd comme un pot (VOLTAIRE, Lett. d'Argental ds LITTRÉ); 2. a) 1204 « qui, bien qu'entendant correctement se comporte comme une personne qui a perdu l'ouïe » (RENCLUS DE MOLIENS, Carité, éd. A.-G. Van Hamel, LX, 5: Ki les orras se tu ies sours?); b) loc. ca 1175 faire la sorde oreille (BENOÎT, Chronique des Ducs de Normandie, 23784 ds T.-L.); fin XIIIe-déb. XIVe s. faire le sourt (Des Braies au Cordelier, 127, éd. Barbazan et Méon, t. 3, p. 173); 1549 faire le sourd a aucun (EST.); 1556 (RONSARD, Nouv. Continuation des Amours, éd. P. Laumonier, VII, 60: tu es sourde à mes cris). B. En parlant de choses 1. 1314 se dit d'outils qui ne font pas de bruit quand on s'en sert tenailles sourdes (HENRI DE MONDEVILLE, Chirurgie, éd. Ch. Bos, 607-608); mil. XVe s. lyme sourde, ici fig. « femme hypocrite, à l'image de certaines limes qui ne font pas de bruit » (Ch. D'ORLÉANS, Rondeaux, 146, 1, éd. P. Champion, p. 374); 2. a) ca 1520 « qui est peu prononcé, qui ne se manifeste pas nettement » emorroïdes sourdes (J. FALCON, Le Guidon en françois, f ° 244 ds SIGURS, p. 450); b) 1601 se dit de sentiments dépourvus d'acuité » sourde rage (MONTCHRESTIEN, Aman, p. 247 ds IGLF); 3. 1558 « peu sonore; dont le son est étouffé » (EST. MÉDICIS, Chron., I, 478 ds GDF. Compl.); d'où ) 1768 mus. syllabes sourdes (ROUSSEAU t. I, p. 328; t. II, p. 47); ) 1842 ling. consonnes sourdes (Ac. Compl.); 4. 1559 « qui s'accomplit dans l'ombre sans qu'on en ait clairement conscience » (AMYOT, P. Aem., 28 ds LITTRÉ: Et courut incontinent un bruit sourd parmy le peuple, que ce signe celeste signifioit l'eclipse du roy); 5. 1602 « qui s'effectue d'une manière insidieuse » pratiques sourdes (PASQUIER, Les Recherches de la France, 392 ds IGLF); 6. 1611 math. nombre sourd (COTGR.); 7. a) 1622 « terne, sans éclat » esmeraude sourde (E. BINET, Merv. de Nat., p. 187 ds GDF. Compl.); b) 1678 « qui n'est pas vif » (en parlant d'une couleur) (BOSSE, Manière de graver, 75 ds IGLF: cette façon de graver produit aussi des tons gris et sourds). Du lat. surdus « qui n'entend pas »; « qui ne veut pas entendre; insensible ». Fréq. abs. littér.:4 476. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 4 460, b) 8 327; XXe s.: a) 8 142, b) 5 870.
DÉR. 1. Sourdière, subst. fém. Volet en bois matelassé placé à l'intérieur d'une baie. (Dict. XIXe et XXe s.). Synon. sourdine. — []. — 1re attest. 1872 (LITTRÉ); de sourd, suff. -ière. 2. Sourdité, subst. fém., ling., phonét. Caractère d'un phonème sourd. En appos. Chaque trait est partagé par plusieurs phonèmes: p partage avec b le trait bilabial, s'oppose à lui par le trait sourdité (Langage, 1968, p. 199). — []. — 1res attest. a) 1478 surdite (N. PANIS, Trad. de la chirurgie de Gui de Chauliac, f ° 198 ds SIGURS, p. 419), 1520 sourdite (N. FALCON, Le Guidon en françois, 285d, ibid.), b) 1924 ling. (Lang. Monde, p. XI); dér. sav. de sourd, suff. -ité (cf. le lat. surditas).
BBG. — Archit. 1972, p. 229 (s.v. sourdière). — CALBRIS (G.). « Sourd » est sonore; « sonore » est sourd. Ét. Ling. appl. 1974, n ° 14, pp. 87-95. — DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 28. — LEWICKA (H.). Dat. de mots. Kwart. neofilol. 1954, t. 1, p. 78. - SAIN. Arg. 1972 [1907] p. 20, 209.
1. sourd, sourde [suʀ, suʀd] adj. et n.
ÉTYM. XIIIe; sort, v. 1050; lat. surdus.
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I Personnes.
1 Qui perçoit insuffisamment les sons ou ne les perçoit pas du tout. ⇒ Mal-entendant, sourdingue (fam.); et aussi surdité. || Non tout à fait sourd mais dur (cit. 6) d'oreille. || Sourd et muet (cit. 2; et → Parler, cit. 1). ⇒ Sourd-muet. || Aveugle (cit. 2) et sourd de naissance. || Devenir sourd (→ Infirmité, cit. 9). || « Approchez, je suis sourd; les ans (cit. 16) en sont la cause » (→ aussi Consultation, cit. 2). || « C'était une clameur (cit. 1) à rendre les gens sourds ». ⇒ Assourdir. — ☑ Loc. Sourd comme un pot : complètement sourd. — ☑ Fam. Il vaut mieux entendre cela que d'être sourd, se dit de qqch. qu'on juge inepte ou choquant. — Je ne suis pas sourd, se dit à qqn qui crie fort ou se répète. — Tu es sourd ?, se dit à qqn qui ne semble pas avoir entendu ou compris ce qu'on vient de lui dire.
1 Mais las ! à mon retour une âpre maladie,
Par ne sais quel destin, me vint boucher l'ouïe,
Et dure m'accabla d'assommement si lourd,
Qu'encores aujourd'hui j'en reste demi-sourd.
Ronsard, Élégies, XVI.
2 Le silence était si absolu que je me croyais sourd.
J. Renard, Journal, 30 mai 1890.
♦ Être sourd d'une oreille : ne pas entendre par cette oreille. || Changez de côté, je suis sourd de l'oreille gauche depuis mon accident.
♦ N. (Fin XIVe). || Un sourd (→ Morale, cit. 10), une sourde (→ Égosiller, cit. 2), les sourds (→ Parole, cit. 18). || Beaucoup de sourds « lisent » sur les lèvres les paroles prononcées.
2.1 (…) à la façon des sourds pour qui les paroles prononcées sont perdues mais qui suivent la conversation les yeux fixés sur la bouche de l'interlocuteur, le baron de Berlinges, dès qu'on commençait à parler d'une façon générale, c'est-à-dire dès qu'il cessait d'écouter, ne perdait pas de vue la figure de celui qui parlait (…)
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 717.
♦ ☑ Crier (cit. 18) comme un sourd, très fort. ☑ Frapper, battre, cogner, taper… comme un sourd.
2.2 Top (un chien) se battait avec une fureur véritable, sautant à la gorge des renards et les étranglant net. Jup (un singe), armé de son bâton, tapait comme un sourd, et c'était en vain qu'on voulait le faire rester en arrière.
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. II, p. 469.
♦ ☑ Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd. ☑ Autant parler à un sourd, c'est comme si on parlait à un sourd, se dit à propos d'une personne têtue, qui ne veut rien entendre, qu'il est inutile de conseiller. || Faire le sourd : faire la sourde oreille (→ Feindre, cit. 9). — ☑ Prov. Il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre : l'incompréhension vient souvent d'un refus de comprendre.
♦ ☑ Loc., iron. Dialogue de sourds : entretien où chacun reste ferme sur ses positions, et ne tient pas plus compte des raisons de l'autre que s'il était sourd.
♦ (De l'organe de l'ouïe). || Oreille sourde, à demi-sourde. — ☑ Loc. fig. Faire la sourde oreille. ⇒ Oreille.
2 (Déb. XIIIe). Fig. || Sourd, sourde à… : qui fait comme s'il, elle n'entendait pas, qui refuse d'entendre, de connaître… ⇒ Indifférent, insensible. || « Rebelle (cit. 1) à tous nos soins, sourde à tous nos discours… ». || Sourd à leurs prières. ⇒ Inexorable (cit. 1). || Sourd aux avertissements (cit. 2), aux leçons (cit. 14), aux invitations (cit. 3)… || Les richesses rendent sourd aux malheureux (→ 2. Défier, cit. 6).
3 Faut-il donc, en ces jours d'effroi,
Rester sourd aux cris de ses frères,
Ne souffrir jamais que pour soi ?
Hugo, Odes et Ballades, I, I.
4 Afin qu'à mon désir tu ne sois jamais sourde !
Baudelaire, les Fleurs du mal, « Spleen et Idéal », XXIII.
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II Choses.
1 (1552). Qui est peu sonore, ne retentit pas. || Bruit sourd. ⇒ Cotonneux, mou (→ Hurler, cit. 10; océan, cit. 6). || Bourdonnement (cit. 8), mugissement (cit. 1), piétinement (cit. 3), craquement, roulement sourd (→ Flamboyer, cit. 3; foudre, cit. 5). || « L'échafaud (cit. 5) qu'on bâtit n'a pas d'écho plus sourd. » || Sourde rumeur. || Coups sourds (→ Battre, cit. 67; foulon, cit.). || Plainte, exclamation sourde. ⇒ Étouffé (→ Douleur, cit. 6; foncer, cit. 5). || Sourds gémissements (→ Épouvante, cit. 4). || Voix sourde. ⇒ Creux, enroué, indistinct, voilé (→ Effrayer, cit. 13; entrecouper, cit. 8). || Les voix devenaient sourdes. ⇒ Assourdir (→ Feutrer, cit. 2).
5 (…) l'ecclésiastique précipitait ses oraisons; elles se mêlaient aux sanglots étouffés de Bovary, et quelquefois tout semblait disparaître dans le sourd murmure des syllabes latines (…)
Flaubert, Mme Bovary, III, VIII.
♦ Par métonymie. || Pédale sourde d'un piano. || Lime sourde.
♦ (1845). Spécialt (phonét.). || Consonne sourde, et, n. f., une sourde : « consonne dont l'émission ne comporte pas les vibrations glottales caractéristiques des sonores et qui consiste essentiellement dans un bruit d'expiration ou souffle » (Marouzeau). → Phonation, cit. (⇒ Sourdité). || Occlusives sourdes, non aspirées (ex. : p, t, h, f). || Fricatives sourdes (ex : f en français).
♦ (Déb. XVIe). Où le son est étouffé, qui a peu de résonance. || La neige rendait l'air (cit. 6) muet et sourd. || La nuit était épaisse (cit. 11) et sourde. || Pièces moelleuses et sourdes (→ Appartement, cit. 5). — Poét. || Les antres sourds (Boileau, Satires, VIII; et → Rugir, cit. 1, Hugo). — Techn. || Chambre sourde.
2 (1765). Qui n'est pas vif (lumière, couleur). || Teintes sourdes, tons sourds d'un tableau. ⇒ Doux. || Un vert sourd. ⇒ Mat (→ Maquiller, cit. 1). || La sourde richesse de ses tons gris (→ Exquis, cit. 11). — Par métonymie. || Lanterne (cit. 6) sourde. — Par anal. || Une odeur sourde (→ Bouffée, cit. 3).
6 Le ton local est gris, d'un gris sourd que la vive lumière du matin parvenait à peine à dorer.
E. Fromentin, Un été dans le Sahara, p. 240.
3 (1718). Qui est peu prononcé, qui ne se manifeste pas nettement. || Douleur (cit. 5) sourde (→ Manger, cit. 30). || Sourde inquiétude. ⇒ Vague (→ Apurer, cit. 2). || Sourd pressentiment. || Tristesse, colère sourde (→ Fiévreux, cit. 2; irritation, cit. 1).
♦ Qui s'accomplit dans l'ombre, sans qu'on en ait clairement conscience. ⇒ Caché, secret. || Un sourd travail intérieur (→ Idéalisation, cit. 2; métamorphose, cit. 5). || Fermentation sourde (→ Explosion, cit. 7; ferment, cit. 2).
4 (V. 1534). Clandestin, souterrain. ⇒ Hypocrite, ténébreux. || Sourdes machinations. ⇒ Intrigue (cit. 5). || Sourdes menées, sourdes visées (→ Ménager, cit. 10).
7 Dans ce gouvernement lui-même, une lutte sourde divisait les ministres (…)
Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, De Brumaire à Marengo, XVI.
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CONTR. (Du II) Aigu, éclatant, net, retentissant, sonore.
DÉR. Sourdaud, sourdement, sourdière, sourdingue, sourdité.
COMP. Sourd-muet, sourde-muette. — Assourdir.
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2. sourd [suʀ] n. m.
ÉTYM. 1552; sort, v. 1174; p.-ê. de 1. sourd.
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♦ Régional. Salamandre (1.).
Encyclopédie Universelle. 2012.