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stance

stance [ stɑ̃s ] n. f.
stanse 1550; it. stanza, proprt « séjour », du lat. stare
1Vx Strophe. « Les stances avec grâce apprirent à tomber » (Boileau).
2Au plur. Poème lyrique d'inspiration grave (religieuse, morale, élégiaque) composé d'un nombre variable de strophes habituellement du même type. Les stances de Malherbe (à Du Périer), de Musset (à la Malibran). Les stances du Cid.

stance nom féminin (italien stanza, pause, du latin stare, s'arrêter) Groupe de vers offrant un sens complet et suivi d'un repos. ● stance (synonymes) nom féminin (italien stanza, pause, du latin stare, s'arrêter) Groupe de vers offrant un sens complet et suivi d'un...
Synonymes :
- strophe

stance
n. f.
d1./d LITTER Vx Groupe de vers formant un système de rimes complet. Syn. mod. strophe.
d2./d (Plur.) Pièce de poésie composée de stances (sens 1), d'inspiration philosophique, religieuse ou élégiaque.

⇒STANCE, subst. fém.
I. — HIST. LITTÉR., VERSIF.
A. — [Surtout à la période class.]
1. Strophe. Stance de quatre vers, de huit vers. La stance lyrique a été fondée et déterminée par Ronsard et par Malherbe (QUINET, Napoléon, 1836, p. 144). Quelles que soient la nature et l'étendue de la stance, elle doit, autant que possible, embrasser une pensée unique; (...) rarement le sens est suspendu pour continuer dans la stance suivante (BACH.-DEZ. 1882).
Arch., iron. Je souffre, je saigne de pitié d'avoir dans ce tiroir tant de stances indigentes (VALÉRY, Corresp. [avec Gide], 1891, p. 50).
2. P. méton., au plur. Pièce poétique d'inspiration morale, religieuse ou élégiaque composée d'un certain nombre de stances; en partic., monologue composé de stances dans une tragédie, une tragi-comédie ou un drame classique. Les stances de Desportes, de Racan. Les stances de Malherbe à Dupérier (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 606). Les stances du Cid annoncent, préparent les stances de Polyeucte, les stances de Polyeucte reprennent, raniment les stances du Cid (PÉGUY, V.-M., comte Hugo, 1910, p. 804).
Stances irrégulières. Pièce formée de stances qui diffèrent entre elles par la mesure des vers ou par l'emplacement des rimes. On appelle stances irrégulières celles qui sont différentes les unes des autres, ou par le mélange des rimes, ou par la mesure des vers (LAV. Diffic. 1846).
B. — P. ext., vieilli. Strophe d'un texte chanté; couplet d'une chanson. Composer, déclamer des stances. La mélodie se terminait à chaque stance par ces trilles chevrotants que font valoir si bien les voix jeunes, quand elles imitent (...) la voix tremblante des aïeules (NERVAL, Filles feu, Sylvie, 1854, p. 595).
II. — Les stances. Vastes salles du Vatican, décorées de fresques par Raphaël. Les stances de Raphaël, au Vatican (ROB. 1985). Le dôme de Saint Pierre, les stances du Vatican (...) tout offusquerait ses yeux [de saint Paul] (A. FRANCE, Pierre bl., 1905, p. 162).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. 1694-1798 au plur.; dep. 1835 au sing. Étymol. et Hist. A. 1550 stanse « strophe formant un sens complet » (A. HÉROËT, Poésies diverses, X ds Œuvres poét., éd. F. Gohin, p. 148); 1610 stances « poème composé de plusieurs stances » (P. DE DEIMIER, L'Ac. de l'art poét., p. 19). B. 1. 1555 stance « situation, position » (Fr. DE RABUTIN, Commentaires, V, 18 v° ds H. ESTIENNE, Deux dialogues du nouv. lang. françois italianizé, éd. P.-M. Smith, p. 35, note 2); 1578 « demeure, séjour » (H. ESTIENNE, op. cit., p. 35: je fay ma stance en la cour) — 1611, COTGR.; 2. 1905 « vaste salle décorée » [au Vatican] (FRANCE, Pierre bl., 1905, p. 162). Empr. à l'ital. stanza, att. au sens A dep. 1525 (BEMBBO ds TOMM.-BELL.), « chanson » dep. le XIVe s. (d'apr. DEI), « demeure, chambre » (id.), dér. de stare « demeurer, habiter », aussi « s'arrêter ». Fréq. abs. littér.:190. Bbg. HOPE 1971, p. 223.

1. stance [stɑ̃s] n. f.
ÉTYM. 1550, stanse; de l'ital. stanza, proprt « demeure, séjour », puis « repos », et, par ext., « suite de vers avec repos final ». Cf. les célèbres Stanze du Politien, 1494; rad. lat. stare. → Ester.
1 (Jusqu'au XIXe). Vx. Strophe (→ Emblématique, cit. 1; jusque, cit. 57).
0 Les stances avec grâce apprirent à tomber,
Et le vers sur le vers n'osa plus enjamber.
Boileau, l'Art poétique, I.
2 (XVIIe). Hist. littér. (Au plur.). Poème ou fragment lyrique d'inspiration grave (religieuse, morale, élégiaque) composé d'un nombre variable de strophes habituellement du même type. || Les stances de Desportes, de Malherbe (à Du Périer, pour Alcandre…), de Racan (à Tircis), de Musset (à la Malibran)… || Corneille a introduit des stances dans certaines de ses pièces (monologues lyriques du Cid, de Polyeucte…).Les Stances, recueil de poèmes de Moréas (1899).
HOM. 2. Stance.
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2. stance [stɑ̃s] n. f.
ÉTYM. Av. 1924, A. France; de l'ital. stanza.
Didact. (arts). Vaste salle décorée de fresques. || Les stances de Raphaël, au Vatican.
HOM. 1. Stance.

Encyclopédie Universelle. 2012.